Ses critiques
9 critiques
10/10
Le Ciel de Nantes est d'abord un film qui ne s'est jamais monté. Cet essai, Christophe Honoré le transforme au théâtre dans une mise en scène aboutie, généreuse et tellement personnelle.
Christophe Honoré convie les membres de sa famille dans cette salle de cinéma qui nous fait face. Les fantômes qui ont nourri son enfance ressuscitent sur le plateau et se racontent, se dévoilent dans des ultimes retrouvailles.
A la recherche de ce temps perdu, à la rencontre de ces êtres disparus, Christophe Honoré reconstruit l'histoire de sa famille.
Christophe Honoré n'est pas là pour régler des comptes ou sombrer dans le pathos.
Avec cette élégance qu'on lui connait, il offre un espace à chacun de ces êtres qui ont compté pour lui, qui ont existé et à qui il offre l’opportunité de se raconter.
La mort étant, les secrets et les non-dits peuvent se libérer dans des instants d'une sincérité poignante.
Christophe Honoré déploie une fois de plus cette grâce qui nous submerge, et la tendresse nous emporte sans impudeur, sans révolte.
La caméra dialogue avec le plateau dans des allées et venues touchantes, comme une tentative désespérée de s'approcher de la vérité, d’essayer de toujours toucher au plus près des émotions et des souvenirs.
Marlène Saldan, Julien Honoré,Youssouf Abi-Ayad, Harrison Arévalo, Jean-Charles Clichet, Chiara Mastroianni et Stéphane Roger, tous aussi justes les uns les autres, recomposent cette famille avec ses failles, ses forces. Chacun, dans une répartie, une réplique, fait surgir des moments qui retranscrivent une époque, une situation qui parle à tous.
Christophe Honoré a ce don de faire revenir des souvenirs, des instantanés qui parlent à tous. Nos souvenirs, à travers les siens, remontent et l'émotion qui s’échappe de chaque détail pourtant personnel devient collective et partagée.
Il y a en fond le dessin d'une époque, des repas dominicaux, des cendriers à la porcelaine improbable, des buffets où se rangent les bouteilles du sacro-saint apéritif qui font remonter les larmes au bord des yeux, le souvenir de ces instants dont on ne sait s'ils étaient bons ou mauvais.
Le Ciel de Nantes nous plonge dans une époque, sans la juger, mais en regardant ces instants d'une longue période pendant laquelle la communication était intrafamiliale, où la place de la femme était bien définie et où la différence était étouffée.
Christophe Honoré nous raconte à travers l’histoire d'un film qui ne s'est pas fait, l'histoire d'un passé révolu qui, quoiqu’on veuille, marque le présent.
Avec élégance, Le Ciel de Nantes se fait l'écho des douleurs, et des joies inhérentes à nos liens familiaux qui nous sont imposés et que l'on a pas choisis.
Christophe Honoré s’extirpe du poids de ce passé irrévocable en prenant une distance romanesque d'une sensibilité artistique touchante, déchirante.
Cinéma, théâtre et littérature se mêlent et ne font plus qu’un pour exorciser l'intention : raconter, partager.
L'histoire, à cet instant, sur le plateau, n'est pas là pour guérir ou combler, elle a cette pudeur de l'hommage.
Un hommage sensible où la tendresse l'emporte sur les rancœurs
Christophe Honoré convie les membres de sa famille dans cette salle de cinéma qui nous fait face. Les fantômes qui ont nourri son enfance ressuscitent sur le plateau et se racontent, se dévoilent dans des ultimes retrouvailles.
A la recherche de ce temps perdu, à la rencontre de ces êtres disparus, Christophe Honoré reconstruit l'histoire de sa famille.
Christophe Honoré n'est pas là pour régler des comptes ou sombrer dans le pathos.
Avec cette élégance qu'on lui connait, il offre un espace à chacun de ces êtres qui ont compté pour lui, qui ont existé et à qui il offre l’opportunité de se raconter.
La mort étant, les secrets et les non-dits peuvent se libérer dans des instants d'une sincérité poignante.
