- Classique
- Studio Hébertot
- Paris 17ème
L'aigle à deux têtes
La reine vit dans le souvenir de son époux, victime d’un attentat le matin de leurs noces. Depuis ce jour, elle demeure enfermée dans un de ses châteaux. Un soir apparaît Stanislas, un jeune poète anarchiste qui fait irruption dans sa chambre pour la tuer. Mirage ou magie, il se révèle être le sosie du roi tant aimé. Fascinés l'un par l'autre, ces deux êtres, que tout semble séparer, se rejoignent par une pensée commune. Stanislas redonne force et courage à la reine pour reprendre en main le royaume laissé après la mort de son époux.
L'un et l’autre trahissent leurs causes respectives : elle, la reine, devient anarchiste ; lui, l’anarchiste, devient monarchiste. Mais la Cour, sous l'impulsion de l'archiduchesse et du comte de Foehn, avec ses manœuvres secrètes et ses complots, referme son étau sur le couple.
Un soir d’orage, un jeune homme, blessé, fait irruption dans sa chambre, il est anarchiste, se nomme Stanislas, la police le recherche mais surtout il ressemble trait pour trait au roi ! Sa mission est de tuer la reine.
Celle-ci pour garder auprès d’elle le jeune homme, le fera passer pour son lecteur. Ils se sont épris l’un de l’autre, mais la Cour et ses intrigues feront vite vaciller cet amour, et la tragédie n’est plus loin…
Paul Goulhot a transposé en Asie cette histoire d’amour, interprétée avec subtilité par Huifang Liu qui donne de l’humanité a son personnage, Jérémy Brige est le séduisant Stanislas amoureux et anarchiste, Olivier Ho Hio Hen est Félix, tiraillé entre Edith son ancienne fiancée et la reine, Maïko-Eva Verna donne du personnage d’Edith une version plus douce mais intrigante, Boun Sy Luang Phinith est un glacial Comte de Foehn on n’aimerait pas tomber entre ses griffes !
De délicats dessins à l’encre de Chine projetés en vidéos, représentant les différentes pièces où se déroulent l’action, deux sabres japonais au centre. Costumes soignés, accessoires.
Cette lecture nous a sans doute permis de goûter avec une délicieuse frayeur l’émouvante ironie tragique qui se dégage de l’histoire d’un amour impossible, mais elle n’est absolument pas nécessaire pour rêver avec Paul Goulhot et ses comédiens à cet amour féerique réécrit à l’encre de Chine.