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- Paris 5ème
White dog
Thriller social sur papier froissé États-Unis.
Années 1960. La lutte pour les droits civiques des Noirs secoue le pays. Installé à Beverly Hills, l’écrivain Romain Gary est témoin de cette révolution sociale.
À ses côtés, son épouse, l’actrice américaine Jean Seberg, est partie prenante de ce combat pour l’égalité. Au même moment, le couple adopte un chien errant et se prend d’affection pour lui.
Tout à coup, leur nouvel ami, au caractère très doux, révèle un autre visage, terrifiant. Les Anges au Plafond s’attachent au moment où le romancier tente d’écrire cette histoire qu’il publiera en 1970.
Par une nuit d’insomnie, devant la feuille blanche, Romain Gary empoigne le papier comme il se saisit de la réalité, le tord, le déchire, transforme ses proches en personnages littéraires, et l’autobiographie en fable. Deux comédiens manipulent des figures de papier, tandis que la projection de photos d’époque et les rythmes afro-américains du batteur et compositeur Arnaud Biscay soulignent les tensions de cette époque. Les divergences politiques entre extrémistes et modérés se répercutent sur le couple et dans leur cercle d’amis. Le drame domestique déclenché par le chien fait écho à l’histoire en marche.
Comment sortir de la haine ? Comment ne pas désespérer ? Comment réapprendre l’humanité ? Le défi nous tient en haleine, comme dans un film à suspense.
Un hommage poignant à l’écrivain humaniste qu’était Romain Gary et une réflexion sur l’acte même de création.
Au début était l'Histoire
Romain Gary, aviateur, militaire, résistant, diplomate aime prendre sa plume pour dénoncer la médiocrité humaine et y insuffler un peu d'espoir. En 1970, il écrit un récit autobiographique sous le nom de Chien blanc. Dans les années 1967-1968, il vit aux Etats-Unis, à Beverly Hills avec son épouse, l’actrice américaine Jean Seberg, qui s'implique dans la lutte pour les droits civiques pour les noirs. Martin Luther King a été assassiné. La tension monte progressivement dans les rues. Dans sa maison, il se rend compte que le chien qu'il a recueilli, Batka, a été élevé pour chasser les personnes noires. On lui conseille alors d'abattre l'animal car on ne peut changer le conditionnement qu'il a subi. Mais Romain Garry veut croire que l'on peut désapprendre la haine et passer au dessus de la bêtise humain.
Sous les mots, les papiers déchirés
Pour la création 2017, la compagnie Les Anges au Plafond ont décidé de donner vie à ce texte de Romain Garry. Un auteur qu'elle avait déjà mis en avant dans le spectacle R.A.G.E. L'auteur va prendre vie sous les traits d'un personnage de papier, tout comme d'autres. La page blanche prend une dimension plus profonde et surprenante. Il prend l'apparence d'une page géante qui se découpe, d'une fenêtre qui s'ouvre sur un dresseur, des textes, des chiens... Le tout accompagner de jeux de lumière habillement orientés. La blancheur prend des couleurs avec l'encre noire d'un récit qui s'écrit et du sang des blessures de l'Histoire.
Camille Trouvé et Brice Berthoud à la mise en scène mettent leur talent et leur imagination au service de la puissance d'un récit plein d'espoir. Des marionnettes prennent vies que cela soit à taille humaine ou en taille d'objets et font totalement corps avec leur manipulateur. Brice Berthoud, Arnaud Biscay, Yvan Bernardet et Tadie Tuené s'intègrent avec délicatesse, force, dextérité et musique. Chacun son poste, ces compétences, son savoir-faire. Mais il partage tous une passion commune pour incarner leurs personnages réels ou fictifs et faire vivre une aventure incroyable aux spectateurs. La violence des faits percutent la violence des mots et nous interroge.
Une multitude de trouvailles plus malignes et ingénieuses les unes des autres qui vous font voyager au coeur de la force des mots et de l'impact de l'espoir.
D’après Chien blanc de Romain Gary
Camille Trouvé et Les Anges au Plafond nous embarquent dans une cruelle et magnifique fable.
Aux USA en 1968, année de l’assassinat de Martin Luther King et guerre du Vietnam.
Romain Gary et Jean Seberg adopte un chien Batka, un chien blanc, blanc et raciste. Jean et Gary refusent de croire que cela est irréparable. Ils décident de reconvertir leur chien en le confiant à un dompteur noir.
Tout en suivant le dressage de Batka, nous traversons cette période sanglante de racisme et de violence qui dévaste les USA.
Cette nouvelle fantaisiste mais tellement réaliste nous questionne :
Peut-on désapprendre la haine ?
Sommes-nous manipulés et asservis ?
Comment lutter contre la bêtise humaine ?
Les Anges au Plafond nous entrainent dans un univers féerique, poétique et magique qui adoucit l’horreur et la réalité du racisme.
De magnifiques marionnettes vont nous conter cette histoire dans un décor de papier, de ficelles, de feuilles qui s’envolent et d’ombres chinoises.
La puissance du texte est amplifiée par le tempo de la musique et les effets de lumière.
Très belle création.