Son balcon
SAISON 2024-2025
Aucun challenge culturel pour le moment
Mini Molières
2 308reçus
Bleu
Son classement : 296 / 6063
Avant lui
Cécile DIGEON RENIER
6 critiques
Après lui
Jerôme Limon
5 critiques
Niveau
3 / 20
3 / 20
5
critiques
filatures
1
2
Espions
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Actualités de ses filatures
Scapin est un étrange personnage moliéresque. Ce subtil tireur de ficelles et cet intrigant hors-pair possède un passé bien mystérieux, des zones d'ombre qu'il appartient aux metteurs en scène d'éclaircir (ou pas d'ailleurs). La nouvelle mouture qu'en propose Denis Podalydès au Français est d'une facture somme toute très classique mais intelligemment menée.
Assez premier degré, son travail n'en propose pas moins une version complexe du héros éponyme. La lourde tâche d'endosser ce costume ambigu a été attribuée au jeune et fougueux Benjamin Lavernhe. Cette grande sauterelle souple possède une gouaille et une assurance de tous les instants. Un choix tout en tension nerveuse qui a conquis le public !
Un immense chantier de construction évoque un port. C'est dans cette zone interlope que règne Scapin, le roi des filous. Le valet va venir en aide à deux jeunes hommes, Octave et Léandre et combattre l'avarice d'Argante et de Géronte, leurs pères respectifs. La comédie de Molière fait la part belle aux quiproquos et ne manque pas de rebondissements. Impossible de s'ennuyer !
Ni glauque ni dolce vita, la mise en scène de Podalydès navigue entre deux eaux avec aisance. Un allant dynamique et communicatif provient surtout des jeunes comédiens : Julien Frison campe un Octave pleutre mais énergique avec conviction tandis que Gaël Kamilindi est un Léandre espiègle et colérique (la scène du quiproquo avec Scapin et ses moultes tortures est à hurler). Adeline d'Hermy en fait des tonnes en Zerbinette : lookée façon Esmeralda Gipsy King, elle entame son "conte" à Géronte avec une gourmandise aussi vulgaire qu'épuisante. Assez savoureux. Les deux vieux ladres, eux, font la paire : Gilles David en éternel ahuri est attendrissant de bêtise tandis que l'allure habituellement altière de Didier Sandre est méconnaissable ici. C'est un acariâtre grognon et pleurnicheur qui met tout le monde dans sa poche avec la fameuse scène de la galère. Bakary Sangaré, enfin, se démène avec bonhomie dans le rôle de Sylvestre. Un vrai rayon de soleil.
Graine de star
Pour tenir le public en haleine, le Scapin doit être digne de ce nom : on se souvient de Jérémy Lopez et de Denis Lavant qui ont su chacun à leur manière réinventer le rôle. Benjamin Lavernhe avait une certaine pression sur ses épaules : il s'en sort comme un chef. Apparaissant torse nu sur scène et crasseux, il démontre par son physique le double visage du personnage : un être extrêmement séduisant qui contient en lui une rage noire, une amertume qu'il cache derrière un entrain (sans doute) de façade. Joli garçon bien dessiné, il attire les regards autant qu'il repousse. Il réussit à rendre son Scapin inquiétant mais de manière très fine, sans que l'on ne s'en aperçoive ou sans pouvoir réellement le justifier.
Présent pratiquement à toutes les scènes, il vampirise l'attention. La scène du sac, sommet de bravoure, rend palpable la métaphore du maître d'oeuvre : c'est lui qui est aux commandes avec sa grue et qui fait mumuse. Un éternel gamin qui prend sa revanche sur les riches en déployant son intelligence. Il prend même le public à partie en le faisant complice de ses fourberies. L'instant est magique. On devrait entendre parler de Benjamin Lavernhe avec de plus en plus d'insistance au fil des années, pour sûr...
Assez premier degré, son travail n'en propose pas moins une version complexe du héros éponyme. La lourde tâche d'endosser ce costume ambigu a été attribuée au jeune et fougueux Benjamin Lavernhe. Cette grande sauterelle souple possède une gouaille et une assurance de tous les instants. Un choix tout en tension nerveuse qui a conquis le public !
