Ses critiques
207 critiques
6,5/10
Ben H se pose des questions et vient nous les exposer.
On passe une heure à écouter les raisons de son inquiétude : principalement la peur de devenir un adulte responsable. L’idée est bonne et cela donne une ligne conductrice à ce spectacle qui du coup n’est pas un simple enchaînement de sketchs. Sa plume est à la fois légère et acerbe et on rit souvent (heureusement !). On regrettera parfois un effet fourre-tout avec une alternance de passage très crus et de passages beaucoup plus poétiques et justes (très réussis par ailleurs) mais comme c’est construit de manière intelligente l’ensemble est plutôt agréable.
On partage donc un bon moment avec cet humoriste qui a une vraie classe est une vraie présence.
On passe une heure à écouter les raisons de son inquiétude : principalement la peur de devenir un adulte responsable. L’idée est bonne et cela donne une ligne conductrice à ce spectacle qui du coup n’est pas un simple enchaînement de sketchs. Sa plume est à la fois légère et acerbe et on rit souvent (heureusement !). On regrettera parfois un effet fourre-tout avec une alternance de passage très crus et de passages beaucoup plus poétiques et justes (très réussis par ailleurs) mais comme c’est construit de manière intelligente l’ensemble est plutôt agréable.
On partage donc un bon moment avec cet humoriste qui a une vraie classe est une vraie présence.
8,5/10
C'est une histoire qui s’inscrit dans l’histoire avec un grand H.
Une tranche de vie comme les temps de l’occupation allemande ont dû en rencontrer beaucoup. Un récit avec son lot de secrets, de doutes et d’âmes torturées.
Jean-Philippe Daguerre, qui nous a souvent charmé par ses mises en scène précises et dynamiques, nous livre aujourd’hui un texte généreux et sobre. On assiste dans un dosage parfait d’humour et de profondeur à une de ces sales petites histoires où se côtoient les lâches et les héros du quotidien. Cette œuvre sensible met en avant la noirceur de l’âme humaine mais aussi sa fragilité devant les choix que les hommes sont parfois obligés de faire.
Les comédiens si parfaitement dans leur rôle nous entraînent dans ce ce triangle pernicieux dont il ne semble pas avoir la maîtrise. La mise en espace éclaire et accompagne parfaitement le récit.
Une tranche de vie comme les temps de l’occupation allemande ont dû en rencontrer beaucoup. Un récit avec son lot de secrets, de doutes et d’âmes torturées.
Jean-Philippe Daguerre, qui nous a souvent charmé par ses mises en scène précises et dynamiques, nous livre aujourd’hui un texte généreux et sobre. On assiste dans un dosage parfait d’humour et de profondeur à une de ces sales petites histoires où se côtoient les lâches et les héros du quotidien. Cette œuvre sensible met en avant la noirceur de l’âme humaine mais aussi sa fragilité devant les choix que les hommes sont parfois obligés de faire.
Les comédiens si parfaitement dans leur rôle nous entraînent dans ce ce triangle pernicieux dont il ne semble pas avoir la maîtrise. La mise en espace éclaire et accompagne parfaitement le récit.
9/10
Elles sont sept, sept « Samsonite », accompagnées par quelques comédiens professionnels, et elles vont, en 1H15, nous raconter leur histoire.
Cela paraît impossible de résumer 12 années de lutte en 1H15 mais c’est pourtant ce que nous vivons avec elles ce soir à la maison des métallos. Chaque étape se déroule devant nous, chaque moment fort, moment de joie, d’espoir et de déception. 12 ans de leur vie qu’elles nous offrent sur ce plateau. En 2007 200 salariés de l’usine Samsonite de Hénin-Beaumont se retrouvent sans emploi. Commence alors pour ses ouvrières (l’usine est composée de 3/4 de femmes) une bataille dans laquelle, elles le savent, elles iront jusqu’au bout.
Et jusqu’au bout c’est loin ! Accompagnées de Fiodor Rilov, leur avocat qui les suit du début à la fin, elle se rendent d’abord à Lens où en 2007 elles gagnent leur première bataille, puis aux US pour tenter d’attaquer le vrai responsable de la liquidation de l’usine.
Elles se lancent dans ce combat, de la même manière que leurs ancêtres mineurs l’avaient fait pour défendre leur droit à être reconnus et traités comme des êtres humains. L’engagement est semblable et l’histoire se répète car Samsonite les a abandonnées à des voyous américains comme on met un objet au rebut, sans aucun état d’âme.
