Ses critiques
25 critiques
7,5/10
Petit goût de déjà vu.
Après le succès (largement mérité selon moi) de Thé à la menthe ou t’es citron, Patrick Haudecoeur a souhaité récidivé avec Silence, on tourne ! Malheureusement, la seconde tentative est moins bonne que la première.
Cette fois, il n’est plus question de théâtre mais de cinéma… enfin, de cinéma qui se déroule quand même dans un théâtre ! En effet, la scène de cinéma qui est tournée pendant la pièce est sensée se dérouler dans un théâtre. Si ce choix permet d’intégrer le public à l’histoire, il empêche surtout de faire une véritable rupture avec l’univers du théâtre, déjà largement exploité dans Thé à la menthe ou t’es citron. Du coup on retombe vite dans les gags utilisés par cette pièce précédente : décor capricieux, comédiens qui jouent mal, guerre des égos, problèmes techniques…
La nouvelle création semble donc un peu déjà vue et reste moins drôle que la précédente. Le premier tiers de la pièce est assez décevant, mais la suite s’améliore et offre de très beaux éclats de rire. Globalement j’ai tout de même apprécié ce moment passé au côté de cette troupe complètement barrée et je ne suis pas ennuyé. Les musiciens qui ponctuent la pièce apportent un petit quelque chose en plus, qui sans être indispensable n’est pas désagréable.
En résumé : une comédie sympathique qui ne rivalise pas avec son aînée.
Après le succès (largement mérité selon moi) de Thé à la menthe ou t’es citron, Patrick Haudecoeur a souhaité récidivé avec Silence, on tourne ! Malheureusement, la seconde tentative est moins bonne que la première.
Cette fois, il n’est plus question de théâtre mais de cinéma… enfin, de cinéma qui se déroule quand même dans un théâtre ! En effet, la scène de cinéma qui est tournée pendant la pièce est sensée se dérouler dans un théâtre. Si ce choix permet d’intégrer le public à l’histoire, il empêche surtout de faire une véritable rupture avec l’univers du théâtre, déjà largement exploité dans Thé à la menthe ou t’es citron. Du coup on retombe vite dans les gags utilisés par cette pièce précédente : décor capricieux, comédiens qui jouent mal, guerre des égos, problèmes techniques…
La nouvelle création semble donc un peu déjà vue et reste moins drôle que la précédente. Le premier tiers de la pièce est assez décevant, mais la suite s’améliore et offre de très beaux éclats de rire. Globalement j’ai tout de même apprécié ce moment passé au côté de cette troupe complètement barrée et je ne suis pas ennuyé. Les musiciens qui ponctuent la pièce apportent un petit quelque chose en plus, qui sans être indispensable n’est pas désagréable.
En résumé : une comédie sympathique qui ne rivalise pas avec son aînée.
8/10
Une plongée onirique dans le théâtre !
Il fallait oser porter sur les planches les aventures du capitaine Nemo, la Comédie-Française l’a fait. Bonne nouvelle : le résultat est vraiment bon.
Si le décor, les lumières et les bruitages nous entrainent facilement dans le célèbre Nautilus, la réelle bonne idée est l’utilisation de marionnettes pour représenter les poissons rencontrés lors du voyage sous les mers. Poétiques et malicieux, ces animaux surprenants apportent la petite touche onirique dont cette création ne pouvait se passer.
Les comédiens, qui campent les voyageurs, s’en sortent aussi plutôt bien. Des scènes humoristiques viennent régulièrement rythmer la pièce, qui aurait sinon souffert d’une histoire un peu pauvre. On prend plaisir à suivre les mésaventures des passagers du Nautilus et on s’émerveille avec eux de la découverte des fonds marins fantasmés par Jules Verne.
Cette version théâtrale de « 20 000 lieues sous les mers » est une bonne occasion de (re)découvrir le célèbre roman de Jules Verne par une approche accessible et grand public. Embarquez sans tarder !
Il fallait oser porter sur les planches les aventures du capitaine Nemo, la Comédie-Française l’a fait. Bonne nouvelle : le résultat est vraiment bon.
Si le décor, les lumières et les bruitages nous entrainent facilement dans le célèbre Nautilus, la réelle bonne idée est l’utilisation de marionnettes pour représenter les poissons rencontrés lors du voyage sous les mers. Poétiques et malicieux, ces animaux surprenants apportent la petite touche onirique dont cette création ne pouvait se passer.