Un immense chantier de construction évoque un port. C'est dans cette zone interlope que règne Scapin, le roi des filous. Le valet va venir en aide à deux jeunes hommes, Octave et Léandre et combattre l'avarice d'Argante et de Géronte, leurs pères respectifs. La comédie de Molière fait la part belle aux quiproquos et ne manque pas de rebondissements. Impossible de s'ennuyer !
Ni glauque ni dolce vita, la mise en scène de Podalydès navigue entre deux eaux avec aisance. Un allant dynamique et communicatif provient surtout des jeunes comédiens : Julien Frison campe un Octave pleutre mais énergique avec conviction tandis que Gaël Kamilindi est un Léandre espiègle et colérique (la scène du quiproquo avec Scapin et ses moultes tortures est à hurler). Adeline d'Hermy en fait des tonnes en Zerbinette : lookée façon Esmeralda Gipsy King, elle entame son "conte" à Géronte avec une gourmandise aussi vulgaire qu'épuisante. Assez savoureux. Les deux vieux ladres, eux, font la paire : Gilles David en éternel ahuri est attendrissant de bêtise tandis que l'allure habituellement altière de Didier Sandre est méconnaissable ici. C'est un acariâtre grognon et pleurnicheur qui met tout le monde dans sa poche avec la fameuse scène de la galère. Bakary Sangaré, enfin, se démène avec bonhomie dans le rôle de Sylvestre. Un vrai rayon de soleil.
Graine de star
Pour tenir le public en haleine, le Scapin doit être digne de ce nom : on se souvient de Jérémy Lopez et de Denis Lavant qui ont su chacun à leur manière réinventer le rôle. Benjamin Lavernhe avait une certaine pression sur ses épaules : il s'en sort comme un chef. Apparaissant torse nu sur scène et crasseux, il démontre par son physique le double visage du personnage : un être extrêmement séduisant qui contient en lui une rage noire, une amertume qu'il cache derrière un entrain (sans doute) de façade. Joli garçon bien dessiné, il attire les regards autant qu'il repousse. Il réussit à rendre son Scapin inquiétant mais de manière très fine, sans que l'on ne s'en aperçoive ou sans pouvoir réellement le justifier.
Présent pratiquement à toutes les scènes, il vampirise l'attention. La scène du sac, sommet de bravoure, rend palpable la métaphore du maître d'oeuvre : c'est lui qui est aux commandes avec sa grue et qui fait mumuse. Un éternel gamin qui prend sa revanche sur les riches en déployant son intelligence. Il prend même le public à partie en le faisant complice de ses fourberies. L'instant est magique. On devrait entendre parler de Benjamin Lavernhe avec de plus en plus d'insistance au fil des années, pour sûr...
Le Théâtre Hébertot respire la testostérone en ce moment. Avant de découvrir le facétieux et bouillonnant Maxime d'Aboville dans Les Jumeaux Vénitiens, place à des mâles en quête de vérité. Dans Douze hommes en colère, Charles Tordjman tente de recréer un univers carcéral anxiogène qui s'appuie pour beaucoup sur la justesse de la distribution.
Douze hommes en costume rétro sont alignés le long de la scène. Une lourde charge leur incombe puisqu'ils vont devoir décider d'envoyer ou non un jeune homme condamné par parricide à la chaise électrique. Il suffira d'une main levée qui exprime un doute pour que cette prétendue formalité se transforme en joute oratoire. La pièce de Reginald Rose est un huis-clos psychologique qui s'interroge sur la notion de libre-arbitre. Comment résister face au groupe ? Comment assumer une opinion contraire à la doxa ? Comment parvenir à convaincre ceux qui s'opposent à vos idées ?
Ruche en ébullition
C'est Bruno Wolkowitch qui endosse le rôle difficile de celui qui s'insurge contre les jugements à l'emporte-pièce. Belle prestance, calme olympien, assurance digne. Il éclaire l'ensemble d'une juste humanité. Difficile en un peu plus d'une heure d'exister alors que douze comédiens occupent l'espace ! Pourtant, Charles Tordjman réserve à chacun une bulle d'oxygène salutaire dans laquelle il peut librement s'exprimer. On retiendra le côté sanguin du directeur des lieux Francis Lombrail, l'autorité naturelle de Pierre-Alain Leleu, la séduisante réserve maladroite de Jeoffrey Bourdenet. La dynamique de groupe n'est certainement pas à remettre en cause.
