Ses critiques
207 critiques
9,5/10
Dès le début de la pièce, l’émotion est palpable. Lisa Martino est touchante et juste. Elle se tient droite, face à nous, vibrante, remplie de dignité, de fierté et de fragilité contenues.
Que vaut le « non » pour une femme qui avait dit « oui » ? La justice est-elle capable aujourd’hui de répondre aux attentes d’une victime de viol ? Et si la réponse est non, peut-on accepter qu’elle se fasse justice elle-même ?
C’est un procès aux assises, son procès à elle, cette femme qui est passée de victime à bourreau, cette femme qui est jugée pour des actes qu’elle reconnait avoir commis. Femme détruite qui n’a pas eu confiance dans la justice française, et qui se confie sans fard sur toute la vérité de ses actes. Elle ne cherche ni à se justifier ni à inspirer de la pitié. Elle est factuelle tant dans la description de ce qui l’a définie comme victime que dans la froide violence qui l’a conduite sur le banc des accusés.
La pièce alterne entre le secret du délibéré et l’accusée qui attend le verdict. Rapport déjà non équilibré : neuf personnes, trois magistrats et six jurés populaires, contre une seule. Pendant qu’ils discutent, échangent et se disputent, elle patiente plus ou moins sereinement et nous raconte sa version, ce qu’elle pense et ce qu’elle ressent par rapport à ce qu’elle a vécu.
La pièce est très intéressante, souvent bouleversante et même parfois drôle malgré le thème sérieux abordé, car les jurys sont maladroits et l’accusé n’a pas sa langue dans sa poche. L’ambiance est orageuse pour ce sujet de délibération complexe et délicat.
L’écriture est fine et intelligente, la mise en scène simple et efficace.
On en apprend un peu plus sur ce qui se passe derrière les portes closes d’une salle de délibéré : termes et subtilités juridiques, obligations et devoirs des jurés, serment de confidentialité et tout le décorum qui entoure cette action civique obligatoire qui fascine autant qu’elle fait peur. Tous les rouages et spécificités de la loi sont abordés de manière intelligente. La pièce est pédagogique sans être ennuyante, didactique sans être pompeuse.
Le thème, au cœur du mouvement « me too », est brulant d’actualité. On y retrouve les problématiques du consentement, du viol, de la non-reconnaissance des victimes de violences sexuelles et de l’absence fréquente de punition pour ceux qui les commettent.
Et puis cette grande question autour du jugement. Comme dans 12 hommes en colère, on compte les voix dans sa tête pour anticiper le résultat. Qui va voter « oui », qui va voter « non » à la question « cette femme est-elle coupable ? ». Il est intéressant de se rendre compte des influences personnelles et/ou social de cette prise de décision. L’un des assesseurs critique l’influence des réseaux sociaux qui viennent brouiller les décisions juridiques. « L’émotion et la justice ne font pas bon ménage ». Une intime conviction ne doit pas se réduire à une conviction intime. Pourtant est-il possible de juger sans émotion ? L’importance des circonstances est primordial, c’est le principe de l’individualisation des peines. L’acte et la personne ne sont pas séparables. La pluralité des juges (magistrat et jurés) permet en théorie un contrôle des subjectivités. L’addition des différentes impressions et des réflexions et les échanges multiples doivent amener ces personnes à établir une conclusion mesurée et responsable. Mais bien sûr, ils sont eux même dotés de leur histoire personnelle, de leurs idéologies, de leurs pulsions, de leurs affects et de la pression sociale.
Quand le théâtre se fait manifeste politique cela donne une pièce passionnante, utile et subtile qui vient nous confronter et nous bousculer. On peut être satisfait ou déçu du verdict qui tombe dans les dernières minutes de la pièce mais dans tous les cas on se rend compte qu’une telle décision n’est pas si évidente et si facile à prendre.
