Molière mérité pour cette mise en scène poétique du roman de Jules Verne. Des "marionnettes" (ne pas croire que vous allez voir le lointain cousin de Guignol) nous immergent littéralement au fond de l’océan pour une traversée dans un monde qui rappelle l’imaginaire de notre enfance. Le procédé est à la fois simple, pas de prouesse technique, mais efficace.

Si l'histoire n'est pas passionnante, les acteurs, Christian Hecq et Noam Morgensztern en tête, brillent par leurs talents (à noter le langage qu’ils inventent, d’une impressionnante drôlerie à la fois originale et évidente)

L'homme est stylé, et pas seulement au niveau vestimentaire, on sent un véritable charisme qu'on avait remarqué dans plusieurs apparitions (comme à Cannes chez Ruquier).

On le retrouve dans ce spectacle avec des réflexions très bien senties mais sur la durée, la faute à un propos pas suffisamment original, on est lassé. L’engouement autour de cet artiste (et la difficulté à obtenir des places) a surement fait grimper mon degré d'exigence mais les blagues communautaires et les vannes sur le public (d'autant que l'impro ne lui réussi pas toujours), on a déjà vu et revu.

PS: Le spectacle a du évoluer, je n'ai pas eu le droit à une démonstration de capoeira !

On n'évite pas quelques facilités, comme les vannes (sèches) sur le public où les blagues faussement subversives sur les nazis, ce qui est dommage d'autant que vu la durée du spectacle (2h sans compter la 1ère partie assez moyenne), il était tout à fait possible de les gommer.

Il n’empêche, Jérémy Ferrari signe là un excellent spectacle, pour un public averti, on sent qu'il a été travaillé et nous fait rire avec des sujets qui changent du commun des humoristes. Le marché des armes, le conflit israelo-palestinien et même les ONG, tout y passe. En plus d'un humour corrosif, ce one man show nous offre une réflexion salutaire (quoique parfois entravée par un simplisme/angélisme qu'il reconnait lui même), bref, un spectacle rare et salutaire !

PS: étonnant de ne voir aucune critique sur ce site.

Impeccable, on reste sans voix, d’autant que le final est particulièrement réussi, à l’issu de cette pièce qui nous tiendra en haleine pendant deux heures, sans nous perdre malgré des scènes lentes pour apporter une tension grandissante à ce spectacle sombre mais pas malsain.

La mise en scène et le décor est tout aussi impeccable, sobre mais d’une redoutable efficacité tout comme les acteurs, quoique campant des personnages un poil archétypé, que l’on redécouvre (je pense notamment à Caroline Proust que je n’avais vu qu’en flic bourru dans « engrenages », l’opposé de ce rôle de gentil mère au foyer).

Si le concept est très simple, qui ne s'est jamais amusé à traduire les paroles de musique pop américaines, le résultat est très intéressant. On se délecte en effet de ce petit jeu de devinette proposé en début de spectacle et de ces traductions que les chanteurs feignent de découvrir avec nous. Le comique entre ensuite dans une autre dimension quand le show s'emballe, réutilisant la ficelle toujours aussi efficace du spectacle catastrophe (comme le font en ce moment les très bons faux british).

Parfois inégale, avec une nouvelle version pas si nouvelle que ça, la troupe n’a cependant pas volé son Molière. Enfin, s'il s'agit avant tout d'une comédie, nous avons face à nous un véritable groupe avec instruments et (pour certain) une petite voix ce qui n’est pas pour nous déplaire.