- Théâtre contemporain
- Théâtre de Poche Montparnasse
- Paris 6ème
Je ne suis pas Michel Bouquet

Avec Maxime d'Aboville
- Maxime d'Aboville
8,1/10
82%
- Théâtre de Poche Montparnasse
- 75, boulevard du Montparnasse
- 75006 Paris
- Montparnasse (l.4, l.6, l.12, l.13, Trans N)
Itinéraire
Billets de 18,00 à 45,00 €
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Maxime d’Aboville s’empare de la parole inspirée d’un monstre sacré nommé Michel Bouquet.
1943. Fuyant une réalité qui l’opprime, le jeune Bouquet embrasse la vocation d’acteur comme on entre dans les ordres. Traversant un siècle déroutant émaillé de rencontres exaltantes – son premier employeur s’appelle Albert Camus – il sera serviteur des grands textes pour montrer l’homme à l’homme et lui révéler ses mystères.
Dans une société qui englobe et nivelle, cette parole singulière, intuitive et souvent drôle sonne comme un vibrant plaidoyer en faveur de la liberté intérieure, l’exigence personnelle et la restauration de l’individu.
Toutes les critiques
Michel forever !
On ne dira jamais assez à quel point une rencontre peut être capitale.
Celle de Michel Bouquet avec Albert Camus !
Celle de Maxime d'Aboville avec Michel Bouquet !
Un brillant hommage, entre rires et passions, qui démontre une fois encore, que le théâtre peut sauver, sinon des vies, du moins des âmes !!
On ne dira jamais assez à quel point une rencontre peut être capitale.
Celle de Michel Bouquet avec Albert Camus !
Celle de Maxime d'Aboville avec Michel Bouquet !
Un brillant hommage, entre rires et passions, qui démontre une fois encore, que le théâtre peut sauver, sinon des vies, du moins des âmes !!
Une génération n'apprend rien à une autre, c'est ce que Michel Bouquet a dit à Charles Berling au cours d'un des entretiens qui ont été publiés sous le titre Les joueurs chez Grasset, déjà en 2001.
C'est ce que rapporte Maxime d'Aboville sur la scène du Théâtre de Poche Montparnasse devant un public qui sait parfaitement qu'il n'est pas Michel Bouquet, alors que cet acteur s'est lui-même exprimé ainsi et que son visage occupe l'affiche et que j'ai eu l'impression (était-ce une hallucination ?) entendre Fabrice Luchini.
Même ton, même phrasé ... un peu lent, un peu trop fort aussi, la faute au micro sans doute. Mais pourquoi sonoriser un comédien et courir le risque de fatiguer les premiers rangs et surtout de déformer la voix ? S'il était accompagné d'un orchestre cela pourrait se justifier, mais seul, de face, et dans une salle aussi modeste ... je n'en comprends pas l'intérêt.
Le spectacle est cependant d'une admirable simplicité, qui permet au spectateur de se concentrer au bout de quelques minutes sur le texte, et rien d'autre. Maxime d'Aboville ne fait pas grand chose, et c'est parfait. Il n'aurait pas été nécessaire d'en "rajouter" comme on dit. Damien Bricoteaux a épuré la mise en scène. Marguerite Danguy Des Déserts a imaginé un décor qui évoque le rideau de fer des grandes scènes rendant le doute impossible. Nous sommes au théâtre.
Il y a une certaine facétie à se confier en public : je suis content de bavarder de tout ça car comme ça ça m'oblige à me découvrir.
De fait, on apprend que Michel Bouquet a vécu en pension de 7 à 14 ans, que son père traumatisé par la Première Guerre mondiale ne lui parlait pas, qu'il a subi l'exode et tout le bastringue ... (ma grand-mère m'en a tant parlé que j'imagine ce que cachent les points de suspension), qu'il a élevé les deux enfants de sa femme Juliette, qui sont devenus les siens, qu'il n'a jamais su conduire, au grand désespoir de Claude Chabrol dont il massacra une Mercedes, qu'il regrette que la Sologne ait été coupée en deux par une autoroute, même si ça peut être beau ... une autoroute.
On comprend qu'il doit probablement sa passion pour le théâtre à son père comme à sa mère, mais pour des raisons différentes. Maxime d'Aboville fait vivre avec émotion, mais sans pathos, le désarroi du petit garçon, si souvent mis au piquet à l'école qu'il en eut ce surnom et qui, une fois adulte, trouve sa voie : Je vais être heureux dans un monde totalement inventé.