“Sous le nom de crimes ou de délits, on juge bien toujours des objets juridiques définis par le code, mais on juge en même temps des passions, des instincts, des anomalies, des infirmités, des inadaptations […] qui sont aussi des pulsions, des désirs ; les juges […] se sont donc mis à juger autre chose que des crimes : l’âme des criminels”, écrit Michel Foucault dans Surveiller et punir
Que vaut le « non » pour une femme qui avait dit « oui » ? La justice est-elle capable aujourd’hui de répondre aux attentes d’une victime de viol ? Et si la réponse est non, peut-on accepter qu’elle se fasse justice elle-même ?
C’est un procès aux assises, son procès à elle, cette femme qui est passée de victime à bourreau, cette femme qui est jugée pour des actes qu’elle reconnait avoir commis. Femme détruite qui n’a pas eu confiance dans la justice française, et qui se confie sans fard sur toute la vérité de ses actes. Elle ne cherche ni à se justifier ni à inspirer de la pitié. Elle est factuelle tant dans la description de ce qui l’a définie comme victime que dans la froide violence qui l’a conduite sur le banc des accusés.
La pièce alterne entre le secret du délibéré et l’accusée qui attend le verdict. Rapport déjà non équilibré : neuf personnes, trois magistrats et six jurés populaires, contre une seule. Pendant qu’ils discutent, échangent et se disputent, elle patiente plus ou moins sereinement et nous raconte sa version, ce qu’elle pense et ce qu’elle ressent par rapport à ce qu’elle a vécu.
La pièce est très intéressante, souvent bouleversante et même parfois drôle malgré le thème sérieux abordé, car les jurys sont maladroits et l’accusé n’a pas sa langue dans sa poche. L’ambiance est orageuse pour ce sujet de délibération complexe et délicat.
L’écriture est fine et intelligente, la mise en scène simple et efficace.
On en apprend un peu plus sur ce qui se passe derrière les portes closes d’une salle de délibéré : termes et subtilités juridiques, obligations et devoirs des jurés, serment de confidentialité et tout le décorum qui entoure cette action civique obligatoire qui fascine autant qu’elle fait peur. Tous les rouages et spécificités de la loi sont abordés de manière intelligente. La pièce est pédagogique sans être ennuyante, didactique sans être pompeuse.
Le thème, au cœur du mouvement « me too », est brulant d’actualité. On y retrouve les problématiques du consentement, du viol, de la non-reconnaissance des victimes de violences sexuelles et de l’absence fréquente de punition pour ceux qui les commettent.
Et puis cette grande question autour du jugement. Comme dans 12 hommes en colère, on compte les voix dans sa tête pour anticiper le résultat. Qui va voter « oui », qui va voter « non » à la question « cette femme est-elle coupable ? ». Il est intéressant de se rendre compte des influences personnelles et/ou social de cette prise de décision. L’un des assesseurs critique l’influence des réseaux sociaux qui viennent brouiller les décisions juridiques. « L’émotion et la justice ne font pas bon ménage ». Une intime conviction ne doit pas se réduire à une conviction intime. Pourtant est-il possible de juger sans émotion ? L’importance des circonstances est primordial, c’est le principe de l’individualisation des peines. L’acte et la personne ne sont pas séparables. La pluralité des juges (magistrat et jurés) permet en théorie un contrôle des subjectivités. L’addition des différentes impressions et des réflexions et les échanges multiples doivent amener ces personnes à établir une conclusion mesurée et responsable. Mais bien sûr, ils sont eux même dotés de leur histoire personnelle, de leurs idéologies, de leurs pulsions, de leurs affects et de la pression sociale.
Quand le théâtre se fait manifeste politique cela donne une pièce passionnante, utile et subtile qui vient nous confronter et nous bousculer. On peut être satisfait ou déçu du verdict qui tombe dans les dernières minutes de la pièce mais dans tous les cas on se rend compte qu’une telle décision n’est pas si évidente et si facile à prendre.
