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Le Quatrième Mur
Le Quatrième Mur
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Ses critiques

19 critiques
Le coup droit lifté de Marcel Proust

Le coup droit lifté de Marcel Proust

8/10
67
Proust en noir et blanc et en relief.

Proust est un écrivain miraculeux en ce qu’il sollicite quatre des cinq sens : lire Proust c’est voir, entendre, sentir et goûter. « Le coup droit lifté… » permet d’accéder au 5ème : le toucher.

D’autre part, sa lecture atteint tellement nos impressions intimes les plus anciennes et indicibles que l’incarnation de ses héros et de son atmosphère reste un exercice difficile, souvent tenté presque toujours frustrant (voire violent) pour nos imaginaires personnels.

Le défi est ici relevé avec humilité et précision.

Dans une mise en scène minimaliste sans décor, le collectif des possédés arrive à donner du relief à l’œuvre par une mise à nu du texte sans en imposer lourdement au spectateur sa vision, il s’incarne ici sans effet réducteur dans le respect de l’imaginaire de chacun.

Les comédiens narrent tour à tour avec une belle intensité, la drôlerie, la nostalgie, l’émotion et l’émerveillement de quelques épisodes de la recherche partant de l’enfance magique complexe et terrifiante jusqu’à la libération par la création littéraire.

La représentation débute dans un silence assourdissant et le noir complet, dévoilant peu à peu le récit de la mort de PROUST narré par sa gouvernante Céleste ALBARET (savoureusement imitée par Antoine KAHAN) puis se déploie, tel l’enfant Marcel qui accède à l’enfance et ses tourments, pour finir dans la splendeur de la révélation qu’est la littérature, avant de s’éteindre et ne laisser sur nos pupilles que la trace des deux taches blanches des chemises des comédiens s’estompant dans la noirceur de la scène.

Seul petit bémol, quelques petites accroches dans la diction du texte qui seraient sans importance dans toutes autres circonstances mais qui se remarquent particulièrement et cassent un peu la magie installée s’agissant d’un spectacle quasi exclusivement narratif, telle la chute d’un acrobate sur la piste.

On se prend à rêver que « Le coup droit .. » ne soit qu’un prologue à ce que pourrait être « la suite » qu’en ferait le collectif…

A suivre ?
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Roberto Zucco

Roberto Zucco

4,5/10
198
Là tout n’est qu’agitation, désordre, et longueur.

Roberto s’enfuit, Roberto tue, Roberto séduit une naïve « gamine », Roberto picole et se bat, Roberto tue encore, s’enfuit encore et meurt on ne sait pour qui ni pourquoi, peut être seulement pour faire ce dont il a envie quand il en a envie.

Mettre en scène cette succession d’instants présents sans but nécessite que celle ci ait un point de vue, une cohérence, une structure profonde. En l’occurrence c’est raté.

La mise en scène est touffue et mal maitrisée : représenter le chaos n’implique pas une mise en scène chaotique, au contraire, une maitrise millimétrée de l’espace et un rythme au cordeau sont exigés ; au lieu de cela, le désordre et une impression d’improvisation l’emportent : plateau encombré qui gêne les scènes de groupe et scène chorales manquant de rythmes, ce qui les rend hasardeuses et balbutiantes dans leur déploiement.

Cela avait pourtant bien débuté : quelques jolis moment bien découpés dans un clair obscur à la Caravage : scène du meurtre d’une mère qu’on devine abusive, tableau de la médiocrité sordide d’une famille illuminée par la présence culottée et pleine de sève de la Gamine (très bonne Noémie Develay-Ressiguier) mais au fil de la pièce, la peinture s’édulcore et devient barbouillage, les énergies s’épuisent, le mouvement devient agitation, la mise en scène brouillonne et erratique, le jeu des acteurs une succession de morceaux de bravoure personnels sans interaction des comédiens entre eux.

Dans cette distribution inégale, certains se détachent par la force de leur jeu donnant un peu de répit à la débandade : la grande bourgeoise amorale (magnifique Luce Mouchel) le frère, veule petite frappe (Thibault Vinçon).

