Critiques pour l'événement L'aigle à deux têtes
5 mars 2023
8/10
1
Une jeune reine vit recluse dans son palais, tous les ans elle célèbre la mort de son mari le roi, assassiné le jour de leurs noces. Elle est « espionnée » par sa dame de compagnie, Edith de Berg, pour le compte de l’Archiduchesse sa belle-mère, et du Comte de Foehn.

Un soir d’orage, un jeune homme, blessé, fait irruption dans sa chambre, il est anarchiste, se nomme Stanislas, la police le recherche mais surtout il ressemble trait pour trait au roi ! Sa mission est de tuer la reine.

Celle-ci pour garder auprès d’elle le jeune homme, le fera passer pour son lecteur. Ils se sont épris l’un de l’autre, mais la Cour et ses intrigues feront vite vaciller cet amour, et la tragédie n’est plus loin…

Paul Goulhot a transposé en Asie cette histoire d’amour, interprétée avec subtilité par Huifang Liu qui donne de l’humanité a son personnage, Jérémy Brige est le séduisant Stanislas amoureux et anarchiste, Olivier Ho Hio Hen est Félix, tiraillé entre Edith son ancienne fiancée et la reine, Maïko-Eva Verna donne du personnage d’Edith une version plus douce mais intrigante, Boun Sy Luang Phinith est un glacial Comte de Foehn on n’aimerait pas tomber entre ses griffes !

De délicats dessins à l’encre de Chine projetés en vidéos, représentant les différentes pièces où se déroulent l’action, deux sabres japonais au centre. Costumes soignés, accessoires.
28 févr. 2023
9/10
2
L’Aigle à deux têtes donnée dans une mise en scène japonisante de Paul Goulhot nous persuade de l’intemporalité de cette belle pièce de Jean Cocteau, que nous avons par curiosité lue avant d’aller voir le spectacle, et que nous avons ensuite eu l’énorme plaisir de voir jouée sur la scène du Studio Hébertot.
Cette lecture nous a sans doute permis de goûter avec une délicieuse frayeur l’émouvante ironie tragique qui se dégage de l’histoire d’un amour impossible, mais elle n’est absolument pas nécessaire pour rêver avec Paul Goulhot et ses comédiens à cet amour féerique réécrit à l’encre de Chine.