- Classique
- Théâtre Montparnasse
- Paris 14ème
Tailleur pour Dames

- José Paul
- Caroline Maillard
- Sébastien Castro
- Florence Maury
- Maud Le Guénédal
- Philippe Uchan
- Véronique Barrault
- Guilhem Pellegrin
- Théâtre Montparnasse
- 31, rue de la Gaîté
- 75014 Paris
- Edgard Quinet (l.6), Gaité (l.13)
Le Docteur Moulineaux a passé la nuit dehors et sa femme, Yvonne, demande des explications.
Moulineaux prétexte qu'il était au chevet d'un mourant, un certain Bassinet. Mais celui-ci vient justement leur rendre visite... frais comme un gardon !
Le génie de Feydeau et l'esprit de Jean Poiret dans un cocktail explosif.
La critique de Louise Pierga (rédac' AuBalcon) : Un peu de fraîcheur par ces jours caniculaires, c'est devenu une denrée rare. Mais la fraîcheur c'est aussi l'impalpable légèreté d'une comédie, le soufle tiède du rire de notre voisine de derrière dans le creux de notre nuque. Enfin j'exagère un peu mais à peine.
Cette petite sortie au théâtre de la Gaité Montparnasse a été l'occasion d'une aération délicieuse. Tout d'abord notons une chose, car il est de mon devoir de vous transmettre mon expérience dans son intégralité, c'est pourquoi je ne peux passer à côté d'une découverte technologique. Ma voisine de droite, une adolescente avec un chemin de fer sur les dents et un visage blanchi de purulence s'agitait avec son smart phone, et je constate en l'observant avec une affection hypocrite que le dit portable possède une anse de telle façon que la prépubère dégénérée ait la possibilité constante de garder son portable en main. Choqué par un tel souci d'ultra connexion, j'ai pourtant constaté que l'ado aux apparences de débilité s'est amusée autant que moi durant le spectacle et n'a même pas consulté l'écran lumineux, c'est donc la preuve irréfutable que « Tailleur pour dames » nous embarque.
Un Feydeau pure souche avec imbroglio cartoonesque, tromperies, lâcheté masculine et tout le tintouin. Le docteur Moulineaux (José Paul, habitué de la comédie et toujours aussi bon) a découché, sa femme Yvonne s'en rend compte, mais Moulineaux a un alibi : Monsieur Bassinet, sauf que celui-ci se rend comme une fleur chez eux et fiche en l'air l'alibi, là dessus la belle-mère débarque mais Moulineaux veut revoir sa maitresse Suzanne elle-meme mariée à celui qui la trompe avec la femme disparue de Monsieur Bassinet. Bref, on continue d'être scotchés par un tel talent de marionnettiste où tous les personnages s'affolent de ce destin tragique qui les écrase comiquement.
On y trouve Sébastien Castro, excellent Monsieur Bassinet (et déjà apprécié dans Le comique de Pierre Palmade), Philippe Uchan lui aussi nous rend hilare. L'adaptation de Jean Poiret est simple, certes il ne porte pas un regard très moderne sur le texte de Feydeau, de même que la mise en scène d'Agnès Boury perpétue une forme très classique de la comédie. Mais peu importe puisque l'on rit du début à la fin. Poil aux seins.
Cette version est très drôle, par le sens des situation de Feydeau et le sens des dialogues de Poiret. C'est un vrai caviar d'humour. Les comédiens sont très bons.
José Paul mène la pièce avec son talent habituel. Une vraie réussite.
C'est un vaudeville dans le plus pur style, avec donc du comique de situation en continu et des quiproquos à n'en plus finir. Je pensais ne pas trop adhérer à ce genre théâtral mais au final j'ai passé la soirée à rire. C'est vraiment une très bonne pièce, le jeu des acteurs y est pour beaucoup, surtout les rôles masculins. Quelques bonnes trouvailles également dans la mise en scène, qui comme les décors, mise sur la simplicité.
Une très bonne soirée pour cette fin d'été !
Et pourtant j'ai trouvé cette pièce fantastique. Le texte est léger, le comique de situation parfois un peu gros (le mari qui trompe la femme et la belle mère qui croit que le mari blablablablabla... enfin, pas de surprise mais il faut aimer ! ) MAIS pourtant, la pièce passe très bien, le jeu d'acteur est exceptionnel, la mise en scène très plaisante.
Les intermèdes du "domestique" qui chante son amour à sa dite "bien aimée" présente dans le public, sont vraiment très drôles et bien pensés.
Les acteurs sont excellents, ils jouent vraiment à la perfection, à tel point qu'on se laisse totalement emportés, même quand on est pas fanatique de vaudevilles, par ce tourbillon de situations burlesques.
Alors même pour ceux qui ne sont pas friands de vaudevilles, cette pièce, comme les Fiancés de Loches d'ailleurs, revisite Feydeau à la perfection. On passe un excellent moment, de quoi clôturer l'été en beauté !
La pièce offre des accents burlesques appuyés (un coup de Poiret sans doute ?) très bienvenus parmi les traits d’absurde de Feydeau.
L'ensemble tient promesse et les rires fusent, les sourires s'installent dès le début jusqu'aux rappels.
La mise en scène, de type classique, n'apporte pas le trois-fois-rien qui devrait faire fonctionner la machine un poil plus vite. A moins qu'il ne s'agisse de la distribution, plus brillante chez les hommes, qui laisse à plusieurs reprises quelques silences de trop, il me semble.
Mais ne boudons pas notre plaisir, ce fut un plaisir. A partager sans aucun doute.
Sous la houlette d’Agnès Boury les effets de mise en scène superflus sont oubliés au profit du comique de situations et des ressorts rocambolesques de l’écriture feydeausienne. Le décor est volontairement épuré, réduit au minimum et les comédiens s’abandonnent joyeusement à l’histoire, de Sébastien Castro idéalement benêt (Bassinet) à José Paul en mari trompeur dépassé par ses propres mensonges en passant par les intermèdes chantés de Guilhem Pellegrin, le majordome-spectateur de la folie de ses maîtres.
Jean Poiret a signé l’adaptation de ce Tailleur pour dames : on y retrouve, mine de rien, une patte à la Poiret qui n’est pas sans rappeler certaines effets ou ressorts très poiresques… des petites touches infimes par ci laissent planer un parfum de Canard à l’orange, une effluve de Cages aux folles. Un mariage peut-être daté mais qui laisse la place aux rires.
C’est efficace et on ne demande que ça en cette période estivale.