En revanche, la comparaison avec le cinéma s'avère inévitable. Au théâtre un policier relève réellement d'une gageure. Les magies du montage évitent les temps morts et entretiennent une forme de suspense que la scène peine à surpasser. Du coup, l'ensemble paraît bien bavard et s'étire en longueur. Repasser sans cesse les preuves au crible de nouvelles interprétations va un temps. La valse des interrogatoires, aussi vifs qu'ils puissent être, crée une routine, accentuée par un certain statisme. La gestion bien réglée de l'espace, le jeu des lumières qui renvoie à l'écoulement du temps et une pointe de musique solennelle pimentent un brin l'ensemble. Pas assez.
L'adaptation de Francis Lombrail s'avère donc honnête et surtout portée par la qualité de la troupe (bien qu'on aurait souhaité que la moyenne d'âge des comédiens soit plus jeune...). Difficile de passer les feux de la rampe lorsqu'il s'agit de mettre en scène un policier. Charles Tordjman aura essayé
Douze hommes en costume rétro sont alignés le long de la scène. Une lourde charge leur incombe puisqu'ils vont devoir décider d'envoyer ou non un jeune homme condamné par parricide à la chaise électrique. Il suffira d'une main levée qui exprime un doute pour que cette prétendue formalité se transforme en joute oratoire. La pièce de Reginald Rose est un huis-clos psychologique qui s'interroge sur la notion de libre-arbitre. Comment résister face au groupe ? Comment assumer une opinion contraire à la doxa ? Comment parvenir à convaincre ceux qui s'opposent à vos idées ?
Ruche en ébullition
C'est Bruno Wolkowitch qui endosse le rôle difficile de celui qui s'insurge contre les jugements à l'emporte-pièce. Belle prestance, calme olympien, assurance digne. Il éclaire l'ensemble d'une juste humanité. Difficile en un peu plus d'une heure d'exister alors que douze comédiens occupent l'espace ! Pourtant, Charles Tordjman réserve à chacun une bulle d'oxygène salutaire dans laquelle il peut librement s'exprimer. On retiendra le côté sanguin du directeur des lieux Francis Lombrail, l'autorité naturelle de Pierre-Alain Leleu, la séduisante réserve maladroite de Jeoffrey Bourdenet. La dynamique de groupe n'est certainement pas à remettre en cause.
En revanche, la comparaison avec le cinéma s'avère inévitable. Au théâtre un policier relève réellement d'une gageure. Les magies du montage évitent les temps morts et entretiennent une forme de suspense que la scène peine à surpasser. Du coup, l'ensemble paraît bien bavard et s'étire en longueur. Repasser sans cesse les preuves au crible de nouvelles interprétations va un temps. La valse des interrogatoires, aussi vifs qu'ils puissent être, crée une routine, accentuée par un certain statisme. La gestion bien réglée de l'espace, le jeu des lumières qui renvoie à l'écoulement du temps et une pointe de musique solennelle pimentent un brin l'ensemble. Pas assez.
L'adaptation de Francis Lombrail s'avère donc honnête et surtout portée par la qualité de la troupe (bien qu'on aurait souhaité que la moyenne d'âge des comédiens soit plus jeune...). Difficile de passer les feux de la rampe lorsqu'il s'agit de mettre en scène un policier. Charles Tordjman aura essayé
Robert Carsen est un nom connu pour tout amateur de comédies musicales. Ses mises en scène colorées et pleines d'entrain déchaînent l'enthousiasme d'un public friand de féerie. Lorsque son nom a émergé du chapeau magique d'Éric Ruf, l'excitation était à son comble. Comment ! Carsen mettant en scène La Tempête de Shakespeare, bijou baroque et extravagant ? Chic !
Que nenni ! Son parti pris est radical et profondément déconcertant : exit les couleurs chatoyantes et bonjour les cinquantes nuances de gris ! Privilégiant une approche intériorisée de la pièce, Carsen va jusqu'au bout de son idée mais nous laisse au bord de la route. On regarde souvent sa montre, faute d'incarnation, de chaleur, de flamboyance.
