- Théâtre contemporain
- Théâtre de Paris
- Paris 9ème
Splendour

- Elsa Zylberstein
- Théâtre de Paris
- 15, rue Blanche
- 75009 Paris
- Trinité (l.12), Blanche (l.2)
29 novembre 1981, Natalie Wood se noya en face de l’île de Santa Catalina tandis que son mari, Robert Wagner, et son amant Christopher Walken, s’enivraient sur le pont d’un bateau nommé « Splendour ». Etait-ce un assassinat, un accident, un suicide ?
Pour la légende du grand cinéma, Natalie Wood fut l’héroïne emblématique de West Side Story et de Splendour in the grass (La Fièvre dans le Sang). C’était aussi une femme fragile, nymphomane, bouleversante de talent et d’intensité.
De la splendeur au drame : telle fut son étrange et tragique destin…
Dans cette pièce-opéra tirée de son livre, Géraldine Maillet a choisi de revisiter l’existence de cette actrice à l’instant de sa mort. Flux de pensées, Hollywood et ses mirages, les hommes de passage, les triomphes, la solitude, les petites joies et les grands désespoirs…
Une descente aux Enfers à travers le sexe, l’alcool, le glamour. En passant par le cœur d’une femme glorieuse et perdue.
L'unique actrice de Splendour, Elsa Zylberstein, avait été récompensée pour son talent en 2009, lorsqu'elle a gagné le César de la meilleure actrice dans un second rôle pour sa prestation dans le film "Il y a longtemps que je t'aime".
Cette pièce a été touchée par le syndrome de la tête d'affiche.
L'avis de Pierre (rédaction AuBalcon) : Splendour est une pièce pas désagréable mais qui ne m’a fait ni chaud ni froid. Malheureusement, je n'ai pas été entièrement pris par l'histoire de Natalie Wood, actrice américaine au destin tragique.
J'aurais aimé ressentir plus d'empathie, plus d'émotions en la voyant et l’entendant, découvrir une femme plus qu’une star superficielle.
Il est toujours question de faire l'amour avec telle ou telle personnalité, de baiser, de jouir. Ses récits d’aventures -plus ou moins- amoureuses sont accompagnés de trop peu de réflexions sur sa carrière, sa montée en puissance, sa vie. Ou le problème vient-il du fil conducteur trop ténu pour m’y accrocher et me laisser porter ?
J’ai également été gêné par les décors. Ceux-ci font trop penser aux images d'écrans de veille des ordinateurs des années 90.
J'ai tout de même aimé plusieurs passages. Le moment où cette femme, éternelle insatisfaite, se compare à Marylin Monroe comme à un idéal de réussite. Elle essaye de passer du rang de vedette au mythe. C’est également intrigant lorsqu’elle se met à danser dans un accès de folie…
Si vous êtes un admirateur d’Elsa Zylberstein vous passerez un bon moment malgré tout car vous la verrez dans tous ses états. Et quoi de mieux qu’un seul en scène pour découvrir l'étendue de son talent ?
Mais quel dommage de donner de la star cette image si négative : mauvaise fille, mauvaise mère, mauvaise épouse (même si elle a beaucoup d'excuses !), et actrice plus ou moins ratée, surtout jalouse de la réussite des autres !
Était-ce vraiment cela, Natalie Wood?
Malheur pour Natalie Wood et sa fin tragique, noyée, après une vie particulièrement chaotique et riche en excès en tout genre. Juste antithèse de la célèbre rengaine ‘Amour, gloire et beauté’ ou le coté sombre d’une actrice.
Malheur pour Elsa Zylberstein qui s’est totalement laissée submerger par la psychose de l’actrice qu’elle incarne mais qui se regarde jouer.
Malheur pour le décor 2.0 de la salle Réjane (c’est la seconde fois que ce type d’artifice sert et je ne suis toujours pas convaincue, voir Sahar et Jeremy).
Malheur pour nous, pauvres spectateurs polis, qui ne quittons pas la salle pendant le spectacle (oui, il y a vraiment des malotrus) et regardons Elsa Zylberstein naviguer entre l'hystérie et la nymphomanie…
La pièce dure environ une heure et on aurait préféré explorer d’autres facettes de la vie de Natalie Wood.
C'est trop linéaire dans l'hystérie, du coup, beaucoup de cris et pas assez d'émotion. Je pense que ça vient plus de la mise en scène et de cette partie de vie choisie de Natalie Wood que d'Elsa Zylberstein qui s'investit totalement dans son rôle.
Je ne suis pas rentrée dedans. Pourtant, avec une vie pareille, il y avait de quoi faire en profondeur dans la psychologie du personnage.
La mise en scène la met également bien en valeur car tout est centré sur son jeu. Ce décor bien que dépouillé est habillé uniquement de films vidéo. Ce choix permet de faire plusieurs flash back sur la vie de cette actrice, profondément russe comme elle aimait le déclarer. Je me suis laissée totalement prendre par son interprétation.
Splendour trace le parcours chaotique d’une idole du cinéma, ravagée par les excès en tout genre et profondément seule. S’attardant sur les derniers instants de la star de West Side Story et Splendour in the grass, la pièce de Géraldine Maillet s’avère habile dans sa construction dramatique, naviguant dans un entre-deux fascinant.
Cependant, bien que l’actrice soit superbement dirigée par Catherine Schaub, la metteur en scène (qui avait déjà signé l’horripilant Ring) se noie dans une utilisation abusive de la vidéo. Loin d’accompagner judicieusement les propos, cet excès gâche l’ensemble du tableau qui aurait mérité un écrin peut-être plus simple.
N’hésitez tout de même pas, l’interprétation de Zylberstein est à tomber par terre !