- Comédie Contemporaine
- Théâtre du Palais-Royal
- Paris 1er
L'extraordinaire destinée de Sarah Bernhardt
- Théâtre du Palais-Royal
- 38, rue de Monpensier
- 75001 Paris
- Palais Royal (l.1, l.7)
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Pensionnaire de la Comédie-Française, Géraldine Martineau présente sa nouvelle pièce événement au Théâtre du Palais Royal : L'Extraordinaire Destinée de Sarah Bernhardt. Comédienne d'exception, elle est également une autrice et adaptatrice de talent, on lui doit notamment le succès de Aime-moi (son premier texte), Mademoiselle Julie, La Mort de Tintagiles et une version tout public de La Petite Sirène, d’après le conte d’Andersen au Studio de la Comédie Française.
La vie de la première star internationale, celle qu’on nomma "la divine", "le monstre sacré", "la voix d’or", "l’impératrice du théâtre", "la scandaleuse". Sarah, celle qui dormait dans un cercueil, collectionnait les hommes et les animaux, fit un enfant avec un prince, traversa deux guerres, claqua deux fois la porte de la Comédie-Française, alla jouer jusqu'au far West... Tout cela avec extravagance, humour et un engagement sans faille, portée par sa devise, "Quand-même !"
L'AVIS DE LA REDACTION : 9/10
Mata Hari, Gaby Deslys, Gisèle Halimi, Simone Veil… Les vies de femmes qui ont marqués le 19ème et le 20ème siècle dans tous les domaines n’en finissent pas d’inspirer le théâtre et ce n’était que justice de rendre à Sarah Bernhardt ce qu’elle a apporté au théâtre et à la France. C’est chose faite avec ce magnifique spectacle écrit et mis en scène par Géraldine Martineau au théâtre du Palais-Royal. S’il débute un peu lentement, on est happé sans vraiment s’en rendre compte par huit comédiens et deux musiciens qui nous entraînent dans le tourbillon de la vie de cette femme libre, première star française outre-atlantique.
Mal aimée par sa mère (et pourtant très attachée à sa famille), rebelle, refusant de se soumettre aux comportements libidineux des messieurs fréquentant le salon maternel mais aussi de se marier, il ne reste qu’une option pour la jeune Sarah : « Il faut la mettre au Conservatoire ! » D’autant que Sarah possède une voix unique. Estelle Meyer est Sarah et on apprécie d’autant mieux sa voix qu’elle interprète plusieurs chansons. À la fois puissante et fragile, révoltée et ironique, aimante et autoritaire, soutenue par une distribution brillante, elle porte haut la liberté, l’insubordination et la fantaisie de son personnage, son féminisme avant la lettre. Et sa force de vie, car outre les deuils elle doit affronter l’éducation en solo de son fils, l’échec de son mariage (magnifiquement célébré à la clarinette klezmer), et l’antisémitisme. C’est dire si la pièce brasse des sujets d’actualité, sans s’appesantir.
La mise en scène, par l’utilisation des accessoires, la direction d’acteurs, les changements à vue, matérialise les ellipses temporelles, montrent ce qui en théorie ne peut être montré. Une célébration du théâtre tout autant que du « monstre sacré ». Géraldine Martineau prouve qu’au théâtre tout est possible (même transformer Victor Hugo en acteur…). Le théâtre est plus vrai et plus grand que la vie.
Nathalie Trégouët
Tous les éléments sont là pour découvrir une oeuvre de qualité, mais en même temps...non
J'ai trouvé le temps un peu long.
Le parti pris de n'aborder que le combat féministe intime de la comédienne sans entrer plus en profondeur dans son histoire, son parcours, ses oeuvres, m'a déçu. Je n'ai pas l'impression d'avoir découvert l'artiste. Je n''y ai vu "que" la femme. Je comprends l'intention, j'aurais dû m'en informer.
Elle reste intéressante mais je pensais en apprendre plus.
La comédienne qui l'interprète est pleine de fougue, assez bluffante. Sur le fond elle est puissante.
Mais sur la forme, c'était pas possible : sa voix pas très agréable alors que c'était le trésor de l'artiste, sa bouche dégoulinante de bave (mon Dieu les partenaires et premiers rangs qui se sont faits doucher) et, j'en suis navrée mais c'est important pour ce portrait de femme adulée, sa laideur, m'ont tenue à l'écart du personnage. J'ai passé mon temps à regarder cette lèvre molle inondée de bave en attendant qu'elle s'essuie.
Le reste de la troupe est de très bon niveau. On sent une équipe soudée avec beaucoup d'expérience.
Côté mise en scène c'est assez bien trouvé pour nous faire passer de lieux en lieux avec peu de moyens mais plein de trouvailles.
Un tempo sans repos qui rappelle l'effet Michalik
Jolis costumes et décors simples
Cette pièce, ode à une femme libre, vibrante et combattive, est complètement portée par la comédienne et chanteuse Estelle Meyer, de la première à la dernière seconde, de l'adolescence à la disparition de la Divine, en alternant des scènes de jeu passionné et des tableaux chantés, posant ainsi une touche d'originalité et une musicalité poétique à ce récit.
Ainsi, un siècle et demi après que l'actrice ait en personne, foulé les planches de ce sublime théâtre, sa vie y est narrée, et en effet, quelle destinée ! Au travers de cette fresque, on en découvrira plus sur sa carrière, ses choix et ses défis, ses amours et sa famille, surpris parfois par la résilience ou les tournants avant-gardistes de cet incroyable personnage.
A la frénésie de ce portrait plein d'admiration, s'ajoutent de délicats costumes, un décor sobre, quelques accessoires pour un peu de fantaisie : on oscille entre l'évocation du passé et la modernité.
Une page de notre Histoire dans laquelle on se plonge avec autant de curiosité que de plaisir !
Mal aimée par sa mère (et pourtant très attachée à sa famille), rebelle, refusant de se soumettre aux comportements libidineux des messieurs fréquentant le salon maternel mais aussi de se marier, il ne reste qu’une option pour la jeune Sarah : « Il faut la mettre au Conservatoire ! » D’autant que Sarah possède une voix unique. Estelle Meyer est Sarah et on apprécie d’autant mieux sa voix qu’elle interprète plusieurs chansons. À la fois puissante et fragile, révoltée et ironique, aimante et autoritaire, soutenue par une distribution brillante, elle porte haut la liberté, l’insubordination et la fantaisie de son personnage, son féminisme avant la lettre. Et sa force de vie, car outre les deuils elle doit affronter l’éducation en solo de son fils, l’échec de son mariage (magnifiquement célébré à la clarinette klezmer), et l’antisémitisme. C’est dire si la pièce brasse des sujets d’actualité, sans s’appesantir.
La mise en scène, par l’utilisation des accessoires, la direction d’acteurs, les changements à vue, matérialise les ellipses temporelles, montrent ce qui en théorie ne peut être montré. Une célébration du théâtre tout autant que du « monstre sacré ». Géraldine Martineau prouve qu’au théâtre tout est possible (même transformer Victor Hugo en acteur…). Le théâtre est plus vrai et plus grand que la vie.
Nathalie Trégouët