Ses critiques
25 critiques
6/10
Une pièce qui passe à côté de son sujet.
Le scénario est intéressant et nous plonge au cœur d'une date clé de la seconde guerre mondiale : la première (et unique) réunion du conseil national de la résistance. Seul problème (et pas des moindres), tout se passe dans la pièce voisine et ce qui a lieu sur scène peine à convaincre.
Trois jeunes résistants qui accompagnent leur chef respectif à la fameuse réunion, se trouvent dans le vestibule et discutent ensemble en attendant. J'espérais assister à un débat sur l'engagement citoyen, l'importance de la résistance, la jeunesse pendant la guerre, ou encore la vision de la France après-guerre. Si ces sujets sont un peu abordés, le texte va rarement très loin dans l'analyse. D'ailleurs dès que le débat commence à prendre de l'ampleur, une fausse alerte concernant l’arrivée possible des Allemands l’interrompt brusquement, conférant à la pièce un rythme saccadé. Sans parler des chamailleries régulières et peu crédibles des deux jeunes hommes, qui perturbent également les discussions.
Finalement, les personnages survolent ce qui aurait dû être les thèmes principaux de l’histoire. Reste tout de même de bonnes et intéressantes références historiques, qui sauvent un peu l’ensemble. Et des musiques d’époque qu’on prend toujours plaisir à écouter !
En résumé : un sujet porteur qui n’a, à mon sens, pas été exploité correctement. Dommage.
Le scénario est intéressant et nous plonge au cœur d'une date clé de la seconde guerre mondiale : la première (et unique) réunion du conseil national de la résistance. Seul problème (et pas des moindres), tout se passe dans la pièce voisine et ce qui a lieu sur scène peine à convaincre.
Trois jeunes résistants qui accompagnent leur chef respectif à la fameuse réunion, se trouvent dans le vestibule et discutent ensemble en attendant. J'espérais assister à un débat sur l'engagement citoyen, l'importance de la résistance, la jeunesse pendant la guerre, ou encore la vision de la France après-guerre. Si ces sujets sont un peu abordés, le texte va rarement très loin dans l'analyse. D'ailleurs dès que le débat commence à prendre de l'ampleur, une fausse alerte concernant l’arrivée possible des Allemands l’interrompt brusquement, conférant à la pièce un rythme saccadé. Sans parler des chamailleries régulières et peu crédibles des deux jeunes hommes, qui perturbent également les discussions.
Finalement, les personnages survolent ce qui aurait dû être les thèmes principaux de l’histoire. Reste tout de même de bonnes et intéressantes références historiques, qui sauvent un peu l’ensemble. Et des musiques d’époque qu’on prend toujours plaisir à écouter !
En résumé : un sujet porteur qui n’a, à mon sens, pas été exploité correctement. Dommage.
7,5/10
Une pièce sympathique, sans réelle surprise.
Le synopsis de cette pièce donne tout de suite le ton : trois potes d'une quarantaine d'années se retrouvent dans une maison de campagne et discutent de tout et de rien. Le point de départ, à savoir le problème de cette addition payée par l'un pour le dîner des trois amis, n'est finalement qu'un prétexte pour lancer la discussion.
Alors ensuite tous les sujets un peu prévisibles y passent : l'amour, l'argent, le rapport aux femmes, les complexes des uns et des autres, l'adultère... Le tout rythmé par des parties de tennis de table (métaphore des échanges verbaux) et quelques bouteilles de vin (ça fait plus festif). Des répliques font sourire, certaines situations cocasses aussi, mais ce n'est pas non plus l'hilarité absolue.
Au final, on assiste à une pièce rafraichissante, servie notamment par un décor en bois astucieux. "Addition", c'est un peu le film "Le cœur des hommes" porté sur les planches. Les personnages attachants finissent par nous embarquer avec eux, et on aurait presque envie d'être le quatrième ami de la bande.
Le synopsis de cette pièce donne tout de suite le ton : trois potes d'une quarantaine d'années se retrouvent dans une maison de campagne et discutent de tout et de rien. Le point de départ, à savoir le problème de cette addition payée par l'un pour le dîner des trois amis, n'est finalement qu'un prétexte pour lancer la discussion.
