Ses critiques
207 critiques
7/10
Le circassien et poète Yoann Bourgeois propose, en ouverture de cette si attendue nouvelle salle, un spectacle étonnant et techniquement innovant. Le décor est monochrome, presque invisible mais l’on sent déjà qu’il est composé de recoins, de pièges et de surprises.
On est parfois amusé, souvent étonné et assez charmé par cette performance douce et lancinante.
Les corps semblent à la fois aériens, malléables et informes. Les individus, interchangeables, transformables, manipulables et déshumanisés, paraissent n’avoir aucune maîtrise sur eux-mêmes. Les objets, inlassablement, leur imposent leur loi dans un cycle infini.
Dans ce spectacle intriguant, il manque malheureusement une pointe d’émotion qui aurait pu rendre l’ensemble grandiose. On comprend le sens, on appréhende le beau mais tout reste à distance et ne nous touche pas.
Cela reste un moment agréable et une bonne occasion de voir enfin cette magnifique nouvelle salle.
On est parfois amusé, souvent étonné et assez charmé par cette performance douce et lancinante.
Les corps semblent à la fois aériens, malléables et informes. Les individus, interchangeables, transformables, manipulables et déshumanisés, paraissent n’avoir aucune maîtrise sur eux-mêmes. Les objets, inlassablement, leur imposent leur loi dans un cycle infini.
Dans ce spectacle intriguant, il manque malheureusement une pointe d’émotion qui aurait pu rendre l’ensemble grandiose. On comprend le sens, on appréhende le beau mais tout reste à distance et ne nous touche pas.
Cela reste un moment agréable et une bonne occasion de voir enfin cette magnifique nouvelle salle.
8/10
Un discours, des mots, des idées, des intonations, des gestes, des silences calculés, une argumentation structurée, tout cela constitue une plaidoirie et peut influencer un procès, charmer un jury et persuader un juge. La force de la parole. C’est cela que l’on perçoit grâce à la performance de Richard Berry au théâtre Antoine.
Cinq procès, cinq plaidoiries, cinq argumentations qui vont atteindre ou non leur cible.
Richard Berry fait revivre ces procès historiques avec brio et l'on voyage avec lui dans le temps en redécouvrant ces drames et leurs répercussions.
La scénographie est simple et épurée, deux tribunes, des panneaux blancs qui descendent du plafond et sur lesquels seront projetés les photos des accusés et les conclusions des procès. Et puis Richard Berry, au milieu, en robe d’avocat, symbole de la justice française.
Tout l’espace est laissé à la parole.
On est fasciné par la puissance des mots, la force du raisonnement, la précision de la démonstration. Richard Berry est brillant !
On en ressort avec l’envie d’en savoir plus sur les affaires citées, d’en comprendre les circonstances, les dessous, d’en saisir les nuances et les détours... Bref on souhaiterait comprendre ce qui a amené les juges et/ou les jurés à prendre cette décision finale lourde de conséquences.
Difficile de rester insensible à ces vies, à ces affaires sordides, à ces êtres humains dont l’avenir va se jouer lors de ces procès. Difficile de ne pas prendre parti à l’écoute de ces magnifiques plaidoiries qui pour certaines ont marqué l'histoire. On se prend au « jeu » en attendant avec impatience l'annonce du verdict. Captivant !
Un excellent moment de théâtre.
Cinq procès, cinq plaidoiries, cinq argumentations qui vont atteindre ou non leur cible.
Richard Berry fait revivre ces procès historiques avec brio et l'on voyage avec lui dans le temps en redécouvrant ces drames et leurs répercussions.
La scénographie est simple et épurée, deux tribunes, des panneaux blancs qui descendent du plafond et sur lesquels seront projetés les photos des accusés et les conclusions des procès. Et puis Richard Berry, au milieu, en robe d’avocat, symbole de la justice française.
Tout l’espace est laissé à la parole.
