Ses critiques
43 critiques
10/10
Un spectacle délicieux que j’ai particulièrement apprécié :
La partition musicale dont j’ai découvert les belles pages et qui m’ont enchantées, l’interprétation valeureuse de Michael Spyres, Florie Valiquette et Franck Leguérinel, et du choeur Accentus -Opéra de Rouen, excellent, tout comme l’orchestre, le foisonnement des couleurs, la chatoyance des tissus et la beauté des costumes de Christian Lacroix, le parti-pris scénographique de Michel Fau, qui a su une fois encore aborder cet ouvrage par un travail plein d’esprit et non dénué d’humour, le décor « bonbonnière », kitch à souhaits.
L’Opéra-Comique a bien eu raison de faire revivre cet ouvrage, créé en ses murs en 1836, qui connut un succès énorme et pourtant quitta son répertoire en 1894.
Il connût un succès grandiose à travers l’Europe, et même à Riga où le jeune Richard Wagner le dirigea plusieurs fois. Quand il cherchait l’inspiration, pour ses propres œuvres et ne dormait pas, il chantait dans sa tête le fameux Postillon.
Si jamais l’occasion vous en est donnée, n’hésitez pas un instant, courez vois le Postillon de Lonjumeau…
Vous sortirez de ce spectacle l’âme légère et l’esprit joyeux et peut-être vous chantonnerez vous aussi.
La partition musicale dont j’ai découvert les belles pages et qui m’ont enchantées, l’interprétation valeureuse de Michael Spyres, Florie Valiquette et Franck Leguérinel, et du choeur Accentus -Opéra de Rouen, excellent, tout comme l’orchestre, le foisonnement des couleurs, la chatoyance des tissus et la beauté des costumes de Christian Lacroix, le parti-pris scénographique de Michel Fau, qui a su une fois encore aborder cet ouvrage par un travail plein d’esprit et non dénué d’humour, le décor « bonbonnière », kitch à souhaits.
L’Opéra-Comique a bien eu raison de faire revivre cet ouvrage, créé en ses murs en 1836, qui connut un succès énorme et pourtant quitta son répertoire en 1894.
Il connût un succès grandiose à travers l’Europe, et même à Riga où le jeune Richard Wagner le dirigea plusieurs fois. Quand il cherchait l’inspiration, pour ses propres œuvres et ne dormait pas, il chantait dans sa tête le fameux Postillon.
Si jamais l’occasion vous en est donnée, n’hésitez pas un instant, courez vois le Postillon de Lonjumeau…
Vous sortirez de ce spectacle l’âme légère et l’esprit joyeux et peut-être vous chantonnerez vous aussi.
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8/10
Pirandello dans le texte…
Le Teatro Stabile di Napoli -Teatro Nazionale- présente pour quelques jours au Théâtre de L’Athénée-Louis Jouvet, en italien, dans une mise en scène de son Directeur, Luca de Fusco, une bien belle version de « Sei Personnagi in cerca d’autore » ( 6 personnages en Quête d’Auteur ). Une occasion- rare- de découvrir cette pièce, dans sa langue et son contexte originaux et interprétés par des acteurs transalpins.
Cette pièce ne peut être montée que si l’on est sûr d’avoir « un père » et une « belle-fille » talentueux et engagés. Le drame ne se nouera que si cette condition est remplie. C’est le cas ici avec Eros Pagni et Gaia Aprea ! Le théâtre de Pirandello n’est pas toujours simple à appréhender… même en français ! Il nous entraîne entre fiction et réalité. Et l’on pourrait s’y perdre !
Cette histoire de personnages qui viennent interrompre une répétition d’une pièce -plutôt fade- et revendiquent, auprès du metteur en scène, que l’on s’intéresse à eux personnages et à leur drame. Difficulté supplémentaire pourrait-on croire, la barrière de la langue. Pourtant grâce à un sur-titrage certes dense, on ne perd pas le fil, même s’il vaut mieux être installés en corbeille pour lire les traductions avec facilité sans perdre rien de ce qui se passe sur scène. A l’heure où les théâtres et maisons d’opéra sont prompts à dérouler les tapis rouges et à s’arracher des metteurs en scène européens réputés (dont les travaux, d’ailleurs, ne sont pas toujours à la hauteur de ce qu’on a bien voulu nous en présenter!), il est bien réjouissant de passer au théâtre une excellente soirée et de découvrir le travail parfait et original de maisons beaucoup plus modestes qui s’emparent des auteurs et les respectent, croient au théâtre et qui considèrent leur Public.