“Sous le nom de crimes ou de délits, on juge bien toujours des objets juridiques définis par le code, mais on juge en même temps des passions, des instincts, des anomalies, des infirmités, des inadaptations […] qui sont aussi des pulsions, des désirs ; les juges […] se sont donc mis à juger autre chose que des crimes : l’âme des criminels”, écrit Michel Foucault dans Surveiller et punir
8/10
Le sujet est abordé sous un angle humoristique. Un peu d’humour sur un sujet important et sérieux : l’idée n’est pas de prendre à la légère ces questionnements que peuvent avoir les couples dans leur rapport à l’enfant et à la famille mais plutôt de mettre un peu de gaieté autour de cette réflexion.
Plusieurs visions sont présentées sur le sujet de l’homoparentalité. On rencontre par exemple une lesbienne plus âgée qui ne comprend pas cette obsession du désir d’enfant qu’ont aujourd’hui les homos en couple « la gay Pride c’est devenu un goûter d’anniversaire ». Et puis il y a aussi la version d’un couple d’hommes dont évidemment les méthodes pour avoir un enfant ne sont pas du tout les mêmes que celles que peuvent rencontrer deux femmes. Mais la pièce détaille surtout le parcours de Jolie et de sa femme Lili pour avoir un enfant : les visites médicales avec des médecins pas toujours compréhensifs, les voyages en Belgique, les choix des spermatozoïdes…Toutes ces questions autour du désir de maternité de ces femmes et de la trajectoire qui conduit à enfin pouvoir être mères.
La pièce aborde également le thème d’une famille hétérosexuelle recomposée et donc de la construction d’une famille sous un nouveau modèle, loin de l’obligation chrétienne de rester en couple « pour les enfants », schéma qui avait tendance à provoquer plus de catastrophe que de réussite.
L’idée est donc d’explorer toutes les nouvelles façons de construire une famille de nos jours afin de déconstruire le schéma parental hétéro classique et de dépoussiérer les codes en vigueur dans le couple dit « conventionnel ». C’est un sujet passionnant que présente en un peu moins d’une heure, de manière à la fois bienveillante et lucide, ces deux femmes très investies.
Les deux comédiennes jouent tous les personnages avec légèreté, entrain et beaucoup d’amusement. Nous est présentée une vraie réflexion sur ces différentes questions et une analyse intéressante du sujet. Le spectacle est très personnel et l’on sent que ce thème les touche.
Une pièce à la fois intime et universelle.
Plusieurs visions sont présentées sur le sujet de l’homoparentalité. On rencontre par exemple une lesbienne plus âgée qui ne comprend pas cette obsession du désir d’enfant qu’ont aujourd’hui les homos en couple « la gay Pride c’est devenu un goûter d’anniversaire ». Et puis il y a aussi la version d’un couple d’hommes dont évidemment les méthodes pour avoir un enfant ne sont pas du tout les mêmes que celles que peuvent rencontrer deux femmes. Mais la pièce détaille surtout le parcours de Jolie et de sa femme Lili pour avoir un enfant : les visites médicales avec des médecins pas toujours compréhensifs, les voyages en Belgique, les choix des spermatozoïdes…Toutes ces questions autour du désir de maternité de ces femmes et de la trajectoire qui conduit à enfin pouvoir être mères.
La pièce aborde également le thème d’une famille hétérosexuelle recomposée et donc de la construction d’une famille sous un nouveau modèle, loin de l’obligation chrétienne de rester en couple « pour les enfants », schéma qui avait tendance à provoquer plus de catastrophe que de réussite.
L’idée est donc d’explorer toutes les nouvelles façons de construire une famille de nos jours afin de déconstruire le schéma parental hétéro classique et de dépoussiérer les codes en vigueur dans le couple dit « conventionnel ». C’est un sujet passionnant que présente en un peu moins d’une heure, de manière à la fois bienveillante et lucide, ces deux femmes très investies.
Les deux comédiennes jouent tous les personnages avec légèreté, entrain et beaucoup d’amusement. Nous est présentée une vraie réflexion sur ces différentes questions et une analyse intéressante du sujet. Le spectacle est très personnel et l’on sent que ce thème les touche.
Une pièce à la fois intime et universelle.