D'emblée, tout est dit. Prospero siège dans un lit d'hôpital et semble se réveiller d'un long coma. Des toiles grises tendues constituent le décor. Plutôt aride. On comprend rapidement que cette tempête va se déchaîner à l'intérieur de l'esprit du magicien destitué de son titre de duc de Milan. Carsen navigue donc à contre-courant de l'idée qu'on se fait de la pièce et propose une représentation toute mentale et, avouons-le, trop sèche pour être percutante. L'exercice s'avère trop périlleux pour Carsen, qui par ce choix d'une élégance minimaliste et monochrome, surprend un peu trop brutalement son public.
Féerie en sourdine
Cependant, cette esthétique d'une prison mentale est menée avec cohérence et intelligence. Carsen va jusqu'au bout de son idée. Simplement, on s'attendait à un feu d'artifice au vu d'une telle pièce. L'ensemble est d'un sinistre trop effrayant pour la tonalité générale. En noircissant à outrance Shakespeare, le metteur en scène semble avoir oublié la démesure propre à l'Anglais. On retrouve, avec bonheur, cette hybris lors de la réunion des trois alcooliques fêtards : Caliban, l'esprit sauvage incarné avec brio par Stéphane Varupenne, à la force tellurique ; Stephano et Trinculo deux bouffons respectivement incarnés par un Jérôme Pouly et un Hervé Pierre au sommet de leur forme comique ! Leur apparition apporte une légèreté bienvenue et salvatrice.
Si Carsen ménage un peu trop ses effets, quelques scènes éblouissent par l'enchantement qu'elles suscitent à l'instar de cette vidéo en noir et blanc (décidément) célébrant l'hymen de Mirando et Ferdinand par un trio de déesses élégamment interprété par la superbe Elsa Lepoivre. Ou bien encore les facéties d'Ariel, l'esprit de l'air, qui déchaîne les éléments avec une voix amplifiée et des ombres effrayantes. Ce magicien de pacotille se retrouve incarné sous les traits graciles et enfantins d'un Christophe Montenez tout en délicatesse. Ici, Carsen nous prouve qu'effectivement pas besoin d'effusion pour engendrer l'illusion théâtrale.
Michel Vuillermoz, lui, est d'une autorité implacable. Sa souffrance est perceptible, sa dignité d'homme bafoué aussi. Serge Bagdassarian jubile en odieux personnage manipulateur. On retrouve la Georgia Scalliet des débuts, à la voix traînante et aux accents trop mièvres. Son jeu sonne faux mais le rôle d'une vierge de quinze ans qui s'ouvre au désir est compliqué à tenir...
Robert Carsen a-t-il été impressionné par les enjeux de la maison de Molière et s'est-il bridé de lui-même ? Si sa vision psychanalytique de la pièce souligne avec pertinence la folie et la paranoïa de Prospero, la gravité de l'ensemble plombe l'ambiance.
Que nenni ! Son parti pris est radical et profondément déconcertant : exit les couleurs chatoyantes et bonjour les cinquantes nuances de gris ! Privilégiant une approche intériorisée de la pièce, Carsen va jusqu'au bout de son idée mais nous laisse au bord de la route. On regarde souvent sa montre, faute d'incarnation, de chaleur, de flamboyance.
D'emblée, tout est dit. Prospero siège dans un lit d'hôpital et semble se réveiller d'un long coma. Des toiles grises tendues constituent le décor. Plutôt aride. On comprend rapidement que cette tempête va se déchaîner à l'intérieur de l'esprit du magicien destitué de son titre de duc de Milan. Carsen navigue donc à contre-courant de l'idée qu'on se fait de la pièce et propose une représentation toute mentale et, avouons-le, trop sèche pour être percutante. L'exercice s'avère trop périlleux pour Carsen, qui par ce choix d'une élégance minimaliste et monochrome, surprend un peu trop brutalement son public.
