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A bride Abattue
A bride Abattue
Mini-Molière du Critique
51 ans
21 espions
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Passionnée de théâtre, je pense qu'on ne parle jamais assez des bonnes pièces!
Son blog : http://abrideabattue.blogspot.fr/search/label/spectacle
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Ses critiques

384 critiques
Les Passagers de l'aube

Les Passagers de l'aube

8,5/10
9
J'avais lu Les passagers de l'aube avant mon départ pour le Mexique et je peux le dire, j'étais dubitative sur la transposition sur une scène de théâtre. Quelle erreur je faisais !

La mise en scène de Violaine Arsac (qui est aussi l'auteure de la pièce) est d'une fluidité idéale. Les comédiens sont parfaits de justesse. La preuve : beaucoup de spectateurs ne se sont pas aperçus que deux d'entre eux jouaient plusieurs rôles.

Ils sont aussi techniciens, manipulant les éléments de décor (de Caroline Mexme) dans une chorégraphie impeccablement réglée, sous des lumières parfaitement dosées par Stéphane Baquet.

Plusieurs personnes dans mon entourage n'étaient pas tentées par le sujet -et c'est un euphémisme. Pourtant je vous assure qu'on ne ressort pas du théâtre avec le moral dans les chaussettes. Je dirais même que c'est le contraire. Allez-y sans crainte.

D'abord il est important de préciser que la fiction que nous propose Violaine Arsac est basée sur des faits scientifiques réels. Cet élément est annoncé au début du spectacle et influence notre regard, en conditionnant notre crédibilité, d'autant que les comédiens ne nous entrainent pas dans le pathos.

C'est l'histoire d’un jeune et brillant interne en dernière année de neurochirurgie et à l'avenir tout tracé, dont les certitudes vont voler en éclats. D’une intrigue scientifique qui va mettre en danger la femme qu'il aime, sa carrière et l'estime de son meilleur ami. D’une quête effrénée où vont se confronter médecine occidentale et sagesse ancienne, amour, raison et physique quantique.

Il est question d'EMI, terme qui désigne l'Expérience de Mort Imminente et qui secoue notre conception habituelle cartésienne du monde. On a envie ensuite de creuser davantage le sujet et de se questionner sur d'éventuels liens entre la science et la spiritualité.

La possibilité d'une continuité de la vie de la conscience, lorsque le corps ou le cerveau sont hors d'état de fonctionner, est une question vertigineuse à laquelle ce spectacle apporte une réponse à laquelle on a envie de croire.
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Anne Delaleu
Anne Delaleu

Tu n'as pas trouvé un petit air "Ghost" à cette histoire ?

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Mercredi 12 février 2020
A bride Abattue
A bride Abattue

Il y a bien sûr un côté « dame blanche » en raison du sujet mais pas trop appuyé. Le fait d’avoir lu la pièce avant a évité l’effet de surprise. J’ai trouvé la mise en scène très réussie.

0
Vendredi 21 février 2020
L'Ombre

L'Ombre

9,5/10
7
Je connais Alma Brami comme romancière depuis quelques années. J'ai été étonnée qu'elle écrive pour le théâtre mais cette surprise est très heureuse.

Alma Brami avait été révélée lors de la rentrée littéraire 2008 avec son premier roman Sans elle, couronné par de nombreux prix. Son talent s'était confirmé avec Ils l'ont laissée là en 2009, Tant que tu es heureuse en 2010. C'est pour ton bien en 2012 (Mercure de France), puis avec Lolo en 2013, dans la collection "Miroir" dirigée par Amanda Sthers (Plon). Salué par la critique, son sixième roman J'aurais dû apporter des fleurs sorti en folio Gallimard en août 2016, a reçu le prix talent de la Forêt des Livres. L'année suivante c'était Qui ne dit mot consent, toujours au Mercure de France. L'Ombre est sa première pièce de théâtre.

Quelle bonne idée d'avoir repris un texte qu'elle avait conçu dans une version adaptée au festival Le Paris des Femmes pour le faire évoluer en un seule en scène qui soit un spectacle à lui tout seul.

Elle a écrit un monologue aux petits oignons pour Dédeine Volk-Leinovitch et comme je regrette de n'avoir pas remarqué la pièce cet été pendant que j'étais en Avignon où elle fut jouée au Théâtre de l'Observance !

