Ses critiques
98 critiques
8,5/10
1 septembre, 19h15, Paris
Le temps … c’est ce qui est au centre de cette mise en scène de La Cantatrice chauve par Judith Andrès.
Des guirlandes de pendules ornent les murs du plateau. M et Mme Smith semblent lire le journal mais sans journal. Le spectacle commence par la scène des Bobby Watson. Au milieu de répliques Mme Smith s’arrête, comme si le temps lui aussi s’arrêtait. Il faut que M Smith frappe dans ses mains pour la faire repartir ! Ils reprennent les répliques plusieurs fois comme si l’on remontait dans le temps.
Nous pouvons aussi noter que les personnages ne se regardent jamais, ils sont constamment face au public, comme si en plus de n’avoir pas réellement de notion du temps ils n’avaient pas non plus celle de l’espace qui les entoure.
En ce qui concerne la notion d’espace, nous pouvons souligner que tous les personnages se déplacent comme des automates. Ils sont démunis de toute personnalité. En effet, tous les hommes (sauf le capitaine des pompiers) sont habillés de la même façon, un costume avec une veste à deux boutons dont un seul est boutonné, et des chaussettes rouges. Il en est de même les femmes ( à l’exception de la servante), elles portent une robe noire et des escarpins noirs. Les personnages sont également démunis d’expression physique, ils ont en effet tous le même maquillage très blanc qui rappelle les maquillages des spectacles de Robert Wilson.
Nous pouvons aussi voir tous ses personnages comme des marionnettes. En effet, après l’arrivée du pompier, ils le questionnent tous et alors que l’un parle, un autre bouge ses lèvres comme si lui aussi posait la question…
Cette mise en scène accentue, selon moi, l’absurde de la pièce de Ionesco. En effet, lorsque Mr Smith dit au pompier « Nous n’avons pas l’heure chez nous », alors que ce qui prédomine sur le plateau, c’est les pendules. Mais si nous les regardons de plus près aucune n’est à la même heure !
Enfin l’accentuation de l’absurde peut être également soulignée par la boucle que forme la pièce puisque tous les personnages répètent des bouts de réplique et forment une sorte de chaos.
Une mise en scène d’une jeune compagnie inventive. A voir !!
Le temps … c’est ce qui est au centre de cette mise en scène de La Cantatrice chauve par Judith Andrès.
Des guirlandes de pendules ornent les murs du plateau. M et Mme Smith semblent lire le journal mais sans journal. Le spectacle commence par la scène des Bobby Watson. Au milieu de répliques Mme Smith s’arrête, comme si le temps lui aussi s’arrêtait. Il faut que M Smith frappe dans ses mains pour la faire repartir ! Ils reprennent les répliques plusieurs fois comme si l’on remontait dans le temps.
Nous pouvons aussi noter que les personnages ne se regardent jamais, ils sont constamment face au public, comme si en plus de n’avoir pas réellement de notion du temps ils n’avaient pas non plus celle de l’espace qui les entoure.
En ce qui concerne la notion d’espace, nous pouvons souligner que tous les personnages se déplacent comme des automates. Ils sont démunis de toute personnalité. En effet, tous les hommes (sauf le capitaine des pompiers) sont habillés de la même façon, un costume avec une veste à deux boutons dont un seul est boutonné, et des chaussettes rouges. Il en est de même les femmes ( à l’exception de la servante), elles portent une robe noire et des escarpins noirs. Les personnages sont également démunis d’expression physique, ils ont en effet tous le même maquillage très blanc qui rappelle les maquillages des spectacles de Robert Wilson.
Nous pouvons aussi voir tous ses personnages comme des marionnettes. En effet, après l’arrivée du pompier, ils le questionnent tous et alors que l’un parle, un autre bouge ses lèvres comme si lui aussi posait la question…
Cette mise en scène accentue, selon moi, l’absurde de la pièce de Ionesco. En effet, lorsque Mr Smith dit au pompier « Nous n’avons pas l’heure chez nous », alors que ce qui prédomine sur le plateau, c’est les pendules. Mais si nous les regardons de plus près aucune n’est à la même heure !
Enfin l’accentuation de l’absurde peut être également soulignée par la boucle que forme la pièce puisque tous les personnages répètent des bouts de réplique et forment une sorte de chaos.
Une mise en scène d’une jeune compagnie inventive. A voir !!
