Critiques pour l'événement Ma Folle Otarie
La folle otarie c'est un voyage émotionnel. La limite n'est que celle que nous nous mettons !
Je me suis laissée guider, happer par ce monologue sans artifice... L'imagination fait tout le reste.
L’interprétation de Brice Hillairet est d'une justesse, d'une intensité.
On comprend vite que l’énergie est à la fois émotionnelle et physique d'où cette chemise mouillée...
Je me suis laissée guider, happer par ce monologue sans artifice... L'imagination fait tout le reste.
L’interprétation de Brice Hillairet est d'une justesse, d'une intensité.
On comprend vite que l’énergie est à la fois émotionnelle et physique d'où cette chemise mouillée...
Comme le chantaient (presque) Messieurs Berger et Hallyday « On a tous en nous quelque chose de rétréci ».
Tous ? Non.
Lui, non !
Lui, c'est cet homme chétif, insignifiant, sans histoire, qui n'a jamais rien vécu d'extraordinaire, qui ne s'est jamais opposé à rien, qui n'a jamais vraiment aimé qui que ce soit.
Lui, ses fesses vont se mettre soudain à grossir, doubler, tripler de volume...
Un cul à faire pâlir d'envie une Vénus à la fois hottentote et callipyge.
Rendez-vous compte : un postérieur de sept à huit mètres de diamètre !
C'est à partir de cette étrange situation que Pierre Notte va nous proposer un voyage initiatique, une fable à la fois tendre, drôle, émouvante, surréaliste et humaniste.
Oui, il va s'agir de fuir un quotidien monstrueux, un état et une condition d'humain presque intenables pour aller chercher autre chose ailleurs.
Une quête. Un trip initiatique, mais également un voyage intérieur pour chaque spectateur.
Car c'est à nous de faire le boulot.
Ici, pas d'accessoires, pas de décor, pas de projections video...
C'est à nous d'imaginer ce personnage, son imposant fessier, c'est à nous de visualiser les situations auxquelles il est confronté.
C'est à nous de nous représenter son petit bureau au sein de l'agence de voyages, la tombe de ses parents, les falaises normandes, la Seine, l'océan, la cabaret itinérant, les freaks dans leur bocal...
Sans oublier celle qui va le sauver : l'otarie du titre. (Mais je n'en dirai pas plus ! )
L'écriture de Pierre Notte est comme à l'accoutumée brillante, fine, intelligente, propice à l 'inventivité et au télescopage des mots.
Il nous fait rire, il nous émeut, il nous provoque.
Le théâtre de Notte est en effet un théâtre dans lequel les spectateurs doivent pleinement s'impliquer, s'identifier, prendre parti.
Ici, de plus, c'est lui qui met en scène sa pièce. On n'est finalement jamais mieux servi que par soi-même.
Il a trouvé pour interpréter cet homme à mi-chemin entre Cyrano et Elephant-Man un jeune comédien vraiment épatant en la personne de Brice Hillairet.
Ce dernier va arriver de la salle, et va se changer au lointain, de dos, sous nos yeux.
Bien entendu, il nous montrera ses fesses, tout à fait normales !
Forcément, la pièce commence...
D'une petite voix un peu éraillée, il va dire les mots de l'auteur, décrivant le quotidien insignifiant de son personnage, sa transformation soudaine.
Au fur et à mesure du temps qui passe, au fur et à mesure que le voyage se déroule, la voix se fait plus assurée. Il finira par crier, se révolter. Il chantera, également. (De fort belle manière, au demeurant !)
Le comédien adopte une attitude de « petite chose », il est voûté, les genoux fléchis pratiquement en permanence. On croit vraiment à sa difformité fessière.
Le texte de ce seul en scène est long, semé d'embûches et de chausse-trappes, de formules « nottiennes ».
Brice Hillairet s'en tire avec une vraie maestria, une grande justesse et une très belle présence.
D'ailleurs, il finira en nage, ruisselant, la chemise beaucoup plus que mouillée !
Grâce à lui, nous serons confrontés à la solitude, à la différence, au regard des autres.
Mais qu'on se rassure, tout finira bien.
Voici donc un spectacle enthousiasmant et qui ne laisse personne indifférent.
Un seul en scène intense, original et prenant.
Une heure dix de bien beau théâtre !
Merci Messieurs !
Tous ? Non.
Lui, non !
Lui, c'est cet homme chétif, insignifiant, sans histoire, qui n'a jamais rien vécu d'extraordinaire, qui ne s'est jamais opposé à rien, qui n'a jamais vraiment aimé qui que ce soit.
Lui, ses fesses vont se mettre soudain à grossir, doubler, tripler de volume...