J'ai retrouvé l'écriture de par exemple Qui ne dit mot consent ... en plus incisif. Car après avoir serré le veston du mari contre elle en riant, après avoir annoncé qu'on était mardi, jour de fête, célébré depuis 37 ans par un poulet, toujours identique, mais farci différemment pour respecter le rituel sans pour autant lasser, après nous avoir relaté la vie incroyablement heureuse que Georges lui a fait vivre, cette femme s'enflamme et finit par nous confier tout ce qu'elle a sur le coeur.

Elle vit dans le quartier de Maison-Blanche et elle fait ses courses rue Vandrezanne. Elle a posé tout à l'heure quelques sacs sur la gazinière tandis que Mireille Mathieu s'égosillait à chanter Une histoire d'amour. Composée en 1971 par Francis Lai et écrite par Catherine Desage, c'est la musique du film Love Story qui fut un succès planétaire et qui a fait pleurer toute une génération. Le ton est donné. Il est probable qu'il y a un drame qui couve.

En attendant de le découvrir on assiste à la préparation des patates et à leur enfournement. La viande sera posée dessus plus tard. On est dans la veine de Un coeur simple, avec une héroïne "ordinaire" qui a vécu 37 ans de contraintes sans se plaindre, à faire semblant d'apprécier une vie étriquée qui ne correspondait sans doute pas à ses aspirations mais dont elle se satisfaisait parce qu'elle croyait que c'était cela l'amour.

Pourtant elle n'est pas aveugle. Elle analyse le moindre comportement de sa voisine, de son boucher, de son épicier ... et de son mari. On la devine à la fois forte et fragile et on n'est pas étonné de la voir craquer lentement mais sûrement, en un crescendo d'amertume. Jusqu'au dénouement final dont je ne vous dirai rien mais qui peut surprendre, même si je l'ai trouvé atrocement logique.

Le texte est un savant dosage d'humour, de suspense et de psychologie. Emaillé de répétitions, d'argumentations, de justifications, d'expressions et de proverbes parfois réinventés. Elles sont des millions à avoir perdu l'accès au monde extérieur et à être devenue l'ombre d'un amour qui s'est mué en tyran domestique. Quand on aime tout passe, jusqu'à ce qu'un jour un détail reste en travers de la gorge.

La bande son est très juste et pourtant éclectique entre une chanson de Mireille Mathieu, l'Impromptu No 1 in C Minor, Op 90 de Schubert et la musique et la musique de science-fiction de Hans Zimmer pour Interstellar.

L'Ombre est un des meilleurs spectacles que j'ai vu depuis quelques semaines. Dédeine Volk-Leinovitch est exceptionnelle. La mise en scène de Dimitri Rataud est parfaite. Les lumières sont précises et font vivre un décor minimal mais suffisant. Alma Brami peut (doit) continuer à écrire pour le théâtre et pour cette formidable comédienne. Je courrai voir sa prochaine pièce !
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Dans les forêts de Sibérie

Dans les forêts de Sibérie

8/10
58
Cela fait un mois que Dans les forêts de Sibérie est à l'affiche au Théâtre de la Huchette et qui d'autre que William Mesguich aurait pu s'emparer de cette expérience exceptionnelle pour la faire revivre sur la scène ?

Je ne me risquerai pas à dire lequel des deux est le plus habité par ses passions.

Sylvain Tesson (Prix Renaudot 2019 pour La Panthère des neiges) avait fait le choix de s’isoler au milieu de la forêt sibérienne, en bordure du lac Baïkal, pour y réapprendre le bonheur de la lecture et goûter pleinement le plaisir de la réflexion solitaire.

Il s'était promis de faire cette retraite avant ses quarante ans. Il lui fallut sept ans pour monter le projet qui fut tout sauf un coup de tête.

Et si la liberté consistait à posséder le temps ? Et si le bonheur revenait à disposer de solitude, d'espace et de silence - toutes choses dont manqueront les générations futures ? Tant qu'il y aura des cabanes au fond des bois, rien ne sera tout à fait perdu.

Son livre éponyme a été publié en 2012 chez Gallimard. Il a été récompensé du Prix Médicis essai et il a convaincu beaucoup de lecteurs que la métamorphose était possible par l'immobilité davantage que par le voyage. Ce livre a changé ma vie m'a dit une amie.

William Mesguich incarne cet homme qui est encore pour partie resté dans la cabane. Ce n'était pas facile parce qu'on pouvait penser ce roman inadaptable au théâtre. Comment rendre compte de la solitude, de la température extrême, de l'immensité de la nature et aussi de la détresse de considérer les conséquences de son choix de vie par un message sur le téléphone satellitaire ? William le fait avec le talent qu'on lui connait.