9/10
28 juillet, 18h20, Avignon
La naissance d’un chef d’oeuvre retrace la naissance de En attendant Godot de Samuel Beckett. Tout débute lorsque Beckett termine l’écriture de sa pièce et demande à Suzanne, sa compagne de la remettre à Roger Blin, qui joue un Strindberg au théâtre de la Gaîté Montparnasse. Ce dernier, d’abord surpris, devient tout à fait obsédé par ce texte. A sa lecture, tout s’éclaire : Il voit des éléments concrets apparaître comme par exemple les carottes. Ce qui est représenté par Stéphanie Chévara, la metteure en scène, par ces objets qui descendent un peu comme par magie du ciel derrière une sorte de toile.
Comme les personnages de Beckett, Vladimir et Estragon, les personnages de cette pièce attentent. En effet, Vladimir et Estragon attendent Godot alors que Blin et Beckett eux attendent de pouvoir créer dans un théâtre En attendant Godot.
Quatre ans s’écoulent entre la fin de l’écriture du texte et la création de la pièce.
Ce spectacle est un hommage réussi au texte de Beckett et à ses créateurs.
La naissance d’un chef d’oeuvre retrace la naissance de En attendant Godot de Samuel Beckett. Tout débute lorsque Beckett termine l’écriture de sa pièce et demande à Suzanne, sa compagne de la remettre à Roger Blin, qui joue un Strindberg au théâtre de la Gaîté Montparnasse. Ce dernier, d’abord surpris, devient tout à fait obsédé par ce texte. A sa lecture, tout s’éclaire : Il voit des éléments concrets apparaître comme par exemple les carottes. Ce qui est représenté par Stéphanie Chévara, la metteure en scène, par ces objets qui descendent un peu comme par magie du ciel derrière une sorte de toile.
Comme les personnages de Beckett, Vladimir et Estragon, les personnages de cette pièce attentent. En effet, Vladimir et Estragon attendent Godot alors que Blin et Beckett eux attendent de pouvoir créer dans un théâtre En attendant Godot.
Quatre ans s’écoulent entre la fin de l’écriture du texte et la création de la pièce.
Ce spectacle est un hommage réussi au texte de Beckett et à ses créateurs.
0,5/10
20 juillet, 18h, Avignon
Cette année nous avons vécu une expérience « delermoise » avec La Fille de Mars mis en scène par Jean François Matignon au Festival IN d’Avignon.
Pendant la première scène je regardais sur le coté
Pour essayer de voir si ma mère dormait
Pendant la deuxième scène en fait j’imaginais
L’arrivée d’Achille en treillis et aux pieds dorés
Pendant la troisième scène je me suis un peu réveillée
J’ n’avais pas bien suivi les répliques de Méroré
Pendant la quatrième elle s’est penchée vers moi
Elle a failli me dire un truc et puis finalement pas
On est parti avant la fin
Du dialogue kleistien
Parti avant de savoir
Le fin mot de l’histoire
On a planté en pleine forêt
Achille et Penthésillée
On a posé un lapin
A l’épilogue kleistien
Début du deuxième acte toute la rangée soupire
La salle se vide parce qu’il n’y a pas pire
Et le décor : quelque chose qui évoque
Cour de récréation ou boîte de nuit d’époque
Pourtant la mise en scène était élaborée :
Plein de décors, peu de costumes c’était une putain d’idée
Aucune intonation et des comédiens statiques
On s’est dit pourquoi PAS finalement aucun public
On est parti avant la fin
Du dialogue kleistien
Parti avant de savoir
Le fin mot de l’histoire
On a planté en pleine forêt
Achille et Penthésillée
On a posé un lapin
A l’épilogue kleistien
D’après Le Monologue shakespearien de Vincent Delerm
Cette année nous avons vécu une expérience « delermoise » avec La Fille de Mars mis en scène par Jean François Matignon au Festival IN d’Avignon.