Enfant, il s'installait dans une bulle, en s'inventant une histoire pour ne pas crever. Plus tard il découvre l'extraordinaire tranquillité des acteurs que personne ne vient déranger tant qu'ils sont dans leurs rôles. Et il développe un style de jeu particulier : Tu peux être touché, tu dois pas le montrer (...). Moi je ne suis rien, je ne suis pas Michel Bouquet.
Il guettera la sortie des artistes de l'Opéra comique, en face des Noces de Jeannette (le restaurant existe toujours) et implorera un rendez-vous avec Maurice Escande qu'il a tant admiré dans le Malade imaginaire. Et on se souvient de l'interprétation que Michel Bouquet en fit dans la mise en scène Georges Werler.
Nous y voilà. Bientôt ce sera la voix off qui s'élèvera rejouant la scène entre lui et celui dont il voulait tant devenir l'élève. J'aimerais vous dire un texte. De qui ? De vous !
Le maitre approuvera : Bonne voix. Bonne diction.
Personne n'aura donné de leçon à personne et surtout pas une leçon de théâtre. Pourtant nous aurons beaucoup appris ce soir, comme toujours lorsqu'il est question du parcours d'une vie. Et nous aurons gouté une forme d'humour tout à fait "bouquetienne".
C'est ce que rapporte Maxime d'Aboville sur la scène du Théâtre de Poche Montparnasse devant un public qui sait parfaitement qu'il n'est pas Michel Bouquet, alors que cet acteur s'est lui-même exprimé ainsi et que son visage occupe l'affiche et que j'ai eu l'impression (était-ce une hallucination ?) entendre Fabrice Luchini.
Même ton, même phrasé ... un peu lent, un peu trop fort aussi, la faute au micro sans doute. Mais pourquoi sonoriser un comédien et courir le risque de fatiguer les premiers rangs et surtout de déformer la voix ? S'il était accompagné d'un orchestre cela pourrait se justifier, mais seul, de face, et dans une salle aussi modeste ... je n'en comprends pas l'intérêt.
Le spectacle est cependant d'une admirable simplicité, qui permet au spectateur de se concentrer au bout de quelques minutes sur le texte, et rien d'autre. Maxime d'Aboville ne fait pas grand chose, et c'est parfait. Il n'aurait pas été nécessaire d'en "rajouter" comme on dit. Damien Bricoteaux a épuré la mise en scène. Marguerite Danguy Des Déserts a imaginé un décor qui évoque le rideau de fer des grandes scènes rendant le doute impossible. Nous sommes au théâtre.
Il y a une certaine facétie à se confier en public : je suis content de bavarder de tout ça car comme ça ça m'oblige à me découvrir.
De fait, on apprend que Michel Bouquet a vécu en pension de 7 à 14 ans, que son père traumatisé par la Première Guerre mondiale ne lui parlait pas, qu'il a subi l'exode et tout le bastringue ... (ma grand-mère m'en a tant parlé que j'imagine ce que cachent les points de suspension), qu'il a élevé les deux enfants de sa femme Juliette, qui sont devenus les siens, qu'il n'a jamais su conduire, au grand désespoir de Claude Chabrol dont il massacra une Mercedes, qu'il regrette que la Sologne ait été coupée en deux par une autoroute, même si ça peut être beau ... une autoroute.
On comprend qu'il doit probablement sa passion pour le théâtre à son père comme à sa mère, mais pour des raisons différentes. Maxime d'Aboville fait vivre avec émotion, mais sans pathos, le désarroi du petit garçon, si souvent mis au piquet à l'école qu'il en eut ce surnom et qui, une fois adulte, trouve sa voie : Je vais être heureux dans un monde totalement inventé.
Enfant, il s'installait dans une bulle, en s'inventant une histoire pour ne pas crever. Plus tard il découvre l'extraordinaire tranquillité des acteurs que personne ne vient déranger tant qu'ils sont dans leurs rôles. Et il développe un style de jeu particulier : Tu peux être touché, tu dois pas le montrer (...). Moi je ne suis rien, je ne suis pas Michel Bouquet.
Il guettera la sortie des artistes de l'Opéra comique, en face des Noces de Jeannette (le restaurant existe toujours) et implorera un rendez-vous avec Maurice Escande qu'il a tant admiré dans le Malade imaginaire. Et on se souvient de l'interprétation que Michel Bouquet en fit dans la mise en scène Georges Werler.
Nous y voilà. Bientôt ce sera la voix off qui s'élèvera rejouant la scène entre lui et celui dont il voulait tant devenir l'élève. J'aimerais vous dire un texte. De qui ? De vous !
Le maitre approuvera : Bonne voix. Bonne diction.
Personne n'aura donné de leçon à personne et surtout pas une leçon de théâtre. Pourtant nous aurons beaucoup appris ce soir, comme toujours lorsqu'il est question du parcours d'une vie. Et nous aurons gouté une forme d'humour tout à fait "bouquetienne".