Quand le spectacle commence on porte le regard coté jardin sur la cabane miniature qui semble être un refuge pour oiseau. Le comédien est assis sur les marches, à cour, et nous explique qu'il avait trop de lecture en retard et une lassitude extrême à faire les courses, ce qui l'avait motivé à faire retraite dans la clairière des Cèdres du Nord, dont le nom évoque précisément une résidence pour personnes âgées. J'ai noté cette "introduction", rigoureusement exacte au demeurant, parce que j'habite ... une certaine ... allée du Cèdre.

L'humour reviendra avec l'énumération de la liste du matériel, et plus tard avec une blague russe. Ce registre n'est pas très habituel dans le jeu de William (même s'il est capable d'excellence en comédie et je pense en particulier à Chagrin pour soi où je l'avais trouvé prodigieux). Il apporte une respiration à un texte qui pourrait être lourd à soutenir, en particulier quand il adopte une position christique.

L'adaptation de Charlotte Escamez a probablement imposé d'accepter des coupures car le texte aurait été trop long pour être donné dans sa totalité. Il était essentiel, et c'est réussi, de placer quelques respirations et d'instiller un certain suspens quant à ce qui peut se passer, aussi bien en terme de bonnes que de mauvaises surprises : il y a morsure plus douloureuse que la solitude.

Le propos écologique est lui aussi fidèlement rendu. La poésie s'invite sous la forme d'une mésange. La cheminée de la maquette de l’isba fume. On y est et on s'allège nous aussi du barnum de la vie parisienne !

Le décor évoque la forêt dont on veut bien croire qu'elle peut devenir une nef de silence. Il est intéressant de souligner la portée philosophique de la réflexion que l'isolement amena Sylvain Tesson à formuler. Il n'est pas certain qu'il soit parvenu à se donner par la suite la possibilité du bonheur minimum, mais son exemple doit nous servir de leçon.

Le spectacle m'a donné envie d'ouvrir le livre pour en savourer la substantifique sève à mon rythme. J'ai alors remarqué qu'il en diffère vraiment. William termine en disant : Je repars en sachant que je reviendrai. Sylvain (dont le prénom semble aujourd'hui prédestiné puisqu'il signifie étymologiquement "forêt") l'achève par ces mots : point final.
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La convivialité

La convivialité

8,5/10
6
La convivialité est un titre surprenant dont on comprend plus tard le sens. C'est un excellent spectacle, non pas sur le comment de l'orthographe, mais sur le pourquoi et croyez-moi on en ressort allégé de quelques certitudes. Et, qui plus est, prêt à changer d'avis.

Les deux comédiens auteurs du spectacle, Arnaud Hoedt et Jérôme Piron, se présentent comme le feraient n’importe quels conférenciers en précisant qu’ils ne sont pas du tout comédiens mais enseignants.

Ils en font la démonstration en imposant une dictée à chaque spectateur. Il ne faut pas s’y tromper, ce sont de vrais artistes de scène abordant un sujet très sérieux avec beaucoup d’humour, et une intelligence folle.

J’ai entendu pendant cet exercice, pourtant bref, des commentaires qui m'ont amusée. Mon voisin ne connaissant pas le mot "fioritures" a commenté d'un "c’est quoi, putain". Un autre s'est plaint d'avoir mal au poignet et ils furent nombreux à pousser un ouf de soulagement à l’annonce du point final.

L’orthographe n’est pas la langue mais l’écriture de la langue. C’est le code graphique permettant d'écrire la langue, un peu à l’instar de la partition qui est au service de la musique. Est-ce que c’est un bon outil ? Ne nous assène-t-on pas des affirmations comme des vérités ? La question mérite d'être posée. Si en turc un son vaut une lettre, un son peut, en français, être transcrit d’une douzaine de manières. On nous en fait la démonstration sur grand écran. Et on comprend aussitôt pourquoi il y a tant de façons possibles d’écrire un même mot.

Il est bien pratique pour les enfants turcs décrire un mot "comme il se prononce". C'est très différent en France. Les auteurs se sont amusés à construire un algorithme permettant de recenser toutes les possibilités d’écrire un mot. Ils lui ont soumis "kréfission" (qui n’existe pas, c'est pour le besoin de la démonstration) et nous avons découvert, médusés ... 240 résultats s'afficher les uns sous les autres.