Pendant la première scène je regardais sur le coté
Pour essayer de voir si ma mère dormait
Pendant la deuxième scène en fait j’imaginais
L’arrivée d’Achille en treillis et aux pieds dorés
Pendant la troisième scène je me suis un peu réveillée
J’ n’avais pas bien suivi les répliques de Méroré
Pendant la quatrième elle s’est penchée vers moi
Elle a failli me dire un truc et puis finalement pas
On est parti avant la fin
Du dialogue kleistien
Parti avant de savoir
Le fin mot de l’histoire
On a planté en pleine forêt
Achille et Penthésillée
On a posé un lapin
A l’épilogue kleistien
Début du deuxième acte toute la rangée soupire
La salle se vide parce qu’il n’y a pas pire
Et le décor : quelque chose qui évoque
Cour de récréation ou boîte de nuit d’époque
Pourtant la mise en scène était élaborée :
Plein de décors, peu de costumes c’était une putain d’idée
Aucune intonation et des comédiens statiques
On s’est dit pourquoi PAS finalement aucun public
On est parti avant la fin
Du dialogue kleistien
Parti avant de savoir
Le fin mot de l’histoire
On a planté en pleine forêt
Achille et Penthésillée
On a posé un lapin
A l’épilogue kleistien
D’après Le Monologue shakespearien de Vincent Delerm
9,5/10
28 juillet, 11h, Avignon
Dans ce texte, l’histoire de Moby Dick et celle d’une famille s’entremêlent. On peut dire que d’une certaine manière Moby Dick éclaire l’histoire familiale. C’est d’ailleurs sa propre histoire que Mikael Chirinian raconte.
Le roman d’aventure est offert au personnage, Noël, lequel accompagnera le petit garçon toute sa vie et auquel il se réfèrera constamment.
Il est seul en scène mais à plusieurs reprises une voix se fait entendre, nous permettant de prendre connaissance des courriels (incendiaires) de sa soeur dépressive et agressive. Mais cette voix est sans intonation, quasiment déshumanisée. Sa soeur atteinte de démence est-elle morte ? S’agit-il de vieux messages ?
C’est le troisième seul en scène de Mikael Chirinian. C’est un spectacle, magnifiquement interprété, fort en émotion et qui touche toutes les générations.
Dans ce texte, l’histoire de Moby Dick et celle d’une famille s’entremêlent. On peut dire que d’une certaine manière Moby Dick éclaire l’histoire familiale. C’est d’ailleurs sa propre histoire que Mikael Chirinian raconte.
Le roman d’aventure est offert au personnage, Noël, lequel accompagnera le petit garçon toute sa vie et auquel il se réfèrera constamment.
Il est seul en scène mais à plusieurs reprises une voix se fait entendre, nous permettant de prendre connaissance des courriels (incendiaires) de sa soeur dépressive et agressive. Mais cette voix est sans intonation, quasiment déshumanisée. Sa soeur atteinte de démence est-elle morte ? S’agit-il de vieux messages ?
C’est le troisième seul en scène de Mikael Chirinian. C’est un spectacle, magnifiquement interprété, fort en émotion et qui touche toutes les générations.
9/10
26 juillet, 14h20, Avignon
On entre dans la salle, le plateau est vide. Le spectacle commence, nous pouvons voir en fond de scène, dans l’ombre, la tentative de suicide de George Bailey.
Puis tous les comédiens entrent, ce sont les anges. Ils expliquent à Clarence qu’il faut sauver Georges. Ils ont tous plusieurs rôles sauf Georges et Clarence.
Toute la vie de Georges va se dérouler sous les yeux de Clarence. On peut dire que ce sont les anges qui mettent en scène Georges pour Clarence et le public. Les éléments de décor sont déplacés par leurs soins.
Un spectacle aussi agréable pour ceux qui ont vu le film que pour ceux qui ne le connaissent pas ! C’est autant un hommage à Capra qu’au théâtre.
Un moment très agréable et bien émouvant.
On entre dans la salle, le plateau est vide. Le spectacle commence, nous pouvons voir en fond de scène, dans l’ombre, la tentative de suicide de George Bailey.
Puis tous les comédiens entrent, ce sont les anges. Ils expliquent à Clarence qu’il faut sauver Georges. Ils ont tous plusieurs rôles sauf Georges et Clarence.
Toute la vie de Georges va se dérouler sous les yeux de Clarence. On peut dire que ce sont les anges qui mettent en scène Georges pour Clarence et le public. Les éléments de décor sont déplacés par leurs soins.
Un spectacle aussi agréable pour ceux qui ont vu le film que pour ceux qui ne le connaissent pas ! C’est autant un hommage à Capra qu’au théâtre.
Un moment très agréable et bien émouvant.