On est fasciné par la puissance des mots, la force du raisonnement, la précision de la démonstration. Richard Berry est brillant !
On en ressort avec l’envie d’en savoir plus sur les affaires citées, d’en comprendre les circonstances, les dessous, d’en saisir les nuances et les détours... Bref on souhaiterait comprendre ce qui a amené les juges et/ou les jurés à prendre cette décision finale lourde de conséquences.
Difficile de rester insensible à ces vies, à ces affaires sordides, à ces êtres humains dont l’avenir va se jouer lors de ces procès. Difficile de ne pas prendre parti à l’écoute de ces magnifiques plaidoiries qui pour certaines ont marqué l'histoire. On se prend au « jeu » en attendant avec impatience l'annonce du verdict. Captivant !
Un excellent moment de théâtre.
9/10
Ils sont quatre, quatre anonymes. Ce sont quatre hommes mais cela pourrait tout aussi bien être quatre femmes, ou quatre enfants. Ce sont juste quatre êtres vivants avec tout ce que l’âme humaine peut développer de plus vil, de plus violent mais aussi de plus faible et de plus lâche.
Chacun est à sa place : le dominé et le dominant, le lâche et l’audacieux, le faible et le puissant. Et pourtant on sent qu’un grain de sable, une situation différente ou des enjeux contradictoires auraient pu inverser les rôles. Et que chaque personnage aurait pu être à la place de l’autre.
On comprend que rien n’est simple, que rien n’est prédéfini, que tout est possible.
Et finalement la question qui nous taraude encore quelques heures après c’est… Et moi dans tout ça ? Qu’aurais-je fait ? Quel personnage aurais-je été dans des circonstances un peu semblables ? Aurais-je résisté ou accepté ? Violenté ou fuit ? Où est ma limite personnelle ? La peur ? Le ridicule ? L’image que l’on pourrait avoir de moi ? L’envie de reconnaissance ou d’appartenance ?
Cette pièce décortique et montre, sans pour autant porter de jugement, les mécanismes humains autour des thèmes de la domination et de la soumission. Des sujets très intéressants et toujours d’actualité.
La scénographie épurée à l’extrême (un plateau noir éclairé avec des néons verticaux) renforce la notion d’intemporalité (on pourrait être n’importe quand) et de lieu indéfini (on pourrait se trouver n’importe où).
L’écriture est vive et sans détour, chaque réplique impacte l’autre et le transforme. La pièce est dense et forte et on en ressort sonné.
Chacun est à sa place : le dominé et le dominant, le lâche et l’audacieux, le faible et le puissant. Et pourtant on sent qu’un grain de sable, une situation différente ou des enjeux contradictoires auraient pu inverser les rôles. Et que chaque personnage aurait pu être à la place de l’autre.
On comprend que rien n’est simple, que rien n’est prédéfini, que tout est possible.
Et finalement la question qui nous taraude encore quelques heures après c’est… Et moi dans tout ça ? Qu’aurais-je fait ? Quel personnage aurais-je été dans des circonstances un peu semblables ? Aurais-je résisté ou accepté ? Violenté ou fuit ? Où est ma limite personnelle ? La peur ? Le ridicule ? L’image que l’on pourrait avoir de moi ? L’envie de reconnaissance ou d’appartenance ?
Cette pièce décortique et montre, sans pour autant porter de jugement, les mécanismes humains autour des thèmes de la domination et de la soumission. Des sujets très intéressants et toujours d’actualité.
La scénographie épurée à l’extrême (un plateau noir éclairé avec des néons verticaux) renforce la notion d’intemporalité (on pourrait être n’importe quand) et de lieu indéfini (on pourrait se trouver n’importe où).
L’écriture est vive et sans détour, chaque réplique impacte l’autre et le transforme. La pièce est dense et forte et on en ressort sonné.