Évidemment chacun d’entre nous s’est arraché les cheveux à propos d’aberrations du type seconde (qui se prononce segonde), ou à l'inverse tranquille (qui se se dit tranqui-le et non pas tran-quille).

Comment comprendre que le chiffre 10 donne le mot dizaine, que groseille prend pas un s final quand c'est une confiture mais qu'elle le perd si elle est en gelée ?

Le spectacle est passionnant d’abord parce qu’on apprend énormément de choses. Je savais qu'on devait aux moins copistes la règle de l'auxiliaire avoir (qui s'accorde avec le participe passé s'il est placé avant, parce qu'on l'a lu) mais j'ignorais que le x du pluriel était une abréviation de "us". Je ne savais pas davantage que les accents avaient été importés d’Italie et le tilde d’Espagne. Il fut d'ailleurs utilisé en français. Charles IX se présentait comme le "roy de Frãce" et non de "France". Le tilde marquait alors les sons "nasalisés" (prononcés avec le nez). Les imprimeurs les ont favorisés parce que cela permettait d’utiliser moins de caractères donc de gagner de la place.

Beaucoup de personnes lettrées ne partageaient pas la même orthographe. Montaigne et Rabelais ont vécu à la même époque sans écrire le français de la même manière. La première page de la pièce de Molière nous sidère quand on découvre qu'il s'agit du Misantrope ... sans h. Finalement on a longtemps écrit comme on voulait.

C’est Richelieu qui réalisa que la langue était un pouvoir et créa l’Académie française dont la réalisation la plus célèbre est le dictionnaire, sa vocation étant d’imposer la norme appartenant à la bonne société. L’orthographe serait la divinité des sots disait Stendhal. Mais force est de constater qu'au XIXe siècle elle devient une norme car la bourgeoisie revendique une orthographe compliquée qu'avec l’école on imposera à tout le monde.

Qu’est-ce qu’il fait qu’une faute est plus grave qu’une autre ? Certaine sont lourdes de conséquences comme le fut Omar m’a tuer, en lettres de sang accusant le jardinier Omar Raddad. Elle fit débat. Les uns affirmèrent que Ghislaine Marchal, décrite comme une femme éduquée, n'aurait pu commettre une telle faute de grammaire. D'autres soulignèrent que la victime l'aurait aussi commise dans des documents retrouvés par les gendarmes, mais dont l'expertise fut contestée.

Il n’y a pas de linguiste à l’Académie française et cette institution prétend consigner uniquement l’usage mais alors qui définit la norme ? Une chose est sûre, et les comédiens en firent la démonstration, étayée de diapositives fort judicieuses, tout changement provoque des réticences comme si on s’en prenait au patrimoine.

Et pourtant simplifier l’orthographe serait-il appauvrir la langue ? Ils nous apprennent que le mot nénuphar a été confondu avec nymphéa (alors qu'il n'y a aucun rapport entre eux) et que par conséquent il ne serait pas illégitime de l'écriture nénufar. On a le sentiment que les tentatives de réforme s'enchainent. Pourtant il n'y en a pas eu (d'officielle) depuis 1990.

Est-il "raisonnable" d'écrire aujourd'hui comme il y a 150 ans ? Veut-on un outil pour pratiquer la langue ou un objet de prestige ? L'orthographe doit-elle être enseignée ou inculquée ?

Un débat a suivi la représentation, introduit par un rappel historique de la genèse du spectacle. Arnaud Hoedt et Jérôme Piron ont été profs de français. Sommés de nous offusquer des fautes d’orthographe, nous avons été pris pour les curés de la langue. Pourtant, nos études de linguistique nous ont appris que la norme orthographique française est très souvent arbitraire et pleine d’absurdités. Nous avons tenté de le dire. Nous avons alors été confrontés à l’impossibilité généralisée de nous faire entendre. Nous avons progressivement pris conscience des enjeux politiques et sociaux cachés derrière ces questions linguistiques.

Après avoir partagé ce constat avec le metteur en scène Arnaud Pirault, ils ont décidé de créer, avec son aide, un spectacle. Durant plus d’un an, ils se sont replongés dans des ouvrages théoriques, ont recueilli des témoignages et rencontré des linguistes et des pédagogues. Ils ont alors été rejoints par l’artiste graphique Kevin Matagne qui réalise avec eux les accessoires, les projections et prend en charge la dimension esthétique du spectacle ainsi que par Clément Thirion et Dominique Bréda qui participent à la mise en scène. L'orthographe est un gros travail d'équipe.

