Nationale 666

Nationale 666
De Lilian Lloyd
Avec Lilian Lloyd
  • Lilian Lloyd
Evénement plus programmé pour le moment

Les choix du moment peuvent influencer une vie entière… celui que fait Sophie est crucial. Elle décide de s’enfuir de son mariage avec Paul, alors qu’elle se trouve devant l’autel.

Commence alors un périple où Sophie part à la découverte de la « vraie vie » en compagnie de Louise et Angélique… Mais qui sont-elles vraiment ?

 

Une comédie sur la route du bien et du mal. Une aventure drôle qui attise la petite flamme de liberté qui sommeille en chacun de nous.

 

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2 critiques
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67%
Toutes les critiques
18 avr. 2016
9/10
68
1981 : Sophie est sur le point de se marier et d’unir sa vie pour toujours à Paul.

Ayant du mal à intégrer le prénom de son futur époux qu’elle s’obstine à appeler Pierre, cela semble cependant mal parti. Et quand même le curé de la cérémonie s’en mêle, la journée vire au cauchemar. Alors, au moment crucial, la jeune femme fuit précipitamment une vie qui semble déjà toute tracée. Elle entraîne dans son errance très rock’n’roll, Louise et Angélique, deux amies parasites dont elle cherche à s’affranchir mais qui lui seront d’un précieux soutien sur le chemin entrepris à la quête d’elle-même au terme d’un long périple où elle s’apercevra que l’on est souvent seule sur la route de la liberté et de l’épanouissement jusqu’à trouver la place qui nous convient. Mais pour obtenir ce résultat, le parcours est souvent semé d’embûches et Sophie va l’apprendre à ses dépens : « j’ai cru qu’à deux je me trouverai » avoue-t-elle avant de prendre la décision de tourner la page pour écrire un nouveau chapitre de sa vie.

Il y a deux catégories de comédies : les divertissantes et celles qui font rire tout en apportant une réflexion derrière. La pièce Nationale 666 fait évidemment partie de ce second groupe. Qui n’a jamais ressenti l’angoisse au moment de s’engager et de prendre une décision importante ? Mais ce qui fait la force du texte percutant de Lilian Lloyd, c’est qu’il n’est pas du tout dans le registre moralisateur. Au contraire, c’est par l’humour qu’il ouvre la réflexion intime et personnelle qui en découle en sortant de la représentation. Sur le plateau, il peut compter sur un trio de comédiennes épatantes et énergiques, qui se complètent dans un rythme effréné. Il y a tout d’abord Sonia Bhé, qui donne vie à la sympathique Sophie, la mariée hésitante. Meringuée dans sa robe blanche, elle attire très vite notre empathie par ses doutes et son côté maladroit qui veut bien faire. A ses côtés, deux caractères très distincts : Angélique (excellente Victoria Grosbois qui se montre parfaite sans tomber dans une mauvaise caricature), une catholique ultra-coincée qui ne fait jamais un pas de travers et Louise (irrésistible Virginie Georges en bonne copine que l’on voudrait trouver plus souvent) une délurée au look affirmé qui prône le féminisme comme affranchissement d’une vie dictée par les codes d’une société de masse.

L’une sera comme un ange gardien qui veille sur une jeune femme en perdition, telle la voix de la raison, et l’autre, jeune femme déjantée, une sorte de petit démon venu titiller sa bonne conscience. Sur une mise en scène extrêmement épurée, mettant l’accent sur le texte et les personnages hauts en couleur, la bande-son très rock nous comble avec pertinence et séduction. Et même si « être mal aimée c’est toujours mieux que de ne pas être aimée du tout », il faudra bien parcourir le chemin qui mène à la connaissance de soi. Pour cela, les scènes excellentes se succèdent et nous savourons cet instant salvateur composé de tableaux savamment dosés.

Lilian Lloyd propose une comédie à la saveur acidulée qui pétille sous l’action des trois comédiennes d’un naturel déconcertant. Le retour au point de départ pour une mise au point aux allures de point final à une histoire qui fait grandir avant de reprendre la route est particulièrement réussi. Comme le dit Sophie, il « faut bien finir par retirer les petites roulettes à l’arrière » et nous souhaitons une très bonne continuation à toute l’équipe de la Nationale 666, sur la route du succès.
17 avr. 2016
7/10
73
Loin des grosses productions théâtrales souvent source de déception (voir l’excellent article de Aubalcon sur le syndrome de la tête d’affiche) on tombe parfois sur des petites comédies sans prétention et pleine de charme. C’était le cas dernièrement avec Soixante Degrés au Théâtre de la Contrescarpe qui nous avait séduit par sa crédibilité et le jeu de ses acteurs, c’est aussi le cas de NATIONALE 666, dans la même salle, un roadtrip féminin délicieux signé Lilian LLOYD qui ravira le plus grand nombre par son humour et sa profondeur. Car avant d’être une comédie, NATIONALE 666 est avant tout une fable moderne sur l’acceptation de soi et la recherche du bonheur personnel. Attachez votre ceinture et profitez du voyage.

