Critiques pour l'événement Vera, avec Karin Viard
26 avr. 2018
7/10
174
Voilà une pièce qui détonne !
On aime beaucoup ou on on déteste.
Pour ma part, j'ai aimé.
Une mise en scène avec de jolies trouvailles telles que la caméra de sécurité filmant dans les ascenseurs, la projection de l'interview réalisée par Michel Drucker, les changements de costumes permanents, etc.
Excellent jeu des comédiens (notamment Karin VIARD en pleine maîtrise de son art) !
Un défaut, ça s'étire en longueur à la fin.
Ceci mis à part, Tchèque et mat !
8 avr. 2018
8,5/10
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Grandeur et décadence d'une Tchèque sans compassion !

Prenez une jeune fille frustrée par la médiocrité de son père et de sa vie, ouvrez lui la porte de l'ultralibéralisme, donnez lui une bonne dose d'ambition ... Voici Véra, qui regarde tellement vers le haut qu'elle ne voit pas qui elle écrase, qui elle trahit ... Qui ne voit pas non plus qu'elle va se faire elle aussi écraser et trahir.

Karin Viard est formidable dans le rôle de cette femme qui dégringole, aussi bien dans sa jupe en cuir rouge de femme d'affaires féroce, que dans son survêtement crasseux d'alcoolique à la dérive.
Tour à tour implacable et accablée, odieuse et touchante, Karin sait tout jouer et nous le prouve une fois encore.
La scénographie est à la hauteur de son talent, le rythme de l'une illustrant parfaitement l'énergie débordante de l'autre.

Le seul bémol concerne certains seconds rôles un peu en dessous, et quelques petits passages maladroits, comme les chansons par exemple qui n'apportent rien.

Mais que cela ne vous retienne surtout pas d'aller applaudir Véra, ce serait une erreur !
25 mars 2018
10/10
184
Interprétation magistrale de Karin Viard !
Karin Viard est exceptionnelle mais toute la distribution est magnifique. L'histoire dépeint un monde particulièrement angoissant où la plupart des personnages semble avoir perdu toute compassion pour son prochain mais il y a aussi, et heureusement, des moments plus drôles et plus légers notamment dans la seconde partie qui décrit pourtant la chute sociale du personnage principal. J'ai beaucoup aimé les projections vidéos, les parenthèses chantées et les changements de décor qui font qu'on ne voit pas passer les 2 heures que dure la pièce de théâtre.

Allez-y en courant pour applaudir Karin Viard et ses camarades.
23 mars 2018
3/10
201
Tout me tentait. Le thème, cette femme qui marche allègrement sur des cadavres et qui connaîtra une chute brutale et douloureuse ; la distribution, Karin Viard en tête, que j’avais hâte de découvrir sur les planches ; la mise en scène dont l’aspect burlesque et délirant éclatait à travers les photos ; Di Fonzo Bo, dont la mise en scène de Démons, bien que pas assez poussée à mon goût, me laisse quand même un souvenir marquant. Tout cela devait donner lieu à un grand spectacle qui aurait soulevé les foules se précipitant au Théâtre de Paris. J’avais tout faux.

Vera est une directrice de casting qui a le vent en poupe : au début du spectacle, sa société est rachetée par des anglais qui la caressent dans le sens du poil mais ne manqueront pas de retourner leur veste au moindre faux pas. Caricaturale, Vera est une femme sans scrupule, presque sans une once d’humanité, que seule sa carrière semble intéresser. Le spectacle montre son ascension rapide et sa chute attendue, en la suivant dans son quotidien, tant professionnel que personnel.

Rapidement, on comprend que quelque chose ne va pas. Ça ne prend pas. L’histoire telle qu’elle est présentée, alourdie par des effets de mise en scène inutiles, manque d’intérêt. A trop se concentrer sur la forme, on en oublie le fond. Et la forme est pesante. Dès le début, la débauche de moyens étonne par sa complexité et sa futilité. Cachent-ils un manque d’idée de mise en scène ? Probable. L’ascenseur, les projections, les intermèdes chantés sont autant de poids ajoutés à chaque pied des comédiens qui s’enlisent peu à peu, submergés par le trop-plein d’artifices jusqu’à en oublier l’histoire.

