Ses critiques
214 critiques
8,5/10
C’est déjà fini, ça va finir, ça finira ?
Hamm et Clov vivent dans une forte dépendance. Dans une relation maitre/serviteur, Hamm ne peut pas se passer de Clov. La journée se déroule. Est-on dans une journée normale ? Apporte-t-elle de la nouveauté ? Le but est de finir, finir ce monde et cette relation mais ce n’est jamais fait.
Typique du théâtre de l’absurde, la trame n’a pas d’importance chez Beckett. Ce qui est important, ce sont les silences. C’est la relation entre les hommes, la dépendance.
J’ai aimé la mise en scène dans cet univers surréaliste, les fenêtres si peu pratiques, l’escabeau, les poubelles où vivent les parents.
Les silences beckettiens sont présents et s’entendent. J’ai beaucoup apprécié l’interprétation, particulièrement celle de Denis Lavant.
Le tout nous projette dans l’univers du théâtre de l’absurde.
C’est un beau montage qui sublime ce texte majeur de Beckett.
Hamm et Clov vivent dans une forte dépendance. Dans une relation maitre/serviteur, Hamm ne peut pas se passer de Clov. La journée se déroule. Est-on dans une journée normale ? Apporte-t-elle de la nouveauté ? Le but est de finir, finir ce monde et cette relation mais ce n’est jamais fait.
Typique du théâtre de l’absurde, la trame n’a pas d’importance chez Beckett. Ce qui est important, ce sont les silences. C’est la relation entre les hommes, la dépendance.
J’ai aimé la mise en scène dans cet univers surréaliste, les fenêtres si peu pratiques, l’escabeau, les poubelles où vivent les parents.
Les silences beckettiens sont présents et s’entendent. J’ai beaucoup apprécié l’interprétation, particulièrement celle de Denis Lavant.
Le tout nous projette dans l’univers du théâtre de l’absurde.
C’est un beau montage qui sublime ce texte majeur de Beckett.
4/10
Fallait-il vraiment ressusciter cette pièce ?
Dans la société décrite par Anouilh, les femmes ont pris le pouvoir. Léon, un journaliste, a fait un enfant à la bonne. En attendant son jugement, il est attaché par sa femme, Ada. Sa main droite est détachée chaque jour pour qu’il puisse écrire son article dans Le Figaro. A son jugement, il se retrouve confronté aux nouvelles lois. Il doit fuir en Suisse, seul pays non concerné par la domination féministe.
Très sincèrement, c’est très loin d’être la meilleure pièce d’Anouilh. On est dans le stéréotype permanent. L’inversion est assez ridicule et voire même atteint l’objectif inverse de ce que le texte affiche. C’est un texte plutôt misogyne. Je n’ai pas trouvé drôle l’idée.
Emeline Bayart met en scène la pièce où elle-même tient le rôle principal. Avec des parties chantées, le niveau est franchement inégal. Je n’ai fait que ressentir un montage visant à mettre en valeur l’interprétation d’Emeline Bayart. Cela se ressent fortement. Du coup, je n’ai pas trouvé le montage très intéressant. Entre texte superficiel et sans substance et la mise en scène, j’ai plutôt regardé cela comme un divertissement sans vraiment rentrer dans la pièce. J’ai aussi trouvé des interprétations inégales.
La mise en scène est soignée, il y a un décor travaillé mais pas d’originalité.
Tout semble au service d’une mise en valeur d’Emeline Bayart.
Je ne suis vraiment pas fan de ce genre de démarche.
Dans la société décrite par Anouilh, les femmes ont pris le pouvoir. Léon, un journaliste, a fait un enfant à la bonne. En attendant son jugement, il est attaché par sa femme, Ada. Sa main droite est détachée chaque jour pour qu’il puisse écrire son article dans Le Figaro. A son jugement, il se retrouve confronté aux nouvelles lois. Il doit fuir en Suisse, seul pays non concerné par la domination féministe.
Très sincèrement, c’est très loin d’être la meilleure pièce d’Anouilh. On est dans le stéréotype permanent. L’inversion est assez ridicule et voire même atteint l’objectif inverse de ce que le texte affiche. C’est un texte plutôt misogyne. Je n’ai pas trouvé drôle l’idée.
