• Classique
  • Comédie Française - Salle Richelieu
  • Paris 1er

Médée

Médée
De Euripide
  • Comédie Française - Salle Richelieu
  • 2, rue de Richelieu
  • 75001 Paris
  • Palais Royal (l.1, l.7)
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Avec « Médée », Euripide fut le premier à faire de ce personnage la meurtrière de ses enfants.

Fille du roi de Colchide et d’une Océanide, Médée use de ses pouvoirs pour aider Jason, dont elle est tombée amoureuse, à conquérir la Toison d’or. Mais Jason renie celle qui a sacrifié pour lui son frère et son père afin d’épouser la fille de Créon, roi de Corinthe où ils ont trouvé refuge. Toute la pièce est placée sous la menace proférée par Médée d’anéantir sa maison. Elle utilise la journée que lui accorde Créon avant de l’exiler pour mettre en œuvre sa funeste vengeance. Elle empoisonne la princesse et le roi, prend la vie de ses propres enfants et s’envole sur un char ailé vers le royaume d’Égée. En concentrant son drame sur ce puissant personnage féminin qui tue sans l’intervention des Dieux, Euripide venait de créer une infanticide dont le crime devait hanter l’histoire de l’art occidental jusqu’à nos jours.

De ce texte antique – entré au Répertoire en 1981 et jamais joué depuis – Lisaboa Houbrechts offre une adaptation libre où Médée défie l’autorité d’un Jason féminisé. L’autrice et metteuse en scène flamande développe un théâtre de corps et de métaphores, traduisant les textes dans un langage qui emprunte à la musique et aux arts visuels, à l’intime et au monumental. Délaissant la chronologie du mythe au profit d’un temps intérieur, elle ouvre ici une réflexion sur Médée la femme déesse, victime et meurtrière, femme qui transgresse la loi, femme qui tue la mère en elle, qui se libère de ses liens terrestres et transfigure la douleur humaine.

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L'AVIS DE LA REDACTION : 9,5/10

La terrible vengeance d'une femme !

Il faut beaucoup de courage pour s'attaquer à la sacro sainte image de la mère, dernier bastion intouchable de la morale.

La jeune metteuse en scène belge Lisaboa Houbrechts, qui est devenue en quelques années une figure du théâtre en Europe, revisite avec audace la tragédie d'Euripide.
Distribuant les rôles féminins et masculins sans distinction de genre, elle confie à Suliane Brahim le rôle de Jason et à Bakary Sangaré celui de la nourrice.

Mais c'est Sephora Pondi qui endosse celui de la célèbre infanticide, celle qui par sa démesure fascine les artistes depuis des siècles.
La comédienne va chercher très loin la rage, la douleur et la haine de cette héroïne bafouée dans son amour absolu, et nous livre une prestation époustouflante !

Ceux qui ont la chance d'assister à cette performance se rappelleront longtemps les cris de bête qu'elle nous délivre avec une sincérité digne des plus grands.

Nul besoin de décor sur la scène de la salle Richelieu, les lumières sublimes de Fabianna Piccioli animent l'espace habité de cette immense tragédie.

L'intensité des actes et des émotions est à son paroxysme.
La scène du meurtre des enfants perpétré par leur mère restera dans les mémoires.
Ainsi que celle entre Médée et Jason, sublimement éclairée, au pied d'une somptueuse statue de Pierre.

Le public, touché en plein coeur, fait une ovation aux artistes !
 
Sylvie Tuffier
 
 
 
Note rapide
8,7/10
pour 3 notes et 3 critiques
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3 critiques
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Toutes les critiques
21 juin 2023
8,5/10
2
Médée est plongée dans sa haine contre Jason qui l’a répudiée. Dans cette folie de vengeance, nous assisterons au premier infanticide de la littérature mondiale.

La mise en scène de Houbrechts est superbe. Médée passe d’une femme incapable de s’exprimer lorsqu’elle reste amoureuse de Jason et se sent trahie. Lorsque son amour meurt, la parole revient et lui permet de préparer cette vengeance.
Les décors suivent en permanence les états d’âme de Médée. J’ai adoré la scène avec les vêtements d’enfant suspendus.
La scène finale avec la tête est superbe.
Chaque scène est soignée et accompagne les sentiments de Médée.