C’est dommage, car je venais quand même voir une Karin Viard que j’admirais beaucoup et dont j’attendais une prestation hors du commun. Quelle déception de la voir si lisse, toujours en force dans les cris comme dans la gestuelle, comprimée dans certains costumes qui la desservent alors même qu’elle est impérieuse lorsqu’elle en change. De ce côté-là, le metteur en scène n’a pas été tendre, mais il n’a pas compensé par sa direction d’acteur, qui s’avère bien trop linéaire. Tous suivent une ligne caricaturale et sans grand intérêt, nous perdant rapidement au milieu de ces cris et mouvements incessants.
19 mars 2018
6,5/10
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Vera est directrice d'une agence de casting, elle en bavé pour en arriver là alors elle est dure, une vraie guerrière impitoyable : un acteur n'est plus bankable, elle le vire sans y mettre les formes,... Oui elle est comme ça Vera assez froide et cynique, mais c'est comme ça qu'elle est arrivée là où elle est. La vente de son agence à l'agence anglaise numéro 1 du marché est le couronnement de sa carrière mais elle n'a plus de temps ni pour les autres, ni pour elle même. Elle est l'esclave de son téléphone portable qui lui dicte sa vie. Et puis un jour, tout s'effondre...

Le plaisir de voir Karin Viard et Helena Noguerra sur scène se disputait chez moi au plaisir de voir cette dénonciation de la course au pouvoir qui détruit tellement de gens.

La pièce est assez longue (2h) et pourrait facilement être raccourcie de quelques scènes car l'ascension de Vera est un peu trop longue comparée à sa chute. Ce qui m'a plu c'est que la pièce est portée par Karin Viard qui est présente tout au long de la pièce sur scène ou dans des ascenceurs et elle ne faiblit à aucun moment. Pourquoi je parle d'ascenceur ? Simplement parce qu'il y en a plusieurs sur scène et quand la comédienne est à l'intérieur, un écran au dessus de la scène, la filme.

Il y a peut être un peu trop d'écrans et beaucoup trop de procédés de mises en scène de la part de la part d'Elise Vigier et de Martial Di Fonzo Bo car par moment, on ne sait plus où regarder sur la scène, il y a trop de choses. On sent que la confusion n'est pas loin. Mais certaines idées sont excellentes, j'ai vraiment bien aimé ces caméras d'ascenceur entre autres.
15 mars 2018
4/10
44
Que dire, si ce n’est que Karin Viard, magnifique, porte la pièce quasi seule sur ses épaules...

On mettra le manque d'épaisseur des seconds rôles sur le compte des très (trop!) nombreuses et courtes scènes et changements de personnages, qui parasitent le propos plus qu'ils ne l'étoffent. On peut saluer le travail de mise en scène, aidé de vidéos mais qui nous perd parfois.

Attention! esprits cartésiens, ce spectacle vous sera difficilement accessible sans une bonne dose de lâcher prise (mon cas). Des longueurs, mais on peut supposer qu’il s’est agit pour les metteurs en scène de respecter la pièce originale...
15 mars 2018
5/10
22
Je n'avais jamais vu K. Viard sur scène et j'ai trouvé l'interprétation réussie (de même que pour les autres acteurs).

Mais c'est le rythme d'ensemble qui ne va pas : trop lourd, trop lent et comme l'a dit Charlotte, en 2 mots trop chiant.

Cela me rappelle l'ennui que j'avais à lire ces Balzac qu'en j'étais scolaire...

Enfin, c'est assez rare de voir partir de nombreux spectateurs de la grande salle du Théatre de Paris, mais c'était le cas !

Ah oui des spectateurs partaient pendant la pièce ? Personne n'a osé le soir où j'y étais.

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Jeudi 15 mars 2018
14 mars 2018
4/10
14
Véra est directrice de la première agence de casting de son pays et vient de signer une juteuse fusion avec LE leader britannique du secteur, Global Casting.
Véra est respectée, écoutée, crainte.
Véra est l’image même de la réussite.
Mais, revers de la médaille, Véra n’a pas le temps. Pas le temps pour sa famille. Pas le temps pour son père vieillissant. Pas le temps pour son mari. Pas le temps pour elle … Pas le temps pour vivre.
Et comme dit le proverbe : « qui monte plus haut qu’il ne doit, descend plus bas qu’il ne voudrait ».
Véra va en faire la douloureuse expérience.

L’œuvre signée par Petr Zelenka ne se veut pas seulement une pièce de théâtre. Elle veut frapper les esprits, pousser un cri pour dénoncer cette société moderne, temple de l’argent roi et de l’apparence, chantre de la déshumanisation, royaume de l’ « être remplaçable ». Sur ce point, c’est plutôt réussi (et effrayant). Le texte est brutal, cynique, froid.