Christophe Honoré déploie une fois de plus cette grâce qui nous submerge, et la tendresse nous emporte sans impudeur, sans révolte.
La caméra dialogue avec le plateau dans des allées et venues touchantes, comme une tentative désespérée de s'approcher de la vérité, d’essayer de toujours toucher au plus près des émotions et des souvenirs.
Marlène Saldan, Julien Honoré,Youssouf Abi-Ayad, Harrison Arévalo, Jean-Charles Clichet, Chiara Mastroianni et Stéphane Roger, tous aussi justes les uns les autres, recomposent cette famille avec ses failles, ses forces. Chacun, dans une répartie, une réplique, fait surgir des moments qui retranscrivent une époque, une situation qui parle à tous.
Christophe Honoré a ce don de faire revenir des souvenirs, des instantanés qui parlent à tous. Nos souvenirs, à travers les siens, remontent et l'émotion qui s’échappe de chaque détail pourtant personnel devient collective et partagée.
Il y a en fond le dessin d'une époque, des repas dominicaux, des cendriers à la porcelaine improbable, des buffets où se rangent les bouteilles du sacro-saint apéritif qui font remonter les larmes au bord des yeux, le souvenir de ces instants dont on ne sait s'ils étaient bons ou mauvais.
Le Ciel de Nantes nous plonge dans une époque, sans la juger, mais en regardant ces instants d'une longue période pendant laquelle la communication était intrafamiliale, où la place de la femme était bien définie et où la différence était étouffée.
Christophe Honoré nous raconte à travers l’histoire d'un film qui ne s'est pas fait, l'histoire d'un passé révolu qui, quoiqu’on veuille, marque le présent.
Avec élégance, Le Ciel de Nantes se fait l'écho des douleurs, et des joies inhérentes à nos liens familiaux qui nous sont imposés et que l'on a pas choisis.
Christophe Honoré s’extirpe du poids de ce passé irrévocable en prenant une distance romanesque d'une sensibilité artistique touchante, déchirante.
Cinéma, théâtre et littérature se mêlent et ne font plus qu’un pour exorciser l'intention : raconter, partager.
L'histoire, à cet instant, sur le plateau, n'est pas là pour guérir ou combler, elle a cette pudeur de l'hommage.
Un hommage sensible où la tendresse l'emporte sur les rancœurs
9/10
Christian Benedetti présente au Théâtre- Studio d'Alfortville une intégrale Tchekhov, judicieusement intitulée 137 évanouissements.
S'appuyant sur la nouvelle traduction de Brigitte Barilley, il ouvre le bal avec la reprise d'Ivanov, dans une mise en scène au rythme effréné et à l'esthétisme épuré.
Christian Benedetti met en scène Ivanov dans sa première version, une version plus comique en surface mais qui, dans la lignée du théâtre de Tchekhov, brosse en profondeur le portrait d'une société coincée entre son passé et son avenir. Le présent est mortifère, d'un ennui qu'aucun divertissement ne semble ébranler.
Le parti pris d'une exécution rapide en appelle à notre intelligence de spectateur.
Christian Benedetti concentre les tourments de ses personnages et va à l'essentiel du texte comme pour mieux en extraire toute la saveur et tout son sens.
Ivanov, éternel insatisfait, porte sa culpabilité comme sa croix.
Ivanov n'est plus amoureux de sa femme Anna, souffrante, qui a tout abandonné pour lui. Marc Lamigeon incarne cet être conscient du mal qu'il fait et dont la lucidité le plonge dans une mélancolie viscérale. Face à lui, solaires, Anna et Sasha, interprétées par Stéphane Caillard et Leslie Bouchet, le mettent face à sa confusion.
Dans cette société en mouvement et qui paralyse une bourgeoisie terrienne dépassée, Christian Benedetti incarne Borkine, prémisse d'un Lopakine, qui figure le tournant inévitable que prend la société russe.
Les pauses contrebalancent le rythme des dialogues qui fusent et créent une partition d'où jaillit toute la confusion qui règne dans les esprits. Ivanov enfermé dans sa culpabilité, est entouré d'un monde coincé dans sa perplexité.
