- Classique
- Lucernaire
- Paris 6ème
Roméo et Juliette
- Lucernaire
- 53, rue Notre-Dame-des-Champs
- 75006 Paris
- Notre-Dame-des-Champs (l.12)
Deux familles sont ennemies à Vérone. De leur haine est né un amour maudit par les étoiles : celui de Roméo & Juliette. L’animosité de leurs parents entraînera cet amour vers un destin funeste…
Choisissez votre distribution idéale et écrivez votre propre histoire d’amour.
Aujourd’hui, la compagnie Les Divergents questionne l’amour au-delà du genre ; en offrant la possibilité au public d’écrire sa propre histoire d’amour grâce à son choix de distribution.
L'AVIS DE LA REDACTION : 9,5/10
Qu'y a-t-il dans un nom ?
Oubliez tout ce que vous saviez ou pensiez savoir sur les amants maudits de Vérone. Effacez de votre esprit les traits qui sont donnés à ces personnages depuis des siècles. Ne pensez plus sur la forme mais sur le fond, et revenez aux fondamentaux de cette histoire : deux personnes qui s'aiment d'un amour impossible.
Voilà la réflexion que les metteur.e.s en scène Romain Chesnel et Caroline de Touchet (qui joue aussi dans la pièce) proposent avec ce "Roméo et Juliette" d'un nouveau genre, et dont la distribution change tous les soirs. Spectateurs, vous disposez de cinq minutes et une feuille de salle pour associer chaque acteur et actrice à leur rôle du jour, et créer l'une des 5040 combinaisons possibles. Vous êtes le maître du jeu, et les comédien.ne.s se plient à vos désirs et, après de courtes secondes de concentration, se jettent à corps perdus dans les personnages qui viennent de leur être proposés.
Mais ne vous méprenez pas : aucune place n'est donnée à l'improvisation ou au pas de côté, tout est millimétré et d'une fluidité extraordinaire, et l'ensemble de la troupe connaît sur le bout des doigts le parcours de chaque protagoniste. L'on pourrait croire que, statistiquement, il y en a bien un ou une qui va tomber sur un rôle détesté, mais aucun n'est jamais pris au dépourvu, jamais en-dessous et la qualité du jeu se rapporte à la superbe mise en scène, qui a parfois des petits airs de Thomas Jolly, tant dans les lumières et les musiques que dans l'interprétation.
Si vous pensiez qu'il était impossible de renouveller l'œuvre shakespearienne, foncez au Lucernaire pour vous convaincre du contraire, et n'oubliez pas la leçon de cette pièce : un nom ne définit pas la personne qui le porte.
Alice Couzinou
Cette jeune troupe pleine de promesses et d'énergie, non contente de s'attaquer à un monument du théâtre élisabéthain, décide de brouiller les pistes et d'ajouter du "piment" à l'interprétation en laissant le public faire le casting, quel que soit le sexe.
Et nous voilà avec "un" Juliette, grand gaillard barbu, qui a bien du mal à convaincre. Mais pas seulement...
Dans cette version ramenée à 1h10, où l'histoire n'a pas le temps de s'attarder sur certaines scènes pourtant clé, les comédiens ont choisi le tonus et l'audace au détriment de l'émotion, grande absente de ce spectacle !
Miroir de notre société où tout va trop vite ?
Les amants de Vérone, malgré de belles idées de mise en scène et un vrai talent d'interprétation ne nous touchent pas.
Encore une version "modernisée" où la performance l'emporte sur les sentiments !
Le suspens de la distribution des rôles au démarrage est très original ...et toutefois au cours de la pièce on se demande si pour le spectateur , cette distribution aléatoire apporte vraiment quelque chose
Car dès le début, entre les rôles intervertis et l'agitation dans un si petit espace, nous mettons toute notre attention pour comprendre qui est qui, sans vraiment profiter du spectacle
Bravo aux acteurs car c'est un vrai défi, que les femmes ont relevé brillamment
Par contre Guillaume, en Juliette, a gardé toutes ses attentions masculines
Peut-être aurait-il fallu restreindre un peu de le choix de la répartition des rôles tout en gardant le concept ?
Quelle joie de voir enfin de jeunes artistes s'emparer du théâtre classique.
La bande son accompagne à merveille la prouesse des acteurs, qui nous emportent par leur jeux et leur investissement au point de nous faire oublier le concept (qui relève de la performance !!)
Enfin du théâtre investi, rythmé, nous sommes venus avec mes deux enfants (8 et 15) qui ont adoré et m'ont dit à la fin "papa, allons voir une autre combinaison ".
Plus de 5040 combinaisons possibles...
Quel TALENT!
Les choix se font sans tenir compte des genres, Roméo et Juliette pouvant être 2 hommes, 2 femmes ou un homme et une femme indifféremment. Chaque comédien.ne connaît donc l’intégralité de la pièce et est capable après quelques secondes de concentration de plonger dans le personnage qui lui a été attribué par le public. Un exercice pour le moins surprenant qui est remarquable surtout pour la performance que cela impose aux interprètes.
Malgré leur rapidité à revêtir physiquement et psychologiquement les rôles qu’ils doivent jouer, rien n’est laissé à l’improvisation, en effet tout est millimétré et cadré. La mise en scène fluide et dynamique nous entraîne avec un rythme soutenu dans les aventures des amants maudits de Vérone.
Bien sûr on notera la fluidité des genres et la liberté et l’ouverture d’esprit que cela montre. Une pièce remise au goût du jour avec intelligence.
On pourrait regretter parfois un peu trop de rapidité dans les échanges, il est évident que résumer Roméo et Juliette en 1h05 n’a rien d’évident et l’on perd peut-être un petit peu en émotion. Il en reste que cet exercice bluffant est d’une grande modernité et que cela nous permet de redécouvrir Shakespeare.
La troupe sympathique, généreuse et dynamique qui s’est lancée dans ce projet audacieux nous propose un spectacle frais, plein d’humour, bourré d’énergie et original. Sur la forme comme sur le fond c’est une belle réussite !
Allez sans hésitation découvrir l’une des 5040 combinaisons possibles.
Néanmoins, il est difficile de rentrer dans l’histoire. Les acteurs sont dynamiques mais ne nous ont pas suscité d’émotion. Il manque sans doute un peu de profondeur dans le jeu et la mise en scène ainsi que de silences et de sensibilité.
Nous sortons donc un peu déçus.