Sophie est à une poignée de secondes de se marier avec Paul mais elle a des doutes. Heureusement ses “meilleures” amies sont là pour la conseiller : il y a Angélique la bonne copine droit dans ses bottes au look catho-coincé et Louise la copine destroy, indépendante, qui n’a pas besoin d’homme. L’une a le rôle de la bonne conscience, l’autre de la mauvaise. Sont-elles réellement ses amies ou un pur produit de son imagination ? Toujours est-il que Sophie se décide d’abandonner son mari devant l’autel et de fuir cette vie qu’elle n’assume plus, accompagnée de ses deux anges-gardien(ne)s. Un roadtrip sans destination durant lequel Sophie découvrira des plaisirs interdits et finira finalement par se trouver, s’aimer et s’accepter. Un vrai petit scénario de film !

Si l’humour est présent en filigrane tout au long de la pièce l’auteur Lilian LLOYD a préféré la réflexion à la comédie facile. Cassant les codes et les poncifs il traite de l’indépendance de la femme sans tomber dans le féminisme à outrance et de la volonté de Sophie de ne pas se résoudre à vivre une vie qui ne lui convient pas. Trouver sa place et se trouver soi-même voila l’enjeu principal de roadtrip endiablé ! Le tout avec l’aide d’anges-gardien(ne)s, un brin cliché au début du spectacle, mais qui très vite démontrent une facette plus profonde et moins manichéenne. Pour appuyer son propos l’auteur assure lui-même la mise en scène, simple et sans fioriture, ne laissant aucun temps mort et mise en valeur grâce à une bande son rock savoureuse et pleine de punch qui donne un vrai rythme à la pièce et accessoirement une bonne dose d’énergie aux spectateurs. Côté décor c’est le minimum syndical et on fait avec les moyens du bord. Car tout est fait pour que l’on se concentre sur le principal : le texte et le jeu des actrices. Dans le rôle de Sophie Sonia BHÉ nous livre une prestation juste et émouvante. D’une jeune femme en proie aux doutes au début du spectacle elle se transforme en une femme forte et résolue à la fin, le tout avec naturel et crédibilité. Virginie GEORGES (Louise) et Victoria GROSBOIS (Angélique) viennent compléter la distribution avec bonne humeur et brio. Le trio se complète d’ailleurs parfaitement et s’amuse sur scène pour le plus grand plaisir des spectateurs.

Voilà donc encore une nouvelle belle proposition de la Contrescarpe. Certes côté comédie on sourit beaucoup plus qu’on ne rit mais ce voyage sur la route de découverte de soi-même n’en reste pas moins extrêmement exquis et pertinent. Il ne vous reste que quelques dates pour vous laisser tenter : le co-voiturage démarre tous les dimanches et lundi à 19h jusqu’à fin avril, un horaire idéal pour finir le week-end ou démarrer la semaine sur les chapeaux de roues. Pour les retardataires il y a deux séances de rattrapage début mai.
29 mars 2016
8/10
69
Une petite comédie légère aux allures de fable moderne divertissante.

C’est le grand jour pour Sophie. C’est son mariage. Tout est prêt. Le traiteur a livré. La belle-famille est là. Les invités attendent la petite larme qui fera tout. Même le curé s’est chauffé la voix. Il n’y a plus qu’à dire oui !... Et ben non, ce sera non !

Sophie préfère quitter l’église avant que ses malheurs l’engloutissent. Elle s’enfuit, Sophie ! Poursuivie de ses deux démones (non, pas Anémone et Simone ! Louise et Angélique) (bon, il faut faire un petit effort pour suivre, d’accord ?).

C’est l’échappée belle sur la route nationale 666, celle qui conduit vers l’émancipation, qui ouvre les portes de la libération. Grâce à ses deux comparses fantasmagoriques, représentant le bien et le mal (Et qui sont-elles ? oui ! Louise et Angélique ! Ça y est c’est bon, j’en étais sûr), elle brisera un à un les verrous la conduisant au lâcher prise et lui apprenant à vivre pleinement sa vie.

La pièce de Lilian Lloyd se révèle sans prétention, jonglant avec les codes actuels et tordant le cou aux stéréotypes sur la sexualité, l’amour à deux et la conjugalité. Elle secoue les branches de la normalité pour voir ce qu’il reste du bien et du mal, de la raison et de la passion, une fois les tabous et les conventions tombés. Même si nous pourrions attendre de cet argument intéressant un travail d’écriture plus approfondi, sortant les répliques du ton « café-théâtre », l’ensemble fonctionne plutôt bien. La mise en scène assurée par l’auteur choisit un parti-pris simple et sans artifice, mettant en valeur plus les textes que les situations.

Cette petite histoire façon conte de fée, aux frontières de rêve et du fantasme, est jouée par Sonia Bhé, Virginie Georges et Victoria Grosbois, avec ardeur et justesse, avec malice et charme. (Comment ? Qui a parlé d’Anémone et Simone ? non mais je rêve !)

Un divertissement drôle et intelligent pour un moment-plaisir.
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Notes détaillées (pour les plus courageux)
Texte
Jeu des acteurs
Rire
Intérêt intellectuel
Mise en scène et décor