- Théâtre contemporain
- Palais des Glaces
- Paris 10ème
Nos amis les humains

- Magali Bros
- Jean-Christophe Barc
- Palais des Glaces
- 37, rue du Faubourg-du-Temple
- 75010 Paris
- République (l.3, l.5, l.8, l.9, l.11)
Samantha, une dresseuse de tigre se retrouve emprisonnée dans une cage de verre avec Raoul, un scientifique bougon, bavard et misanthrope.
Kidnappés par des extra-terrestres, ils vont devoir vivre ensemble, se supporter et se soutenir dans ce milieu hostile et mystérieux. Leurs " hôtes " vont leur apprendre que la Terre est détruite ! Samantha et Raoul sont désormais les seuls survivants de l'espèce humaine !
Pour la survie de l'Humanité, ils doivent se reproduire... Mais ce nouvel Adam n'est pas en accord avec son Eve. Pourquoi sauver leur espèce ? L'Humanité mérite-t-elle vraiment d'être sauvée ? Ils décident d'en faire le procès...
La critique de la rédaction : 6/10. L'humanité mérite-t-elle de se perpétuer ? C'est la question que pose la pièce de théâtre de Bernard Werber (2003).
Ce sujet est traité de manière plutôt légère avec un huis clos entre un scientifique et une dompteuse de tigres dans un aquarium géant. Les deux acteurs sont bons mais leur jeu devient parfois trop criard.
Leurs dialogues assez inintéressants au début sont plus riches et un petit peu plus drôles au fur et à mesure qu'avance la pièce.
Quant à la mise en scène, elle séduit par son intelligence et son originalité.
Malgré quelques longueurs nous avons passé un moment plaisant.
Le décor et le jeu des acteurs sont en apparence banals, mais s'ils sont analysés se révéleront être bien plus travaillés qu'il n'y parait. C'est ainsi, très agréable, puisqu'on ne les remarque pas pendant la pièce. La perspicacité de cette invisibilité est de laisser le spectateur ressentir des émotions face à l'humanité actuelle. réfléchir sur l'aventure humaine à travers un homme et une femme.
La supériorité des éléments contre l'homme est distillée finement.
Hélas la salle était loin d'être remplie. Dommage pour cette pièce qui mérite d'être vue.
C'est surtout un bel échange sur l'humain, ses forces et ses travers. Un moment de charme et d'originalité au Palais des Glaces.
Avec cette pièce, Bernard Werber s'attaque à un vaste sujet 'le procès de l'humanité' et l'approche est originale. J'ai beaucoup aimé la cage de verre 'invisible' comme décor.
Le sujet n'est pas commun, on se pose des questions mais on ne fait que survoler le sujet, j'ai trouvé que ça restait très simpliste et superficiel avec des attitudes et des arguments très prévisibles, c'est dommage car cette pièce a le mérite de ne pas avoir été vue et revue et les deux comédiens sont très bons sur scène.
Au final même s'il y a beaucoup de poncifs, ça n'est pas désagréable.
"Nos amis les humains" c'est, au travers d'une comédie pleine d'humour et de poésie, une critique de notre société et de nos modes de vie actuels, avec un message fort amené avec finesse et audace. La nature humaine y est alors ramenée à l'échelle de l'univers au travers d'une forme de comparaison de l'humain à une condition animale pour une autre forme de vie de l'univers.
C'est dans un décor et une mise en scène sobre et simple, mais efficace, avec un texte finement écrit et interprété avec justesse, intelligence et humour, que se tiendra la pièce. On y fera la connaissance de Samantha - dresseuse de tigres, et de Raoul - scientifique, deux protagonistes aux personnalités bien distinctes, que l'on verra se rencontrer, se connaître et évoluer au fil de l'histoire. Ils auront des rôles à la fois accusateurs, défenseurs, témoins et juges de l'espèce humaine puisqu'ils aborderont quelques absurdités de notre société actuelle avec dérision et décalage, et nous montrant bien que finalement "l'homme est un loup pour l'homme".
J'ai particulièrement apprécié la thématique abordée, qu'on voit encore peu au théâtre, et qui est pourtant au coeur de l'actualité.
Voici une pièce que je ne peux que recommander à tous pour un moment de théâtre agréable aussi drôle que touchant.
WERBER FAIT DU WERBER
Comme beaucoup j’ai déjà lu du WERBER (la fameuse trilogie évidemment) et comme beaucoup je suis resté hermétique à ses derniers ouvrages. Il a tendance à recycler ses thèmes de prédilections (ses obsessions ?) que sont la métaphysique, la mythologie ou la philosophie sur fond de science-fiction. NOS AMIS LES HUMAINS n’échappent pas à la règle. Au contraire elle la transcende ! C’est ainsi que la pièce débute sur un postulat original : deux personnes qui ne se connaissent pas et que tout oppose (mais comme on le verra les opposés s’attirent) se réveillent seuls dans une grande cage de verre. Ou sont-ils ? Comment sont-ils arrivés là ? Qu’attend-on d’eux ? Autant de questions qui font écho à la célèbre maxime sur le sens de la vie : qui sommes nous, d’où venons-nous, où allons-nous ? Vaste sujet ! Rapidement ils apprennent qu’ils sont les derniers représentants de leur espèce…
UNE RÉFLEXION PAS ININTÉRESSANTE MAIS SIMPLISTE
Les personnages se lancent alors dans un échange prolixe sur l’intérêt de la préservation de l’espèce humaine, enfonçant des portes ouvertes et enchaînant poncifs sur poncifs. Et c’est là le reproche principal que je ferais à la pièce. En plus de certaines références un peu datées (la télé-réalité par exemple) le niveau du débat se résume bien souvent à des banalités. Et si c’est le procès de l’humanité qui se joue dans cette pièce, les arguments, qu’ils soient de la partie civile ou de la défense, me semblent souvent bien pauvres. Sans doute ces réflexions étaient-elles judicieuses et avant-gardistes il y a 13 ans mais en 2016 elles n’ont rien de bien exceptionnelles et surtout n’apportent ni réponses ni solutions. Elles ont néanmoins le mérite de mettre certaines contradictions en relief.
JEAN-CHRISTOPHE BARC CUMULE
Heureusement que la narration est ponctuée de nombreuses notes d’humour, mises en valeur par l’interprétation impeccable de Jean-Christophe BARC. Le bonhomme connaît bien le texte de WERBER puisqu’il interprète ce personnage depuis sa création (et qu’il en assure accessoirement la mise en scène, plutôt discrète et sans artifice), il y est donc très à l’aise, d’un grand naturel et d’une vraie présence comique. Magali BROS lui donne la réplique sans faire d’étincelles et s’approprie convenablement un rôle moins intéressant que celui de son comparse. Un couple de théâtre qui se connaît bien puisque les deux comédiens ont déjà joué ensemble (notamment dans ROMAN PHOTO, une petite comédie que j’ai vu bien avant la création de ce blog). A noter que BARC ne chôme pas : il enchaîne 25 minutes plus tard au Théâtre Daunou dans L’AMOUR SUR LE NET !
En résumé, si son originalité étonne et que son propos interroge, on regrettera l’accumulation de poncifs et le côté simpliste de certaines réflexions : j’aurais aimé y voir plus de profondeur. Finalement je suis un peu resté sur ma faim. Pour autant j’invite chacun, lecteurs de l’auteur ou non, à la découvrir pour se faire sa propre opinion, la pièce, tout comme l’auteur, ne laissant pas indifférent. Sachez qu’il existe également un film, NOS AMIS LES TERRIENS, inspiré par la pièce et réalisé par WERBER lui-même. Tout un programme.