Ses critiques
61 critiques
9/10
Personne n'aime parler de la maladie. C'est triste et tellement injuste. On préfère détourner les yeux.
Là, nous n'avons pas le choix. Pendant plus d'une heure, Noémie nous raconte chronologiquement, toutes les étapes qu'elle a traversées. Avec malice, poésie et surtout maitrise, elle cadence son récit dans le temps, l'entrecoupe de différents personnages avec une précision remarquable.
Entre sa mère qui voit à travers la maladie de sa fille sa propre finitude, et tous les gens qu'elle croise, blessants dans leur maladresse, Noémie nous met face à notre propre malaise face à la maladie.
Refusant d'inspirer la pitié, Noémie nous dit qu'elle est malade certes, mais qu'elle vit toujours !
Et elle tente, au quotidien, d'appliquer le conseil de son oncologue, qui sonne comme un mantra que chacun devrait faire sien: restez positive !
D'une douceur et d'une gravité touchante, Noémie nous délivre un témoignage nécessaire et salvateur. Allez-y !
Là, nous n'avons pas le choix. Pendant plus d'une heure, Noémie nous raconte chronologiquement, toutes les étapes qu'elle a traversées. Avec malice, poésie et surtout maitrise, elle cadence son récit dans le temps, l'entrecoupe de différents personnages avec une précision remarquable.
Entre sa mère qui voit à travers la maladie de sa fille sa propre finitude, et tous les gens qu'elle croise, blessants dans leur maladresse, Noémie nous met face à notre propre malaise face à la maladie.
Refusant d'inspirer la pitié, Noémie nous dit qu'elle est malade certes, mais qu'elle vit toujours !
Et elle tente, au quotidien, d'appliquer le conseil de son oncologue, qui sonne comme un mantra que chacun devrait faire sien: restez positive !
D'une douceur et d'une gravité touchante, Noémie nous délivre un témoignage nécessaire et salvateur. Allez-y !
8,5/10
C'est l'histoire d'un type qui s’ennuie dans une société où cela n'existe plus.
Un type qui s'ennuie avec tout le monde et tout le temps.
Ce qui fait la force de cette pièce, c'est qu'au delà du divertissement, elle nous parle.
Nous nous reconnaissons tous dans ce personnage qui sait simuler l'intérêt d'une conversation qui en manque cruellement, qui fuit les personnes qui s'écoutent parler et qui se morfond devant la répétition insupportable de son travail.
Pendant qu'il tourne en rond, nous on réfléchit. Depuis quand ne nous sommes-nous pas véritablement ennuyés ? De nos jours, la société toute entière n'a qu'un seul but, nous divertir (et nous faire consommer). L'ennui n'existe plus, il est impossible ou alors synonyme d'échec social.
Et si ce n'était pas du sentiment de lassitude dont on parlait, mais de ce qui nous contrarie ? Ces choses que l'on fait par obligation, par convention, parce que c'est comme ça.
Si l'on devait lister toutes les choses qui nous ennuient dans notre vie... c'est vertigineux.
L'histoire est originale, drôle (la fin est extra !), les comédiens auteur et metteur en scène sont excellents.
C'était ma première fois dans ce joli théâtre du Petit Montparnasse et ma première pièce de Jacques Mougenot. Assurément, pas les dernières !
Un type qui s'ennuie avec tout le monde et tout le temps.
Ce qui fait la force de cette pièce, c'est qu'au delà du divertissement, elle nous parle.
Nous nous reconnaissons tous dans ce personnage qui sait simuler l'intérêt d'une conversation qui en manque cruellement, qui fuit les personnes qui s'écoutent parler et qui se morfond devant la répétition insupportable de son travail.
Pendant qu'il tourne en rond, nous on réfléchit. Depuis quand ne nous sommes-nous pas véritablement ennuyés ? De nos jours, la société toute entière n'a qu'un seul but, nous divertir (et nous faire consommer). L'ennui n'existe plus, il est impossible ou alors synonyme d'échec social.
Et si ce n'était pas du sentiment de lassitude dont on parlait, mais de ce qui nous contrarie ? Ces choses que l'on fait par obligation, par convention, parce que c'est comme ça.
Si l'on devait lister toutes les choses qui nous ennuient dans notre vie... c'est vertigineux.
L'histoire est originale, drôle (la fin est extra !), les comédiens auteur et metteur en scène sont excellents.
C'était ma première fois dans ce joli théâtre du Petit Montparnasse et ma première pièce de Jacques Mougenot. Assurément, pas les dernières !
9/10
Ces quatre musiciens polonais balaient en quelques minutes les craintes que l'on peut avoir d'assister à un spectacle de clowns musiciens.
Ils sont doués, ils sont drôles, le show est parfaitement rodé et précis.
Fin et hilarant.
Ils sont doués, ils sont drôles, le show est parfaitement rodé et précis.
Fin et hilarant.
3/10
Les premières minutes sont puissantes pourtant.
Une musique déchirante. Un homme seul dans un appartement. Le silence. Il part.
Elle rentre, mais il n'est pas là. Elle l'attend, mais il n'est déjà plus là.
"Mes nuits à t'attendre" est une pièce extrêmement ambitieuse.
Les thèmes de l'absence et du silence au théâtre ne peuvent malheureusement souffrir d'aucune imprécision. Ne rien dire est mille fois plus difficile que de parler. Le dépouillement du décor et de la mise en scène nous oblige à nous concentrer sur une interprétation trop imparfaite, trop floue.