Féerie en sourdine
Cependant, cette esthétique d'une prison mentale est menée avec cohérence et intelligence. Carsen va jusqu'au bout de son idée. Simplement, on s'attendait à un feu d'artifice au vu d'une telle pièce. L'ensemble est d'un sinistre trop effrayant pour la tonalité générale. En noircissant à outrance Shakespeare, le metteur en scène semble avoir oublié la démesure propre à l'Anglais. On retrouve, avec bonheur, cette hybris lors de la réunion des trois alcooliques fêtards : Caliban, l'esprit sauvage incarné avec brio par Stéphane Varupenne, à la force tellurique ; Stephano et Trinculo deux bouffons respectivement incarnés par un Jérôme Pouly et un Hervé Pierre au sommet de leur forme comique ! Leur apparition apporte une légèreté bienvenue et salvatrice.
Si Carsen ménage un peu trop ses effets, quelques scènes éblouissent par l'enchantement qu'elles suscitent à l'instar de cette vidéo en noir et blanc (décidément) célébrant l'hymen de Mirando et Ferdinand par un trio de déesses élégamment interprété par la superbe Elsa Lepoivre. Ou bien encore les facéties d'Ariel, l'esprit de l'air, qui déchaîne les éléments avec une voix amplifiée et des ombres effrayantes. Ce magicien de pacotille se retrouve incarné sous les traits graciles et enfantins d'un Christophe Montenez tout en délicatesse. Ici, Carsen nous prouve qu'effectivement pas besoin d'effusion pour engendrer l'illusion théâtrale.
Michel Vuillermoz, lui, est d'une autorité implacable. Sa souffrance est perceptible, sa dignité d'homme bafoué aussi. Serge Bagdassarian jubile en odieux personnage manipulateur. On retrouve la Georgia Scalliet des débuts, à la voix traînante et aux accents trop mièvres. Son jeu sonne faux mais le rôle d'une vierge de quinze ans qui s'ouvre au désir est compliqué à tenir...
Robert Carsen a-t-il été impressionné par les enjeux de la maison de Molière et s'est-il bridé de lui-même ? Si sa vision psychanalytique de la pièce souligne avec pertinence la folie et la paranoïa de Prospero, la gravité de l'ensemble plombe l'ambiance.
Souvenez-vous… Il y a presque quinze ans, le jeune Patxi avait conquis le public de la Star Academy par sa bonne humeur, son côté boy next door et ses talents de guitariste.
Le temps a passé, les talents ont évolué : Patxi Garat se lance désormais dans la comédie et bien lui en a pris. Le Miracle, écrit à quatre mains avec Alexandre Chouraqui, est une petite pépite qui fait du bien au moral tout en abordant un sujet touchy. Aucun temps morts, des interprètes au cordeau qui savent comment toucher nos zygomatiques, une atmosphère musicale soignée… N’hésitez plus !
Alexandra et Patxi sont au bout du rouleau : essayant par tous les moyens de devenir parents, le couple se heurte à une succession de tentatives infructueuses. Leur libido, réglée comme un coucou, en pâtit sérieusement et la rupture semble imminente. Leur docteur leur conseille un petit séjour sous les tropiques pour des retrouvailles piquantes et complètes. Le charme opèrera-t-il ?
Le Miracle aborde le désir d’enfant par le biais de l’humour tout en se ménageant des moments d’émotion qui ne tombent jamais comme un cheveu sur la soupe. Toute la réussite de cette pièce provient de cette finesse d’écriture qui mélange moments de pure trivialité à des fulgurances plus délicates.
Vacances sans répit
Construite sous forme de saynètes fluides, Le Miracle brosse une galerie de portraits savoureuse et donne à chacun de ces personnages une identité bien définie. Saluons à ce propos l’homogénéité des forces en présence, à commencer par le couple principal. Malgré quelques doutes au départ, le « miracle » a bien lieu : Alexandra Chouraqui est un véritable tourbillon comique. Son bagout insuffle du peps à l’ensemble tout comme sa mauvaise foi et son caractère de femme castratrice. Elle est très nature, pour notre plus grand plaisir. À ses côtés, Patxi Garat est tout à fait crédible en écrivain à la dérive, complexé et frustré de vivre une relation dans laquelle il se soumet sans arrêt. Son personnage d’intello coincé et râleur est un contrepoint rêvé à celui d’Alexandra.