J’ai adoré le traitement du chœur toujours si difficile à intégrer dans notre vision moderne du théâtre. Il est présent, appuie Médée dans ses sentiments ou lui rappelle sévèrement les règles de la cité. Il ajoute dans cette tension qui monte. La scène de l’infanticide est très intense sans la présence des enfants. La nourrice a un apport bien au-delà de son rôle. Elle est presque l’intelligence de Médée.

Les rôles sont répartis sans respect des genres tout comme dans le théâtre antique.

Bakary Sangaré est magnifique dans le rôle de la nourrice.

Tout comme les critiques, j’ai adoré Séphora Pondi dans son rôle de Médée.

Je suis comme toujours restée très touchée par Suliane Brahim dans le rôle de Jason.

Une distribution audacieuse et de grande qualité.

Je recommande cette version de Médée qui modernise superbement le texte et le théâtre antique.
8 juin 2023
9,5/10
5
La terrible vengeance d'une femme !

Il faut beaucoup de courage pour s'attaquer à la sacro sainte image de la mère, dernier bastion intouchable de la morale.

La jeune metteuse en scène belge Lisaboa Houbrechts, qui est devenue en quelques années une figure du théâtre en Europe, revisite avec audace la tragédie d'Euripide.
Distribuant les rôles féminins et masculins sans distinction de genre, elle confie à Suliane Brahim le rôle de Jason et à Bakary Sangaré celui de la nourrice.

Mais c'est Sephora Pondi qui endosse celui de la célèbre infanticide, celle qui par sa démesure fascine les artistes depuis des siècles.
La comédienne va chercher très loin la rage, la douleur et la haine de cette héroïne bafouée dans son amour absolu, et nous livre une prestation époustouflante !

Ceux qui ont la chance d'assister à cette performance se rappelleront longtemps les cris de bête qu'elle nous délivre avec une sincérité digne des plus grands.

Nul besoin de décor sur la scène de la salle Richelieu, les lumières sublimes de Fabianna Piccioli animent l'espace habité de cette immense tragédie.

L'intensité des actes et des émotions est à son paroxysme.
La scène du meurtre des enfants perpétré par leur mère restera dans les mémoires.
Ainsi que celle entre Médée et Jason, sublimement éclairée, au pied d'une somptueuse statue de Pierre.

Le public, touché en plein coeur, fait une ovation aux artistes !
8 juin 2023
8/10
5
« Médée » à Richelieu.

Le thème de la pièce est effrayant. Médée, monstre criminel, tue ses ennemis mais aussi les deux enfants qu’elle a eus avec Jason, pour se venger de lui, qui l’a abandonnée pour la fille du roi de Corinthe.

Lisaboa Houbrechts raccourcit et densifie la pièce qui ne dure qu’une heure trente. Sa mise en scène sophistiquée met en avant la rage et la colère de Médée qui la poussent à des actions extrêmes, tout dominée qu’elle est par sa soif de vengeance.

La masse, la puissance, l’expressionnisme de Séphora Pondi sont mis au service de cette folle quête.

A côté de cette puissance, les autres éléments de la pièce vont dans le sens d’une impuissance teintée de délicatesse : Suliane Brahim, dans le rôle de Jason, est formidable comme toujours, la figure même de la grande tragédienne. A elle seule, elle vaut le déplacement. Marina Hands, Anna Cervinka, Didier Sandre, Léa Lopez sont tout en finesse et en fluidité, remarquables.

Une musique originale (Niels Van Heertum), très belle, donne en permanence une tension à la pièce.

Les lumières et les costumes sont très beaux. L’harmonie est bien là.

Lisaboa Houbretchs se sort de cette mission impossible avec brio.

Il faudra aller voir systématiquement toutes ses productions.
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Notes détaillées (pour les plus courageux)
Texte
Jeu des acteurs
Emotions
Intérêt intellectuel
Mise en scène et décor