Ce couple qui se délite sous nos yeux n'a aucune profondeur. Les personnages eux-mêmes ne savent pas comment ils en sont arrivés là. Au début de la pièce, elle rentre heureuse de le retrouver alors qu'on apprend plus tard qu'ils se déchirent comme ça depuis des mois. Le livre sur le deuil de maternité que lit l'actrice aurait pu être un point d'accroche, une solution proposée pour comprendre la situation, mais ce n'est pas évoqué. Certains spectateurs avec lesquels j'ai discuté après n'avaient même pas pu apercevoir le titre du livre. C'est dommage.
L'homme est rustre et la seule fois où il ouvre la bouche c'est pour dire qu'elle est grosse, moche et qu'elle le dégoûte. Si effectivement, l'actrice gagnerait à porter une tenue plus seyante, cela ne nous suffit pas.
Pendant une heure l'homme éructe, tire la table, balance des choses parce qu'il est en colère, pendant une heure, elle se plaint, elle crie, se récrie parce qu'elle ne veut pas entendre ce qu'elle croit comprendre.
Et les dernières minutes sont tout simplement cryptiques.
Si quelque chose est réussi dans cette pièce, c'est qu'elle transcrit bien la situation d'un couple où les problèmes et les rancœurs sont là depuis trop longtemps pour que chacun s'en souvienne.
Malheureusement, trop longtemps aussi pour que l'on comprenne.
Trop longtemps pour que cela nous prenne.
Une musique déchirante. Un homme seul dans un appartement. Le silence. Il part.
Elle rentre, mais il n'est pas là. Elle l'attend, mais il n'est déjà plus là.
"Mes nuits à t'attendre" est une pièce extrêmement ambitieuse.
Les thèmes de l'absence et du silence au théâtre ne peuvent malheureusement souffrir d'aucune imprécision. Ne rien dire est mille fois plus difficile que de parler. Le dépouillement du décor et de la mise en scène nous oblige à nous concentrer sur une interprétation trop imparfaite, trop floue.
Ce couple qui se délite sous nos yeux n'a aucune profondeur. Les personnages eux-mêmes ne savent pas comment ils en sont arrivés là. Au début de la pièce, elle rentre heureuse de le retrouver alors qu'on apprend plus tard qu'ils se déchirent comme ça depuis des mois. Le livre sur le deuil de maternité que lit l'actrice aurait pu être un point d'accroche, une solution proposée pour comprendre la situation, mais ce n'est pas évoqué. Certains spectateurs avec lesquels j'ai discuté après n'avaient même pas pu apercevoir le titre du livre. C'est dommage.
L'homme est rustre et la seule fois où il ouvre la bouche c'est pour dire qu'elle est grosse, moche et qu'elle le dégoûte. Si effectivement, l'actrice gagnerait à porter une tenue plus seyante, cela ne nous suffit pas.
Pendant une heure l'homme éructe, tire la table, balance des choses parce qu'il est en colère, pendant une heure, elle se plaint, elle crie, se récrie parce qu'elle ne veut pas entendre ce qu'elle croit comprendre.
Et les dernières minutes sont tout simplement cryptiques.
Si quelque chose est réussi dans cette pièce, c'est qu'elle transcrit bien la situation d'un couple où les problèmes et les rancœurs sont là depuis trop longtemps pour que chacun s'en souvienne.
Malheureusement, trop longtemps aussi pour que l'on comprenne.
Trop longtemps pour que cela nous prenne.
5/10
Le mérite de cette pièce est de traiter d'un sujet terrible. Si terrible que l'on n'imagine pas que cela puisse exister encore de nos jours. Et pour cela, je dis bravo aux comédiens et à l'auteur d'oser marteler haut et fort: "Ici et là, pas loin, on lapide encore !"
Seulement, ce rôle indispensable de porte-voix ne suffit pas à masquer certains défauts et notamment dans la construction des personnages, laissant s'installer une distance incompatible avec toute émotion.
La légèreté déroutante d'Aneke à divers moments nous égare. Elle souffre de l'injustice et de l'incompréhension du comportement de son mari mais elle transmet trop peu sa conscience de la gravité de sa situation. Ses espoirs et ses doutes ne nous conduisent pas à croire à l'issue tragique.
De même, les courts regrets exprimés par le mari sont trop légèrement abordés. Pourquoi son aversion pour l'Occident et ses fausses valeurs a t-il finalement surpassé son rejet des traditions ? Ne voulait-il pas justement tenter de changer les coutumes barbares de son village ?
Seul le rôle de Nouria, la belle-soeur, est abouti. C'est elle qui porte l'espoir.
Face à Aneke et Abdul, ces deux mondes qui ne veulent pas se comprendre, elle oscille comme la flamme d'une bougie entre l'indispensable respect d'une culture séculaire et la possible lumière d'un monde plus juste.
Seulement, ce rôle indispensable de porte-voix ne suffit pas à masquer certains défauts et notamment dans la construction des personnages, laissant s'installer une distance incompatible avec toute émotion.
La légèreté déroutante d'Aneke à divers moments nous égare. Elle souffre de l'injustice et de l'incompréhension du comportement de son mari mais elle transmet trop peu sa conscience de la gravité de sa situation. Ses espoirs et ses doutes ne nous conduisent pas à croire à l'issue tragique.
De même, les courts regrets exprimés par le mari sont trop légèrement abordés. Pourquoi son aversion pour l'Occident et ses fausses valeurs a t-il finalement surpassé son rejet des traditions ? Ne voulait-il pas justement tenter de changer les coutumes barbares de son village ?
Seul le rôle de Nouria, la belle-soeur, est abouti. C'est elle qui porte l'espoir.
Face à Aneke et Abdul, ces deux mondes qui ne veulent pas se comprendre, elle oscille comme la flamme d'une bougie entre l'indispensable respect d'une culture séculaire et la possible lumière d'un monde plus juste.