Ses critiques
40 critiques
9/10
Il trône dans l'entrée du théâtre le portrait sous verre de Luc Bondy, derrière les guérites d'accueil. La pièce continue sans lui et sans Molière.
Le texte ancien renait alors que les personnages sortent peu à peu d'une forme d'anesthésie. C'est Tartuffe qui sème l'engourdissement dans la maison, qui charme et hypnotise. Et peu à peu la raison doit se réveiller après avoir révélé l'attraction, la lâcheté, la convoitise, l'aveuglement coupable d'une foi mal placée. La maison reprend ses droits avec son ennui, sa routine et quelques pas de danse.
Une mise en scène par saccades sur fond de tableau vivant, Micha Lescau tout en lignes et circonvolutions caricaturales du masque intérieur, Audrey Fleurot, magnifique.
Une belle troupe.
Le texte ancien renait alors que les personnages sortent peu à peu d'une forme d'anesthésie. C'est Tartuffe qui sème l'engourdissement dans la maison, qui charme et hypnotise. Et peu à peu la raison doit se réveiller après avoir révélé l'attraction, la lâcheté, la convoitise, l'aveuglement coupable d'une foi mal placée. La maison reprend ses droits avec son ennui, sa routine et quelques pas de danse.
Une mise en scène par saccades sur fond de tableau vivant, Micha Lescau tout en lignes et circonvolutions caricaturales du masque intérieur, Audrey Fleurot, magnifique.
Une belle troupe.
8/10
Une mise en scène en trois temps: Retour vers le passé et thérapie (drolatique), état des lieux (corrosif mais pas agressif), débrif autocritique sur imitations (brillantes).
Une soirée collector car pendant cette représentation, Guillon a dû s'interrompre en plein lancement du show du fait d'une spectatrice qui a pris le dialogue avec le public trop au pied de la lettre (avec rallumage de la salle et la spectatrice a été priée de sortir). L'incident a créé un flou qui a déstabilisé l'artiste.
Un spectacle très complet, beaucoup de facettes. Le rythme est parfois difficile à maintenir du fait de l'effet sketch et des thèmes empruntés à l'actualité qui fond une trame assez sombre sous les rires. Mais la puissance de Guillon est évidente: textes bien sentis surtout quand ils ne se limitent pas à taper sur les politiques mais décortiquent plutôt les distorsions du réel (twitter, l'ado en exil dans sa chambre dévastée et sur les réseaux sociaux, les manifs anti mariage gay, affaire Vincent Lambert), talent d'imitateur, déjouant la critique par l'autocritique.
Un spectacle de retour et surtout de poursuite d'une carrière qui ne faiblit pas.
Une soirée collector car pendant cette représentation, Guillon a dû s'interrompre en plein lancement du show du fait d'une spectatrice qui a pris le dialogue avec le public trop au pied de la lettre (avec rallumage de la salle et la spectatrice a été priée de sortir). L'incident a créé un flou qui a déstabilisé l'artiste.
Un spectacle très complet, beaucoup de facettes. Le rythme est parfois difficile à maintenir du fait de l'effet sketch et des thèmes empruntés à l'actualité qui fond une trame assez sombre sous les rires. Mais la puissance de Guillon est évidente: textes bien sentis surtout quand ils ne se limitent pas à taper sur les politiques mais décortiquent plutôt les distorsions du réel (twitter, l'ado en exil dans sa chambre dévastée et sur les réseaux sociaux, les manifs anti mariage gay, affaire Vincent Lambert), talent d'imitateur, déjouant la critique par l'autocritique.
Un spectacle de retour et surtout de poursuite d'une carrière qui ne faiblit pas.
9/10
Un tel texte vous accueille au plus profond, vous cueille de son désespoir savant.
Le texte en lui même est une exposition. Cette salle est un estomac, on l'arpente au début casqué alors que le jeu se fait autour, on entend les actrices sans les voir, puis on les voit mêlées comme nous au decor, à la réalité. Une lampe brille dans un coin pour rappeler que ce sont des choses qui se jouent. La pièce joue implacablement comme un esprit sans repos qui s'interroge en apothéose.
