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Big Mother
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UN THRILLER JOURNALISTIQUE SUR LA MANIPULATION DE MASSE À L’HEURE DU BIG DATA
Alors qu’un scandale éclabousse le Président des Etats-Unis et agite la rédaction du New York Investigation, la journaliste Julia Robinson voit sa vie vaciller dans la salle d’audience d’un tribunal quand elle croit reconnaître sur le banc des accusés son compagnon mort 4 ans auparavant.
AVIS DE LA REDACTION : 8,5/10
Mélody Mourey (MM) est une jeune femme pressée. A peine 30 ans et déjà un des noms importants du spectacle vivant. Tout va vite, très vite. Dès qu'on s'installe sur son siège, le terme fauteuil ne conviendra pas, on est scotché, emporté, happé par sa nouvelle création.
Il y a une urgence, et les deux comédiens qui ouvrent la scène sont en danger. On va comprendre pourquoi, parce que l'écriture de MM est précise, intelligente, documentée, et elle accomplit la prouesse de ne jamais perdre le fil malgré la complexité des rouages qu'elle dénonce.
MM est engagée; il y a beaucoup de messages délivrés, des évidents, le Big Data est dangereux, il est à la solde des gouvernants, heureusement qu'il existe des lanceurs d'alerte pour les dénoncer, mais au final de quoi les gens se soucient-ils réellement ? Tant qu'il y aura des Pizzas et des starlettes, la catastrophe sera évitée.
Après tout, le propos, souvent brillant, n'est pas le plus important quand on va voir un spectacle de MM. Car si elle écrit bien, elle met en scène remarquablement aussi. Ses références sont cinématographiques et ça se voit. Est-ce vraiment du théâtre? C'est du spectacle vivant, chorégraphié. Là encore ça va très vite, ça tourne, ça court, ça s'affiche sur les écrans. On n'a pas le temps de se poser alors on se laisse entraîner et c'est plaisant.
On n'a pas vu le temps passer. Impossible de s'ennuyer, MM ne le supporterait pas. On pourrait presque le regretter car ces quelques scènes ou on se glisse dans le quotidien des personnages ( leurs histoires d'amour, la relation père fille et mère fille) sont si finement (d)écrites qu'on aurait envie d'en (s)avoir plus et se laisser gagner par l'émotion.
Tous les comédiens jouent le jeu à merveille, et il en faut évidemment de l'énergie pour alimenter cette si belle machine. C'est d'autant plus vrai qu'à eux 6, ils campent pléthore de personnages. On y croit et on les applaudit très fort à la fin, longtemps parce que c'est vraiment mérité. Good job guys !
On aurait aimé faire un triomphe également à MM qui était dans la salle ce soir-là, mais elle est restée ultra discrète, s'est éclipsée dès que les lumières se sont allumées. Ultra talentueuse et modeste.
La marque des grands, très grands. Pardon des grandes, très grandes.
Carlos Bejarano.
On assiste en 1h40 à un spectacle impactant au suspens qui nous tient en haleine du début à la fin. Au début on se sent un peu perdu, on ne comprend pas grand-chose mais tout s’éclaire au fur et à mesure de la pièce et à la fin tout prend sens.
La mise en scène très cinématographique (on se croirait dans une série Netflix) est créative et dynamique. Tout est chorégraphié et millimétré. La scénographie est à la fois moderne, simple et efficace, quatre écrans nous transposent dans les différents lieux où se situe l’action et quelques éléments de décors escamotables précisent le reste.
Les dialogues sont ciselés et percutants et l’histoire est particulièrement bien ficelée et haletante. On suit les personnages à la fois dans leur enquête journalistique et dans leur vie privée. Dans un rythme trépidant, les scènes s’enchainent sans aucun temps mort. On remonte parfois le temps afin de mieux comprendre le présent, il faut s’accrocher pour suivre l’histoire, pas le temps de se reposer, tout fuse et ça carbure à cent à l’heure.
Les comédiens n’économisent d’ailleurs pas leur énergie, ils sont présents, connectés et impliqués. Leur interprétation intense et juste nous plonge complétement dans l’intrigue. La plupart des comédiens jouent plusieurs personnages, comme c’est souvent le cas au théâtre, mais pour une fois je me laisse prendre au jeu et je finis par me demander combien ils sont réellement, tellement certaines transformations sont réussies.
Présentant une dystopie pas si éloignée de la réalité, la pièce et pleine de sens et de contenu. C’est à la fois très drôle et terriblement sérieux. Le texte rempli de bons mots et de répliques qui font mouche est en effet également profond et grave et nous pousse à réfléchir sur les dérives de notre époque.
Une pièce engagée, utile et captivante. Une vraie réussite !
Julia reçoit un étrange appel téléphonique, elle doit se rendre immédiatement au tribunal et assiste médusée aux interrogatoires, le jeune homme qui se présente à la barre, n’est autre que son ancien amour mort il y a 4 ans…
Les politiques sont-ils vraiment tous pourris ? Là est la question, pas facile d’y répondre. Le simple fait de naviguer sur les réseaux sociaux est-il vraiment si dangereux pour la démocratie, la liberté de chacun ?
Mélody Mourey sait manier l’art du suspens et de l’humour pour que le spectateur puisse reprendre son souffle ! Il y a du dynamisme, les flash-backs sont bien amenés, les comédiens excellents.
Encore une bien intéressante création de Mélody Mourey et qui ne laisse personne indifférent, au vu des réflexions entendues en sortant du théâtre !