Les comédiens, qui campent les voyageurs, s’en sortent aussi plutôt bien. Des scènes humoristiques viennent régulièrement rythmer la pièce, qui aurait sinon souffert d’une histoire un peu pauvre. On prend plaisir à suivre les mésaventures des passagers du Nautilus et on s’émerveille avec eux de la découverte des fonds marins fantasmés par Jules Verne.
Cette version théâtrale de « 20 000 lieues sous les mers » est une bonne occasion de (re)découvrir le célèbre roman de Jules Verne par une approche accessible et grand public. Embarquez sans tarder !
8/10
Une pièce classique légère et accessible.
Cette pièce de Marivaux assez méconnue est dans le même style que celles plus célèbres de cet auteur. On y retrouve des histoires d’amour sur fond de différences sociales, et des domestiques, plus libres que leur maître, qui s’en donnent à cœur joie. Le tout porté par des dialogues classiques écrits avec finesse, qui restent cependant très accessibles.
Pourtant Le Petit-Maître corrigé présenté cette année à la Comédie-Française a quelque chose en plus. Clément Hervieu-Léger offre une mise en scène rafraichissante dans un décor naturel particulièrement réussi. Les jeunes gens portés par leurs tourments amoureux se cherchent, se séduisent, se repoussent, d’un bout à l’autre de ce qui ressemble beaucoup à une dune du bord de mer (que le metteur en scène présente comme un champ). Cet espace naturel apporte un réel charme à l’ensemble qui garde tout de même les codes (notamment vestimentaires) propres à l’époque de la pièce.
Évidemment (on est à la Comédie-Française) les comédiens tiennent particulièrement bien leur rôle et ont une diction parfaite. Ce qui n’enlève rien à la réussite de cette création.
On peut regretter quelques lenteurs à certains moments de l’intrigue, rien de bien méchant finalement.
En résumé, Le Petit-Maître corrigé version 2017 est une très bonne raison de courir pousser les portes de la « Maison de Molière ». Allez-y !
Cette pièce de Marivaux assez méconnue est dans le même style que celles plus célèbres de cet auteur. On y retrouve des histoires d’amour sur fond de différences sociales, et des domestiques, plus libres que leur maître, qui s’en donnent à cœur joie. Le tout porté par des dialogues classiques écrits avec finesse, qui restent cependant très accessibles.
Pourtant Le Petit-Maître corrigé présenté cette année à la Comédie-Française a quelque chose en plus. Clément Hervieu-Léger offre une mise en scène rafraichissante dans un décor naturel particulièrement réussi. Les jeunes gens portés par leurs tourments amoureux se cherchent, se séduisent, se repoussent, d’un bout à l’autre de ce qui ressemble beaucoup à une dune du bord de mer (que le metteur en scène présente comme un champ). Cet espace naturel apporte un réel charme à l’ensemble qui garde tout de même les codes (notamment vestimentaires) propres à l’époque de la pièce.
Évidemment (on est à la Comédie-Française) les comédiens tiennent particulièrement bien leur rôle et ont une diction parfaite. Ce qui n’enlève rien à la réussite de cette création.
On peut regretter quelques lenteurs à certains moments de l’intrigue, rien de bien méchant finalement.
En résumé, Le Petit-Maître corrigé version 2017 est une très bonne raison de courir pousser les portes de la « Maison de Molière ». Allez-y !
5/10
Un spectacle trop statique et trop pauvre avec de bonnes chansons.
J'ai choisi d'aller voir "Un été 44" en espérant découvrir une comédie musicale avec un scénario bien construit autour d'une période marquante de l'Histoire de France. Malheureusement, il n'en est rien.
Les trois jeunes héroïnes ne participent pas à l'Histoire mais en sont seulement les spectatrices. Elles subissent les bombardement, attendent que Paris se libère, admirent les résistants... Mais à aucun moment ne prennent vraiment part à la libération de la France. Pas très passionnant…
Et puis le scénario manque de réalisme et sonne souvent faux. Les auteurs semblent avoir voulu absolument faire un spectacle familial qui ne choque pas les enfants. Alors pas de sang, pas de coup de feu, pas de mort, pas de violence, pas de vraie passion… et des tirades un peu niaises à longueur de temps. Dans ce contexte, il est difficile de ressentir de l’empathie pour les personnages.
Enfin, la mise en scène est bien trop statique. Outre le fait que les héroïnes passent toute la première moitié du spectacle dans une cave à l’abri des bombardements, il manque des danseurs pour donner de la vitalité à l’ensemble. Les six chanteurs font ce qu’ils peuvent pour bouger un peu, mais ça ne remplace pas de vrais danseurs.
