- Théâtre contemporain
- Théâtre Rive Gauche
- Paris 14ème
Les filles aux mains jaunes

7,6/10
50%
- Théâtre Rive Gauche
- 6, rue de la Gaité
- 75014 Paris
- Edgard Quinet (l.6), Gaité (l.13)
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Obusettes et suffragettes
Julie, Rose, Jeanne et Louise travaillent dans une usine d’armement au début du 20e siècle.
Quatre ouvrières, d’horizons différents qui, face à l’absence des hommes, vont devoir se confronter au monde du travail et subir l’injustice réservée aux femmes.
Mais dans cet univers pourtant effrayant, émergent l’échange, la solidarité, la possibilité d’avoir une opinion.
Toutes les critiques
Lors du conflit de 14-18, les hommes sont au front alors, faute de mieux, on embauche les femmes pour faire tourner les entreprises. Elles sont embauchées pour tous les types de travaux. Quatre femmes se retrouvent ainsi dans une usine de munitions. Elle travaillent dur, dans l'esprit du sacrifice pour la patrie, mais aussi pour vivre.
La pièce raconte l'histoire de ces femmes au travail lors de la drôle de guerre avec ses difficultés, ses peines, ses malheurs et ses instants de bonheur. En parallèle, la pièce évoque la maladie qui touche peu à peu les ouvrières qui manipulent des produits dangereux sans protection.
C'est un moyen de rappeler les différences entre hommes et femmes, les mouvements de libération de la femme de l'époque et les avancées qui se feront et celles qui restent à faire. On y montre aussi les conditions des ouvriers et les avancées sociales obtenues dans cette situation si particulière.
Jolie pièce en mode reportage historique. Impeccablement interprété.
C'est plutôt classique comme montage mais c'est efficace !
La pièce raconte l'histoire de ces femmes au travail lors de la drôle de guerre avec ses difficultés, ses peines, ses malheurs et ses instants de bonheur. En parallèle, la pièce évoque la maladie qui touche peu à peu les ouvrières qui manipulent des produits dangereux sans protection.
C'est un moyen de rappeler les différences entre hommes et femmes, les mouvements de libération de la femme de l'époque et les avancées qui se feront et celles qui restent à faire. On y montre aussi les conditions des ouvriers et les avancées sociales obtenues dans cette situation si particulière.
Jolie pièce en mode reportage historique. Impeccablement interprété.
C'est plutôt classique comme montage mais c'est efficace !
Pièce à voir pour l'interprétation des actrices ; mais, le thème m'a paru "rabâcher" sans offrir de réelles nouveautés.
Mise en scène et décors OK.
Mise en scène et décors OK.
C’est plein de bons sentiments … un peu trop. Mais, bon, avec la guerre, les revendications salariales des femmes les problèmes d’hygiène et les problèmes de sante, était ce évitable ?
Le public est conquis ....
Pas moi !
Le public est conquis ....
Pas moi !
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« Les filles aux mains jaunes » de Michel Bellier au théâtre La Gare du Midi de Biarritz, dans une mise en scène de Johanna Boyé est un hymne à l’amour de la Vie.
Elles étaient vingt et cent, elles étaient des milliers, elles étaient quatre.
C’est par ce prisme que Michel Bellier nous fait vivre le quotidien, pendant cette drôle de guerre, de la vie de ces femmes qui ont pris la place des hommes dans les usines, d’armement pour celles qui nous intéressent, eux qui sont partis servir la France, donner leurs vies au nom de la Liberté.
Tout un monde qu’elles découvrent, qui les enrichit, au fur et à mesure que la parole, l’action, se libèrent, où les notions de partage et de solidarité prennent tout leur sens.
Le 02 août 1914, s’ouvre devant nous la première page de la vie de ces femmes aux mains jaunes qui ont laissé partir au front un mari, un enfant, un amant, un frère, tant d’hommes à l’avenir incertain.
Dans un décor squelettique d’Olivier Prost, où les panneaux aux vitres brisées se conjuguent comme des mouchoirs qui les tiennent debout. Nos quatre femmes se rencontrent, se découvrent, s’apprécient, partagent leurs quotidiens au nom de la Patrie.
