Critiques pour l'événement White dog
11 févr. 2018
7/10
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A pas de loup, la salle du Mouffetard se rempli ne laissant aucun siège vide. Tous sont venus pour aller à la rencontre de ce fameux Chien Blanc. Ce White dog, adopté par Romain Gary, symbole et témoin d'une révolution sociale au coeur des Etats-Unis. Un univers de papiers froissés nous emmène au coeur de la lutte pour les droits civiques des noirs.

Au début était l'Histoire
Romain Gary, aviateur, militaire, résistant, diplomate aime prendre sa plume pour dénoncer la médiocrité humaine et y insuffler un peu d'espoir. En 1970, il écrit un récit autobiographique sous le nom de Chien blanc. Dans les années 1967-1968, il vit aux Etats-Unis, à Beverly Hills avec son épouse, l’actrice américaine Jean Seberg, qui s'implique dans la lutte pour les droits civiques pour les noirs. Martin Luther King a été assassiné. La tension monte progressivement dans les rues. Dans sa maison, il se rend compte que le chien qu'il a recueilli, Batka, a été élevé pour chasser les personnes noires. On lui conseille alors d'abattre l'animal car on ne peut changer le conditionnement qu'il a subi. Mais Romain Garry veut croire que l'on peut désapprendre la haine et passer au dessus de la bêtise humain. 

Sous les mots, les papiers déchirés
Pour la création 2017, la compagnie Les Anges au Plafond ont décidé de donner vie à ce texte de Romain Garry. Un auteur qu'elle avait déjà mis en avant dans le spectacle R.A.G.E. L'auteur va prendre vie sous les traits d'un personnage de papier, tout comme d'autres. La page blanche prend une dimension plus profonde et surprenante. Il prend l'apparence d'une page géante qui se découpe, d'une fenêtre qui s'ouvre sur un dresseur, des textes, des chiens... Le tout accompagner de jeux de lumière habillement orientés. La blancheur prend des couleurs avec l'encre noire d'un récit qui s'écrit et du sang des blessures de l'Histoire. 

Camille Trouvé et Brice Berthoud à la mise en scène mettent leur talent et leur imagination au service de la puissance d'un récit plein d'espoir. Des marionnettes prennent vies que cela soit à taille humaine ou en taille d'objets et font totalement corps avec leur manipulateur. Brice Berthoud, Arnaud Biscay, Yvan Bernardet et Tadie Tuené s'intègrent avec délicatesse, force, dextérité et musique. Chacun son poste, ces compétences, son savoir-faire. Mais il partage tous une passion commune pour incarner leurs personnages réels ou fictifs et faire vivre une aventure incroyable aux spectateurs. La violence des faits percutent la violence des mots et nous interroge. 

Une multitude de trouvailles plus malignes et ingénieuses les unes des autres qui vous font voyager au coeur de la force des mots et de l'impact de l'espoir.