Outre pour son titre surprenant, faut-il se laisser tenter par « Je ne suis pas Michel Bouquet », seul en scène présenté en ce moment avec Maxime d’Aboville au Poche-Montparnasse ?
En un mot : il s’agit d’une introspection. Oui mais il s’agit de Michel Bouquet et de Charles Berling recueillant ses propos dans un livre (Les Joueurs, éditions Grasset) adapté par Maxime d’Aboville à l’occasion de ce seul en scène. Il s’agit d’une transmission et d’un hommage sensible.
Cela étant dit, fallait-il replacer ce texte parfois décousu, fruit d’une discussion, au théâtre et dans un seul en scène qui par essence perd le chemin du dialogue pour devenir monologique ?
Bien qu’irréprochable dans sa prestation (et en même temps toujours un peu angoissant, la faute à son rôle marquant dans The Servant), Maxime d’Aboville ne parvient pas, à mon avis, à isoler la substantifique moelle du superflu. La mise en espace a quelque chose de sobre qui invite à l’écoute et cela raconte effectivement Michel Bouquet et des passages rocambolesques de sa carrière et de sa vie : forte et marquante pendant l’enfance avant l’épiphanie pour le théâtre qui changera tout pour lui en 1943. Pourtant, tout dans ce texte n’accroche pas. On sent l’acteur inspiré mais autour des grandes phrases restées célèbres comme le “Je ne suis pas Michel Bouquet” s’amoncellent des détails dispensables. Ce n’est pas un texte que l’on puisse qualifier d’inspirant ou qui pousserait à la réflexion mais bien une histoire, celle d’un monstre sacré du théâtre français qui se raconte tel qu’il est et tel qu’il se vit, et l’on se retrouve plus à observer Maxime d'Aboville présent en chair et en os devant nous, vibrant de l’hommage qu’il rend à son maître, qu’à écouter le récit de cet autre acteur vénéré mais absent.
Peut-être le livre était-il la forme la plus appropriée pour garder intacte cette parole spontanée née de l’échange avec Charles Berling ?
Mi-figue mi-raisin… Quoi qu’il en soit, le meilleur moyen de se faire un avis reste encore de s’y rendre !
En un mot : il s’agit d’une introspection. Oui mais il s’agit de Michel Bouquet et de Charles Berling recueillant ses propos dans un livre (Les Joueurs, éditions Grasset) adapté par Maxime d’Aboville à l’occasion de ce seul en scène. Il s’agit d’une transmission et d’un hommage sensible.
Cela étant dit, fallait-il replacer ce texte parfois décousu, fruit d’une discussion, au théâtre et dans un seul en scène qui par essence perd le chemin du dialogue pour devenir monologique ?
Bien qu’irréprochable dans sa prestation (et en même temps toujours un peu angoissant, la faute à son rôle marquant dans The Servant), Maxime d’Aboville ne parvient pas, à mon avis, à isoler la substantifique moelle du superflu. La mise en espace a quelque chose de sobre qui invite à l’écoute et cela raconte effectivement Michel Bouquet et des passages rocambolesques de sa carrière et de sa vie : forte et marquante pendant l’enfance avant l’épiphanie pour le théâtre qui changera tout pour lui en 1943. Pourtant, tout dans ce texte n’accroche pas. On sent l’acteur inspiré mais autour des grandes phrases restées célèbres comme le “Je ne suis pas Michel Bouquet” s’amoncellent des détails dispensables. Ce n’est pas un texte que l’on puisse qualifier d’inspirant ou qui pousserait à la réflexion mais bien une histoire, celle d’un monstre sacré du théâtre français qui se raconte tel qu’il est et tel qu’il se vit, et l’on se retrouve plus à observer Maxime d'Aboville présent en chair et en os devant nous, vibrant de l’hommage qu’il rend à son maître, qu’à écouter le récit de cet autre acteur vénéré mais absent.
Peut-être le livre était-il la forme la plus appropriée pour garder intacte cette parole spontanée née de l’échange avec Charles Berling ?
Mi-figue mi-raisin… Quoi qu’il en soit, le meilleur moyen de se faire un avis reste encore de s’y rendre !
Fan inconditionnelle de Maxime d'Aboville, je ne pouvais passer à côté de ce spectacle et du coup, difficile d'être objective...
Avec une chaise pour tout décor, le comédien use à merveille de son talent pour faire passer l'admiration qu'il éprouve pour Michel Bouquet.
Avec une chaise pour tout décor, le comédien use à merveille de son talent pour faire passer l'admiration qu'il éprouve pour Michel Bouquet.
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