Dommage que la troupe du théâtre Stabile di Napoli ne reste pas longtemps et qu’on ne lui ait pas accordé toute l’attention qu’elle mérite pour annoncer sa venue. A noter, la jolie salle à l’italienne de l’Athénée, bien remplie avec des « italianisants » (adultes et ados), des fidèles de l’Athénée ne comprenant pas forcément l'italien et des amoureux de Pirandello. Soirée chaleureuse. On ressort ravis.
Le Teatro Stabile di Napoli -Teatro Nazionale- présente pour quelques jours au Théâtre de L’Athénée-Louis Jouvet, en italien, dans une mise en scène de son Directeur, Luca de Fusco, une bien belle version de « Sei Personnagi in cerca d’autore » ( 6 personnages en Quête d’Auteur ). Une occasion- rare- de découvrir cette pièce, dans sa langue et son contexte originaux et interprétés par des acteurs transalpins.
Cette pièce ne peut être montée que si l’on est sûr d’avoir « un père » et une « belle-fille » talentueux et engagés. Le drame ne se nouera que si cette condition est remplie. C’est le cas ici avec Eros Pagni et Gaia Aprea ! Le théâtre de Pirandello n’est pas toujours simple à appréhender… même en français ! Il nous entraîne entre fiction et réalité. Et l’on pourrait s’y perdre !
Cette histoire de personnages qui viennent interrompre une répétition d’une pièce -plutôt fade- et revendiquent, auprès du metteur en scène, que l’on s’intéresse à eux personnages et à leur drame. Difficulté supplémentaire pourrait-on croire, la barrière de la langue. Pourtant grâce à un sur-titrage certes dense, on ne perd pas le fil, même s’il vaut mieux être installés en corbeille pour lire les traductions avec facilité sans perdre rien de ce qui se passe sur scène. A l’heure où les théâtres et maisons d’opéra sont prompts à dérouler les tapis rouges et à s’arracher des metteurs en scène européens réputés (dont les travaux, d’ailleurs, ne sont pas toujours à la hauteur de ce qu’on a bien voulu nous en présenter!), il est bien réjouissant de passer au théâtre une excellente soirée et de découvrir le travail parfait et original de maisons beaucoup plus modestes qui s’emparent des auteurs et les respectent, croient au théâtre et qui considèrent leur Public.
Dommage que la troupe du théâtre Stabile di Napoli ne reste pas longtemps et qu’on ne lui ait pas accordé toute l’attention qu’elle mérite pour annoncer sa venue. A noter, la jolie salle à l’italienne de l’Athénée, bien remplie avec des « italianisants » (adultes et ados), des fidèles de l’Athénée ne comprenant pas forcément l'italien et des amoureux de Pirandello. Soirée chaleureuse. On ressort ravis.
7,5/10
Vaisseau fantôme en Arctique.
Un spectacle intriguant qui se déroule à la manière d’un thriller.
Eclairages sombres, pas de réserves de nourriture ou de boisson pour les passagers, pas de chauffage, pas ou peu de lumière.
Certains passagers plus prévoyants que d’autres mais du genre plutôt "chacun pour soi".
Un moteur qui cale. Des interdictions drastiques, menaçantes.
Ambiance nordique, genre glauque et inquiétante. Personnages borderline, mystérieux.
Présence -importante- de la musique : l’interprète d’un personnage dont on découvrira à la fin le rôle.
Le puzzle se « clarifie » un peu (ou tente de le faire !) au fil du spectacle.
Anne Cécile Vandalem montre une fois de plus combien elle maîtrise parfaitement le recours à la caméra et les spécificités du langage théâtral.
Découpages et liens parfaits entre ce à quoi on n’assiste pas et ce qui se passe sur scène. Elle l’avait déjà démontré de manière magistrale avec « Tristesses », sur le thème de la montée des extrêmes, spectacle que j’avais bien apprécié (voir ma critique).
Son langage cinématographique permet d’épaissir le mystère et de ne jamais lâcher les personnages…
Qui sont ces personnes rassemblées par un mystérieux correspondant et répondant à une invitation personnalisée qui semble trouver écho en elles ?
Pourquoi sont-ils venus ? Que viennent-ils faire en fait ?
Que se cachent-ils et que nous cachent-ils ?
Pourquoi cette lutte acharnée, terrible, agressive ? Qu’ont-ils à voir les uns avec les autres ?
Pourquoi les abandonne-t-on ?
Sont ils des vivants ou des ombres?