8,5/10
C’est l’affaire de la rue de Passy : l’histoire se déroule à Paris, à la fin des années 40 dans l’atelier/appartement d’un artiste qui habite là avec sa très (trop) belle femme. Un meurtre a été commis : un de leurs amis est mort cette nuit, Il a été assassiné.
Dès le début de la pièce les mystères s’enchaînent, et l’on comprend assez vite que tous les personnages ont des choses à cacher.
Un décor très cinématographique, dans un très joli dégradé de noir et blanc, et des costumes très soignés nous plongent directement dans l’ambiance.
Un meurtre, des suspects, un commissaire, tous les ingrédients sont là pour faire un bon polar. Mais qui donc a tué Paul Weylberg ? Un mari jaloux ? Une maîtresse ? Un voleur ? Un ennemi ? Toutes les possibilités sont à étudier et le commissaire ne compte pas repartir sans le coupable
Le texte est fin et précis, et l’intrigue est très bien construite.
Les comédiens sont tous impliqués, engagés et justes, tous défendent parfaitement leur personnage. Chacun plaide son alibi et tente de prouver son innocence.
La mise en scène est précise et dynamique, aucun temps mort, nous sommes plongés dans l’histoire et nous attendons avec impatience le dénouement de l’intrigue.
Car il y a un tout de même du suspense même si évidement on ne ressent pas autant de tension qu’en regardant le très fameux Quai des Orfèvres de Clouzot tiré du même roman noir de Stanislas-André Steeman.
Le commissaire est bien motivé et selon ces dires « il n’embarque que les criminels et pas les menteurs ». Il est donc bien décidé à dépatouiller le vrai du faux dans toutes les histoires que lui racontent les suspects. Il va donc grimper à maintes reprises les escaliers qui le mènent à l’atelier pour être certain de ne pas commettre une erreur judiciaire et de démasquer le vrai coupable. On suit avec attention ses interrogatoires en tentant de se mettre à sa place et de comprendre les vrais motifs de chacun.
Comme tout bon polar on se laisse surprendre par le dénouement final mais bien sûr je vous en laisse la surprise. Allez voir la pièce pour en savoir plus.
On passe un très bon début de soirée en venant voir cette pièce !
Dès le début de la pièce les mystères s’enchaînent, et l’on comprend assez vite que tous les personnages ont des choses à cacher.
Un décor très cinématographique, dans un très joli dégradé de noir et blanc, et des costumes très soignés nous plongent directement dans l’ambiance.
Un meurtre, des suspects, un commissaire, tous les ingrédients sont là pour faire un bon polar. Mais qui donc a tué Paul Weylberg ? Un mari jaloux ? Une maîtresse ? Un voleur ? Un ennemi ? Toutes les possibilités sont à étudier et le commissaire ne compte pas repartir sans le coupable
Le texte est fin et précis, et l’intrigue est très bien construite.
Les comédiens sont tous impliqués, engagés et justes, tous défendent parfaitement leur personnage. Chacun plaide son alibi et tente de prouver son innocence.
La mise en scène est précise et dynamique, aucun temps mort, nous sommes plongés dans l’histoire et nous attendons avec impatience le dénouement de l’intrigue.
Car il y a un tout de même du suspense même si évidement on ne ressent pas autant de tension qu’en regardant le très fameux Quai des Orfèvres de Clouzot tiré du même roman noir de Stanislas-André Steeman.
Le commissaire est bien motivé et selon ces dires « il n’embarque que les criminels et pas les menteurs ». Il est donc bien décidé à dépatouiller le vrai du faux dans toutes les histoires que lui racontent les suspects. Il va donc grimper à maintes reprises les escaliers qui le mènent à l’atelier pour être certain de ne pas commettre une erreur judiciaire et de démasquer le vrai coupable. On suit avec attention ses interrogatoires en tentant de se mettre à sa place et de comprendre les vrais motifs de chacun.
Comme tout bon polar on se laisse surprendre par le dénouement final mais bien sûr je vous en laisse la surprise. Allez voir la pièce pour en savoir plus.