Pio Marmai, pourtant physiquement taillé pour le rôle, reste en deçà de ce qu’on attend : pas de folie dans son jeu, peu de puissance autre que celle physique qu’il déploie généreusement pourtant : il s’agite, fait le chien fou ou le canard sans tête sans l’intensité, l’épaisseur qui serait nécessaire au personnage. Il se dépense sans compter, mais ce jeu basé sur son seul physique ne dégage pas l’inquiétude qu’on aurait voulu le voir incarner : acteur charismatique à l’écran il est singulièrement plat à la scène. Peut être est il simplement mal dirigé.

Il reste cependant, ça et là, quelques moments drôles ou profonds mais entrecoupés de (longues) plages de jeu trop faible (les scènes chorales) qui semblent n’être là que pour relier ces fugaces moments de grâce, tout cela donnant une impression décousue et incohérente, une pièce sans tension, ni montée, ni acmé, ni chute (si ce n’est celle de la fin totalement ratée) qui ne peut s’expliquer que par un manque de point de vue de la mise en scène.

Ce n’est sans doute pas le meilleur texte de Koltès, mais certainement le plus émouvant en ce qu’il est une des (la ?) dernières pièces, écrite dans l’urgence solitaire de la mort et l’inéluctable déchéance physique. On ne peut s’empêcher d’y voir Koltès, trahi par l’amoureuse vie, elle même jetée au trottoir du sida. C’est en cela qu’on attendait une dimension autre à cette pièce et qu’on est triste de voir ce qui en a été fait, car on aurait aimé aimer ce « Roberto Zucco ».
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Argument

Argument

9/10
104
Ceux qui l’aiment y reviendront.

Le « problème » avec RAMBERT c’est qu’il doit, avant toute chose, être lu.

Le « problème » avec RAMBERT c’est aussi que la musique de ces textes doit être « entendue ».

Last but not least, le problème avec les textes de RAMBERT c’est que ça n’est qu’une fois lus et entendus, qu’on peut enfin prendre (un immense) plaisir à les voir mis en scène.

Rambert n’est pas immédiatement accessible, il se découvre par strate : le spectateur béotien sent bien qu’il se passe, quelque chose, que cet homme nous parle mais on ne sait pas exactement de quoi, le spectateur devra ultérieurement opérer la synthèse du texte et de sa diction pour rétrospectivement gouter la représentation…et y retourner.

RAMBERT ne se donne pas, il est comme le psy qui lance des bribes de phrases à son patient qui les ruminera entre deux séances et n’en saisira l’évidence et la clarté que beaucoup plus tard.

Le problème est que la représentation théâtrale, pour être immédiatement goutée, exige un minimum de simultanéité de ces 3 éléments et que, dans le cas de Rambert, cela peut coincer : trop d’abondance tue le plaisir.

Et abondance il y a : un texte riche en référence littéraire, construit, à la poésie magnifique, aux litanies hypnotisantes, et aux incantation émouvantes.

Les tableaux scénographiques sont superbes, jeu de bruine et de brouillard, brillance de la pluie sur le sol, jeux de lumières précis qui collent au texte.

Les acteurs sont parfaits avec une mention spéciale à Marie Sophie FERDANNE et sa diction précise, nuancée, modulée et ronde.

Contrairement aux apparences ce n’est pas tant l’histoire de l’échec d’un couple qui se déchire sous les yeux d’un enfant que l’histoire de l’accouchement d’une révolution morte née: la commune ou le peuple se retourne vers l’ordre établi, d’une femme « qui lit trop » et subit les reproches sans fondement d’un homme déboussolé dans un monde qui lui échappe.

Bien sur la femme ne s’en remettra pas, l’homme non plus, quant au monde qui les entoure on sait qu’il finira de façon sanglante au mur des fédérés.

