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Dans les forêts de Sibérie

Dans les forêts de Sibérie
Avec William Mesguich
  • William Mesguich
  • Théâtre de Poche Montparnasse
  • 75, boulevard du Montparnasse
  • 75006 Paris
  • Montparnasse (l.4, l.6, l.12, l.13, Trans N)
Itinéraire
Billets de 19,00 à 35,00
Evénement plus programmé pour le moment
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William Mesguich nous fait revivre sur scène l’expérience exceptionnelle de l’écrivain-aventurier Sylvain Tesson.

Parti loin de la cité et de la foule, il fait le choix de s’isoler au milieu des forêts de Sibérie, là où ses seules occupations sont de pêcher pour se nourrir, de couper du bois pour se chauffer. Il réapprend le bonheur de la lecture et de la réflexion solitaires.

Avec poésie et humour parfois, il nous entraine dans sa cabane : « Et si la liberté consistait à posséder le temps ? Et si la richesse revenait à disposer de solitude, d’espace et de silence, toutes choses dont manqueront les générations futures ? »

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9 critiques
Note de 8 à 10
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Toutes les critiques
11 janv. 2022
8,5/10
13
Habiter le silence !

Apprivoiser la solitude avec pour seuls compagnons des livres, de la vodka et quelques ours.
Des rondins de bois contre l'immensité glacée du lac.

William Mesguish nous raconte ....
Très proche, car la salle est minuscule.
Il nous invite dans son histoire.

Nous apprivoisons nous aussi la solitude.
Les ours sont les bienvenus.
Les bruits de la civilisation, bien que rares nous agressent.
Le froid n'est plus un ennemi.
Le talent du comédien et le texte de Sylvain Tesson nous enveloppent.

C'est magique !
17 févr. 2020
8/10
26
William Mesguich, formidable interprète, donne vie à ce récit d’aventure devenu un classique de la littérature moderne.

Puissant, beau, très bien interprété. A voir !
10 déc. 2019
8,5/10
21
Sylvain Tesson part pour les forêts de Sibérie, il emporte des vivres, de la vodka et surtout des livres qu’il n’a pas eu le loisir de lire, il aura tout le temps là-bas. Il choisit de vivre dans une cabane près d’un lac. C’est sa liberté, il a choisi de s’éloigner quelques mois, de la folie de la ville, c’est un homme qui a besoin de se ressourcer. Il laisse ses amis, sa famille, sa compagne.

Il prend conscience qu’il est l’hôte de la forêt, pas de chasse, même la “visite” d’un ours ne lui fera pas prendre le fusil, il respecte les animaux, l’environnement. Et puis il y a Volodia, ou un autre pêcheur qui vient trinquer avec lui !

Il apprendra à briser la glace pour pêcher, à couper du bois, et lire, écouter de la musique, avoir du temps pour soi. Etre libre sans contrainte, à l’écoute de lui-même, de la nature. Retrouver du sens à sa vie.

William Mesguich est à la fois sérieux, philosophe et gamin sous l’oeil bienveillant d’Estelle Andréa, il montre une belle palette d’émotions et d’humour.
3 déc. 2019
8/10
17
Cela fait un mois que Dans les forêts de Sibérie est à l'affiche au Théâtre de la Huchette et qui d'autre que William Mesguich aurait pu s'emparer de cette expérience exceptionnelle pour la faire revivre sur la scène ?

Je ne me risquerai pas à dire lequel des deux est le plus habité par ses passions.

Sylvain Tesson (Prix Renaudot 2019 pour La Panthère des neiges) avait fait le choix de s’isoler au milieu de la forêt sibérienne, en bordure du lac Baïkal, pour y réapprendre le bonheur de la lecture et goûter pleinement le plaisir de la réflexion solitaire.

Il s'était promis de faire cette retraite avant ses quarante ans. Il lui fallut sept ans pour monter le projet qui fut tout sauf un coup de tête.

Et si la liberté consistait à posséder le temps ? Et si le bonheur revenait à disposer de solitude, d'espace et de silence - toutes choses dont manqueront les générations futures ? Tant qu'il y aura des cabanes au fond des bois, rien ne sera tout à fait perdu.

Son livre éponyme a été publié en 2012 chez Gallimard. Il a été récompensé du Prix Médicis essai et il a convaincu beaucoup de lecteurs que la métamorphose était possible par l'immobilité davantage que par le voyage. Ce livre a changé ma vie m'a dit une amie.

William Mesguich incarne cet homme qui est encore pour partie resté dans la cabane. Ce n'était pas facile parce qu'on pouvait penser ce roman inadaptable au théâtre. Comment rendre compte de la solitude, de la température extrême, de l'immensité de la nature et aussi de la détresse de considérer les conséquences de son choix de vie par un message sur le téléphone satellitaire ? William le fait avec le talent qu'on lui connait.

Quand le spectacle commence on porte le regard coté jardin sur la cabane miniature qui semble être un refuge pour oiseau. Le comédien est assis sur les marches, à cour, et nous explique qu'il avait trop de lecture en retard et une lassitude extrême à faire les courses, ce qui l'avait motivé à faire retraite dans la clairière des Cèdres du Nord, dont le nom évoque précisément une résidence pour personnes âgées. J'ai noté cette "introduction", rigoureusement exacte au demeurant, parce que j'habite ... une certaine ... allée du Cèdre.

