Critiques pour l'événement Seconde Surprise de l'Amour
Sur les ailes du temps la tristesse s'envole !
En proie chacun à un deuil d'amour, inconsolables, la Marquise et le Chevalier, voisins de jardin, voisins de chagrin, n'en finissent pas de se tourner autour, croyant vivre une amitié et non pas un amour ....
Nos deux héros, malheureux comme les pierres, prisonniers des conventions, de leur extrême pudeur, et d'une formidable confusion des sentiments, trouvent dans la tristesse de l'autre de quoi apaiser la leur.
Plus libres et plus avisés, leurs servante et valet, qui eux ne font pas tant de manières, tentent de les rapprocher et par là même se découvrent des sentiments.
La nature on le sait a horreur du vide, et ces deux infirmes de la parole tentent de le remplir avec des mots, tandis que leurs corps, qui ont un coup d'avance, disent clairement le contraire.
Croyez-moi, ils sont peu nombreux, metteurs en scène comme comédiens à pouvoir faire vibrer une salle entière pendant près de 2H avec un tel texte, écrit en 1727, tant la langue est en décalage avec l'intrigue, tant elle se contredit et entraîne les personnages d'un malentendu à l'autre.
Alain Françon nous prouve une fois de plus, s'il en était besoin, qu'il possède un vrai génie théâtral, ainsi qu'un sens du verbe hors du commun. Brillant directeur d'acteurs, formidable jongleur de mots.....
Dans un décor absolument sublime où chaque tableau est magnifié par l'immense fresque végétale, les comédiens nous régalent, nous enchantent et nous emmènent dans une autre époque, un temps où l'on prenait le temps.
Georgia Scalliet, divine marquise, nous fait entendre à la perfection la dualité de son personnage, alternant avec un égal bonheur profondeur et légèreté.
Pierre François-Garrel, plus vrai que nature en Chevalier désespéré et sourd à ses propres inclinations.
Suzanne De Baecque, géniale en servante mi dévouée mi espiègle.
Son prétendant Thomas Blanchard, bluffant de naturel.
Alexandre Ruby, comte d'une grande classe.
Quant à Rodolphe Congé, sa pédanterie n'a d'égale que sa mauvaise foi.
Ainsi La Fontaine avait-il bien raison avec sa "Jeune veuve"
- La perte d'un époux ne va point sans soupirs
- On fait beaucoup de bruit et puis on se console
- Sur les ailes du temps la tristesse s'envole
- Le temps ramène les plaisirs.
- .....On dit qu'on est inconsolable
- On le dit mais il n'en est rien !
Indéniablement, notre coup de coeur de ce début d'été !!
Sylvie Tuffier
En proie chacun à un deuil d'amour, inconsolables, la Marquise et le Chevalier, voisins de jardin, voisins de chagrin, n'en finissent pas de se tourner autour, croyant vivre une amitié et non pas un amour ....
Nos deux héros, malheureux comme les pierres, prisonniers des conventions, de leur extrême pudeur, et d'une formidable confusion des sentiments, trouvent dans la tristesse de l'autre de quoi apaiser la leur.
Plus libres et plus avisés, leurs servante et valet, qui eux ne font pas tant de manières, tentent de les rapprocher et par là même se découvrent des sentiments.
La nature on le sait a horreur du vide, et ces deux infirmes de la parole tentent de le remplir avec des mots, tandis que leurs corps, qui ont un coup d'avance, disent clairement le contraire.
Croyez-moi, ils sont peu nombreux, metteurs en scène comme comédiens à pouvoir faire vibrer une salle entière pendant près de 2H avec un tel texte, écrit en 1727, tant la langue est en décalage avec l'intrigue, tant elle se contredit et entraîne les personnages d'un malentendu à l'autre.
Alain Françon nous prouve une fois de plus, s'il en était besoin, qu'il possède un vrai génie théâtral, ainsi qu'un sens du verbe hors du commun. Brillant directeur d'acteurs, formidable jongleur de mots.....
Dans un décor absolument sublime où chaque tableau est magnifié par l'immense fresque végétale, les comédiens nous régalent, nous enchantent et nous emmènent dans une autre époque, un temps où l'on prenait le temps.
Georgia Scalliet, divine marquise, nous fait entendre à la perfection la dualité de son personnage, alternant avec un égal bonheur profondeur et légèreté.
Pierre François-Garrel, plus vrai que nature en Chevalier désespéré et sourd à ses propres inclinations.
Suzanne De Baecque, géniale en servante mi dévouée mi espiègle.
Son prétendant Thomas Blanchard, bluffant de naturel.