Christian Benedetti fait surgir toute la complexité du drame qui se joue et dont l'issue ne peut être que brutale.
Entouré d'une distribution étincelante, Christian Benedetti met en scène le combat de la lucidité et du déni et saisit toute la profondeur du théâtre de Tchekhov.
S'appuyant sur la nouvelle traduction de Brigitte Barilley, il ouvre le bal avec la reprise d'Ivanov, dans une mise en scène au rythme effréné et à l'esthétisme épuré.
Christian Benedetti met en scène Ivanov dans sa première version, une version plus comique en surface mais qui, dans la lignée du théâtre de Tchekhov, brosse en profondeur le portrait d'une société coincée entre son passé et son avenir. Le présent est mortifère, d'un ennui qu'aucun divertissement ne semble ébranler.
Le parti pris d'une exécution rapide en appelle à notre intelligence de spectateur.
Christian Benedetti concentre les tourments de ses personnages et va à l'essentiel du texte comme pour mieux en extraire toute la saveur et tout son sens.
Ivanov, éternel insatisfait, porte sa culpabilité comme sa croix.
Ivanov n'est plus amoureux de sa femme Anna, souffrante, qui a tout abandonné pour lui. Marc Lamigeon incarne cet être conscient du mal qu'il fait et dont la lucidité le plonge dans une mélancolie viscérale. Face à lui, solaires, Anna et Sasha, interprétées par Stéphane Caillard et Leslie Bouchet, le mettent face à sa confusion.
Dans cette société en mouvement et qui paralyse une bourgeoisie terrienne dépassée, Christian Benedetti incarne Borkine, prémisse d'un Lopakine, qui figure le tournant inévitable que prend la société russe.
Les pauses contrebalancent le rythme des dialogues qui fusent et créent une partition d'où jaillit toute la confusion qui règne dans les esprits. Ivanov enfermé dans sa culpabilité, est entouré d'un monde coincé dans sa perplexité.
Christian Benedetti fait surgir toute la complexité du drame qui se joue et dont l'issue ne peut être que brutale.
Entouré d'une distribution étincelante, Christian Benedetti met en scène le combat de la lucidité et du déni et saisit toute la profondeur du théâtre de Tchekhov.
9/10
En février 1663, sous les voûtes de l'église Saint-Sulpice, huit jours après leur rencontre foudroyante, le Gascon, Louis-Henri de Pardaillan, marquis de Montespan, épouse Françoise Athénaïs de Rochechouart de Mortemart.
Rapidement, le couple qui aime sortir et mener la belle vie dans les salons du Marais, s'endette.
Pour subvenir aux besoins de la famille, Athènais se fait introduire au Château et devient la dame d'honneur de la reine Marie-Thérèse prompte à chasser de son entourage les jeunes filles de moins bonne famille dont elle craint la légèreté et surtout que Louis XIV ne vienne piocher dans ce harem à disposition.
Si le destin de Madame de Montespan est connu de tous, devenant rapidement la favorite du roi, le Montespan s'attache à raconter le revers de la médaille, et s’intéresse à la figure du mari de la Montespan.
Le cocu le plus connu de France, amoureux éperdu, ne trouvera jamais gloire au destin de sa femme. Impossible pour lui de tirer avantage d'une situation que pourtant beaucoup de maris lui envient.
De scandales en provocations le Montespan passera même quelque temps enfermé au Fort l'Evèque.
Salomé Villiers adapte le roman éponyme de Jean Teulé paru en 2008.
Sur la scène de la Huchette elle adapte non seulement l'histoire mais retranscrit magistralement tout le style de l'écriture si croustillante de Jean Teulé.
L'humour et l'ironie jubilatoire du roman ponctuent sans cesse l'adaptation de cette fraicheur et de ce ton gentiment impertinent.
Salomé Villiers, Simon Larvaron et Michaël Hirsch nous entrainent dans l'aventure pittoresque de cet antihéros, qui assume son statut de cocu en regardant la situation bien en face, décidé à ne pas baisser les bras et à reconquérir le cœur de sa belle.
Toujours prêt à servir aux armées, il s'évertue à mener des batailles dont il ne sortira jamais victorieux.