Pour terminer je vous donne les suggestions du logiciel de reconnaissance vocale de mon ordinateur, auquel j'ai dicté quelques articles, espérant gagner du temps :

Les deux comédiens hauteur du spectacle (auteurs du spectacle)
L’orthographe serait la divinité des sceaux (des sots)
Ali c’est le merde lion (Alice et le maire de Lyon)
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Plus haut que le ciel

Plus haut que le ciel

7,5/10
5
On entend le bruit des machineries d’ascenseur alors qu’on s’installe au Théâtre Fontaine pour ce spectacle Plus haut que le ciel qui nous raconte la naissance plutôt chaotique de ce monument devenu incroyablement parisien qu’est la Tour Eiffel.

L’usage du mapping est tout à fait approprié pour situer chaque scène dans les usines Eiffel de Levallois ou, plus tard, sur le champ de Mars.

Outre la qualité de l'interprétation, l'intelligence de la mise en scène, la beauté des costumes, des décors astucieusement modulables, j'ai apprécié d'apprendre le rôle des uns et des autres. On ressort du théâtre en regrettant que l'histoire ait juste retenu le nom d'Eiffel et il était légitime de réhabiliter la mémoire des ingénieurs Maurice Koechlin et Émile Nouguier ... et de Claire, la fille de Gustave, dont j’ignorais complètement l’implication dans ce projet. Et il est intéressant de lui donner vie.

1884, Paris. Deux ingénieurs présentent un étrange projet à l’assistant de Gustave Eiffel. Aberrante, incompréhensible, inutile, la tour qu’ils proposent de bâtir est immédiatement refusée : monsieur Eiffel n’a pas le temps, il est trop occupé par l’écrasante gestion de sa société. Mais il est difficile de balayer d’un geste l’idée du siècle, surtout quand au même instant Claire Eiffel cherche l’étincelle qui redonnera à son père le goût du rêve, de l’aventure et de l’exploit !

Au départ il ne s’agissait que d’utiliser la structure d’un pont pour construire "vers le haut" ce que avec beaucoup d’humour les personnages principaux surnomme "le pylône". Mais techniquement c’est une tour et, qui plus est, devrait être interprétée comme étant l’opposé de la Statue de la Liberté qui, à l’époque, était le monument si je puis dire le plus en vogue, et que l'on doit à Maurice Koechlin.

J’ignorais que Gustave Eiffel était bourguignon. le sachant, il est bien entendu logique qu'il adore le coq au vin. Je n'imaginais pas qu'il ait pu se plaindre d’être en en manque d’inspiration et de ne plus créer grand chose après l’inauguration d’une passerelle à Évreux, que j’ai d’ailleurs vue il y a quelques années.

Évidemment, le nerf de la guerre c’est l’argent et la bataille financière pour permettre aux projets de voir le jour est tout à fait judicieuse. Il est intéressant également d'apprendre que les riverains avaient porté plainte. Il ne fait pas de doute que la construction n'entraînant pas l'enthousiasme à ce stade.

Mais surtout l’interprétation est très enlevée avec des personnages juste à la limite de la caricature, sans jamais être ridicules, bien au contraire, et qui donnent à ce spectacle toute sa saveur.

Il est vrai que 347 marches pour atteindre le premier étage sans ascenseur, c’était une gageure. Mais Gustave Eiffel aura l'idée de génie d'ajouter un ascenseur. L'homme n’apparait pas au départ comme un patron très progressiste. Son évolution est d'autant plus passionnante à la fin du spectacle.

Les scènes sont très courtes, très rythmées. Le spectacle s'échafaude à l'instar de la construction du monument. On a beau connaître l’issue de l'histoire (qui se termine comme on l’imagine), l’action est prenante. et on tremble en apprenant les embuches successives, comme les menaces de grève et la demande d’une cantine. L'architecte aura l’idée de génie de l’installer sur la tour pour le confort des ouvriers ... et pour leur faire gagner du temps.

Elle sera inaugurée en portant la couleur de l’antirouille ... pour l’éternité croyait-on mais cependant elle changera de couleur plusieurs fois. Et je crois savoir qu'une nouvelle teinte est prévue pour son prochain anniversaire. Car elle a déjà 130 ans.

Quelques répliques sont savoureuses : Sans danger pas de bravoure ! C’est si beau vu d’en bas. C’est si haut vu d’en bas !

Je n'avais pas remarqué le surtitrage mais voilà un atout supplémentaire à ce spectacle qui est aussi accessible à tous les âges.
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