Mais il reviendra le temps des cerises et le texte de RAMBERT est là pour le rappeler à travers la renaissance de la nature qui fait engrais de la mort. Le cycle n’est pas achevé, la liberté, l’émancipation des pauvres, des faibles, des femmes se lèveront à nouveau et dans une admirable tirade Marie Sophie FERDANNE récite un appel incantatoire aux jeunes femmes à venir.

L’enfant spectateur de ces déchirements tant privés que politiques devra décider de l’avenir, on sait déjà qu’il tuera le père et que la république en naitra après un long hiver.

Mais Rambert n’est pas fait pour être abordé ex abrupto et ce samedi soir là, dans une salle à moitié vide nul doute que nombre spectateur sont restés en arrière, perplexes.

Les Happy few (dont je suis) en redemanderont, ils liront et reliront la pièce, retourneront la voir et éprouveront alors une grande jouissance de toute cette subtilité, cette beauté, cette vérité. Les autres, resteront sur place.
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Scènes de la vie conjugale

Scènes de la vie conjugale

7,5/10
73
Où il nous est démontré avec brio dans scène de la vie conjugale que le couple n’est pas une fiction mais ce qui reste après la fiction.
Le spectateur rentre dans la salle alors que la pièce est déjà commencée et le postulat de base est mis en place : le spectateur va assister au spectacle d’un couple qui se met en scène : libre à lui de partir ou rester, cela se déroulera même s’il n’est pas là, car les acteurs ne sont pas des acteurs ils vivent et jouent eux même des acteurs qui jouent.
Le spectateur devient voyeur (y compris dans le sens sexuel du terme) d’un théatre-réalité sur l’intimité d’un couple.

Toute la mise en scène est fondée sur cette mise en abyme première : sonorisation des répétitions de la pièce dans les inter-scène, changement de décor et de costume ayant lieu sur les cotés du plateau, utilisation des séquences vidéo jouées hors plateau réduisant le spectateur à un rôle de téléspectateur d’une omniprésente télévision.
Ces procédés, qui peuvent paraître au début scénographiquement un peu lourd, ne se révèlent au fil des scènes qu’un palliatif à la vacuité du couple du départ, le paraître, la démonstration.
Au début on n’adhère peu à ce couple improbable et inconsistant qui se proclame harmonieux (l’alchimie entre les acteurs n’étant pas automatique), puis le charme s’insinue à travers les colères, les trahisons, les fausses retrouvailles, malentendus et espoirs déçus et produit une montée addictive.

Au fil de la pièce le décors et les accessoires vont en s’amenuisant, les procédés de mise ne scène s’effacent, la mise en abyme elle même disparaît : plus personne ne joue : on vit c’est tout. Plus chaque individu de ce couple atteint sa vérité et plus le couple devient couple, moins il est besoin d’artifice, moins il joue.
Tout n’est alors plus que suggéré par les mots : le face à face et le dialogue deviennent l’essentiel , les situations se condensent, le verbe est plus direct, pour faire mieux ressortir la simplification des sentiments…
Johan et Marianne finissant dans la pénombre, immobiles et chuchotant …

Les deux acteurs sont troublants de naturel et de vérité, Anne Cantineau vivante sur le plateau tout simplement. Fabrice Pierre est sans doute moins nuancé dans son rôle égoïste patenté (le rôle de Johan est moins complexe que celui de Marianne) , mais son indéniable charme tend à balayer les réserves qu’on pourrait avoir sur son jeu peut être plus monolithique (on le souhaiterait différent dans la scène où il craque).
Phénomène d’emprise de la pièce sur le spectateur, les réactions des couples dans les gradins (la configuration de la salle permet de voir les spectateurs « en face », ce qui fait aussi partie de la mise en abyme) : on sent des mains qui se cherchent, des chuchotements à l’oreille, des regards vers l’autre qui regarde la scène puis quelques instants plus tard de l’autre vers l’un qui regarde la scène, des postures physiques (rapprochement , écarts) indiquant que ce qui se passe sur scène n’est pas étranger à ce qui se passe dans les vies qui regardent ces scènes.

Plus c’est long, plus c’est bon : au final , on en aurait bien encore pris une heure…
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