Nous sommes pris dans un tourbillon de la vie de cette grande guerre où les obus se matérialisent sous nos yeux teintés d’émotions. Des obus qui donnent du travail à des milliers de femmes et qui tuent des millions d’hommes.
Nous faisons corps avec ces obusettes : Jeanne Chantour, l’aînée de cette « fratrie recomposée » aux accents réactionnaires, contrebalancée par Julie Ramier, le petit bout de femme qui rêve du grand amour, poursuivie par Rose Chantour, une bonne élève à l’écoute de son prochain, de sa prochaine, Louise Enguairand, l’intellectuelle, la suffragiste, de la maisonnée.
Dans une mise en scène légère comme une plume de Johanna Boyé, qui ne cesse de me surprendre, elle rythme le combat de ces femmes sous le couvert de la musique de Mehdi Bourayou et les pas chorégraphiés de Johan Nus. Une musique aux tonalités du cadencement de ces pas qui martèlent le pavé. La conjugaison des lumières des différents tableaux de Cyril Manetta et des costumes de Marion Rebmann donnent la couleur de cette fresque qui nous prend aux tripes.
Un travail d’équipe qui met en valeur le jeu de ces comédiennes investies pleinement dans leurs rôles et le texte aux répliques imagées, colorées, sensibles, loin de toute mièvrerie, de Michel Bellier.
Ces mains jaunes, polluées par le poison que représente le TNT, dont toute sa fureur ne reculera pas devant l’absorption quotidienne d’un verre de lait, un verre de lait qui fait beaucoup parler de lui. Il faut alimenter le ventre de cette chair à canon, la santé passe après. Cette poudre TNT engloutie dans les obus, qui ne disparaît pas malgré les lavages intensifs de leurs mains, c’est le combat de ces femmes qui n’ont que deux jours par mois pour se reposer et qui rêvent d’égalité avec les hommes : à travail égal, salaire égal.
Mais c’est aussi la position sociale qu’elles revendiquent, comme par exemple le droit de vote qu’elles n’obtiendront qu’en 1944 à la fin de cette terrible guerre qu’elles n’auraient pu imaginer, mettant au monde des enfants qu’elles pensaient voir grandir dans la paix des Hommes.
Une lutte organisée qui donne naissance, en ce 20e siècle, à ce mouvement féministe.
Des conditions de travail qui mettent en lumière le quotidien de ces femmes, dévouées corps et âmes. Une condition féminine qui aujourd’hui fait encore parler d’elle, à juste titre, avec ces mouvements #metoo ou encore #balancetonporc. Ces contremaîtres de l’époque, aux mains baladeuses, malheureusement bien présents encore aujourd’hui sous d’autres fonctions.
Une liberté de penser qu’elles ne devraient plus avoir à revendiquer : « On n’arrête pas une foule en marche ».
Ces filles aux mains jaunes, c’est le brillant quatuor représenté par ces comédiennes d’exception : Brigitte Faure dans le rôle de Jeanne, pleine de conviction, aux réactions volcaniques ; Anna Mihalcea, dans le rôle de Julie, respire la fragilité de cette jeunesse qui rêve du prince charmant ; Elisabeth Ventura dans le rôle de Rose est la douceur incarnée et Pamela Ravassard, dans le rôle de Louise, incarne la lutte de toutes ces femmes qui ont comme point d’orgue : l’égalité entre les femmes et les hommes.
Une pièce qui mérite votre attention, une pièce qui ce n’est déjà fait, vous ouvre les yeux devant ces discriminations qui ne devraient plus exister.
Elles étaient vingt et cent, elles étaient des milliers, elles étaient quatre.
C’est par ce prisme que Michel Bellier nous fait vivre le quotidien, pendant cette drôle de guerre, de la vie de ces femmes qui ont pris la place des hommes dans les usines, d’armement pour celles qui nous intéressent, eux qui sont partis servir la France, donner leurs vies au nom de la Liberté.
Tout un monde qu’elles découvrent, qui les enrichit, au fur et à mesure que la parole, l’action, se libèrent, où les notions de partage et de solidarité prennent tout leur sens.