Mystère entier jusqu’au dénouement.
J’ai accroché, même si j’ai trouvé le thème cette fois plus confus, moins démonstratif.
Je ne suis pas sûre d'avoir tout compris!
Anne-Cécile Vandalem a un style très personnel et son travail novateur, mérite d’être découvert.
Il est sans doute cette fois un peu trop ambitieux pour être complètement convaincant.
Un spectacle intriguant qui se déroule à la manière d’un thriller.
Eclairages sombres, pas de réserves de nourriture ou de boisson pour les passagers, pas de chauffage, pas ou peu de lumière.
Certains passagers plus prévoyants que d’autres mais du genre plutôt "chacun pour soi".
Un moteur qui cale. Des interdictions drastiques, menaçantes.
Ambiance nordique, genre glauque et inquiétante. Personnages borderline, mystérieux.
Présence -importante- de la musique : l’interprète d’un personnage dont on découvrira à la fin le rôle.
Le puzzle se « clarifie » un peu (ou tente de le faire !) au fil du spectacle.
Anne Cécile Vandalem montre une fois de plus combien elle maîtrise parfaitement le recours à la caméra et les spécificités du langage théâtral.
Découpages et liens parfaits entre ce à quoi on n’assiste pas et ce qui se passe sur scène. Elle l’avait déjà démontré de manière magistrale avec « Tristesses », sur le thème de la montée des extrêmes, spectacle que j’avais bien apprécié (voir ma critique).
Son langage cinématographique permet d’épaissir le mystère et de ne jamais lâcher les personnages…
Qui sont ces personnes rassemblées par un mystérieux correspondant et répondant à une invitation personnalisée qui semble trouver écho en elles ?
Pourquoi sont-ils venus ? Que viennent-ils faire en fait ?
Que se cachent-ils et que nous cachent-ils ?
Pourquoi cette lutte acharnée, terrible, agressive ? Qu’ont-ils à voir les uns avec les autres ?
Pourquoi les abandonne-t-on ?
Sont ils des vivants ou des ombres?
Mystère entier jusqu’au dénouement.
J’ai accroché, même si j’ai trouvé le thème cette fois plus confus, moins démonstratif.
Je ne suis pas sûre d'avoir tout compris!
Anne-Cécile Vandalem a un style très personnel et son travail novateur, mérite d’être découvert.
Il est sans doute cette fois un peu trop ambitieux pour être complètement convaincant.
4/10
N’est pas auteur de théâtre qui veut ! ... Encore une mauvaise expérience avec « les oubliés : Alger Paris » présenté au Vieux Colombier !
« L’écriture de plateau », une pratique largement utilisée, à partir d’improvisations des comédiens sur des canevas imposés, se révèle souvent très déceptive.
Cette approche bat son plein un peu partout et, même maintenant, à la Comédie Française… !
On pourrait croire qu’il n’y a plus d’auteurs dramatiques contemporains, ou alors, que certains « ego » aient envie de se déployer fort…
En dépit de leur talent et de leur jeu, les Comédiens Français ne sont pas arrivés à sauver ce spectacle.
Du théâtre dit documentaire (un nouveau créneau marketing ??) qui mêlerait grande Histoire, (avec des discours -mais ne vaudrait-il pas mieux voir les archives et les originaux ?- et des personnages archi-connus -sur lesquels on en sait maintenant beaucoup, mais présentés ici de manière succincte, un rien caricaturale) et des histoires personnelles anecdotiques, pour les personnages de 2019 (alors que certains de leurs vécus sont plutôt tragiques) et des situations créées, complètement artificielles -la fuite d’eau récidivante par exemple, un prétexte ?- )
A quoi sert ce projet, somme toute simpliste? On s’ennuie vite, on n’apprend rien de neuf, on n’est même pas ému ou intéressé.
On admire juste les comédiens qui s’acharnent à tenter de lui donner du sens. Ne pourraient-ils pas être employés à autre chose ?
Et on ne peut même pas partir avant la fin du fait de l’absence d’entracte et du dispositif bi-frontal.
Bref, qu'est on allé faire dans cette galère?
Je mets 4 juste pour les comédiens: ils doivent encore jouer pendant un mois... les pauvres !
« L’écriture de plateau », une pratique largement utilisée, à partir d’improvisations des comédiens sur des canevas imposés, se révèle souvent très déceptive.
Cette approche bat son plein un peu partout et, même maintenant, à la Comédie Française… !