Yvan Naubron et Laetitia Vercken déménagent en couple libertin adepte du tantrisme. Le premier est parfait en beauf vantard horripilant tandis que la seconde assume avec gourmandise son personnage complètement déluré de hippie coquine à la voix traînante. Enfin, Benjamin Gauthier (qui cosigne la mise en scène avec Constance Carrelet) assure aussi bien en médecin qu’en DJ espagnol exubérant.
Soulignons également l’efficacité de la scénographie en cubes modulables qui évoque des jeux enfantins tout en impulsant un tempo endiablé. Quelques palmiers gonflables, un dauphin et hop, on se croirait aux Seychelles ! Ce coffre au trésor magique épate par sa simplicité et ses trouvailles. On ressort de la Comédie de Paris le sourire aux lèvres.
Le temps a passé, les talents ont évolué : Patxi Garat se lance désormais dans la comédie et bien lui en a pris. Le Miracle, écrit à quatre mains avec Alexandre Chouraqui, est une petite pépite qui fait du bien au moral tout en abordant un sujet touchy. Aucun temps morts, des interprètes au cordeau qui savent comment toucher nos zygomatiques, une atmosphère musicale soignée… N’hésitez plus !
Alexandra et Patxi sont au bout du rouleau : essayant par tous les moyens de devenir parents, le couple se heurte à une succession de tentatives infructueuses. Leur libido, réglée comme un coucou, en pâtit sérieusement et la rupture semble imminente. Leur docteur leur conseille un petit séjour sous les tropiques pour des retrouvailles piquantes et complètes. Le charme opèrera-t-il ?
Le Miracle aborde le désir d’enfant par le biais de l’humour tout en se ménageant des moments d’émotion qui ne tombent jamais comme un cheveu sur la soupe. Toute la réussite de cette pièce provient de cette finesse d’écriture qui mélange moments de pure trivialité à des fulgurances plus délicates.
Vacances sans répit
Construite sous forme de saynètes fluides, Le Miracle brosse une galerie de portraits savoureuse et donne à chacun de ces personnages une identité bien définie. Saluons à ce propos l’homogénéité des forces en présence, à commencer par le couple principal. Malgré quelques doutes au départ, le « miracle » a bien lieu : Alexandra Chouraqui est un véritable tourbillon comique. Son bagout insuffle du peps à l’ensemble tout comme sa mauvaise foi et son caractère de femme castratrice. Elle est très nature, pour notre plus grand plaisir. À ses côtés, Patxi Garat est tout à fait crédible en écrivain à la dérive, complexé et frustré de vivre une relation dans laquelle il se soumet sans arrêt. Son personnage d’intello coincé et râleur est un contrepoint rêvé à celui d’Alexandra.
Yvan Naubron et Laetitia Vercken déménagent en couple libertin adepte du tantrisme. Le premier est parfait en beauf vantard horripilant tandis que la seconde assume avec gourmandise son personnage complètement déluré de hippie coquine à la voix traînante. Enfin, Benjamin Gauthier (qui cosigne la mise en scène avec Constance Carrelet) assure aussi bien en médecin qu’en DJ espagnol exubérant.
Soulignons également l’efficacité de la scénographie en cubes modulables qui évoque des jeux enfantins tout en impulsant un tempo endiablé. Quelques palmiers gonflables, un dauphin et hop, on se croirait aux Seychelles ! Ce coffre au trésor magique épate par sa simplicité et ses trouvailles. On ressort de la Comédie de Paris le sourire aux lèvres.
Une bonne comédie repose avant tout sur des caractères bien trempés et hauts en couleur. Une plume enlevée et mordante est donc requise pour assurer le spectacle.
Comme à la maison remplit parfaitement son contrat. La pièce concoctée par Bénédicte Fossey et Éric Romand se définit comme un huis-clos familial explosif qui n’épargne personne. Les noms d’oiseau volent à tout va et Pierre Cassignard booste ces tensions avec vivacité. Une réussite !