On passe un très bon début de soirée en venant voir cette pièce !
7,5/10
Glenn Gould est un génie et l’on connaît dans les grandes lignes son destin tragique et sa personnalité pour le moins excentrique mais la pièce nous éclaire sur la vie intime et privée.
La part de l’intime dans la construction de l’un des plus grands musiciens du XXe siècle est posé, serait-il devenu un si grand pianiste si sa mère n’avait pas été si sévère et si étouffante ? Aurait-il vécu plus longtemps et plus sereinement s’il n’était pas devenu ce pianiste mondialement reconnu ?
La pièce interroge sur ces différentes questions et nous raconte les parts peu connues de la vie de l’artiste. Nous découvrons ses relations avec ses parents et en particulier avec sa mère et puis ce lien très fort qu’il avait avec sa cousine Jessie, cette femme qui a tenté de partager sa vie.
Le couple Glenn Gould / Jessie interprété par Thomas Gendronneau et Lison Pennec est d’ailleurs très attachant et sympathique.
L’artiste qui présentait un syndrome asperger et qui était de plus hypocondriaque souffrait énormément lors de ses interventions publiques. Il décida donc à 32 ans de mettre fin à son supplice et de privilégier uniquement les enregistrements en studio. Cet arrangement lui permettait également d’atteindre la perfection qu’il visait en reprenant son travail jusqu’à une version suffisamment bonne à ses yeux. Lors des concerts il souffrait en effet beaucoup de ses propres faiblesses et des interruptions faites par le public, bruits divers et toussotement qu’il ne pouvait contrôler.
La mise en scène et la scénographie très classiques et un brin surannées laissent la place à l’extravagance de l’artiste. Sa personnalité complexe est décortiquée et nous assistons à l’évolution de son personnage insaisissable, de son enfance à l’aube de sa mort. Adolescent éternel, constitution fragile, individu renfermé sur lui-même, toute ces facettes sont explorées, plus que son succès mondial qui n’apparait qu’en filigrane.
Pour qui : Pour les amoureux de Glenn Gould qui souhaitent en découvrir plus sur le destin à la fois brillant et tragique de ce pianiste de génie.
La part de l’intime dans la construction de l’un des plus grands musiciens du XXe siècle est posé, serait-il devenu un si grand pianiste si sa mère n’avait pas été si sévère et si étouffante ? Aurait-il vécu plus longtemps et plus sereinement s’il n’était pas devenu ce pianiste mondialement reconnu ?
La pièce interroge sur ces différentes questions et nous raconte les parts peu connues de la vie de l’artiste. Nous découvrons ses relations avec ses parents et en particulier avec sa mère et puis ce lien très fort qu’il avait avec sa cousine Jessie, cette femme qui a tenté de partager sa vie.
Le couple Glenn Gould / Jessie interprété par Thomas Gendronneau et Lison Pennec est d’ailleurs très attachant et sympathique.
L’artiste qui présentait un syndrome asperger et qui était de plus hypocondriaque souffrait énormément lors de ses interventions publiques. Il décida donc à 32 ans de mettre fin à son supplice et de privilégier uniquement les enregistrements en studio. Cet arrangement lui permettait également d’atteindre la perfection qu’il visait en reprenant son travail jusqu’à une version suffisamment bonne à ses yeux. Lors des concerts il souffrait en effet beaucoup de ses propres faiblesses et des interruptions faites par le public, bruits divers et toussotement qu’il ne pouvait contrôler.
La mise en scène et la scénographie très classiques et un brin surannées laissent la place à l’extravagance de l’artiste. Sa personnalité complexe est décortiquée et nous assistons à l’évolution de son personnage insaisissable, de son enfance à l’aube de sa mort. Adolescent éternel, constitution fragile, individu renfermé sur lui-même, toute ces facettes sont explorées, plus que son succès mondial qui n’apparait qu’en filigrane.
Pour qui : Pour les amoureux de Glenn Gould qui souhaitent en découvrir plus sur le destin à la fois brillant et tragique de ce pianiste de génie.
