Ses critiques
210 critiques
8/10
Florimont, agent zéro de François 1er, dans sa grande mission
Mission Florimont qui est repris, c’est une nouvelle qui me met en joie. Je parle d’un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître, mais qu’est-ce qu’on a aimé cette pièce en son temps ! Petite pièce à l’époque qui a fait rire tant de gens et qui a émergé. Alors quand je vois que cette pièce est reprise, je pars le cœur léger voir Florimont de la Courneuve œuvrer dans sa mission secrète. Je sais ce que je vais voir et je sais que je vais passer un bon moment.
François 1er a besoin de passer un accord avec Soliman le Magnifique. Pour cela, il doit envoyer un espion pour lui communiquer un traité entre les deux souverains. Il envoie un espion, le seul qui lui reste, Florimont de la Courneuve. Cet espion de pacotille est nul mais il n’y a plus que lui. La pièce est le voyage de Florimont jusqu’à Istanbul. Les espions de Charles Quint tentent de l’arrêter. Il fera le chemin avec Margot qui elle aussi tire ses propres ficelles.
Les gags s’enchainent. Florimont est nul à souhait. Les espagnols, Olé, sont stéréotypés. Margot est une traitre. On rit. C’est potache et sympathique. Les anachronismes fusent de toute part. C’est drôle, très drôle.
Le texte a été réactualisé. Tout n’est pas réussi mais il y a un enchainement tel de gags que l’on trouve toujours quelque chose qui nous fait rire. Tout est utilisé, humour de répétition, humour de situation, jeux de mots, gags. C’est ce riche enchainement qui plait.
La mise en scène est interactive comme toujours avec Sébastien Azzopardi mais sans excès et tant mieux. Elle est bien faite. Elle joue beaucoup avec la multiplication des rôles pour chaque acteur. L’interprétation est bonne. Le groupe fonctionne. On a le sentiment qu’ils prennent du plaisir ensemble. Les parties improvisées sont plutôt bien menées. On se laisse porter dans cette rétrospective historique improbable.
On passe un excellent moment !
A voir en famille et pour ceux qui ne connaissent pas, il faut se laisser surprendre par l’histoire.
Mission Florimont qui est repris, c’est une nouvelle qui me met en joie. Je parle d’un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître, mais qu’est-ce qu’on a aimé cette pièce en son temps ! Petite pièce à l’époque qui a fait rire tant de gens et qui a émergé. Alors quand je vois que cette pièce est reprise, je pars le cœur léger voir Florimont de la Courneuve œuvrer dans sa mission secrète. Je sais ce que je vais voir et je sais que je vais passer un bon moment.
François 1er a besoin de passer un accord avec Soliman le Magnifique. Pour cela, il doit envoyer un espion pour lui communiquer un traité entre les deux souverains. Il envoie un espion, le seul qui lui reste, Florimont de la Courneuve. Cet espion de pacotille est nul mais il n’y a plus que lui. La pièce est le voyage de Florimont jusqu’à Istanbul. Les espions de Charles Quint tentent de l’arrêter. Il fera le chemin avec Margot qui elle aussi tire ses propres ficelles.
Les gags s’enchainent. Florimont est nul à souhait. Les espagnols, Olé, sont stéréotypés. Margot est une traitre. On rit. C’est potache et sympathique. Les anachronismes fusent de toute part. C’est drôle, très drôle.
Le texte a été réactualisé. Tout n’est pas réussi mais il y a un enchainement tel de gags que l’on trouve toujours quelque chose qui nous fait rire. Tout est utilisé, humour de répétition, humour de situation, jeux de mots, gags. C’est ce riche enchainement qui plait.
La mise en scène est interactive comme toujours avec Sébastien Azzopardi mais sans excès et tant mieux. Elle est bien faite. Elle joue beaucoup avec la multiplication des rôles pour chaque acteur. L’interprétation est bonne. Le groupe fonctionne. On a le sentiment qu’ils prennent du plaisir ensemble. Les parties improvisées sont plutôt bien menées. On se laisse porter dans cette rétrospective historique improbable.
On passe un excellent moment !
A voir en famille et pour ceux qui ne connaissent pas, il faut se laisser surprendre par l’histoire.