8/10
C’est un peu une autobiographie, presque une confession qui se déroule en 1h30 devant nous au Lucernaire. Antoine Guillaume nous délivre le secret de son obsession : depuis ses 17 ans, c’est un fan (un vrai) des comédies musicales anglo-saxonnes.
Balayant d’un revers de costume tout le répertoire français (il aurait pu tout de même faire une petite exception pour Starmania, mais bon, on lui pardonne) il nous raconte l’histoire des musicals. West End of London et Broadway n’auront plus de secret pour vous en sortant de ce long exposé très documenté et tout à fait exhaustif.
La réussite de ce spectacle tient surtout au caractère passionnel de son récit. Il ne nous raconte pas, il nous entraîne dans sa folie. On ressort de là avec l’envie de prendre l’avion pour New York ou de filer acheter un billet d’Eurostar.
On le sent heureux de partager sa ferveur avec nous et sa joie est communicative : on l’écoute raconter et chanter avec un réel plaisir.
La comédie musicale est classée, surtout par les francophones, comme un art mineur, il va donc tout tenter pour démontrer toute la richesse et les différentes formes qu’elle peut représenter.
Un spectacle où le charme opère, à la fois tendre et instructive, porté par un duo qui fonctionne admirablement bien (il est accompagné au piano par Julie Delbart). Une pièce à savourer à tous les âges car n’oublions pas : « la vie réelle n’est pas assez musicale».
Balayant d’un revers de costume tout le répertoire français (il aurait pu tout de même faire une petite exception pour Starmania, mais bon, on lui pardonne) il nous raconte l’histoire des musicals. West End of London et Broadway n’auront plus de secret pour vous en sortant de ce long exposé très documenté et tout à fait exhaustif.
La réussite de ce spectacle tient surtout au caractère passionnel de son récit. Il ne nous raconte pas, il nous entraîne dans sa folie. On ressort de là avec l’envie de prendre l’avion pour New York ou de filer acheter un billet d’Eurostar.
On le sent heureux de partager sa ferveur avec nous et sa joie est communicative : on l’écoute raconter et chanter avec un réel plaisir.
La comédie musicale est classée, surtout par les francophones, comme un art mineur, il va donc tout tenter pour démontrer toute la richesse et les différentes formes qu’elle peut représenter.
Un spectacle où le charme opère, à la fois tendre et instructive, porté par un duo qui fonctionne admirablement bien (il est accompagné au piano par Julie Delbart). Une pièce à savourer à tous les âges car n’oublions pas : « la vie réelle n’est pas assez musicale».
6,5/10
La maladie d’Alzheimer est traitée ici sous forme de comédie. Les spectateurs viennent pour voir Patrick Chesnais et ils ont bien raison. Son élégance et son jeu si naturel en font un personnage attachant et très agréable. C’est d’ailleurs essentiellement lui qui fait rire l’auditoire.
L’histoire est originale et l’on ne s’ennuie pas, même si cela finit par tourner un peu en rond. Fanny Valette est excellente également et le duo fonctionne parfaitement. C’est d’ailleurs leur relation assez étrange qui est au centre de l’histoire. On regrettera peut-être la présence de certains personnages peu ou pas assez développés, en particulier la fille de Patrick Chesnais (à la ville comme à la scène) dont le rôle reste assez flou.
Dans l’ensemble on passe un bon moment mais sans en garder un souvenir (sans mauvais jeu de mots) impérissable.
L’histoire est originale et l’on ne s’ennuie pas, même si cela finit par tourner un peu en rond. Fanny Valette est excellente également et le duo fonctionne parfaitement. C’est d’ailleurs leur relation assez étrange qui est au centre de l’histoire. On regrettera peut-être la présence de certains personnages peu ou pas assez développés, en particulier la fille de Patrick Chesnais (à la ville comme à la scène) dont le rôle reste assez flou.
Dans l’ensemble on passe un bon moment mais sans en garder un souvenir (sans mauvais jeu de mots) impérissable.