On pourrait croire qu’il n’y a plus d’auteurs dramatiques contemporains, ou alors, que certains « ego » aient envie de se déployer fort…
En dépit de leur talent et de leur jeu, les Comédiens Français ne sont pas arrivés à sauver ce spectacle.
Du théâtre dit documentaire (un nouveau créneau marketing ??) qui mêlerait grande Histoire, (avec des discours -mais ne vaudrait-il pas mieux voir les archives et les originaux ?- et des personnages archi-connus -sur lesquels on en sait maintenant beaucoup, mais présentés ici de manière succincte, un rien caricaturale) et des histoires personnelles anecdotiques, pour les personnages de 2019 (alors que certains de leurs vécus sont plutôt tragiques) et des situations créées, complètement artificielles -la fuite d’eau récidivante par exemple, un prétexte ?- )
A quoi sert ce projet, somme toute simpliste? On s’ennuie vite, on n’apprend rien de neuf, on n’est même pas ému ou intéressé.
On admire juste les comédiens qui s’acharnent à tenter de lui donner du sens. Ne pourraient-ils pas être employés à autre chose ?
Et on ne peut même pas partir avant la fin du fait de l’absence d’entracte et du dispositif bi-frontal.
Bref, qu'est on allé faire dans cette galère?
Je mets 4 juste pour les comédiens: ils doivent encore jouer pendant un mois... les pauvres !
5/10
Une destruction programmée...
La mise en scène de Tcherniakov pour cette nouvelle production des « Troyens » est loin de faire l’unanimité auprès du Public comme de la critique professionnelle, bien loin s’en faut.
Cette proposition a entrainé une quasi révolution dans l’immense salle de Bastille, au démarrage de la 3ème partie, pour la 2ème représentation -le 28 janvier -.
Je n’avais jamais été confrontée à un tel tapage dans la grande salle, du moins pas avant les applaudissements (et huées !) de fin de spectacle.
Le Chef est resté la baguette en l’air, de très longues minutes, avant de pouvoir lancer l’Orchestre, tandis que le Public manifestait son très vif mécontentement depuis différents lieux de la salle n’en pouvant plus des choix artistiques de Tcherniakov pour la partie « Les Troyens à Carthage ».
Non sans un certain humour et dans un souci d’apaisement, Philippe Jordan, tourné vers le Public, a arboré au bout de sa baguette un grand mouchoir blanc emprunté à un des violons , afin de pouvoir reprendre…
J’ai d’ailleurs trouvé l’orchestre moins en forme que d’habitude : la première du 25 janvier, avait dû les décourager !
Que dire de cette célébration très très déceptive, des 30 ans de l’inauguration de l’Opéra Bastille, nouvelle salle d’opéra, qui avait ouvert avec une production des Troyens en deux soirées beaucoup plus classiques alors.
Pas beaucoup de bien !
J’avais découvert alors cet opéra, jamais joué, du fait des moyens immenses qu’il requiert, mais avais été enchantée par la musique et le texte inspiré de L’Enéide.
J’avoue avoir conçu suite à ces 2 soirées un intérêt très grand pour Berlioz et ses Troyens et avais grand plaisir à l’écouter et le ré-écouter en version intégrale en CD.
En 2019 que nous propose -t-on ?
- des Troyens raccourcis pour tenir en une seule soirée : dommage pour les airs coupés qui ne le méritaient pas.
- la vision d’un Tcherniakov qui adore transposer (pourquoi pas si ça a du sens ?) mais n’aime pas suivre le livret (certaines fois cela manque totalement de pertinence, comme ici pour cette partie, les Troyens à Carthage ) et qui utilise des procédés qu’il peine à renouveler (ici, une fois encore, déroulement dans un établissement de ré-education post-traumatique).
- un plateau d’artistes prestigieux mais dont les 2 solistes prévus, Didon et Enée, ont déclaré forfait quelques semaines à peine avant la première : Elina Garança et Bryan Hymel pour de bonnes ou de mauvaises raisons (raisons de santé ? ou refus de se compromettre dans une mise en scène surprenante ?) remplacés au dernier moment par des interprètes valeureux certes Ekaterina Semenchuk et Brandon Jovanovitch. A noter, leur français très honorable.
- une première partie acceptable, à défaut d’être vraiment convaincante
Même si la pauvre Cassandre (Stéphanie d’Oustrac) est « fagotée » avec un costume masculin qui l’enlaidit. Rôle écrasant qu’elle défend avec talent. Ainsi que son fiancé Chorèbe, le baryton Stéphane Degoût. Ils sont très bons tous deux.