7/10
Leçon d’histoire pour un tableau mythique
Toute l’histoire du tableau de Géricault, le radeau de la méduse, nous est racontée. Le contexte historique est détaillé et la symbolique du tableau nous est donnée. C’est intéressant, instructif et bien documenté. On apprend l’importance de ce tableau dans l’histoire de l’art.
Sur un mode conférence et examen, Anne Cangelosi interroge le public et nous amuse sur nos propres approximations. Le public est remis gentiment en situation de mauvais élève. Cela apporte du divertissement à l’exposé.
Le parallèle avec la vie privée de la conférencière m’a paru quelque peu artificiel et apporte peu par le texte. C’est dommage. On pouvait s’en passer.
Interprété avec beaucoup d’énergie et de passion, la pièce tourne à la conférence. Il n’y a pas vraiment de performance d’interprétation.
En résumé, on apprend, c’est intéressant mais la pièce relève de la conférence.
Cela reste un moment intéressant.
Toute l’histoire du tableau de Géricault, le radeau de la méduse, nous est racontée. Le contexte historique est détaillé et la symbolique du tableau nous est donnée. C’est intéressant, instructif et bien documenté. On apprend l’importance de ce tableau dans l’histoire de l’art.
Sur un mode conférence et examen, Anne Cangelosi interroge le public et nous amuse sur nos propres approximations. Le public est remis gentiment en situation de mauvais élève. Cela apporte du divertissement à l’exposé.
Le parallèle avec la vie privée de la conférencière m’a paru quelque peu artificiel et apporte peu par le texte. C’est dommage. On pouvait s’en passer.
Interprété avec beaucoup d’énergie et de passion, la pièce tourne à la conférence. Il n’y a pas vraiment de performance d’interprétation.
En résumé, on apprend, c’est intéressant mais la pièce relève de la conférence.
Cela reste un moment intéressant.
5/10
Thriller politique et financier plutôt à plat
Dans un journal d’investigation, un journaliste est sur le point de publier un article sur un conflit d’intérêt d’un ministre. Le directeur du journal apprend alors que sa fille est arrêtée dans un pays étranger accusée dans un trafic de drogue. Le ministre concerné intervient pour aider à faire évacuer la fille après paiement du pays. L’argent est obtenu par le directeur du journal en vendant ses parts. On rentre dans un monde occulte de manipulation, de pouvoir et de montages de chacun pour protéger ses intérêts. Tout le monde complote : le directeur du journal, le ministre, l’acheteur du journal. Tout le monde trahit tout le monde.
La trame se veut en mode thriller politique. Le fil est quand même gros et on voit venir la suite. Il n’y a pas vraiment un suspense haletant.
L’interprétation est très inégale et c’est un problème. On multiplie les accolades viriles, ce qui a tendance à m’agacer. J’ai trouvé la mise en scène froide et distante.
Je n’ai pas compris le décor qui limite les différents espaces sur scène. La prison et le bureau du ministre sont confinés. On sent un espace étriqué.
En résumé, l’interprétation pèse sur la pièce et on suit le fil de l’histoire sans se faire surprendre. Ce n’est pas une pièce inoubliable.
Dans un journal d’investigation, un journaliste est sur le point de publier un article sur un conflit d’intérêt d’un ministre. Le directeur du journal apprend alors que sa fille est arrêtée dans un pays étranger accusée dans un trafic de drogue. Le ministre concerné intervient pour aider à faire évacuer la fille après paiement du pays. L’argent est obtenu par le directeur du journal en vendant ses parts. On rentre dans un monde occulte de manipulation, de pouvoir et de montages de chacun pour protéger ses intérêts. Tout le monde complote : le directeur du journal, le ministre, l’acheteur du journal. Tout le monde trahit tout le monde.
La trame se veut en mode thriller politique. Le fil est quand même gros et on voit venir la suite. Il n’y a pas vraiment un suspense haletant.
L’interprétation est très inégale et c’est un problème. On multiplie les accolades viriles, ce qui a tendance à m’agacer. J’ai trouvé la mise en scène froide et distante.
Je n’ai pas compris le décor qui limite les différents espaces sur scène. La prison et le bureau du ministre sont confinés. On sent un espace étriqué.
En résumé, l’interprétation pèse sur la pièce et on suit le fil de l’histoire sans se faire surprendre. Ce n’est pas une pièce inoubliable.
7,5/10
Le 17 août à 17h58, le noyau de la terre s’arrêtera.
