- Théâtre contemporain
- Théâtre Montparnasse
- Paris 14ème
Glenn : naissance d'un prodige
- Josiane Stoléru
- Théâtre Montparnasse
- 31, rue de la Gaîté
- 75014 Paris
- Edgard Quinet (l.6), Gaité (l.13)
Sous l’impulsion de sa mère qui rêvait d’être concertiste, Glenn Gould commence le piano dès l’âge de deux ans et demi, et s’y révèle aussitôt très doué. Il lit la musique avant même de savoir lire et écrire. Devenu adulte, il va totalement révolutionner la façon de jouer du piano, et vendre autant de disques que les plus grandes rock stars. Mais plus le public l’acclame, plus il en souffre, car sa personnalité Asperger et hypocondriaque lui rend chaque concert extrêmement pénible et douloureux.
Ivan Calbérac (La Dégustation, Venise n'est pas en Italie, Un amour de jeunesse) raconte le destin extraordinaire et tragique d’un des plus grands artistes du XXe siècle : le pianiste et compositeur Glenn Gould, connu notamment pour ses enregistrements des Variations Goldberg de Jean-Sébastien Bach.
AVIS DE LA REDACTION : 8,5/10
Paroles et musique ....
Après avoir rencontré un énorme succès à Avignon, la nouvelle création d'Ivan Calbérac vient de démarrer au Théâtre du Petit Montparnasse.Ecrite et mise en scène par le talentueux auteur de "La Dégustation".
C'est l'histoire étonnante de Glenn Gould, pianiste hors du commun, atteint de la maladie d'Asperger, une forme d'autisme très handicapante.
Pas de tête d'affiche mais une belle brochette d'excellents comédiens qui nous font vibrer avec ce récit poignant d'une grande sensibilité. Dans un décor inspiré de Hopper, qui illustre parfaitement la solitude intérieure de l'artiste, chacun des personnages joue sa partition à merveille. Thomas Gendronneau, jeune comédien et musicien se glisse dans la peau du prodige avec une magnifique délicatesse. Josiane Stoleru est glaçante en mère abusive. C'est surtout autour de cette relation excessive mère-fils que l'auteur a centré son récit.Tous les autres comédiens dégagent une formidable empathie, mention spéciale à Stéphane Roux qui endosse - entre autres - le rôle d'un commentateur radio avec un accent canadien plus vrai que nature !
Nous sortons de la salle bouleversés par les souffrances de ce génie.
Un des must de la rentrée !
Sylvie Tuffier
On savait Yvan Calbérac découvreur de talents ! La preuve est faite avec les deux jeunes comédiens de cette formidable histoire qui remportent le Molière de la révélation féminine pour Lison Pennec et celui de la révélation masculine pour celui qui incarne à merveille ce génie, Thomas Gendronneau ! Le début d'une belle carrière !
mais en plus, cette pièce est mise en valeur par une équipe de comédiens au top;
bien sûr dans le rôle principal mais je veux faire une mention spéciale à la comédienne qui joue la mère.
A déguster.
L’histoire est intéressante, bien rendue. On se laisse porter par l’histoire. Cependant, il n’y a pas de grande originalité. On est sur une histoire standard actuellement, dans une mise en scène sans surprise. Le jeu des acteurs est agréable et attendu.
En conclusion, j'ai été portée sans aucun accroc jusqu'à la fin.
La pièce est un beau spectacle mais il manque surement une touche d’originalité.
J’ai découvert avec plaisir la vie privée et moins connue de ce prodige à l’oreille absolue.
Thomas Gendronneau incarne à merveille Glenn Gould, ce pianiste en quête de la grâce ultime, au comportement excentrique tant par ses côtés austiste Asperger et hypochondriaque que par sa manière de jouer et vivre la musique.
Raphaëline Goupilleau est parfaite dans le rôle de la mère tyrannique et castratrice qui projette ses rêves sur son fils et vit uniquement à travers lui.
Ce biopic théâtral laisse planer les interrogations: serait-il devenu ce virtuose sans sa mère? La gloire justifie-t-elle de vivre ce mal-être et cette souffrance liés à une telle exposition au public? Aurait-il pu trouver le bonheur en vivant autrement, ou un artiste est-il vraiment voué à ne jamais être « content »?
Je recommande la pièce.
La part de l’intime dans la construction de l’un des plus grands musiciens du XXe siècle est posé, serait-il devenu un si grand pianiste si sa mère n’avait pas été si sévère et si étouffante ? Aurait-il vécu plus longtemps et plus sereinement s’il n’était pas devenu ce pianiste mondialement reconnu ?
La pièce interroge sur ces différentes questions et nous raconte les parts peu connues de la vie de l’artiste. Nous découvrons ses relations avec ses parents et en particulier avec sa mère et puis ce lien très fort qu’il avait avec sa cousine Jessie, cette femme qui a tenté de partager sa vie.
Le couple Glenn Gould / Jessie interprété par Thomas Gendronneau et Lison Pennec est d’ailleurs très attachant et sympathique.
L’artiste qui présentait un syndrome asperger et qui était de plus hypocondriaque souffrait énormément lors de ses interventions publiques. Il décida donc à 32 ans de mettre fin à son supplice et de privilégier uniquement les enregistrements en studio. Cet arrangement lui permettait également d’atteindre la perfection qu’il visait en reprenant son travail jusqu’à une version suffisamment bonne à ses yeux. Lors des concerts il souffrait en effet beaucoup de ses propres faiblesses et des interruptions faites par le public, bruits divers et toussotement qu’il ne pouvait contrôler.
La mise en scène et la scénographie très classiques et un brin surannées laissent la place à l’extravagance de l’artiste. Sa personnalité complexe est décortiquée et nous assistons à l’évolution de son personnage insaisissable, de son enfance à l’aube de sa mort. Adolescent éternel, constitution fragile, individu renfermé sur lui-même, toute ces facettes sont explorées, plus que son succès mondial qui n’apparait qu’en filigrane.
Pour qui : Pour les amoureux de Glenn Gould qui souhaitent en découvrir plus sur le destin à la fois brillant et tragique de ce pianiste de génie.