Nous sommes le premier Janvier et comme tout les ans, Suzanne reçoit sa famille pour fêter l’événement. Seulement voilà, la matriarche a un caractère de cochon et n’a pas sa langue dans sa poche. Sa franchise blesse son entourage : elle déplore la mollesse de son fils Michel qui a repris le garage ; elle se lamente sur le sort de son actrice de fille Sylvie incapable de garder un homme et elle n’en peut plus de se coltiner son impotente de soeur Geneviève. Seul le benjamin Titou trouve grâce à ses yeux. Exilé au Canada, le jeune homme est chouchouté par Maman qui désapprouve cependant ses penchants sexuels. Que peut-il bien se passer une fois la troupe réunie ? Une catastrophe pardi !
La recette de Comme à la maison est loin d’être originale et reprend tous les ingrédients de la comédie familiale avec son lot de terribles secrets et de non-dits (les passages plus graves sont d’ailleurs difficiles à gérer). Il ne sert cependant à rien de bouder notre plaisir car tout fonctionne comme sur des roulettes. La mécanique est fluide, bien agencée ; les dialogues sont aux petits oignons tout comme les uppercuts verbaux. On rit sans arrêt.
Névrose collective
Les personnages s’avèrent particulièrement bien brossés. On adore Annie Grégorio en patronne à l’accent chantant, peau de vache sans concession qui a trimé toute sa vie et aimerait bien un peu de repos. Aude Thirion est géniale en belle-fille pincée WASP provinciale qui s’ennuie comme un rat mort. Lisa Martino campe une comédienne mal dans sa peau avec beaucoup de naturel. Françoise Pinkwasser est hilarante en tata gaga. Pierre-Olivier Mornas convainct en loser déprimé et humilié et le séduisant Jeoffrey Bourdenet irrite avec délice dans le rôle du fils prodigue un brin beauf.
Comme à la maison catalyse donc avec brio nos névroses familiales. On se régale en compagnie de ces êtres à la dérive. On rigole sans gêne de leurs malheurs et de leurs vacheries.
Comme à la maison remplit parfaitement son contrat. La pièce concoctée par Bénédicte Fossey et Éric Romand se définit comme un huis-clos familial explosif qui n’épargne personne. Les noms d’oiseau volent à tout va et Pierre Cassignard booste ces tensions avec vivacité. Une réussite !
Nous sommes le premier Janvier et comme tout les ans, Suzanne reçoit sa famille pour fêter l’événement. Seulement voilà, la matriarche a un caractère de cochon et n’a pas sa langue dans sa poche. Sa franchise blesse son entourage : elle déplore la mollesse de son fils Michel qui a repris le garage ; elle se lamente sur le sort de son actrice de fille Sylvie incapable de garder un homme et elle n’en peut plus de se coltiner son impotente de soeur Geneviève. Seul le benjamin Titou trouve grâce à ses yeux. Exilé au Canada, le jeune homme est chouchouté par Maman qui désapprouve cependant ses penchants sexuels. Que peut-il bien se passer une fois la troupe réunie ? Une catastrophe pardi !
La recette de Comme à la maison est loin d’être originale et reprend tous les ingrédients de la comédie familiale avec son lot de terribles secrets et de non-dits (les passages plus graves sont d’ailleurs difficiles à gérer). Il ne sert cependant à rien de bouder notre plaisir car tout fonctionne comme sur des roulettes. La mécanique est fluide, bien agencée ; les dialogues sont aux petits oignons tout comme les uppercuts verbaux. On rit sans arrêt.
Névrose collective
Les personnages s’avèrent particulièrement bien brossés. On adore Annie Grégorio en patronne à l’accent chantant, peau de vache sans concession qui a trimé toute sa vie et aimerait bien un peu de repos. Aude Thirion est géniale en belle-fille pincée WASP provinciale qui s’ennuie comme un rat mort. Lisa Martino campe une comédienne mal dans sa peau avec beaucoup de naturel. Françoise Pinkwasser est hilarante en tata gaga. Pierre-Olivier Mornas convainct en loser déprimé et humilié et le séduisant Jeoffrey Bourdenet irrite avec délice dans le rôle du fils prodigue un brin beauf.
Comme à la maison catalyse donc avec brio nos névroses familiales. On se régale en compagnie de ces êtres à la dérive. On rigole sans gêne de leurs malheurs et de leurs vacheries.