La fin du monde va arriver. Les scientifiques sont formels et donnent la date et l’heure. Que fera-t-on avant ? La femme enceinte va-t-elle donner la vie ou pas ? C’est donner la vie pour mourir. Certains font la fête toute la journée en attendant la fin du monde, d’autres se cachent, d’autres aiment, une personne tuera parce qu’elle ne sera pas condamnée… C’est dans ce chaos que chacun vit ses derniers instants. Et puis, la fin du monde ne vient pas mais le monde s’inverse. Qu’est-ce que cela signifie ? Est-ce qu’on reprend une vie normale ? Peu à peu, les personnes qui ont attendu la fin du monde reprennent une vie sans vraiment savoir ce qu’elle doit devenir et ce qu’elle sera.
Le texte de Laurent Gaudé est intense dans ce moment de science-fiction. Il essaie de trouver l’essence même de la vie pour chacun. J’ai aimé ce texte d’une intensité forte. Cela renvoie chacun à ses priorités de vie, au-delà du quotidien, de la vie normale, quand tout change. J’ai curieusement fait beaucoup de liens avec la situation de pandémie que nous avons connu, même si l’évènement n’est pas le même.
La mise en scène est selon moi trop « sage ». Avant la fin du monde, certains dansent, j’aurais voulu une discothèque sur scène. Certains boivent, faisons une grande fête arrosée sur scène. C’est évoqué mais pas présent sur scène. J’aurais vu un chaos parce que c’est la fin du monde. J’ai regretté ce point. La mise en scène en gestes lents et figés est esthétique mais cela n’a pas été suffisante pour moi. C’est le bémol que j’ai eu.
L’interprétation est bonne même si j’ai vu des différences dans le groupe. Cependant, la troupe est intéressante.
J’ai aimé le texte mais j’ai trouvé la proposition trop sage pour une fin du monde.
La fin du monde va arriver. Les scientifiques sont formels et donnent la date et l’heure. Que fera-t-on avant ? La femme enceinte va-t-elle donner la vie ou pas ? C’est donner la vie pour mourir. Certains font la fête toute la journée en attendant la fin du monde, d’autres se cachent, d’autres aiment, une personne tuera parce qu’elle ne sera pas condamnée… C’est dans ce chaos que chacun vit ses derniers instants. Et puis, la fin du monde ne vient pas mais le monde s’inverse. Qu’est-ce que cela signifie ? Est-ce qu’on reprend une vie normale ? Peu à peu, les personnes qui ont attendu la fin du monde reprennent une vie sans vraiment savoir ce qu’elle doit devenir et ce qu’elle sera.
Le texte de Laurent Gaudé est intense dans ce moment de science-fiction. Il essaie de trouver l’essence même de la vie pour chacun. J’ai aimé ce texte d’une intensité forte. Cela renvoie chacun à ses priorités de vie, au-delà du quotidien, de la vie normale, quand tout change. J’ai curieusement fait beaucoup de liens avec la situation de pandémie que nous avons connu, même si l’évènement n’est pas le même.
La mise en scène est selon moi trop « sage ». Avant la fin du monde, certains dansent, j’aurais voulu une discothèque sur scène. Certains boivent, faisons une grande fête arrosée sur scène. C’est évoqué mais pas présent sur scène. J’aurais vu un chaos parce que c’est la fin du monde. J’ai regretté ce point. La mise en scène en gestes lents et figés est esthétique mais cela n’a pas été suffisante pour moi. C’est le bémol que j’ai eu.
L’interprétation est bonne même si j’ai vu des différences dans le groupe. Cependant, la troupe est intéressante.
J’ai aimé le texte mais j’ai trouvé la proposition trop sage pour une fin du monde.
7/10
« On croit toujours qu’on a le temps de dire les choses, et puis soudain c’est trop tard »
Michka vit chez elle. Marie, une jeune fille qui a passé beaucoup de temps chez elle pendant son enfance, passe régulièrement et aide Michka. Cette dernière commence à avoir des phases d’aphasie de plus en plus préoccupantes. Il est évident qu’elle a un problème cognitif. Elle décide de partir vivre en Ehpad. Une relation forte va se mettre en place avec l’orthophoniste. Celui-ci l’aide et tente de contrer la dégénération cognitive. Michka a été placée dans une famille lors de la guerre quand elle était enfant. Elle souhaite retrouver les personnes. Jérôme, l’orthophoniste, l’aidera à créer ce lien de mémoire alors que lui-même ne fait pas de démarche pour renouer les liens de sa propre histoire familiale.