Quel élan nous pousse vers l'autre ? Désir sera dépendre et vendre sera vanter et se rabaisser. Animal sera l'homme. Rien ne restera des espoirs d'éden. La solitude appelle la parole, le commerce du monde étend sa stratégie.
Un moment qui vous marque, se répercute ensuite et vous suit en vous même. Dans la magie des Bouffes, deux actrices dans ce duel du loup et de l'agneau. Mais qui mangera l'autre? Fort brillant dans la pénombre.
Le texte en lui même est une exposition. Cette salle est un estomac, on l'arpente au début casqué alors que le jeu se fait autour, on entend les actrices sans les voir, puis on les voit mêlées comme nous au decor, à la réalité. Une lampe brille dans un coin pour rappeler que ce sont des choses qui se jouent. La pièce joue implacablement comme un esprit sans repos qui s'interroge en apothéose.
Quel élan nous pousse vers l'autre ? Désir sera dépendre et vendre sera vanter et se rabaisser. Animal sera l'homme. Rien ne restera des espoirs d'éden. La solitude appelle la parole, le commerce du monde étend sa stratégie.
Un moment qui vous marque, se répercute ensuite et vous suit en vous même. Dans la magie des Bouffes, deux actrices dans ce duel du loup et de l'agneau. Mais qui mangera l'autre? Fort brillant dans la pénombre.
8,5/10
Jouer un texte comme une partition doit surement enivrer. La beauté ainsi scellée semble éternelle et on la réveille d'un souffle.
Sur la page blanche d'un hôpital psychiatrique, Cyrano va vivre et mourir une autre fois. Un vieux fauteuil en cuir l'accueille, la salle commune s'anime, le texte flambe, le panache brille. On oublie le décor et on retrouve le texte qui se propage comme un "déjà vécu", comme si la mémoire prenait forme de façon parcellaire, transposée, réhabitée.
La mise en scène prend le parti du moderne, du contemporain, la scène du balcon est étonnante. Le cape et d'épée est une bagarre de rue chambrée, les personnages secondaires se mélangent deviennent des papillons blancs autour de la lumière de Cyrano. Cyrano restera central, du fauteuil initial au final, il est le juke box à parole qui fait le pendant au jukebox à chanson qui envoie ses intermèdes ou ses sous titres émotionnels.
Torreton est bien sûr d'un engagement sublime, en énergie athlétique dans son costume initialement débrayé, toujours en justesse, servant totalement le texte. Soirée extraordinaire.
Cyrano revit demain soir... éternellement même.
Sur la page blanche d'un hôpital psychiatrique, Cyrano va vivre et mourir une autre fois. Un vieux fauteuil en cuir l'accueille, la salle commune s'anime, le texte flambe, le panache brille. On oublie le décor et on retrouve le texte qui se propage comme un "déjà vécu", comme si la mémoire prenait forme de façon parcellaire, transposée, réhabitée.
La mise en scène prend le parti du moderne, du contemporain, la scène du balcon est étonnante. Le cape et d'épée est une bagarre de rue chambrée, les personnages secondaires se mélangent deviennent des papillons blancs autour de la lumière de Cyrano. Cyrano restera central, du fauteuil initial au final, il est le juke box à parole qui fait le pendant au jukebox à chanson qui envoie ses intermèdes ou ses sous titres émotionnels.
Torreton est bien sûr d'un engagement sublime, en énergie athlétique dans son costume initialement débrayé, toujours en justesse, servant totalement le texte. Soirée extraordinaire.
Cyrano revit demain soir... éternellement même.
7,5/10
Une belle machinerie pour les décors, ça bouge comme dans des bulles de BD.
C'est coloré, joliment daté. C'est Pop des beaux quartiers. Du théâtre plaisir à 100%, des fleurs et des cactus comme des immortelles...
C'est coloré, joliment daté. C'est Pop des beaux quartiers. Du théâtre plaisir à 100%, des fleurs et des cactus comme des immortelles...