- Théâtre contemporain
- Théâtre de l'Épée de Bois
- Paris 12ème
NAGASAKI
- Théâtre de l'Épée de Bois
- route du Champ-de-Manœuvre
- 75012 Paris
Monsieur Shimura, célibataire et méticuleux, habitant Nagasaki est convaincu qu’on vient lui chaparder des aliments dans son frigo pendant son absence. Il installe alors discrètement une webcam afin de surveiller sa cuisine depuis son lieu de travail. C’est ainsi qu’il découvre étonné qu’une femme inconnue se fait tranquillement un thé. Il appelle la police, mais se repend aussitôt. Trop tard. Elle sera arrêtée et jugée. Shimura apprendra qu’elle vivait chez lui dans un placard à futons à son insu depuis plus d’un an. Cette découverte bouleversera sa vie. Qui est-elle ? Pourquoi s’est-elle installée ici ? A sa sortie de prison, elle lui écrira une lettre où elle expliquera qu’elle ne s’est pas réfugiée chez lui par hasard…
Le récit de Mr Shimura et de cette femme énigmatique, c’est celle de deux êtres solitaires qui auraient pu se rencontrer, s’aimer et vivre une histoire commune. Mais comme deux planètes en orbite, ils étaient à la fois liés l’un à l’autre et condamnés à l’éloignement …
Écrit d’après un fait divers japonais, Éric Faye a obtenu en 2010 le grand prix de l’Académie Française pour son roman Nagasaki.
Il installe donc une webcam dans sa cuisine, et ainsi peut surveiller de son bureau, ce qui se passe chez lui en son absence. Il travaille tout en lorgnant du coin de l’œil son ordinateur et surprise une silhouette féminine apparait ! Elle se sert un thé, ouvre le frigo ! Enfin il a trouvé et se dépêche de prévenir la police.
La police lui apprend l’histoire de la jeune femme, depuis plus d’un an, elle « squatte » le placard à futons de la chambre d’amis, qu’elle est sans ressources et chassée de son logement. Alors elle est revenue dans son quartier d’enfance, et a poussé la porte de son ancien appartement. Et lui ne s’est rendu compte de rien !
Elle sera condamnée à une peine légère, Shimura ayant plaidé en sa faveur, après tout elle n’a rien saccagé, ni vandalisé. A la demande de la jeune femme, ils se reverront plus tard, sur un quai de gare, elle part chez son frère, quant à Shimura il a déménagé, leur histoire aurait pu continuer, ils auraient pu s’apprivoiser.
Mise en scène inventive et poétique d’Olivier Cruveiller, de grands lés de papier pendent des cintres, des panneaux de papier circulent pour délimiter les scènes, le violon et le bandonéon de Laurent Valéro chantent la nostalgie, Natalie Akoun et Nina Cruveiller incarnent tour à tour la femme avec tendresse et émotion.
Ce spectacle sera repris en mars au 100 (rue de Charenton)
En 2010, Eric Faye écrivain contemporain né à Limoge en 1963, reçoit le grand prix du roman de l'Académie française pour "Nagasaki ». Ce roman a été traduit par la suite dans une vingtaine de langues et a été adapté en bande dessinée par Agnés Hostache.
Eric Faye s’est inspiré d’un fait divers, en 2008 au Japon : « un homme découvre qu’une femme vivait à son insu dans sa maison et dormait dans un placard depuis une année. »
Olivier Cruveiller, dans un décor épuré, nous offre une belle adaptation de cette nouvelle.
Nous découvrons Shimura, un homme simple à l' existence bien réglée et monotone. Il quitte tous les matins son appartement scrupuleusement bien rangé pour la station météorologique où il travaille. C’est un homme solitaire qui se mêle peu aux autres. Or, un jour, il découvre quelques petites anomalies dans sa cuisine : un yaourt manquant, un jus d’orange qui se consomme par magie.
Mais qui donc se sert dans son frigo? Il vit seul, les portes sont bien fermées..
Perturbé par ces événements étranges, il va mener une enquête à l'aide de sa webcam et découvrir qu’une femme sans logis vit chez lui dans la plus grande discrétion. Il en avertie la police …
Son existence minutieusement organisée va subir un bouleversement .
Mais qui est donc la vraie victime :
Shimura-San propriétaire des lieux, perturbé par cette intrusion dans sa vie privée ?
Cette femme sans logis, abandonnée par la société qui squatte son appartement ?
A travers les confessions de l’homme dans un premier temps puis de la femme, nous découvrons deux êtres noyés dans les tourments de la vie. Deux êtres perdus dans leur solitude.
Cet homme trompé dont l’intimité a été violée, va dénoncer cette femme dépossédée qui tente à retrouver le chez soit de son enfance et ses souvenirs.
Une histoire émouvante et bouleversante.
L’accusateur éprouvera-t-il de la compassion ?
L’accusée un besoin de se justifier ?
Se retrouveront-ils ensemble pour palier à leur solitude ?
Deux être isolés au milieu des ombres qui peuples Nagasaki.
La scénographie est percutante, symbolique et poétique, la mise en scène est magnifiquement orchestrée.
Laurent Valéro nous ravi au son de son violon et bandonéon. Les comédiens Nina Cruveiller, Natalie Akoun et Olivier Cruveiller nous émeuvent et nous transportent avec brio dans cette bouleversante fable.
Un petit plus pour Nathalie Akoun qui incarne avec finesse, émotions et grand brio cette femme qui cherche à adoucir ses blessures.
Un ravissant et captivant moment théâtral.