« Froid » : un terme qui correspond bien à la pièce. Un sentiment donné par le décor composé de panneaux blancs et en bois brut, amovibles et laissant largement apparaître les coulisses. Il faut peut-être y voir une allégorie sur la superficialité de notre monde, mais honnêtement il donne plutôt l’impression de ne pas être terminé et fait à la hâte. Cela jette un froid.
Une sensation relayée également par le jeu des comédiens. Karin Viard au premier plan, impériale dans son rôle de directrice d’agence de casting sans âme. Elle maîtrise parfaitement son rôle et mène la pièce. Sa présence tend à rendre les autres personnages bien fades. En bref, ils peinent à convaincre.

Par ailleurs, le rythme est lent, très lent, trop lent. La pièce est émaillée par conséquent de nombreuses longueurs. Cela pénalise l’histoire qui, pour le coup, semble s’éterniser. A contrario, et c’est paradoxal, le spectateur est souvent balloté d’un lieu à l’autre (quand la scène n’est pas elle-même découpée en plusieurs lieux) à une vitesse prodigieuse. A la fin, on s’y perd et cela devient gênant.

La mise en scène fait preuve de procédés originaux, voire même surprenants pouvant facilement décontenancer le spectateur. Certains sont plutôt intéressants, d’autres apparaissent inutiles. Par exemple, les chansons étaient-elles vraiment nécessaires ? Elles n’apportent rien à l’histoire et confortent un sentiment de confusion déjà entretenu par l’empilement d’effets visuels et mouvements de décors. Et puisque j’évoque la musique, un mot sur le générique de début particulièrement désagréable à l’oreille.

De cette pièce, seule Karin Viard tire vraiment son épingle du jeu.
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1 avr. 2017
8/10
31
Je suis allée voir la pièce il y a deux jours et j'ai passé un excellent moment.
J'avoue que j'ai du mal à comprendre les deux critiques négatives car, pour ma part, j'ai trouvé la pièce originale, j'ai aimé les décors, les comédiens sont justes et savent leur texte, contrairement à ce que j'ai pu lire, et Karin Viard, qui est de toutes les scènes, est excellente.
La salle était remplie et les gens ont beaucoup applaudi...
30 nov. 2016
2,5/10
38
J'ai fait mieux que les 20 personnes qui sont parties du Théatre du Gymnase à Marseille pendant la représentation. Je suis restée pendant les 2 heures qui en paraissaient 4 ou 5.

Au début, on se dit ça va se lancer puis on regarde la montre et on se fait une raison. Vu les critiques j'attendais monts et merveilles.

C'est une énorme déception. La pièce est très superficielle, ni drôle, ni triste, ni moraliste, ni... ni rien.
30 nov. 2016
4/10
55
Grande déception que cette pièce.

Une mise en scène snobinarde, pompeuse qui accumule les moyens pour en faire pas grand chose hormis un étalage d'idées non-abouties. C'est pas le tout d'avoir un gros budget encore faut-il avoir de la finesse et de bonnes idées.

Je sais que Di Fonzo Bo est salué par le milieu du théâtre J'ai vu sa pièce "La mère" dans laquelle C.Hiegel était formidable mais je trouvais déjà la mise en scène snobinarde. Dans le genre on ne dit pas qu'on a trouvé ça chiant parce que c'est le chouchou du moment et que ça fait bien de dire qu'on a a-d-o-r-é !

Ca n'est pas en faisant un mille-feuilles de vidéos, de comédiens déguisés de manière caricaturale, de comédiens qui montrent leurs fesses ou leurs seins, de comédiens derrière des paravents qui tournent le dos au public (oh chérie j'ai imaginé un truc génial). J'ai eu l'impression de voir un mauvais spectacle des années 80/90.
Ca manque de rythme, c'est confus, les comédiens qui ne connaissaient pas bien leur texte.

Dommage car j'étais très heureuse de retrouver Karine Viard. Son jeu est bien sûr très juste, elle incarne parfaitement cette Véra odieuse, mais même elle n'a pas réussi à nous convaincre. La salle était pleine mais nombreux étaient ceux qui s'embêtaient autant que moi car pour m'occuper j'ai beaucoup regardé les réactions.
Les applaudissements polis ont finalisé le malaise général.

Au final cette pièce représente les travers de ce qu'elle est sensée dénoncer.
Cynisme, froideur, étalage vulgaire de moyens, clichés.
En un mot : chiant.
Très 80' comme diraient les jeunes.