9,5/10
Et si un parti politique pouvait manipuler les masses jusqu’à l’accession au pouvoir ? Sommes-nous si éloigné que ça de cette fiction sombre ? La pièce parle de politique, de journalisme, de manipulation des masses, des aspects sécuritaires, du recueil des données personnelles, de lanceurs d’alerte, de démocratie et puis aussi un peu d’amour.
On assiste en 1h40 à un spectacle impactant au suspens qui nous tient en haleine du début à la fin. Au début on se sent un peu perdu, on ne comprend pas grand-chose mais tout s’éclaire au fur et à mesure de la pièce et à la fin tout prend sens.
La mise en scène très cinématographique (on se croirait dans une série Netflix) est créative et dynamique. Tout est chorégraphié et millimétré. La scénographie est à la fois moderne, simple et efficace, quatre écrans nous transposent dans les différents lieux où se situe l’action et quelques éléments de décors escamotables précisent le reste.
Les dialogues sont ciselés et percutants et l’histoire est particulièrement bien ficelée et haletante. On suit les personnages à la fois dans leur enquête journalistique et dans leur vie privée. Dans un rythme trépidant, les scènes s’enchainent sans aucun temps mort. On remonte parfois le temps afin de mieux comprendre le présent, il faut s’accrocher pour suivre l’histoire, pas le temps de se reposer, tout fuse et ça carbure à cent à l’heure.
Les comédiens n’économisent d’ailleurs pas leur énergie, ils sont présents, connectés et impliqués. Leur interprétation intense et juste nous plonge complétement dans l’intrigue. La plupart des comédiens jouent plusieurs personnages, comme c’est souvent le cas au théâtre, mais pour une fois je me laisse prendre au jeu et je finis par me demander combien ils sont réellement, tellement certaines transformations sont réussies.
Présentant une dystopie pas si éloignée de la réalité, la pièce et pleine de sens et de contenu. C’est à la fois très drôle et terriblement sérieux. Le texte rempli de bons mots et de répliques qui font mouche est en effet également profond et grave et nous pousse à réfléchir sur les dérives de notre époque.
Une pièce engagée, utile et captivante. Une vraie réussite !
On assiste en 1h40 à un spectacle impactant au suspens qui nous tient en haleine du début à la fin. Au début on se sent un peu perdu, on ne comprend pas grand-chose mais tout s’éclaire au fur et à mesure de la pièce et à la fin tout prend sens.
La mise en scène très cinématographique (on se croirait dans une série Netflix) est créative et dynamique. Tout est chorégraphié et millimétré. La scénographie est à la fois moderne, simple et efficace, quatre écrans nous transposent dans les différents lieux où se situe l’action et quelques éléments de décors escamotables précisent le reste.
Les dialogues sont ciselés et percutants et l’histoire est particulièrement bien ficelée et haletante. On suit les personnages à la fois dans leur enquête journalistique et dans leur vie privée. Dans un rythme trépidant, les scènes s’enchainent sans aucun temps mort. On remonte parfois le temps afin de mieux comprendre le présent, il faut s’accrocher pour suivre l’histoire, pas le temps de se reposer, tout fuse et ça carbure à cent à l’heure.
Les comédiens n’économisent d’ailleurs pas leur énergie, ils sont présents, connectés et impliqués. Leur interprétation intense et juste nous plonge complétement dans l’intrigue. La plupart des comédiens jouent plusieurs personnages, comme c’est souvent le cas au théâtre, mais pour une fois je me laisse prendre au jeu et je finis par me demander combien ils sont réellement, tellement certaines transformations sont réussies.
Présentant une dystopie pas si éloignée de la réalité, la pièce et pleine de sens et de contenu. C’est à la fois très drôle et terriblement sérieux. Le texte rempli de bons mots et de répliques qui font mouche est en effet également profond et grave et nous pousse à réfléchir sur les dérives de notre époque.
Une pièce engagée, utile et captivante. Une vraie réussite !