La pièce repose sur deux comédiens et un texte. Le décor est sobre, la mise en scène est sobre. Mais tous deux sont très efficaces pour mettre en avant la relation entre ces deux hommes : le "candide" dépendant de sa femme, elle-même dépendante d'Internet comme source de connaissance et de vérité (!), et son voisin, juif et athée qui doit, avec patience, démonter tous ses a priori.

C'est drôle, c'est fin et c'est court ! A 19h la pièce commence, à 20h30 on est au resto du coin à attaquer l'entrée !

La relation évolue donc tout au long de la pièce à travers différentes saynètes qui abordent chacune un point sur la religion ou la culture juive.
Et on se prend à imaginer la même pièce avec d'autres religions... Finalement, l'autre thème est bien la connaissance de l'autre et mine de rien, l'envie de connaître l'autre.

La pièce commence, et comme pour le "Porteur d'Histoire", des dates et des noms sont égrenés par l'acteur-narrateur et repris sur un tableau-écran (pas de craie cette fois-ci) derrière lui. Et là, on se dit "ah oui c'est vrai, encore des histoires qui s'emboîtent. Mais inutile de se donner un mal de crâne à retenir ces noms et ces dates, tout viendra à point".

Et hop, les histoires commencent. Attention à ne pas rester sur le quai, le train nous emmène dans un voyage envoûtant. On est happé et emporté dans des lieux et des époques très différentes. L'attention est requise pendant près de deux heures et gare à celui qui décroche ! Le rythme est effréné, la mise en scène extrêmement précise, les changements de décors, de costumes se succèdent très rapidement pour que toutes les histoires s'entremêlent correctement. Pas de temps mort même si sur la fin, on se dit que l'histoire de Méliès aurait pu être raccourcie, à moins que ce ne soit les fauteuils peu confortables qui nous rendent la pièce un peu longue.

On sort de la pièce comme en sortant d'une attraction d'un train rapide qui nous a mis la tête à l'envers plusieurs fois. Il faut récupérer notre rythme et remettre tout en place. C'est compliqué de raconter cette pièce mais on en garde cette superbe impression d'avoir fait un très beau voyage, d'avoir assisté à un vrai spectacle !

Ayant vu la bande-annonce, on s'est dit que ça collerait bien à la période Halloween. Alors c'est bien mais ça ne fait pas vraiment peur, en tout cas pas comme on s'y attendait...!

L'histoire est sympa. Niveau "bon thriller pour téléfilm", mais elle est surtout prétexte à une mise en scène originale.

C'est là que la soirée devient intéressante. Dès l'accueil, on est dans l'ambiance : des ouvreuses déguisées, des zombies qui font crier à droite et à gauche dans la salle en attendant le début de la pièce (je n'y ai pas échappé, trop concentrée à chercher ma place et paf ! un zombie qui me tombe dessus).

Effets spéciaux sympa mais pas à en être scotchés sur son fauteuil non plus. En revanche, les acteurs se donnent vraiment durant toute la pièce. Ils jouent tous très bien, le rythme est soutenu, les deux heures passent vite. Attention les acteurs se déplacent et ça donne une bonne dynamique !

Conclusion : non, ça ne fait pas particulièrement peur mais le pari de l'ambiance est entièrement réussi !

Voilà une pièce qui nous fait passer un bon moment.

L'intrigue n'est pas le plus important ici. D'ailleurs on l'oubliera vite au bout de quelques jours. En revanche, on se souviendra des gags (attendus ou surprenants), du jeu des acteurs terriblement drôle, de certaines répliques.

On ne s'ennuie pas. Le rythme est soutenu (de très rares longueurs). Tout part en catastrophe mais le flegme british permet de tenir la pièce jusqu'au bout. Mais dans quel état !

A conseiller comme anti-dépresseur.