Emeline Bayart met en scène la pièce où elle-même tient le rôle principal. Avec des parties chantées, le niveau est franchement inégal. Je n’ai fait que ressentir un montage visant à mettre en valeur l’interprétation d’Emeline Bayart. Cela se ressent fortement. Du coup, je n’ai pas trouvé le montage très intéressant. Entre texte superficiel et sans substance et la mise en scène, j’ai plutôt regardé cela comme un divertissement sans vraiment rentrer dans la pièce. J’ai aussi trouvé des interprétations inégales.
La mise en scène est soignée, il y a un décor travaillé mais pas d’originalité.
Tout semble au service d’une mise en valeur d’Emeline Bayart.
Je ne suis vraiment pas fan de ce genre de démarche.
10/10
L'amour, l'amour, l'amour. Dont on parle toujours !
Je finis enfin par voir la pièce de Joël Pommerat qui me manque. Je suis partie dans de bonnes dispositions et dans la joie de découvrir la pièce qui m’a échappé depuis si longtemps.
Scénettes d’amour, histoires pathétiques, histoires drôles, délires sur scène…
Joël Pommerat a le talent de prendre un point de détail et de décliner jusqu’au bout. Il parle de l’amour, d’un point particulier. C’est la vie quotidienne. On peut arriver à l’extrême. Tout nous parle parce que c’est la vie même. Chacun conservera les histoires qui le marqueront. On se projette instantanément dans cette écriture de la vie. C’est remarquable. On s’étonne, on s’amuse, on s’attriste. On passe par tous les sentiments. Vision pessimiste mais de l’amusement est toujours mis quand il faut.
J’ai gardé bien sûr ce mariage raté ou on rit. J’ai gardé cette histoire d’amour du couple où madame a perdu la mémoire. J’ai gardé les autos tamponneuses. J’ai gardé l’histoire de l’instituteur qui nous trouble. J’ai gardé le couple qui fait faire du baby-sitting… Et bien d’autres. Quelle magie d’écriture du quotidien.
Bien entendu, la troupe habituelle est toujours aussi bonne. Chacun est excellent. Il y a forcément ceux qui nous touchent plus mais tout est d’une excellente interprétation.
La mention spéciale pour moi va pour les lumières. Elles sont magnifiques. Elles font le décor. Cela a été incroyable pour moi. Le décor a été voulu noir justement pour que les lumières puissent sublimer et c’est parfaitement réussi.
La mise en scène m’a plu. A l’origine, le spectacle a été prévu sur une scène bi-frontale. Il a été adapté à une scène à l’italienne et c’est aussi réussi. J’ai adoré le travail de perspective de cette scène profonde. Les grands devant et les petits au fond est astucieux. C’est une jolie adaptation.
La musique est originale. Pour moi, le chanteur eighties m’a tellement rappelé David Bowie de l’époque. Très original.
Tout cela est parfait.
Merci, merci de m’avoir donné autant de plaisir. Je suis ravie de l’avoir vu et d’avoir participé à la fête de l’amour comme celle qui aurait lieu si les deux Corées étaient réunifiées.
Je finis enfin par voir la pièce de Joël Pommerat qui me manque. Je suis partie dans de bonnes dispositions et dans la joie de découvrir la pièce qui m’a échappé depuis si longtemps.
Scénettes d’amour, histoires pathétiques, histoires drôles, délires sur scène…
Joël Pommerat a le talent de prendre un point de détail et de décliner jusqu’au bout. Il parle de l’amour, d’un point particulier. C’est la vie quotidienne. On peut arriver à l’extrême. Tout nous parle parce que c’est la vie même. Chacun conservera les histoires qui le marqueront. On se projette instantanément dans cette écriture de la vie. C’est remarquable. On s’étonne, on s’amuse, on s’attriste. On passe par tous les sentiments. Vision pessimiste mais de l’amusement est toujours mis quand il faut.
J’ai gardé bien sûr ce mariage raté ou on rit. J’ai gardé cette histoire d’amour du couple où madame a perdu la mémoire. J’ai gardé les autos tamponneuses. J’ai gardé l’histoire de l’instituteur qui nous trouble. J’ai gardé le couple qui fait faire du baby-sitting… Et bien d’autres. Quelle magie d’écriture du quotidien.