Alexandre Ruby, comte d'une grande classe.
Quant à Rodolphe Congé, sa pédanterie n'a d'égale que sa mauvaise foi.
Ainsi La Fontaine avait-il bien raison avec sa "Jeune veuve"
- La perte d'un époux ne va point sans soupirs
- On fait beaucoup de bruit et puis on se console
- Sur les ailes du temps la tristesse s'envole
- Le temps ramène les plaisirs.
- .....On dit qu'on est inconsolable
- On le dit mais il n'en est rien !
Indéniablement, notre coup de coeur de ce début d'été !!
Sylvie Tuffier
Aux armes, mitoyens !
Deux armes terribles et ô combien efficaces, pour que ces deux voisins, la Marquise et le Chevalier, comprennent que leurs solitudes respectives peuvent déboucher sur une seconde surprise amoureuse.
Deux armes incroyables : le langage et la parole.
Marivaux, dans cette pièce écrite en 1727, cinq ans après sa (première) Surprise de l’amour, Marivaux donc, se pose pratiquement en précurseur de la psychanalyse, en attribuant aux mots un réel pouvoir de guérison.
« Notre conversation nous soulage ! », dit l’un des deux principaux protagonistes de l’intrigue.
C’est en parlant, c’est en SE parlant que cette Marquise, veuve depuis six mois, et ce Chevalier en proie à une grave déception amoureuse, c’est en libérant les mots que ces deux-là vont pouvoir renaître d’une certaine forme de dépression.
Ni elle, ni lui ne veulent plus entendre parler d’amour.
Tout le génie de Marivaux consiste ici à partir d’un point A commun aux deux principaux personnages (le refus d’aimer à nouveau), pour arriver à un point B qui sera un mariage, contracté à la toute dernière scène.
Françon. La délicatesse. La grâce.
Encore et toujours.
Durant presque deux heures, celui à qui l’on doit tant de réussites dramaturgiques va une nouvelle fois plonger toute une salle dans le ravissement le plus total.
Le metteur en scène va magnifier cette remarquable et réjouissante langue du premier tiers du XVIIIème siècle.
Il a déjà été tellement écrit sur la précision du travail d’Alain Françon qu’il est inutile de revenir plus avant sur sa capacité à faire évoluer des corps dans un espace unique, de régler telles de subtiles chorégraphies les mouvements et déplacements des comédiens, de calculer quasiment au millimètre près l’exacte distance qui doit séparer deux acteurs/actrices en fonction de l’intensité d’un dialogue.
Alain Françon, où comment se dire à chaque mise en scène que décidément, il ne pourrait pas en être autrement sur un plateau.
C’est un vrai ballet qu’il nous propose, dans la lignée de sa Trilogie de la villégiature, au Français.
Une danse qui voit évoluer une petite troupe de six comédiens épatants.
Il n’a pas été cherché bien loin pour trouver sa marquise, M. Françon.
C’est la délicieuse Georgia Scalliet, avec qui il a déjà travaillé trois fois, qui incarne cette femme en noir.
Mademoiselle Scalliet va encore cette fois-ci nous enchanter.
Sa composition est formidable.
La comédienne allie à la fois gravité et drôlerie, mettant parfaitement en évidence la dualité sentimentale de son personnage.
Ses ruptures, ses envolées dans les aigus, sa colère, ses exclamations, ses étonnements, sa façon de ramper sur la scène (si si…), tout ceci est absolument jubilatoire.
C’est un réel plaisir et un vrai bonheur que de la voir jouer cette veuve devenant de moins en moins éplorée.
Le Chevalier est interprété de bien subtile manière par Pierre-François Garel, un autre habitué du travail avec Françon.
Subtile manière, parce que le curseur est placé à l’exacte position : le personnage est à la fois touchant, drôle, sans pathos ni burlesque de mauvais aloi.
Une interprétation marquante de ce rôle, souvent toute en retenue, pas si évidente que cela à aborder…
Le couple servante-Lisette / domestique-Lubin est lui aussi épatant de drôlerie.
Suzanne de Baecque et Thomas Blanchard sont eux aussi formidables, dans ces deux rôles qui servent de pendant au couple principal.
La vis comica des deux comédienne/comédien est mis en évidence.
Nous rions beaucoup en voyant leur personnage dire avec aplomb leurs quatre vérités aux maîtres.
Rodolphe Congé est un Hortensius pédant à souhait.
Grâce à ce personnage, précepteur littéraire de la marquise, Marivaux enfonce le clou : les écrits, les livres ne permettront pas de soulager quiconque. Seuls les mots en auront la force.
