- Théâtre contemporain
- Comédie Bastille
- Paris 11ème
Train train, è pericoloso sporgersi

- Gaëlle Lebert
- David Talbot
- Sandrine Molaro
- Aurélie Boquien
- Comédie Bastille
- 5, rue Nicolas-Appert
- 75011 Paris
- Richard-Lenoir (l.5)
"Le train à destination de Destination va partir", annonce au micro un homme en uniforme de la société nationale des chemins de fer.
Un train de nuit, le dernier, avec un seul petit arrêt d’une minute à Maturité. Elles sont trois, elles ne se connaissent pas et s’apprêtent à faire le voyage ensemble.
Le temps pour elles de se raconter, de boire, de tricoter, d’assassiner, d’écouter de vieux disques sur un électrophone, de danser, de regarder la vaste rigolade qui file au dehors. La rencontre de trois femmes et un homme dans un compartiment de seconde classe où l’on peut encore ouvrir les fenêtres (même si « il est dangereux de se pencher vers l’extérieur »), nous raconte les bienfaits et dangers de l’échange et de la parole, l’éloge du rêve et de la lenteur, la nécessité d’une fraternité complice et joyeuse : la vie mêlée, absurde, drôle, excessive, contradictoire.
La critique de la rédaction : 5/10. Cette pièce a un petit quelque chose que les autres n'ont pas. Elle est étrange, absurde, semble cacher de nombreux doubles sens.
Pourtant, je n'ai pas été pris. Sûrement parce que le rythme pèche, les dialogues ne sont pas assez percutants et l'histoire ne prend pas vraiment. Les moments de flottements se multiplient.
Dommage car le jeu des acteurs est bon, ils rendent leur personnage attachant. La mise en scène est elle assez originale, ajoute du mystère à Train Train.
Je me suis ennuyé. J'aurais aimé aimer.
On suit, tout au long du voyage, le rapprochement de chaque personnage et leurs conversations, où ils nous livrent peu à peu des pans de leur existence, de leurs failles et de leurs attentes.
L’ambiance parfaitement réussie et maîtrisée, au rythme lent et déstructuré, porte la pièce de bout en bout dans une espèce d’interzone où l’auteur, David Talbot, nous entraîne à travers le fil conducteur de la question du genre. Se mêlent alors les genres et les rôles pour ne plus laisser place qu’à une montée de la cruauté et de la folie des personnages. Tout se mélange dans cette pièce et pourtant le train poursuit son chemin jusqu’à Destination, nous emportant de métaphore en métaphore et de symbolisation en symbolisation.
La mise en scène, très ingénieuse, pleine de trouvailles, avec une bande sonore qui fait quasi un quatrième personnage, mêle, elle aussi, les genres et les registres et ne laisse rien au hasard. C’est une mise en scène du détail et de l’infinitésimal.
Le jeu des comédiens, très travaillé, frôle l’excellence et nous embarque ailleurs.
Enfin une pièce innovante à l’humour subtil d’où, même si on ne rit pas à gorge déployée, on sort époustouflé et grandi.