À retenir quand même, toute la partie musicale fonctionne plutôt bien : Les chansons sont sympathiques et les paroles sont parfaitement compréhensibles (même quand on ne les connaît pas). Les musiciens « en live » apportent un vrai plus, ainsi que les chanteurs qui ont de belles voix. Sinon, le décor est travaillé et ne se limite pas aux traditionnelles images projetées sur un écran - même s’il y en a quand même pas mal -, c’est agréable. Le balcon (carré or) du théâtre Le Comédia est confortable. Bonne visibilité et surtout de la place pour les jambes !
J'ai choisi d'aller voir "Un été 44" en espérant découvrir une comédie musicale avec un scénario bien construit autour d'une période marquante de l'Histoire de France. Malheureusement, il n'en est rien.
Les trois jeunes héroïnes ne participent pas à l'Histoire mais en sont seulement les spectatrices. Elles subissent les bombardement, attendent que Paris se libère, admirent les résistants... Mais à aucun moment ne prennent vraiment part à la libération de la France. Pas très passionnant…
Et puis le scénario manque de réalisme et sonne souvent faux. Les auteurs semblent avoir voulu absolument faire un spectacle familial qui ne choque pas les enfants. Alors pas de sang, pas de coup de feu, pas de mort, pas de violence, pas de vraie passion… et des tirades un peu niaises à longueur de temps. Dans ce contexte, il est difficile de ressentir de l’empathie pour les personnages.
Enfin, la mise en scène est bien trop statique. Outre le fait que les héroïnes passent toute la première moitié du spectacle dans une cave à l’abri des bombardements, il manque des danseurs pour donner de la vitalité à l’ensemble. Les six chanteurs font ce qu’ils peuvent pour bouger un peu, mais ça ne remplace pas de vrais danseurs.
À retenir quand même, toute la partie musicale fonctionne plutôt bien : Les chansons sont sympathiques et les paroles sont parfaitement compréhensibles (même quand on ne les connaît pas). Les musiciens « en live » apportent un vrai plus, ainsi que les chanteurs qui ont de belles voix. Sinon, le décor est travaillé et ne se limite pas aux traditionnelles images projetées sur un écran - même s’il y en a quand même pas mal -, c’est agréable. Le balcon (carré or) du théâtre Le Comédia est confortable. Bonne visibilité et surtout de la place pour les jambes !
7,5/10
Un voyage drôle et émouvant.
Sur scène, Thomas Solivérès convainc dans son rôle d’adolescent en recherche de repères. Lorsqu’il endosse les autres personnages qu’il interprète dans la pièce, il reste juste et parvient à les faire exister à travers lui. Petite préférence pour son interprétation de la mère trop protectrice, qui ne laisse pas son enfant grandir.
« Venise n’est pas en Italie » est résolument un conte initiatique du passage de l’enfance à l’adolescence. Il est facile de trouver dans les situations une résonance avec son propre vécu : le besoin d’émancipation, la découverte de la sexualité, la peur de l’inconnu, le poids des parents…
Le spectateur est intrigué au début, avant de s’intéresser vraiment à ce drôle de voyage et de se laisser émouvoir sincèrement. La destination de ce périple en direction de Venise devient finalement évidente : la découverte de soi.
Un seul en scène un peu cher à tarif plein, mais un beau moment de théâtre, plutôt léger, à savourer simplement.
Sur scène, Thomas Solivérès convainc dans son rôle d’adolescent en recherche de repères. Lorsqu’il endosse les autres personnages qu’il interprète dans la pièce, il reste juste et parvient à les faire exister à travers lui. Petite préférence pour son interprétation de la mère trop protectrice, qui ne laisse pas son enfant grandir.
« Venise n’est pas en Italie » est résolument un conte initiatique du passage de l’enfance à l’adolescence. Il est facile de trouver dans les situations une résonance avec son propre vécu : le besoin d’émancipation, la découverte de la sexualité, la peur de l’inconnu, le poids des parents…
Le spectateur est intrigué au début, avant de s’intéresser vraiment à ce drôle de voyage et de se laisser émouvoir sincèrement. La destination de ce périple en direction de Venise devient finalement évidente : la découverte de soi.
Un seul en scène un peu cher à tarif plein, mais un beau moment de théâtre, plutôt léger, à savourer simplement.