Le comédien nous fait bien rire lui aussi.
Quant à Alexandre Ruby, il campe un comte rival qui se verrait bien convoler en noces plus ou moins justes avec la belle veuve.
Lui aussi est irréprochable, notamment dans la dernière scène, où son « ah ! », bouche bée, déclenche les rires.
Au moment des saluts, une véritable ovation monte des rangs des spectateurs, de multiples rappels des comédiens se succèdent, les « bravo » fusent.
Quoi de plus mérité !
Ce spectacle est un incontournable de cet automne !
C’est ce qu’a bien compris Mme Falgon, professeur de Français au lycée Paul-Eluard de Saint-Denis qui accompagnait hier soir sa classe aux Ateliers Berthier.
Les élèves du 93, casquettes vissées sur la tête, survêtement de rigueur, discutaient encore passionnément de la pièce dans le métro.
Sans surprise !
Deux armes terribles et ô combien efficaces, pour que ces deux voisins, la Marquise et le Chevalier, comprennent que leurs solitudes respectives peuvent déboucher sur une seconde surprise amoureuse.
Deux armes incroyables : le langage et la parole.
Marivaux, dans cette pièce écrite en 1727, cinq ans après sa (première) Surprise de l’amour, Marivaux donc, se pose pratiquement en précurseur de la psychanalyse, en attribuant aux mots un réel pouvoir de guérison.
« Notre conversation nous soulage ! », dit l’un des deux principaux protagonistes de l’intrigue.
C’est en parlant, c’est en SE parlant que cette Marquise, veuve depuis six mois, et ce Chevalier en proie à une grave déception amoureuse, c’est en libérant les mots que ces deux-là vont pouvoir renaître d’une certaine forme de dépression.
Ni elle, ni lui ne veulent plus entendre parler d’amour.
Tout le génie de Marivaux consiste ici à partir d’un point A commun aux deux principaux personnages (le refus d’aimer à nouveau), pour arriver à un point B qui sera un mariage, contracté à la toute dernière scène.
Françon. La délicatesse. La grâce.
Encore et toujours.
Durant presque deux heures, celui à qui l’on doit tant de réussites dramaturgiques va une nouvelle fois plonger toute une salle dans le ravissement le plus total.
Le metteur en scène va magnifier cette remarquable et réjouissante langue du premier tiers du XVIIIème siècle.
Il a déjà été tellement écrit sur la précision du travail d’Alain Françon qu’il est inutile de revenir plus avant sur sa capacité à faire évoluer des corps dans un espace unique, de régler telles de subtiles chorégraphies les mouvements et déplacements des comédiens, de calculer quasiment au millimètre près l’exacte distance qui doit séparer deux acteurs/actrices en fonction de l’intensité d’un dialogue.
Alain Françon, où comment se dire à chaque mise en scène que décidément, il ne pourrait pas en être autrement sur un plateau.
C’est un vrai ballet qu’il nous propose, dans la lignée de sa Trilogie de la villégiature, au Français.
Une danse qui voit évoluer une petite troupe de six comédiens épatants.
Il n’a pas été cherché bien loin pour trouver sa marquise, M. Françon.
C’est la délicieuse Georgia Scalliet, avec qui il a déjà travaillé trois fois, qui incarne cette femme en noir.
Mademoiselle Scalliet va encore cette fois-ci nous enchanter.
Sa composition est formidable.
La comédienne allie à la fois gravité et drôlerie, mettant parfaitement en évidence la dualité sentimentale de son personnage.
Ses ruptures, ses envolées dans les aigus, sa colère, ses exclamations, ses étonnements, sa façon de ramper sur la scène (si si…), tout ceci est absolument jubilatoire.
C’est un réel plaisir et un vrai bonheur que de la voir jouer cette veuve devenant de moins en moins éplorée.
Le Chevalier est interprété de bien subtile manière par Pierre-François Garel, un autre habitué du travail avec Françon.
Subtile manière, parce que le curseur est placé à l’exacte position : le personnage est à la fois touchant, drôle, sans pathos ni burlesque de mauvais aloi.
Une interprétation marquante de ce rôle, souvent toute en retenue, pas si évidente que cela à aborder…
Le couple servante-Lisette / domestique-Lubin est lui aussi épatant de drôlerie.
Suzanne de Baecque et Thomas Blanchard sont eux aussi formidables, dans ces deux rôles qui servent de pendant au couple principal.
La vis comica des deux comédienne/comédien est mis en évidence.
Nous rions beaucoup en voyant leur personnage dire avec aplomb leurs quatre vérités aux maîtres.
Rodolphe Congé est un Hortensius pédant à souhait.