Je passerais sur la famille royale, un Priam dictateur d’opérette (et qui aurait commis un inceste sur sa fille Cassandre ??) et une Hécube Véronique Gens -quasiment en rôle muet ??- qui ressemble à Eva Péron, etc.
Le chœur habillé tout de gris (recyclage d’une autre production ??) au début est incompréhensible car on les fait bouger beaucoup, du coup il semblent avoir perdu le fil !
On ne voit pas le cheval mais Enée trahit (??) en faisant entrer les grecs (vêtements de type combinaison antinucléaire)
Décor genre Beyrouth bombardé d’un côté et palais présidentiel doré de l’autre.
- pour les « troyens à Carthage », c’est tout autre chose.
Je ne sais toujours pas si Didon est Didon et Enée, Enée.
Au début j’ai pensé qu’elle accueillait des réfugiés de la guerre (et donc était reine) puis après, je me suis demandé si elle n’était pas infirmière, puis après peut-être, une malade. A la fin je ne savais plus ! Et avec mes voisins nos interprétations divergeaient.
Apparemment ce sont des malades qui se livrent à des jeux de rôles, affubles de vêtements de crépon grotesques (notamment la pauvre Didon) sous la conduite d’animateurs bienveillants qui tout en chantant jouent au ping pong….Ou bien ils font du yoga, ou bien regardent la télé… et tutti quanti.
En tout cas, aucune émotion n’a transparu tout au long de cette partie. En dépit des excellents interprètes. Anna (Aude Extrémo), Iopas (Cyrille Dubois), Narbal (Christian Vanhorn), etc. Et Didon plutôt émouvante en dépit de tout. Et Enée qui assure correctement.
Chacun chante ses airs sans qu’on sache comment cela s’insère vraiment dans l’histoire.
La magnifique duo d’amour entre Didon et Enée « nuit d’ivresse et d’extase infinie… » se passe au milieu des chaises de préau et des tables en formica et on se demande tout le temps si les deux héros vont se regarder et se rapprocher. Eh bien non !
Je passe sur les différents épisodes de cette partie « Carthage », en tout cas à mes yeux c’est un massacre !
Et au final Didon meurt et ne meurt pas ! Des anxiolytiques semble-t-il…ou des placebo puisqu’elle se relève aussitôt?
Si vous avez comme moi fait du latin, vous vous souvenez peut-être de la fameuse locution « Delenda est Cartago », attribuée à Caton l’ancien, qui en usait à chaque discours devant le Sénat Romain jusqu’au déclenchement de la 3ème guerre punique.
Il semble que Tcherniakov l’ait lui aussi entendu… !
Carthage vient d’être une nouvelle fois détruite par ce metteur en scène !
La mise en scène de Tcherniakov pour cette nouvelle production des « Troyens » est loin de faire l’unanimité auprès du Public comme de la critique professionnelle, bien loin s’en faut.
Cette proposition a entrainé une quasi révolution dans l’immense salle de Bastille, au démarrage de la 3ème partie, pour la 2ème représentation -le 28 janvier -.
Je n’avais jamais été confrontée à un tel tapage dans la grande salle, du moins pas avant les applaudissements (et huées !) de fin de spectacle.
Le Chef est resté la baguette en l’air, de très longues minutes, avant de pouvoir lancer l’Orchestre, tandis que le Public manifestait son très vif mécontentement depuis différents lieux de la salle n’en pouvant plus des choix artistiques de Tcherniakov pour la partie « Les Troyens à Carthage ».
Non sans un certain humour et dans un souci d’apaisement, Philippe Jordan, tourné vers le Public, a arboré au bout de sa baguette un grand mouchoir blanc emprunté à un des violons , afin de pouvoir reprendre…
J’ai d’ailleurs trouvé l’orchestre moins en forme que d’habitude : la première du 25 janvier, avait dû les décourager !
Que dire de cette célébration très très déceptive, des 30 ans de l’inauguration de l’Opéra Bastille, nouvelle salle d’opéra, qui avait ouvert avec une production des Troyens en deux soirées beaucoup plus classiques alors.
Pas beaucoup de bien !
J’avais découvert alors cet opéra, jamais joué, du fait des moyens immenses qu’il requiert, mais avais été enchantée par la musique et le texte inspiré de L’Enéide.
J’avoue avoir conçu suite à ces 2 soirées un intérêt très grand pour Berlioz et ses Troyens et avais grand plaisir à l’écouter et le ré-écouter en version intégrale en CD.