Le texte est sur le sujet de la perte de la parole et la dégénération cognitive. Tout cela est dans le paradoxe que Michka a été parolière. Perdre les mots pour celle qui a dédié sa vie à l’écriture est une douleur supplémentaire. L’histoire nous centre sur ce qu’il faut dire impérativement avant de ne plus parler, de ne plus exprimer. Remercier, aimer, réconforter, rassurer, accompagner avant que les mots ne soient plus là.
Il s’agit d’une adaptation libre qui m’a posé problème. L’aphasie est limitée à des confusions de mots qui visent à faire sourire le public. La dégénération n’est pas mise en avant. C’est une version bien édulcorée de ce qu’est l’aphasie et de la dégénération cognitive. Ce point m’a gêné. Cette femme, réaliste et résiliente, nous apparait comme une vieille dame qui s’agace à ne plus trouver les mots. La réalité est bien moins fantaisiste. Je n’ai pas adhéré à ce point. Par ailleurs, la relation entre Michka et Jérôme est touchante et met au second plan la relation avec Marie. Celle-ci devient assez annexe. J’ai trouvé cela déséquilibré.
La pièce démarre par un karaoké original qui plonge le public dans une atmosphère de nostalgie. L’interprétation de Catherine Hiegel est merveilleuse. Elle incarne cette femme forte qui a toujours mené sa vie à merveille. Le jeu d’interprétation n’est pas toujours égal.
Le rendu est touchant mais rend une réalité édulcorée. J’ai été gênée que cela se limite à rendre fantaisiste une aphasie. L’adaptation est en cause pour moi.
On se régale de l’interprétation de Catherine Hiegel.
Michka vit chez elle. Marie, une jeune fille qui a passé beaucoup de temps chez elle pendant son enfance, passe régulièrement et aide Michka. Cette dernière commence à avoir des phases d’aphasie de plus en plus préoccupantes. Il est évident qu’elle a un problème cognitif. Elle décide de partir vivre en Ehpad. Une relation forte va se mettre en place avec l’orthophoniste. Celui-ci l’aide et tente de contrer la dégénération cognitive. Michka a été placée dans une famille lors de la guerre quand elle était enfant. Elle souhaite retrouver les personnes. Jérôme, l’orthophoniste, l’aidera à créer ce lien de mémoire alors que lui-même ne fait pas de démarche pour renouer les liens de sa propre histoire familiale.
Le texte est sur le sujet de la perte de la parole et la dégénération cognitive. Tout cela est dans le paradoxe que Michka a été parolière. Perdre les mots pour celle qui a dédié sa vie à l’écriture est une douleur supplémentaire. L’histoire nous centre sur ce qu’il faut dire impérativement avant de ne plus parler, de ne plus exprimer. Remercier, aimer, réconforter, rassurer, accompagner avant que les mots ne soient plus là.
Il s’agit d’une adaptation libre qui m’a posé problème. L’aphasie est limitée à des confusions de mots qui visent à faire sourire le public. La dégénération n’est pas mise en avant. C’est une version bien édulcorée de ce qu’est l’aphasie et de la dégénération cognitive. Ce point m’a gêné. Cette femme, réaliste et résiliente, nous apparait comme une vieille dame qui s’agace à ne plus trouver les mots. La réalité est bien moins fantaisiste. Je n’ai pas adhéré à ce point. Par ailleurs, la relation entre Michka et Jérôme est touchante et met au second plan la relation avec Marie. Celle-ci devient assez annexe. J’ai trouvé cela déséquilibré.
La pièce démarre par un karaoké original qui plonge le public dans une atmosphère de nostalgie. L’interprétation de Catherine Hiegel est merveilleuse. Elle incarne cette femme forte qui a toujours mené sa vie à merveille. Le jeu d’interprétation n’est pas toujours égal.
Le rendu est touchant mais rend une réalité édulcorée. J’ai été gênée que cela se limite à rendre fantaisiste une aphasie. L’adaptation est en cause pour moi.
On se régale de l’interprétation de Catherine Hiegel.