Grâce à ce personnage, précepteur littéraire de la marquise, Marivaux enfonce le clou : les écrits, les livres ne permettront pas de soulager quiconque. Seuls les mots en auront la force.
Le comédien nous fait bien rire lui aussi.
Quant à Alexandre Ruby, il campe un comte rival qui se verrait bien convoler en noces plus ou moins justes avec la belle veuve.
Lui aussi est irréprochable, notamment dans la dernière scène, où son « ah ! », bouche bée, déclenche les rires.
Au moment des saluts, une véritable ovation monte des rangs des spectateurs, de multiples rappels des comédiens se succèdent, les « bravo » fusent.
Quoi de plus mérité !
Ce spectacle est un incontournable de cet automne !
C’est ce qu’a bien compris Mme Falgon, professeur de Français au lycée Paul-Eluard de Saint-Denis qui accompagnait hier soir sa classe aux Ateliers Berthier.
Les élèves du 93, casquettes vissées sur la tête, survêtement de rigueur, discutaient encore passionnément de la pièce dans le métro.
Sans surprise !
La seconde surprise de l’amour de Marivaux mise en scène Alain Françon
Réjouissant, Dynamique, Attrayant
Magnifique moment de théâtre dans un décor simple et harmonieux, avec de fabuleux comédiens.
La marquise veuve depuis 6 mois ne peut se consoler, le chevalier son voisin a perdu son Angélique pour toujours, celle-ci rentrée au couvent.
Tous deux se complaisent dans la mélancolie vouée aux regrets éternels.
Une amitié qui les conduira dans les chemins de l’inattendu se lie entre eux.
Mais cela ne serait conter sans la jolie Lisette, suivante de la comtesse et le coquin Lubin valet du chevalier.
Les désaveux provoqués par la pudeur, la parole qui contredit les sentiments, les quiproquos, la jalousie, les stratagèmes vont se multiplier pour notre plus grand plaisir dans cette plaisante comédie.
Les comédiens sont excellents on ressent une grande complicité entre eux.
Thomas Blanchard Lubin valet du Chevalier nous ravi.
Rodolphe Congé est un remarquable Monsieur Hortensius qui nous interpelle et nous amuse avec ses grands airs et son savoir.
Suzanne De Baecque fabuleuse Lisette, suivante de la Marquise nous séduit et nous enchante de par sa gestuelle et la justesse de son jeu.
Pierre-François Garel incarne avec grand talent le Chevalier perdu parfois par la jalousie, nous réjouit.
Alexandre Ruby le Comte , éloquent et mondain nous fait sourire.
Georgia Scalliet incarne avec brio La Marquise posée et calme puis ne pouvant plus se contenir frénétique et révoltée. C’est un vrai régal.
La mise en scène est vivante, fluide et dynamique. La musique et les lumières intensifient les émotions.
Beau et agréable moment de théâtre.
Réjouissant, Dynamique, Attrayant
Magnifique moment de théâtre dans un décor simple et harmonieux, avec de fabuleux comédiens.
La marquise veuve depuis 6 mois ne peut se consoler, le chevalier son voisin a perdu son Angélique pour toujours, celle-ci rentrée au couvent.
Tous deux se complaisent dans la mélancolie vouée aux regrets éternels.
Une amitié qui les conduira dans les chemins de l’inattendu se lie entre eux.
Mais cela ne serait conter sans la jolie Lisette, suivante de la comtesse et le coquin Lubin valet du chevalier.
Les désaveux provoqués par la pudeur, la parole qui contredit les sentiments, les quiproquos, la jalousie, les stratagèmes vont se multiplier pour notre plus grand plaisir dans cette plaisante comédie.
Les comédiens sont excellents on ressent une grande complicité entre eux.
Thomas Blanchard Lubin valet du Chevalier nous ravi.
Rodolphe Congé est un remarquable Monsieur Hortensius qui nous interpelle et nous amuse avec ses grands airs et son savoir.
Suzanne De Baecque fabuleuse Lisette, suivante de la Marquise nous séduit et nous enchante de par sa gestuelle et la justesse de son jeu.
Pierre-François Garel incarne avec grand talent le Chevalier perdu parfois par la jalousie, nous réjouit.
Alexandre Ruby le Comte , éloquent et mondain nous fait sourire.
Georgia Scalliet incarne avec brio La Marquise posée et calme puis ne pouvant plus se contenir frénétique et révoltée. C’est un vrai régal.
La mise en scène est vivante, fluide et dynamique. La musique et les lumières intensifient les émotions.
Beau et agréable moment de théâtre.
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