C’est l’auteur et journaliste Hélène Desplanques accompagnée à la mise en scène par Marie Liagre qui leur a proposé de livrer devant un public leur histoire. Pour témoigner, pour raconter et surtout pour continuer la bataille car, on le sent bien et c’est ce qui en fait sa beauté et son intérêt, cette pièce fait partie intégrante de leur lutte. Et le choix de la maison des métallos n’est pas un hasard.
L’histoire est racontée à Maéva, petite fille d’une des ouvrières qui traînait comme beaucoup d’autres sur les lieux d’occupation de l’usine parce que la vie ne s’était pas arrêtée et que ces femmes devaient continuer à s’occuper de leurs enfants, du linge que l’on repassait parfois sur place et de leur quotidien. L’histoire est léguée à cette enfant car la lutte là-bas cela se transmet de mère en fille et de père en fils. On lui raconte, et à nous aussi par conséquent, les combats, les défaites, les larmes, les anecdotes rigolotes et touchantes de la vie à l’usine. On lui confit l’importance du combat et l'apprentissage de la résistance.
C’est une pièce à la fois sérieuse et informative mais aussi très gaie et pleine d’espoir. Ces femmes sont fortes même si l’on perçoit leur fragilité et leurs souffrances.
C’est une pièce sans voyeurisme ni haine, plutôt un partage et une invitation. Un spectacle vivant et utile.
Au moment des saluts, l’émotion est palpable, le public est debout. Les larmes qui coulent au milieu des sourires des comédiennes sont réelles. Elle sont touchantes et présentes. Elles ont réussies. Elle ont nous transmis l’essentiel. Bravo et merci à elles.
Cela paraît impossible de résumer 12 années de lutte en 1H15 mais c’est pourtant ce que nous vivons avec elles ce soir à la maison des métallos. Chaque étape se déroule devant nous, chaque moment fort, moment de joie, d’espoir et de déception. 12 ans de leur vie qu’elles nous offrent sur ce plateau. En 2007 200 salariés de l’usine Samsonite de Hénin-Beaumont se retrouvent sans emploi. Commence alors pour ses ouvrières (l’usine est composée de 3/4 de femmes) une bataille dans laquelle, elles le savent, elles iront jusqu’au bout.
Et jusqu’au bout c’est loin ! Accompagnées de Fiodor Rilov, leur avocat qui les suit du début à la fin, elle se rendent d’abord à Lens où en 2007 elles gagnent leur première bataille, puis aux US pour tenter d’attaquer le vrai responsable de la liquidation de l’usine.
Elles se lancent dans ce combat, de la même manière que leurs ancêtres mineurs l’avaient fait pour défendre leur droit à être reconnus et traités comme des êtres humains. L’engagement est semblable et l’histoire se répète car Samsonite les a abandonnées à des voyous américains comme on met un objet au rebut, sans aucun état d’âme.
C’est l’auteur et journaliste Hélène Desplanques accompagnée à la mise en scène par Marie Liagre qui leur a proposé de livrer devant un public leur histoire. Pour témoigner, pour raconter et surtout pour continuer la bataille car, on le sent bien et c’est ce qui en fait sa beauté et son intérêt, cette pièce fait partie intégrante de leur lutte. Et le choix de la maison des métallos n’est pas un hasard.
L’histoire est racontée à Maéva, petite fille d’une des ouvrières qui traînait comme beaucoup d’autres sur les lieux d’occupation de l’usine parce que la vie ne s’était pas arrêtée et que ces femmes devaient continuer à s’occuper de leurs enfants, du linge que l’on repassait parfois sur place et de leur quotidien. L’histoire est léguée à cette enfant car la lutte là-bas cela se transmet de mère en fille et de père en fils. On lui raconte, et à nous aussi par conséquent, les combats, les défaites, les larmes, les anecdotes rigolotes et touchantes de la vie à l’usine. On lui confit l’importance du combat et l'apprentissage de la résistance.
C’est une pièce à la fois sérieuse et informative mais aussi très gaie et pleine d’espoir. Ces femmes sont fortes même si l’on perçoit leur fragilité et leurs souffrances.
C’est une pièce sans voyeurisme ni haine, plutôt un partage et une invitation. Un spectacle vivant et utile.
Au moment des saluts, l’émotion est palpable, le public est debout. Les larmes qui coulent au milieu des sourires des comédiennes sont réelles. Elle sont touchantes et présentes. Elles ont réussies. Elle ont nous transmis l’essentiel. Bravo et merci à elles.
