- Théâtre contemporain
- La Pépinière Théâtre
- Paris 2ème
Je suis la maman du bourreau

- Clémentine Célarié
- La Pépinière Théâtre
- 7, rue Louis-le-Grand
- 75002 Paris
- Opéra (l.3, l.7, l.8, RER A)
L'AVIS DE LA REDACTION : 9,5/10
Pourquoi ?
Gabrielle de Miremont, femme riche, pieuse et froide, donne la vie à un fils.
Ce jour là, la sienne est transformée.
Pas une heure où elle ne l'adore, pas une minute où elle ne le vénère.
Alors pourquoi, comment cet enfant est il devenu un monstre ?
La culpabilité d'une mère est infinie. Ainsi Gabrielle, dans sa souffrance, cherche t'elle une réponse au fond de son âme, une faute qu'elle aurait pu commettre.
Clémentine Célarié s'empare du roman coup de poing de David Lelait-Helo, et signe l'adaptation et la mise en scène de ce texte puissant.
Mais surtout, elle incarne cette mère ravagée, dévastée, qui ne comprend pas, qui n'a pas pu, pas voulu voir. Aveuglée par son amour et sa foi.
La comédienne est tout simplement époustouflante !
Habitée par son personnage comme rarement j'ai vu.
Elle nous prend aux tripes dès les premiers mots pour ne plus nous lâcher. Contenant une émotion prête à déborder à tout moment.
Au fond de la scène une croix de métal noir, immense, glacée, comme la dépouille d'une foi qui n'est plus.
Car comment continuer à vénérer un Dieu quand l'innommable se produit ?
Dans la salle on n'entend pas un ange voler .....
Il n'y aura pas de réponse.
Les voies du Seigneur sont impénétrables !
Sylvie Tuffier
Parole de spectatrice : Je n'ai jamais vu une comédienne avec une telle palette d'émotions (Catherine)
Mais qui, dans cette situation, pense aux proches des criminels ? A leurs mères ?
C'est ce qui est abordé ici : comment réagit-on lorsque l'on se rend compte que l'on a engendré un monstre ?
Madame de Miremont a la réserve hautaine des femmes auxquelles jamais rien n'a résisté. Un mariage arrangé pour assurer la pérennité d'une lignée, une foi sans question et pour couronner le tout, la naissance d'un fils parfait, si conforme aux ambitions maternelles. Lorsque le scandale éclate, par l'intermédiaire de la presse locale, Madame est d'abord outrée. Et peu à peu le doute puis l'horreur s'installent. Le pardon est-il possible ?
Dans une interprétation à fleur de peau, Clémentine Célarié nous propose un seule en scène sur le thème de vivre le dilemme insoluble de brûler ce que l'on a adoré.
Une scène dépouillée avec des décors parfaitement adaptés, une comédienne ma foi plutot à l'aise sur scène, en particulier sur les changements d'inflexion. Le rythme de la pièce est parfois un peu lent (en particulier au début) et on aurait pu choisir d'expliciter certains passages dans leur lien avec la suite des evènements (en particulier l'ordination), mais cela reste une pièce unique, qui fait réfléchir.
A voir.
Gabrielle de Miremont est une bourgeoise, de bonne famille et très catholique. La religion a une place primordiale dans sa vie. Elle a trois enfants. Le dernier est le garçon tant attendu. Il incarne pour elle toute sa vie. Elle aime son fils et l’éduque dans les principes d’une famille catholique. Son plus grand moment est l’ordination de son fils. Elle trouve sa vie parfaite. Tout basculera lorsqu’elle découvrira le vrai visage de son fils. On saura dès le début qu’il est trouvé mort.
Je ne souhaite pas en dire plus car dévoiler l’histoire serait dommage. L’histoire nous plonge dans l’horreur, dans la découverte de la réalité monstrueuse par une mère. Même à la fin, la question de savoir comment on juge cette mère s’est imposée à moi. L’histoire est forte. On entre dans l’effondrement du monde de cette mère qui reniera tout. On reste en suspens lors de toute la pièce.
Mais au-delà de ce texte fort, j’ai été impressionnée par le jeu de Clémentine Célarié. Elle est parfaite dans ce contre-emploi de bourgeoise classique avec une vie parfaite en façade. Sa tenue est la parfaite représentation de cette mère. Elle exprime tous ces sentiments. Elle porte les mots de cette mère qui découvre l’horreur avec une immense justesse. Elle pleure tout en gardant l’attitude que sa morale exige. Elle nous fait vivre le désespoir de cette femme. Il est des interprétations qui sont tellement justes qu’elles ouvrent votre fenêtre intérieure et montent pour toquer à votre âme. C’est ce que j’ai vécu avec l’interprétation de ce soir. Touchée dans le mille. En tout cas, elle remplit la scène et touche chaque spectateur ce qui se ressent par le silence de la salle. Je suis restée suspendue. J’ai suivi la détresse de cette mère dans un moment suspendu. C’est une leçon d’interprétation. Bravo et merci de nous faire vivre ces moments rares.
Le pari est gagnant dans un texte puissant et une interprétation parfaite. Le décor simple ne vient pas gêner cet équilibre et c’est tant mieux. C’est sûrement pour des moments comme ceux-ci que l’on va au théâtre. Plonger dans le spectacle vivant qui est face à soi et profiter de ces instants où plus rien d’autre ne compte. Cela fait du bien. Cela apaise et éclaire nos vies. Ce sont des beaux moments.
Je n’ai qu’un mot, formidable.
Un moment d’une intensité rare interprété par une Grande Comédienne habitée par son personnage.
Un grand moment de théâtre !!!
Gabrielle de Miremont, femme riche, pieuse et froide, donne la vie à un fils.
Ce jour là, la sienne est transformée.
Pas une heure où elle ne l'adore, pas une minute où elle ne le vénère.
Alors pourquoi, comment cet enfant est il devenu un monstre ?
La culpabilité d'une mère est infinie. Ainsi Gabrielle, dans sa souffrance, cherche t'elle une réponse au fond de son âme, une faute qu'elle aurait pu commettre.
Clémentine Célarié s'empare du roman coup de poing de David Lelait-Helo, et signe l'adaptation et la mise en scène de ce texte puissant.
Mais surtout, elle incarne cette mère ravagée, dévastée, qui ne comprend pas, qui n'a pas pu, pas voulu voir. Aveuglée par son amour et sa foi.
La comédienne est tout simplement époustouflante !
Habitée par son personnage comme rarement j'ai vu.
Elle nous prend aux tripes dès les premiers mots pour ne plus nous lâcher. Contenant une émotion prête à déborder à tout moment.
Au fond de la scène une croix de métal noir, immense, glacée, comme la dépouille d'une foi qui n'est plus.
Car comment continuer à vénérer un Dieu quand l'innommable se produit ?
Dans la salle on n'entend pas un ange voler .....
Il n'y aura pas de réponse.
Les voies du Seigneur sont impénétrables !