L'humour reviendra avec l'énumération de la liste du matériel, et plus tard avec une blague russe. Ce registre n'est pas très habituel dans le jeu de William (même s'il est capable d'excellence en comédie et je pense en particulier à Chagrin pour soi où je l'avais trouvé prodigieux). Il apporte une respiration à un texte qui pourrait être lourd à soutenir, en particulier quand il adopte une position christique.

L'adaptation de Charlotte Escamez a probablement imposé d'accepter des coupures car le texte aurait été trop long pour être donné dans sa totalité. Il était essentiel, et c'est réussi, de placer quelques respirations et d'instiller un certain suspens quant à ce qui peut se passer, aussi bien en terme de bonnes que de mauvaises surprises : il y a morsure plus douloureuse que la solitude.

Le propos écologique est lui aussi fidèlement rendu. La poésie s'invite sous la forme d'une mésange. La cheminée de la maquette de l’isba fume. On y est et on s'allège nous aussi du barnum de la vie parisienne !

Le décor évoque la forêt dont on veut bien croire qu'elle peut devenir une nef de silence. Il est intéressant de souligner la portée philosophique de la réflexion que l'isolement amena Sylvain Tesson à formuler. Il n'est pas certain qu'il soit parvenu à se donner par la suite la possibilité du bonheur minimum, mais son exemple doit nous servir de leçon.

Le spectacle m'a donné envie d'ouvrir le livre pour en savourer la substantifique sève à mon rythme. J'ai alors remarqué qu'il en diffère vraiment. William termine en disant : Je repars en sachant que je reviendrai. Sylvain (dont le prénom semble aujourd'hui prédestiné puisqu'il signifie étymologiquement "forêt") l'achève par ces mots : point final.
1 nov. 2019
9/10
39
Si sa cabane à lui est aussi blottie au fond des bois, ce ne sont pas des écureuils qu'on y voit sur le seuil.
Ce serait plutôt des ours !

Dans la cabane de l'aventurier de la forêt nous attend l'aventurier des planches.
L'essai de Sylvain Tesson est monté sur un plateau par William Mesguich.
Une rencontre qui va sonner comme une évidence.

En 2011, l'écrivain décide de partir pour six mois sur les berges du lac Baïkal. De février à juillet.
Seul.
Une aventure singulière, une rencontre avec la solitude. Extérieure et peut-être surtout intérieure.
Dans des conditions difficiles.
La température extérieure est de -30 °.
Les plus proches voisins sont pour l'un à 15 kilomètres, l'autre est à une journée de marche.
Couper du bois pour se chauffer, pêcher les ombles pour se nourrir.
Heureusement, les livres et les quelque 25 litres de vodka emportés aideront à tenir le coup. Et même un peu plus...

Cet ouvrage sonne comme de multiples ruptures.
Rompre avec la vie démentielle occidentale, se déshabituer des anciens et futiles besoins, retrouver une liberté d'avoir la main sur sa propre existence, retrouver le temps.

Profiter quand il en est encore temps de la richesse de disposer de la solitude, de l'espace et du silence. « Toutes choses dont manqueront les générations futures », prédit l'auteur...

Tout ceci, je l'ai retrouvé sur le plateau du mythique Théâtre de la Huchette.

Grâce à William Mesguich, moi aussi j'ai eu froid, j'ai été confronté à la solitude sibérienne, j'ai eu envie de vodka, j'ai ressenti l'immensité de la taïga, j'ai tremblé dans la tempête de neige.

Le comédien, dans une absolue vérité, nous transporte là-haut, tout près du cercle polaire.
Il nous transporte également dans l'âme de l'écrivain.

Il nous illustre de façon absolument parfaite (et troublante également) le sublime paradoxe du théâtre qui fait croire aux spectateurs à l'incroyable : le transport ailleurs, le transport hors de soi, le transport intérieur, aussi, qui consiste inévitablement dans ce cas de figure à se demander si nous aussi, nous serions capables de vivre cette expérience extrême.

Dans un très beau décor fait de troncs d'arbres au milieu desquels sont enchâssés des livres, William Mesguich m'a une nouvelle fois sidéré par sa capacité à incarner un personnage plongé dans un milieu et une situation très particulière, presque désespérée.

Et j'ai repensé à ses prestations passées, dans les Mémoires d'un fou, de Flaubert, ou bien encore dans Le dernier jour d'un condamné, de Hugo.
Ce talent à interpréter un homme face à lui-même dans des moments absolus.
Avoir choisi d'adapter avec Charlotte Escamez et jouer cet homme en pleine tourmente n'est évidemment ni anodin ni fortuit.

Le comédien nous fait partager, et de quelle façon, la langue de Tesson, faite de fulgurances, de métaphores.
Il nous confronte, en étant un si juste et si convaincant ermite, à la réflexion de l'auteur qui dénonce la société moderne si dérisoire, si futile, si attachée à la matérialité.

Il nous fait sourire également, en reprenant les moments humoristiques du texte.

Et puis, il nous touche et nous émeut. Beaucoup. Notamment lors de la scène d'une autre rupture à distance celle-là, très douloureuse, et surtout non désirée, avec laquelle le personnage devra vivre la fin de son séjour.

Je n'aurai garde d'oublier de mentionner la très jolie scénographie de Grégoire Lemoine, qui contribue également à la réussite de l'entreprise artistique, tout comme les belles lumières de Richard Arselin.

C'est un magnifique et magistral moment de théâtre qui vous attend à la Huchette.
Il faut aller voir sur scène un comédien qui vous transporte ailleurs de troublante et enthousiasmante manière.
Il faut aller applaudir William Mesguich !
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Texte
Jeu des acteurs
Emotions
Intérêt intellectuel
Mise en scène et décor