Montespan y croit toujours et encore.
La mise en scène d’Étienne Launay suit le rythme effréné de cette histoire hors du commun et dessine à merveille la personnalité de Montespan.
Le décor, judicieusement changeant grâce aux lumières et aux projections sur les rideaux du mythique petit théâtre de la Huchette, nous plonge dans les années fastes du roi soleil.
Pas besoin de voir le carrosse orné de cornes pour imaginer toute l'effronterie acerbe de ce Montespan au caractère bien forgé qui nous fait rire par sa ténacité autant qu'il nous émeut.
L'esprit du conte farcesque nous emporte avec délice dans les tourments d'un homme dont l'infortune confirme qu'il mérite vraiment d'avoir à son tour son nom écrit dans l'histoire !
Une adaptation brillante et pleine d'humour !
Rapidement, le couple qui aime sortir et mener la belle vie dans les salons du Marais, s'endette.
Pour subvenir aux besoins de la famille, Athènais se fait introduire au Château et devient la dame d'honneur de la reine Marie-Thérèse prompte à chasser de son entourage les jeunes filles de moins bonne famille dont elle craint la légèreté et surtout que Louis XIV ne vienne piocher dans ce harem à disposition.
Si le destin de Madame de Montespan est connu de tous, devenant rapidement la favorite du roi, le Montespan s'attache à raconter le revers de la médaille, et s’intéresse à la figure du mari de la Montespan.
Le cocu le plus connu de France, amoureux éperdu, ne trouvera jamais gloire au destin de sa femme. Impossible pour lui de tirer avantage d'une situation que pourtant beaucoup de maris lui envient.
De scandales en provocations le Montespan passera même quelque temps enfermé au Fort l'Evèque.
Salomé Villiers adapte le roman éponyme de Jean Teulé paru en 2008.
Sur la scène de la Huchette elle adapte non seulement l'histoire mais retranscrit magistralement tout le style de l'écriture si croustillante de Jean Teulé.
L'humour et l'ironie jubilatoire du roman ponctuent sans cesse l'adaptation de cette fraicheur et de ce ton gentiment impertinent.
Salomé Villiers, Simon Larvaron et Michaël Hirsch nous entrainent dans l'aventure pittoresque de cet antihéros, qui assume son statut de cocu en regardant la situation bien en face, décidé à ne pas baisser les bras et à reconquérir le cœur de sa belle.
Toujours prêt à servir aux armées, il s'évertue à mener des batailles dont il ne sortira jamais victorieux.
Montespan y croit toujours et encore.
La mise en scène d’Étienne Launay suit le rythme effréné de cette histoire hors du commun et dessine à merveille la personnalité de Montespan.
Le décor, judicieusement changeant grâce aux lumières et aux projections sur les rideaux du mythique petit théâtre de la Huchette, nous plonge dans les années fastes du roi soleil.
Pas besoin de voir le carrosse orné de cornes pour imaginer toute l'effronterie acerbe de ce Montespan au caractère bien forgé qui nous fait rire par sa ténacité autant qu'il nous émeut.
L'esprit du conte farcesque nous emporte avec délice dans les tourments d'un homme dont l'infortune confirme qu'il mérite vraiment d'avoir à son tour son nom écrit dans l'histoire !
Une adaptation brillante et pleine d'humour !
8/10
Étienne Saglio nous emporte dans son univers onirique, peuplé de géants, d'animaux sauvages et de feuilles d'arbres joueuses.
Tel un Petit d'homme, l'enfant perdu du bruit des loups trouve refuge non pas dans la jungle mais dans la forêt avoisinante.
Étienne Saglio crée de toute pièce un héros qui apprivoise peu à peu les éléments qui l'entourent. Il découvre un monde proche du fantastique. Dans une quête initiatique, il apprend à communiquer avec la nature et les créatures qui habitent ce monde du merveilleux.
Désormais adulte notre héros se retrouve rattrapé par son enfance. Rappelé à elle par un rat farceur ou par des feuilles mortes bien vivantes, il replonge dans ces instants passés en compagnie de ces rencontres invraisemblables. Invraisemblables, pour celui qui ne croit plus à la magie de l'enfance.