Bien entendu, la troupe habituelle est toujours aussi bonne. Chacun est excellent. Il y a forcément ceux qui nous touchent plus mais tout est d’une excellente interprétation.
La mention spéciale pour moi va pour les lumières. Elles sont magnifiques. Elles font le décor. Cela a été incroyable pour moi. Le décor a été voulu noir justement pour que les lumières puissent sublimer et c’est parfaitement réussi.
La mise en scène m’a plu. A l’origine, le spectacle a été prévu sur une scène bi-frontale. Il a été adapté à une scène à l’italienne et c’est aussi réussi. J’ai adoré le travail de perspective de cette scène profonde. Les grands devant et les petits au fond est astucieux. C’est une jolie adaptation.
La musique est originale. Pour moi, le chanteur eighties m’a tellement rappelé David Bowie de l’époque. Très original.
Tout cela est parfait.
Merci, merci de m’avoir donné autant de plaisir. Je suis ravie de l’avoir vu et d’avoir participé à la fête de l’amour comme celle qui aurait lieu si les deux Corées étaient réunifiées.
7,5/10
Découverte du texte de Jean Genet qui est nécessairement polémique
La pièce « Les paravents » est nécessairement liée au scandale de sa première représentation. Le texte est virulent sur le colonialisme et sur la guerre d’Algérie même si le texte n’est pas sensé être sur la guerre d’Algérie. Genet écrit un pamphlet sur le rôle de l’armée française, les abus de la guerre, la position des institutions. Il condamne la guerre, défend les indépendantistes. Il ridiculise l’armée. Ce n’est pas un appel à la paix, c’est une attaque sur la position du pays.
Mon intérêt était de découvrir le texte, la critique. Sur ce point, je n’ai pas été conquise. Le texte est une attaque en règle, dans un style assez agressif. Il n’est pas très argumenté. C’est un texte de position sans vraiment apporter d’éléments de réflexion. En cela, j’ai été déçue et cette position de principe m’a gêné. J’ai tout de même pris plaisir à le découvrir mais je suis restée un peu bloquée sur un texte à sens unique, sans argument.
Mon intérêt allait aussi bien sûr vers la mise en scène d’un texte si difficile et voir le traitement qu’en ferait Arthur Nauzyciel. Là, j’ai été conquise. J’ai beaucoup aimé l’idée de l’escalier qui sera sans cesse le symbole d’un pouvoir social, politique ou moral. C’est une très belle idée. L’interprétation est impeccable. Le groupe fonctionne merveilleusement. Les changements sont très bien gérés avec ces scènes immobiles quand on passe d’une scène à l’autre ou d’un sujet à l’autre. C’est dynamique, les acteurs viennent de partout. La scène finale autour de la mort est admirable dans cet escalier. J’ai aimé la mise en scène, j’ai aimé l’interprétation de tous.
Je pense que c’est une belle mise en scène d’un texte qui peu se faire long par manque d’arguments.
La pièce « Les paravents » est nécessairement liée au scandale de sa première représentation. Le texte est virulent sur le colonialisme et sur la guerre d’Algérie même si le texte n’est pas sensé être sur la guerre d’Algérie. Genet écrit un pamphlet sur le rôle de l’armée française, les abus de la guerre, la position des institutions. Il condamne la guerre, défend les indépendantistes. Il ridiculise l’armée. Ce n’est pas un appel à la paix, c’est une attaque sur la position du pays.
Mon intérêt était de découvrir le texte, la critique. Sur ce point, je n’ai pas été conquise. Le texte est une attaque en règle, dans un style assez agressif. Il n’est pas très argumenté. C’est un texte de position sans vraiment apporter d’éléments de réflexion. En cela, j’ai été déçue et cette position de principe m’a gêné. J’ai tout de même pris plaisir à le découvrir mais je suis restée un peu bloquée sur un texte à sens unique, sans argument.