Alors ensuite tous les sujets un peu prévisibles y passent : l'amour, l'argent, le rapport aux femmes, les complexes des uns et des autres, l'adultère... Le tout rythmé par des parties de tennis de table (métaphore des échanges verbaux) et quelques bouteilles de vin (ça fait plus festif). Des répliques font sourire, certaines situations cocasses aussi, mais ce n'est pas non plus l'hilarité absolue.
Au final, on assiste à une pièce rafraichissante, servie notamment par un décor en bois astucieux. "Addition", c'est un peu le film "Le cœur des hommes" porté sur les planches. Les personnages attachants finissent par nous embarquer avec eux, et on aurait presque envie d'être le quatrième ami de la bande.
8/10
Une belle découverte, à la fois déconcertante et séduisante.
Léonore Confino nous propose une pièce originale et surtout complètement barrée. Très clairement, pendant une grande partie de l'histoire, on se demande ce qu'elle souhaite nous raconter. Tout est absurde : la situation, les personnages et surtout les dialogues.
Pourtant j'ai rapidement eu envie de suivre ce conte moderne. Les deux personnages sont particulièrement attachants et la mise en scène subtile installe une ambiance presque onirique. Le texte offre même quelques beaux éclats de rire.
Et puis, le sens du récit, imperceptible au début, finit par apparaître clairement vers la fin de la pièce. On découvre alors une histoire touchante, qui prend une dimension cruellement réaliste. Le final, très symbolique, est juste magnifique !
Coup de chapeau pour la comédienne Géraldine Martineau, qui joue à la perfection une partition difficile.
Léonore Confino nous propose une pièce originale et surtout complètement barrée. Très clairement, pendant une grande partie de l'histoire, on se demande ce qu'elle souhaite nous raconter. Tout est absurde : la situation, les personnages et surtout les dialogues.
Pourtant j'ai rapidement eu envie de suivre ce conte moderne. Les deux personnages sont particulièrement attachants et la mise en scène subtile installe une ambiance presque onirique. Le texte offre même quelques beaux éclats de rire.
Et puis, le sens du récit, imperceptible au début, finit par apparaître clairement vers la fin de la pièce. On découvre alors une histoire touchante, qui prend une dimension cruellement réaliste. Le final, très symbolique, est juste magnifique !
Coup de chapeau pour la comédienne Géraldine Martineau, qui joue à la perfection une partition difficile.
8,5/10
Une pièce intelligente, alternant légèreté et gravité.
Avril 2017, le front national arrive au second tour de l’élection présidentielle, face à un candidat socialiste… Le sujet est sérieux, et surtout apparaît comme le présage d’un futur proche. Mado et Alexandre tombent amoureux le soir du premier tour, elle est de gauche, lui est militant FN engagé. Peuvent-ils tout de même s’aimer ? La question, à première vue futile, devient rapidement le prétexte à une analyse de l’idéologie frontiste.
Car finalement « Politiquement correct » amène surtout les spectateurs à s’interroger sur le front national. Les adhérents à ce parti sont-ils vraiment des fachos infréquentables ? Mado l’amoureuse a bien envie de prouver que ce n’est pas le cas, et se risque à décortiquer les grandes idées portées par le front, pour y trouver un peu d’humanité. Les débats sont souvent houleux, parfois plus drôles. Tout au long de la pièce, rythmée par des flashs info d’un réalisme déconcertant, la tension monte jusqu’à la soirée du second tour.
On assiste à de beaux moments qui sonnent juste, notamment quand Mado et Alexandre tombent d’accord pour dire qu’avoir peur des étrangers, c’est surtout avoir peur de voir ses semblables disparaître, ou encore quand l’amie de Mado fait un parallèle entre ce que l’on projette pour soi et ce que l’on souhaite pour ses concitoyens.
Salomé Lelouch évite globalement de tomber dans un jugement partisan et semble vouloir aborder ce sujet risqué de manière assez neutre. Mais la fin de la pièce, plutôt déroutante, vient apporter un jugement brutal et tranché. J’aurais préféré une fin plus légère et moins subjective.
Une belle réussite tout de même, ancrée dans l’actualité, à découvrir en cette année électorale.
Avril 2017, le front national arrive au second tour de l’élection présidentielle, face à un candidat socialiste… Le sujet est sérieux, et surtout apparaît comme le présage d’un futur proche. Mado et Alexandre tombent amoureux le soir du premier tour, elle est de gauche, lui est militant FN engagé. Peuvent-ils tout de même s’aimer ? La question, à première vue futile, devient rapidement le prétexte à une analyse de l’idéologie frontiste.