En 2019 que nous propose -t-on ?
- des Troyens raccourcis pour tenir en une seule soirée : dommage pour les airs coupés qui ne le méritaient pas.
- la vision d’un Tcherniakov qui adore transposer (pourquoi pas si ça a du sens ?) mais n’aime pas suivre le livret (certaines fois cela manque totalement de pertinence, comme ici pour cette partie, les Troyens à Carthage ) et qui utilise des procédés qu’il peine à renouveler (ici, une fois encore, déroulement dans un établissement de ré-education post-traumatique).
- un plateau d’artistes prestigieux mais dont les 2 solistes prévus, Didon et Enée, ont déclaré forfait quelques semaines à peine avant la première : Elina Garança et Bryan Hymel pour de bonnes ou de mauvaises raisons (raisons de santé ? ou refus de se compromettre dans une mise en scène surprenante ?) remplacés au dernier moment par des interprètes valeureux certes Ekaterina Semenchuk et Brandon Jovanovitch. A noter, leur français très honorable.
- une première partie acceptable, à défaut d’être vraiment convaincante
Même si la pauvre Cassandre (Stéphanie d’Oustrac) est « fagotée » avec un costume masculin qui l’enlaidit. Rôle écrasant qu’elle défend avec talent. Ainsi que son fiancé Chorèbe, le baryton Stéphane Degoût. Ils sont très bons tous deux.
Je passerais sur la famille royale, un Priam dictateur d’opérette (et qui aurait commis un inceste sur sa fille Cassandre ??) et une Hécube Véronique Gens -quasiment en rôle muet ??- qui ressemble à Eva Péron, etc.
Le chœur habillé tout de gris (recyclage d’une autre production ??) au début est incompréhensible car on les fait bouger beaucoup, du coup il semblent avoir perdu le fil !
On ne voit pas le cheval mais Enée trahit (??) en faisant entrer les grecs (vêtements de type combinaison antinucléaire)
Décor genre Beyrouth bombardé d’un côté et palais présidentiel doré de l’autre.
- pour les « troyens à Carthage », c’est tout autre chose.
Je ne sais toujours pas si Didon est Didon et Enée, Enée.
Au début j’ai pensé qu’elle accueillait des réfugiés de la guerre (et donc était reine) puis après, je me suis demandé si elle n’était pas infirmière, puis après peut-être, une malade. A la fin je ne savais plus ! Et avec mes voisins nos interprétations divergeaient.
Apparemment ce sont des malades qui se livrent à des jeux de rôles, affubles de vêtements de crépon grotesques (notamment la pauvre Didon) sous la conduite d’animateurs bienveillants qui tout en chantant jouent au ping pong….Ou bien ils font du yoga, ou bien regardent la télé… et tutti quanti.
En tout cas, aucune émotion n’a transparu tout au long de cette partie. En dépit des excellents interprètes. Anna (Aude Extrémo), Iopas (Cyrille Dubois), Narbal (Christian Vanhorn), etc. Et Didon plutôt émouvante en dépit de tout. Et Enée qui assure correctement.
Chacun chante ses airs sans qu’on sache comment cela s’insère vraiment dans l’histoire.
La magnifique duo d’amour entre Didon et Enée « nuit d’ivresse et d’extase infinie… » se passe au milieu des chaises de préau et des tables en formica et on se demande tout le temps si les deux héros vont se regarder et se rapprocher. Eh bien non !
Je passe sur les différents épisodes de cette partie « Carthage », en tout cas à mes yeux c’est un massacre !
Et au final Didon meurt et ne meurt pas ! Des anxiolytiques semble-t-il…ou des placebo puisqu’elle se relève aussitôt?
Si vous avez comme moi fait du latin, vous vous souvenez peut-être de la fameuse locution « Delenda est Cartago », attribuée à Caton l’ancien, qui en usait à chaque discours devant le Sénat Romain jusqu’au déclenchement de la 3ème guerre punique.
Il semble que Tcherniakov l’ait lui aussi entendu… !
Carthage vient d’être une nouvelle fois détruite par ce metteur en scène !
Ah je l ai raté, juste pendant mes congés. Je n'en ai lu que du bien.
J'espère pour vous qu'ils le reprendront à l'OC au ailleurs....
Si tel est le cas , je le reverrais bien volontiers...
Il est rare de passer des soirées aussi charmantes, légères et réjouissantes; on oublie alors tous ,les impondérables du quotidien et ça fait le plus grand bien!