Dans une scénographie impressionnante et envoûtante, le damier du carrelage de la maison se transforme en une forêt majestueuse, pleine de secrets.
La musique se mêle aux bruissements du sous-bois et berce le conte d'une douce mélancolie.
La lumière qui se faufile à travers la cime des arbres, beigne la scène d'un clair obscure et oscille entre la pénombre inquiétante et l'aurore envoûtante.
La magie d'Étienne Saglio ouvre les portes d'un monde fantastique aux perceptions troublées.
Hostile, généreuse, la nature est tout à la fois. Elle est nos cauchemars, nos craintes et nos espoirs, notre rapport au monde, à l'autre.
Dans une fable enchanteresse Étienne Saglio éveille nos sens endormis et révèle notre capacité à nous émerveiller.
Derrière une porte, enfouis au fond de nous, existe encore nos cabanes d'enfants, nos refuges peuplés d'amis imaginaires. Un monde vaste, bienveillant, hors du social et proche de nos aspirations les plus profondes.
Étienne Saglio, magicien de l'âme peuple la scène d'un univers qui parle à tous.
Un moment hors du temps, magique.
Tel un Petit d'homme, l'enfant perdu du bruit des loups trouve refuge non pas dans la jungle mais dans la forêt avoisinante.
Étienne Saglio crée de toute pièce un héros qui apprivoise peu à peu les éléments qui l'entourent. Il découvre un monde proche du fantastique. Dans une quête initiatique, il apprend à communiquer avec la nature et les créatures qui habitent ce monde du merveilleux.
Désormais adulte notre héros se retrouve rattrapé par son enfance. Rappelé à elle par un rat farceur ou par des feuilles mortes bien vivantes, il replonge dans ces instants passés en compagnie de ces rencontres invraisemblables. Invraisemblables, pour celui qui ne croit plus à la magie de l'enfance.
Dans une scénographie impressionnante et envoûtante, le damier du carrelage de la maison se transforme en une forêt majestueuse, pleine de secrets.
La musique se mêle aux bruissements du sous-bois et berce le conte d'une douce mélancolie.
La lumière qui se faufile à travers la cime des arbres, beigne la scène d'un clair obscure et oscille entre la pénombre inquiétante et l'aurore envoûtante.
La magie d'Étienne Saglio ouvre les portes d'un monde fantastique aux perceptions troublées.
Hostile, généreuse, la nature est tout à la fois. Elle est nos cauchemars, nos craintes et nos espoirs, notre rapport au monde, à l'autre.
Dans une fable enchanteresse Étienne Saglio éveille nos sens endormis et révèle notre capacité à nous émerveiller.
Derrière une porte, enfouis au fond de nous, existe encore nos cabanes d'enfants, nos refuges peuplés d'amis imaginaires. Un monde vaste, bienveillant, hors du social et proche de nos aspirations les plus profondes.
Étienne Saglio, magicien de l'âme peuple la scène d'un univers qui parle à tous.
Un moment hors du temps, magique.
9/10
Sylvain Creuzevault nous plonge dans le roman vertigineux de Dostoïevski, les Frères Karamazov.
Sur le rideau du Théâtre de l’Odéon défile le texte de Dostoïevski qui se délie comme pour mieux annoncer le drame qui va se nouer sous nos yeux.
D'un ton cru, d'une verve magistrale, les personnages révèlent leurs caractères poussés à leur paroxysme.
Les Frères Karamozov est une histoire de famille, l'histoire d'une nation, du patriarcat qui impossible à respecter, injuste, amène inexorablement au parricide.
La scène s'ouvre sur la réunion de famille, règlement de comptes entre le père Fiodor Karamazov et ses fils que tout oppose.
Nicolas Bouchaud incarne toute la vulgarité du crapuleux Fiodor Karamazov, qui surjoue la victime ' ils m’accusent, ils m'accusent tous '.
Lui qui a abandonné ses fils, les a extorqués de l’héritage maternel, leurs laisse un monde qui tombe en lambeaux.