Car finalement « Politiquement correct » amène surtout les spectateurs à s’interroger sur le front national. Les adhérents à ce parti sont-ils vraiment des fachos infréquentables ? Mado l’amoureuse a bien envie de prouver que ce n’est pas le cas, et se risque à décortiquer les grandes idées portées par le front, pour y trouver un peu d’humanité. Les débats sont souvent houleux, parfois plus drôles. Tout au long de la pièce, rythmée par des flashs info d’un réalisme déconcertant, la tension monte jusqu’à la soirée du second tour.
On assiste à de beaux moments qui sonnent juste, notamment quand Mado et Alexandre tombent d’accord pour dire qu’avoir peur des étrangers, c’est surtout avoir peur de voir ses semblables disparaître, ou encore quand l’amie de Mado fait un parallèle entre ce que l’on projette pour soi et ce que l’on souhaite pour ses concitoyens.
Salomé Lelouch évite globalement de tomber dans un jugement partisan et semble vouloir aborder ce sujet risqué de manière assez neutre. Mais la fin de la pièce, plutôt déroutante, vient apporter un jugement brutal et tranché. J’aurais préféré une fin plus légère et moins subjective.
Une belle réussite tout de même, ancrée dans l’actualité, à découvrir en cette année électorale.
8,5/10
Un voyage poétique plein de belles histoires.
Le Porteur d’Histoire est une fable romanesque qui invite les spectateurs à s’interroger sur la place des histoires et de l’Histoire dans nos vies.
C’est en découvrant de vieux carnets manuscrits, que Martin Martin va se (nous) plonger dans une histoire incroyable, passant avec dextérité de siècle en siècle et de continent en continent. Accompagné de quatre autres comédiens, jouant ensemble de nombreux personnages, le héros part en quête d’un mystérieux trésor….
La magie du théâtre opère ici merveilleusement bien ! Une scène presque nue, quelques costumes, très peu d’objets, et pourtant on a l’impression de parcourir en un peu plus d’une heure trente, une dizaine de siècles et plusieurs milliers de kilomètres. C’est vraiment le genre de spectacle où l’on se dit que le théâtre est un art à part, permettant ce que le cinéma ou la télévision ne permettent pas.
Alors bien-sûr, le texte est tellement truffé de références historiques et d’éléments symboliques, qu’il est difficile de tout percevoir, et on peut avoir l’impression d’avoir raté quelques informations. De quoi peut-être avoir envie de voir la pièce une seconde fois ? Mais ce défaut fait justement le charme de cette création, qui recèle donc de nombreuses pépites.
Alexis Michalik, qui dans son œuvre rappelle sans cesse que celui qui sait raconter des histoires détient un pouvoir exceptionnel, prouve ici que lui-même est doté de cette faculté.
Le Porteur d’Histoire est une fable romanesque qui invite les spectateurs à s’interroger sur la place des histoires et de l’Histoire dans nos vies.
C’est en découvrant de vieux carnets manuscrits, que Martin Martin va se (nous) plonger dans une histoire incroyable, passant avec dextérité de siècle en siècle et de continent en continent. Accompagné de quatre autres comédiens, jouant ensemble de nombreux personnages, le héros part en quête d’un mystérieux trésor….
La magie du théâtre opère ici merveilleusement bien ! Une scène presque nue, quelques costumes, très peu d’objets, et pourtant on a l’impression de parcourir en un peu plus d’une heure trente, une dizaine de siècles et plusieurs milliers de kilomètres. C’est vraiment le genre de spectacle où l’on se dit que le théâtre est un art à part, permettant ce que le cinéma ou la télévision ne permettent pas.
Alors bien-sûr, le texte est tellement truffé de références historiques et d’éléments symboliques, qu’il est difficile de tout percevoir, et on peut avoir l’impression d’avoir raté quelques informations. De quoi peut-être avoir envie de voir la pièce une seconde fois ? Mais ce défaut fait justement le charme de cette création, qui recèle donc de nombreuses pépites.
Alexis Michalik, qui dans son œuvre rappelle sans cesse que celui qui sait raconter des histoires détient un pouvoir exceptionnel, prouve ici que lui-même est doté de cette faculté.