Mon intérêt allait aussi bien sûr vers la mise en scène d’un texte si difficile et voir le traitement qu’en ferait Arthur Nauzyciel. Là, j’ai été conquise. J’ai beaucoup aimé l’idée de l’escalier qui sera sans cesse le symbole d’un pouvoir social, politique ou moral. C’est une très belle idée. L’interprétation est impeccable. Le groupe fonctionne merveilleusement. Les changements sont très bien gérés avec ces scènes immobiles quand on passe d’une scène à l’autre ou d’un sujet à l’autre. C’est dynamique, les acteurs viennent de partout. La scène finale autour de la mort est admirable dans cet escalier. J’ai aimé la mise en scène, j’ai aimé l’interprétation de tous.
Je pense que c’est une belle mise en scène d’un texte qui peu se faire long par manque d’arguments.
9/10
Le bilan d’un conquérant qui m’a fasciné !
Alexandre Le Grand a 32 ans. Il est malade et va mourir. Il veut se retrouver seul dans sa chambre et veut affronter la mort qui vient le chercher. Il repasse sa vie de conquêtes, ses batailles avec Darius. Il respecte Darius, son ennemi, jusqu’au point de poursuivre les ravisseurs de celui-ci. Il décrit ses batailles, son avancée vers l’est et l’Asie jusqu’à presque atteindre l’Inde. Son parcours de guerres et d’errance est conduit par l’apparition du tigre bleu de l’Euphrate qui le protège et le guidera dans les moments les plus difficiles de son ascension. Alexandre découvrira de nouvelles villes au fur et à mesure de ses prises. Il aura beaucoup d’attaches pour Babylone.
L’histoire nous décrit l’ascension d’un homme ambitieux, guerrier et violent. Il est un homme préparé pour cela mais est aussi intelligent et respectueux des mondes qu’il va découvrir. Fasciné par les découvertes qu’il fait, son ambition l’amènera à poursuivre ses conquêtes. Assoiffé de violence, rien ne lui résiste. Il n’atteindra pas l’Inde.
Alexandre qui va mourir est face à sa propre vie. Il fait le bilan et la mort s’approche peu à peu et devient de plus en plus réelle. Le texte de Laurent Gaudé est subtil, intéressant et s’attache à comprendre l’homme. Même si la description des batailles et des lieux est intéressante, il cherche à comprendre le personnage historique.
Le décor est très neutre. D’immenses tentures forment les murs, comme dans un camp militaire. L’interprétation d’Emmanuel Schwartz est remarquable. Il incarne le guerrier mais aussi cet homme qui se sait perdu. Son interprétation est impressionnante.
Intéressant, j’ai adoré découvrir ce personnage.
Alexandre Le Grand a 32 ans. Il est malade et va mourir. Il veut se retrouver seul dans sa chambre et veut affronter la mort qui vient le chercher. Il repasse sa vie de conquêtes, ses batailles avec Darius. Il respecte Darius, son ennemi, jusqu’au point de poursuivre les ravisseurs de celui-ci. Il décrit ses batailles, son avancée vers l’est et l’Asie jusqu’à presque atteindre l’Inde. Son parcours de guerres et d’errance est conduit par l’apparition du tigre bleu de l’Euphrate qui le protège et le guidera dans les moments les plus difficiles de son ascension. Alexandre découvrira de nouvelles villes au fur et à mesure de ses prises. Il aura beaucoup d’attaches pour Babylone.
L’histoire nous décrit l’ascension d’un homme ambitieux, guerrier et violent. Il est un homme préparé pour cela mais est aussi intelligent et respectueux des mondes qu’il va découvrir. Fasciné par les découvertes qu’il fait, son ambition l’amènera à poursuivre ses conquêtes. Assoiffé de violence, rien ne lui résiste. Il n’atteindra pas l’Inde.
Alexandre qui va mourir est face à sa propre vie. Il fait le bilan et la mort s’approche peu à peu et devient de plus en plus réelle. Le texte de Laurent Gaudé est subtil, intéressant et s’attache à comprendre l’homme. Même si la description des batailles et des lieux est intéressante, il cherche à comprendre le personnage historique.
Le décor est très neutre. D’immenses tentures forment les murs, comme dans un camp militaire. L’interprétation d’Emmanuel Schwartz est remarquable. Il incarne le guerrier mais aussi cet homme qui se sait perdu. Son interprétation est impressionnante.
Intéressant, j’ai adoré découvrir ce personnage.