Fiedor a fait le malheur de ses fils. Aliochia le vertueux naïf, Dimitri l'écorché vif, Ivan l'intellectuel tourmenté et Smerdiakov l'illégitime, sont quatre frères, quatre fils, quatre raisons de tuer le père.
Réellement il est des pères qui ressemblent à des malheurs.
Sylvain Creuzevault dans une mise en scène implacable nous confirme que rien est acquis.
Le saint, celui en qui Aliocha a placé toute sa foi pue.
Le Starets Zosime, mort, pue. Grouchenka, la mauvaise fille est la seule qui comprend le mal-être d'Aliocha.
Tout se veut le contraire de ce qu'il devrait être.
L'adaptation extrait l'essence du roman pour nous dire l’essentiel. Dieu n'est plus, le père n'est rien. Le parricide se justifie. Que reste t-il alors si ce n'est l'amour naïf d'Aliocha.
Dans se monde en déconstruction Aliochia seul vertueux parmi les crapules ne reniera pas Dieu mais le monde de Dieu. Dans un plaidoyer à la scénographie jubilatoire Sylvain Creuzevault nous démontre que la psychologie explique autant qu'elle peut déconstruire.
Sylvain Creuzevault dépouille le texte de Dostoïevski, sans jamais l'épurer. Tout est condensé, riche, intense. Il investigue le parricide comme on investigue les âmes de ces êtres en perdition.
Dans une mise en scène d'une puissance théâtrale aboutie Sylvain Creuzevault s'approprie la farce métaphysique de Dostoïevski et confirme après son adaptation du Grand Inquisiteur son acuité et son originalité artistique.
Sur le rideau du Théâtre de l’Odéon défile le texte de Dostoïevski qui se délie comme pour mieux annoncer le drame qui va se nouer sous nos yeux.
D'un ton cru, d'une verve magistrale, les personnages révèlent leurs caractères poussés à leur paroxysme.
Les Frères Karamozov est une histoire de famille, l'histoire d'une nation, du patriarcat qui impossible à respecter, injuste, amène inexorablement au parricide.
La scène s'ouvre sur la réunion de famille, règlement de comptes entre le père Fiodor Karamazov et ses fils que tout oppose.
Nicolas Bouchaud incarne toute la vulgarité du crapuleux Fiodor Karamazov, qui surjoue la victime ' ils m’accusent, ils m'accusent tous '.
Lui qui a abandonné ses fils, les a extorqués de l’héritage maternel, leurs laisse un monde qui tombe en lambeaux.
Fiedor a fait le malheur de ses fils. Aliochia le vertueux naïf, Dimitri l'écorché vif, Ivan l'intellectuel tourmenté et Smerdiakov l'illégitime, sont quatre frères, quatre fils, quatre raisons de tuer le père.
Réellement il est des pères qui ressemblent à des malheurs.
Sylvain Creuzevault dans une mise en scène implacable nous confirme que rien est acquis.
Le saint, celui en qui Aliocha a placé toute sa foi pue.
Le Starets Zosime, mort, pue. Grouchenka, la mauvaise fille est la seule qui comprend le mal-être d'Aliocha.
Tout se veut le contraire de ce qu'il devrait être.
L'adaptation extrait l'essence du roman pour nous dire l’essentiel. Dieu n'est plus, le père n'est rien. Le parricide se justifie. Que reste t-il alors si ce n'est l'amour naïf d'Aliocha.
Dans se monde en déconstruction Aliochia seul vertueux parmi les crapules ne reniera pas Dieu mais le monde de Dieu. Dans un plaidoyer à la scénographie jubilatoire Sylvain Creuzevault nous démontre que la psychologie explique autant qu'elle peut déconstruire.
Sylvain Creuzevault dépouille le texte de Dostoïevski, sans jamais l'épurer. Tout est condensé, riche, intense. Il investigue le parricide comme on investigue les âmes de ces êtres en perdition.
Dans une mise en scène d'une puissance théâtrale aboutie Sylvain Creuzevault s'approprie la farce métaphysique de Dostoïevski et confirme après son adaptation du Grand Inquisiteur son acuité et son originalité artistique.
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