8,5/10
C’est un fait divers qui est au centre de ce projet, un fait divers bien glauque et bien violent. C’est un drame qui a secoué la petite ville de Liège.
Un jeune homosexuel tabassé par d’autres jeunes et laissé pour mort, seul et nu sous la pluie. Violence gratuite et sans but, juste pour voir, juste pour rire. Une violence au milieu de la banalité. Pour ces jeunes adultes désœuvrés, pour la plupart au chômage dans une ville sinistrée, rien ne semble possible et l’avenir paraît ne pas exister.
L’originalité du projet réside dans la mise au centre de la pièce des comédiens.
La pièce commence par le casting de ceux qui seront amenés à jouer les différents rôles de cette histoire. Comédiens professionnels et amateurs se présentent face caméra. Ils sont drôles, touchants, fragiles et sensibles. On fait leur connaissance avant même qu’ils n’endossent leur rôle dans la pièce.
Puis l’histoire commence et l'on plonge au cœur des motivations, des ambitions, des vies intimes de chacun des protagonistes.
Une pièce dans une pièce pour permettre aux spectateurs de s’interroger sur le rôle du théâtre, la responsabilité des comédiens, leur engagement artistique, leur coexistence avec la réalité. Le metteur en scène interroge également sur le choix/l’intérêt de reproduire sur scène ce type d’histoire ultra violente. Pourquoi infliger aux spectateurs la vision de l’horreur. Pour dénoncer ? Prévenir ? Quel est l’engagement et le pouvoir du théâtre par rapport au public ? Quelles sont les conséquences sur le spectateur de ce qu’un artiste peut produire.
Milo Rau Nous propose ici un spectacle généreux et passionnant, véritable théâtre documentaire qui s’inscrit au cœur du réel.
Un jeune homosexuel tabassé par d’autres jeunes et laissé pour mort, seul et nu sous la pluie. Violence gratuite et sans but, juste pour voir, juste pour rire. Une violence au milieu de la banalité. Pour ces jeunes adultes désœuvrés, pour la plupart au chômage dans une ville sinistrée, rien ne semble possible et l’avenir paraît ne pas exister.
L’originalité du projet réside dans la mise au centre de la pièce des comédiens.
La pièce commence par le casting de ceux qui seront amenés à jouer les différents rôles de cette histoire. Comédiens professionnels et amateurs se présentent face caméra. Ils sont drôles, touchants, fragiles et sensibles. On fait leur connaissance avant même qu’ils n’endossent leur rôle dans la pièce.
Puis l’histoire commence et l'on plonge au cœur des motivations, des ambitions, des vies intimes de chacun des protagonistes.
Une pièce dans une pièce pour permettre aux spectateurs de s’interroger sur le rôle du théâtre, la responsabilité des comédiens, leur engagement artistique, leur coexistence avec la réalité. Le metteur en scène interroge également sur le choix/l’intérêt de reproduire sur scène ce type d’histoire ultra violente. Pourquoi infliger aux spectateurs la vision de l’horreur. Pour dénoncer ? Prévenir ? Quel est l’engagement et le pouvoir du théâtre par rapport au public ? Quelles sont les conséquences sur le spectateur de ce qu’un artiste peut produire.
Milo Rau Nous propose ici un spectacle généreux et passionnant, véritable théâtre documentaire qui s’inscrit au cœur du réel.
7,5/10
C’est cinq amis, qui se réunissent tous les jeudis pour déjeuner (et boire !) Tous ensemble. Cinq amis illustres qui se racontent leurs petites histoires, leurs projets artistiques et leurs soucis d’argent. Nous passons donc 1h15 en compagnie de Lucien Guitry, Jules renard, Tristan Bernard, Alfred Capus et Alphonse Allais.
On sent une réelle tendresse entre eux et cette amitié est agréable à regarder. Quelques jolies répliques et des comédiens engagés et dynamiques font de cette pièce un très agréable divertissement. On pourra regretter l’absence de contenu (le fil conducteur est assez plat) et une écriture assez simple.
Mais l’on passe malgré cela un bon moment en présence de ces excellents comédiens.
On sent une réelle tendresse entre eux et cette amitié est agréable à regarder. Quelques jolies répliques et des comédiens engagés et dynamiques font de cette pièce un très agréable divertissement. On pourra regretter l’absence de contenu (le fil conducteur est assez plat) et une écriture assez simple.
Mais l’on passe malgré cela un bon moment en présence de ces excellents comédiens.