Le 02 août 1914, s’ouvre devant nous la première page de la vie de ces femmes aux mains jaunes qui ont laissé partir au front un mari, un enfant, un amant, un frère, tant d’hommes à l’avenir incertain.
Dans un décor squelettique d’Olivier Prost, où les panneaux aux vitres brisées se conjuguent comme des mouchoirs qui les tiennent debout. Nos quatre femmes se rencontrent, se découvrent, s’apprécient, partagent leurs quotidiens au nom de la Patrie.
Nous sommes pris dans un tourbillon de la vie de cette grande guerre où les obus se matérialisent sous nos yeux teintés d’émotions. Des obus qui donnent du travail à des milliers de femmes et qui tuent des millions d’hommes.
Nous faisons corps avec ces obusettes : Jeanne Chantour, l’aînée de cette « fratrie recomposée » aux accents réactionnaires, contrebalancée par Julie Ramier, le petit bout de femme qui rêve du grand amour, poursuivie par Rose Chantour, une bonne élève à l’écoute de son prochain, de sa prochaine, Louise Enguairand, l’intellectuelle, la suffragiste, de la maisonnée.
Dans une mise en scène légère comme une plume de Johanna Boyé, qui ne cesse de me surprendre, elle rythme le combat de ces femmes sous le couvert de la musique de Mehdi Bourayou et les pas chorégraphiés de Johan Nus. Une musique aux tonalités du cadencement de ces pas qui martèlent le pavé. La conjugaison des lumières des différents tableaux de Cyril Manetta et des costumes de Marion Rebmann donnent la couleur de cette fresque qui nous prend aux tripes.
Un travail d’équipe qui met en valeur le jeu de ces comédiennes investies pleinement dans leurs rôles et le texte aux répliques imagées, colorées, sensibles, loin de toute mièvrerie, de Michel Bellier.
Ces mains jaunes, polluées par le poison que représente le TNT, dont toute sa fureur ne reculera pas devant l’absorption quotidienne d’un verre de lait, un verre de lait qui fait beaucoup parler de lui. Il faut alimenter le ventre de cette chair à canon, la santé passe après. Cette poudre TNT engloutie dans les obus, qui ne disparaît pas malgré les lavages intensifs de leurs mains, c’est le combat de ces femmes qui n’ont que deux jours par mois pour se reposer et qui rêvent d’égalité avec les hommes : à travail égal, salaire égal.
Mais c’est aussi la position sociale qu’elles revendiquent, comme par exemple le droit de vote qu’elles n’obtiendront qu’en 1944 à la fin de cette terrible guerre qu’elles n’auraient pu imaginer, mettant au monde des enfants qu’elles pensaient voir grandir dans la paix des Hommes.
Une lutte organisée qui donne naissance, en ce 20e siècle, à ce mouvement féministe.
Des conditions de travail qui mettent en lumière le quotidien de ces femmes, dévouées corps et âmes. Une condition féminine qui aujourd’hui fait encore parler d’elle, à juste titre, avec ces mouvements #metoo ou encore #balancetonporc. Ces contremaîtres de l’époque, aux mains baladeuses, malheureusement bien présents encore aujourd’hui sous d’autres fonctions.
Une liberté de penser qu’elles ne devraient plus avoir à revendiquer : « On n’arrête pas une foule en marche ».
Ces filles aux mains jaunes, c’est le brillant quatuor représenté par ces comédiennes d’exception : Brigitte Faure dans le rôle de Jeanne, pleine de conviction, aux réactions volcaniques ; Anna Mihalcea, dans le rôle de Julie, respire la fragilité de cette jeunesse qui rêve du prince charmant ; Elisabeth Ventura dans le rôle de Rose est la douceur incarnée et Pamela Ravassard, dans le rôle de Louise, incarne la lutte de toutes ces femmes qui ont comme point d’orgue : l’égalité entre les femmes et les hommes.
Une pièce qui mérite votre attention, une pièce qui ce n’est déjà fait, vous ouvre les yeux devant ces discriminations qui ne devraient plus exister.
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