Ses critiques
40 critiques
8,5/10
C'est une série de scènes avec des éléments de décor, quelque chose d'à la fois dépouillé et expressif.
C'est la renaissance en Italie, la République de Venise commande un tableau à une artiste réputée pour glorifier une victoire guerrière maritime. Mais l'artiste en question affirme d'abord son statut émotionnel d'artiste sincère et bouleversé. C'est ainsi que s'oppose deux pouvoirs : celui des hommes jusqu'ici inflexible, qui broie vers son but et celui d'une artiste femme autant désir que volonté, désir de volonté par nature, volonté par essence vers l'art.
Hors l'artiste femme connaît le sang connaît la douleur des corps, le prix de chaque plaie sur chaque corps et c'est l'horreur du sang qui inonde la toile, un sang qui semble doubler la mer sur le champs des conquêtes des hommes.
Amante généreuse, artiste puissante dont la vérité fera plier par les larmes le pouvoir de Venise (le tableau outrepasse sa commande et devient œuvre d'un moment actuel accouché d'existence).
La mise en scène travaille par focus entre poses de figures (l'officier, l'estropié, le corps décapité aux fesses de l'amant) éléments émotifs de la toile (le mouvement du massacre, la mer de sang et son voile qui noie). Au final l'art revient à l'émotion affirme l'âme et l'élève. La femme et l'artiste redonnent la vie à l'expression supérieure d'une vérité particulière que rien ne peut corrompre ni soumettre. Quand l'œuvre existe tout est désormais visible, tout est donné à voir, tout est presque dit et c'est totalement irréfutable.
Une démonstration très belle, théâtralement éclatante,
C'est la renaissance en Italie, la République de Venise commande un tableau à une artiste réputée pour glorifier une victoire guerrière maritime. Mais l'artiste en question affirme d'abord son statut émotionnel d'artiste sincère et bouleversé. C'est ainsi que s'oppose deux pouvoirs : celui des hommes jusqu'ici inflexible, qui broie vers son but et celui d'une artiste femme autant désir que volonté, désir de volonté par nature, volonté par essence vers l'art.
Hors l'artiste femme connaît le sang connaît la douleur des corps, le prix de chaque plaie sur chaque corps et c'est l'horreur du sang qui inonde la toile, un sang qui semble doubler la mer sur le champs des conquêtes des hommes.
Amante généreuse, artiste puissante dont la vérité fera plier par les larmes le pouvoir de Venise (le tableau outrepasse sa commande et devient œuvre d'un moment actuel accouché d'existence).
La mise en scène travaille par focus entre poses de figures (l'officier, l'estropié, le corps décapité aux fesses de l'amant) éléments émotifs de la toile (le mouvement du massacre, la mer de sang et son voile qui noie). Au final l'art revient à l'émotion affirme l'âme et l'élève. La femme et l'artiste redonnent la vie à l'expression supérieure d'une vérité particulière que rien ne peut corrompre ni soumettre. Quand l'œuvre existe tout est désormais visible, tout est donné à voir, tout est presque dit et c'est totalement irréfutable.
Une démonstration très belle, théâtralement éclatante,
9/10
Découverte en live au Bataclan de ce spectacle dopant.
Une dominante : l'énergie qui explose parfois emportant quelques mots.
L'énergie permet tout, on est souvent dans un cartoon où les péripéties dévalent, une vitesse envole le spectacle.
On rit vraiment beaucoup parce qu'on est dans la pureté comique où même la bêtise peut être gracieuse. Mais il n'est pas question de bêtise plutôt une langue et du geste, du beau geste qui nous soigne un moment du monde avec générosité.
Une dominante : l'énergie qui explose parfois emportant quelques mots.
L'énergie permet tout, on est souvent dans un cartoon où les péripéties dévalent, une vitesse envole le spectacle.
On rit vraiment beaucoup parce qu'on est dans la pureté comique où même la bêtise peut être gracieuse. Mais il n'est pas question de bêtise plutôt une langue et du geste, du beau geste qui nous soigne un moment du monde avec générosité.
6/10
Après la version de mise en scène de Luc Bondy difficile de plonger dans cette version beaucoup moins fluide.
Bien sûr il y a ici un parti pris différent mais le texte semble galoper et quelque part nous échapper malgré des comédiens talentueux. Michel Fau met sa patte dans le personnage de Tartuffe de manière toute personnelle ce qui est la moindre des choses, sombre et empourpré, diabolique et possédé, luciférien et décoiffé à mesure qu'il se dévoile au grand jour.
Il m'a manqué d'apercevoir l'âme sombre de Tartuffe, l'ambiguïté étant ici effacée par une recherche plutôt comique. C'est un parti prix qui m'a moins intéressé qu'une vision plus moderne (difficile de se défaire de l'interprétation magistrale de Micha Lescot).
Bien sûr il y a ici un parti pris différent mais le texte semble galoper et quelque part nous échapper malgré des comédiens talentueux. Michel Fau met sa patte dans le personnage de Tartuffe de manière toute personnelle ce qui est la moindre des choses, sombre et empourpré, diabolique et possédé, luciférien et décoiffé à mesure qu'il se dévoile au grand jour.
Il m'a manqué d'apercevoir l'âme sombre de Tartuffe, l'ambiguïté étant ici effacée par une recherche plutôt comique. C'est un parti prix qui m'a moins intéressé qu'une vision plus moderne (difficile de se défaire de l'interprétation magistrale de Micha Lescot).
9/10
Le moment fut beau, généreux, vénitien sans Venise.
La gémellité n'est pas ici un jeu de miroir mais un jeu d'apparence tout en action.
Une réussite toute en grâce.
La gémellité n'est pas ici un jeu de miroir mais un jeu d'apparence tout en action.
Une réussite toute en grâce.
9/10
Le figuratif post moderne c'est forcément compliqué pour la critique.
Le style divin (qui ne vient pas par le travail mais par don) ajouté à une absence d'autoanalyse de l'artiste, une flambloyance mi fade mi jetset ça donne une dimension perturbante à une œuvre à la fois inclassable et déclassée. Pourtant c'est là, sans tâche, c'est grand, c'est fort et forcément on cherche le truc, la martingale. Buffet n'a rien d'un faust mais c'est un véritable artiste génial et donc affranchi.
On lui a reproché de ne pas être pauvre. Son âme pourtant était probablement grande et modeste à la fois. Les contingences ne comptent pas et nous y gagnons des toiles toutes intéressantes (sauf ces clowns que j'ai toujours trouvé repoussants mais n'est ce pas l'effet recherché ?)
Frappant sur la série des morts ces figures communes avec Basquiat.
Le style divin (qui ne vient pas par le travail mais par don) ajouté à une absence d'autoanalyse de l'artiste, une flambloyance mi fade mi jetset ça donne une dimension perturbante à une œuvre à la fois inclassable et déclassée. Pourtant c'est là, sans tâche, c'est grand, c'est fort et forcément on cherche le truc, la martingale. Buffet n'a rien d'un faust mais c'est un véritable artiste génial et donc affranchi.
On lui a reproché de ne pas être pauvre. Son âme pourtant était probablement grande et modeste à la fois. Les contingences ne comptent pas et nous y gagnons des toiles toutes intéressantes (sauf ces clowns que j'ai toujours trouvé repoussants mais n'est ce pas l'effet recherché ?)
Frappant sur la série des morts ces figures communes avec Basquiat.