Un cul à faire pâlir d'envie une Vénus à la fois hottentote et callipyge.
Rendez-vous compte : un postérieur de sept à huit mètres de diamètre !
C'est à partir de cette étrange situation que Pierre Notte va nous proposer un voyage initiatique, une fable à la fois tendre, drôle, émouvante, surréaliste et humaniste.
Oui, il va s'agir de fuir un quotidien monstrueux, un état et une condition d'humain presque intenables pour aller chercher autre chose ailleurs.
Une quête. Un trip initiatique, mais également un voyage intérieur pour chaque spectateur.
Car c'est à nous de faire le boulot.
Ici, pas d'accessoires, pas de décor, pas de projections video...
C'est à nous d'imaginer ce personnage, son imposant fessier, c'est à nous de visualiser les situations auxquelles il est confronté.
C'est à nous de nous représenter son petit bureau au sein de l'agence de voyages, la tombe de ses parents, les falaises normandes, la Seine, l'océan, la cabaret itinérant, les freaks dans leur bocal...
Sans oublier celle qui va le sauver : l'otarie du titre. (Mais je n'en dirai pas plus ! )
L'écriture de Pierre Notte est comme à l'accoutumée brillante, fine, intelligente, propice à l 'inventivité et au télescopage des mots.
Il nous fait rire, il nous émeut, il nous provoque.
Le théâtre de Notte est en effet un théâtre dans lequel les spectateurs doivent pleinement s'impliquer, s'identifier, prendre parti.
Ici, de plus, c'est lui qui met en scène sa pièce. On n'est finalement jamais mieux servi que par soi-même.
Il a trouvé pour interpréter cet homme à mi-chemin entre Cyrano et Elephant-Man un jeune comédien vraiment épatant en la personne de Brice Hillairet.
Ce dernier va arriver de la salle, et va se changer au lointain, de dos, sous nos yeux.
Bien entendu, il nous montrera ses fesses, tout à fait normales !
Forcément, la pièce commence...
D'une petite voix un peu éraillée, il va dire les mots de l'auteur, décrivant le quotidien insignifiant de son personnage, sa transformation soudaine.
Au fur et à mesure du temps qui passe, au fur et à mesure que le voyage se déroule, la voix se fait plus assurée. Il finira par crier, se révolter. Il chantera, également. (De fort belle manière, au demeurant !)
Le comédien adopte une attitude de « petite chose », il est voûté, les genoux fléchis pratiquement en permanence. On croit vraiment à sa difformité fessière.
Le texte de ce seul en scène est long, semé d'embûches et de chausse-trappes, de formules « nottiennes ».
Brice Hillairet s'en tire avec une vraie maestria, une grande justesse et une très belle présence.
D'ailleurs, il finira en nage, ruisselant, la chemise beaucoup plus que mouillée !
Grâce à lui, nous serons confrontés à la solitude, à la différence, au regard des autres.
Mais qu'on se rassure, tout finira bien.
Voici donc un spectacle enthousiasmant et qui ne laisse personne indifférent.
Un seul en scène intense, original et prenant.
Une heure dix de bien beau théâtre !
Merci Messieurs !
Il est là, tout frêle, tout fin, un peu pâlot, droit sorti d’une BD de Sempé. Un petit bout d’homme pour incarner un personnage passe-partout, un “nobody”, le plus commun des plus ordinaires des hommes.
Très vite, cependant, quelque chose l’arrache de cette normalité maladive. Il se trouve confronté sous nos yeux – ouverts ? fermés ? – à un problème aussi énorme que singulier. Un problème lié, non pas à de simples et banales histoires de fesses, mais à ces dernières, tout bêtement. À ses fesses, oui. Son postérieur, son cul, son derrière, son popotin, son arrière-train se met à doubler, tripler, décupler de volume sous nos mirettes ébahies qui jamais n’ont contenu telle circonférence – 5 à 6 mètres, incroyable, imbattable, inouï.
Alors forcément, lui que personne ne remarquait, tout le monde s’empresse de le moquer. Jusqu’à le rejeter bien loin, dans une fuite désespérée. Jusqu’à lui faire souhaiter la mort. Seule une otarie lui portera secours, le sauvera du suicide et lui montrera le chemin d’une résilience aussi douce qu’aérienne.
Fable philosophique, ode à la vie et à l’amour, manifeste pour la différence, plaidoyer contre l’indifférence, aventure poétique et ludique, invitation au voyage, balade dans notre imaginaire, fabrique d’un rêve éveillé : Ma folle otarie, c’est tout cela à la fois. L’une des prouesses de ce spectacle est de nous faire voir tant de choses qui n’existent pas sur scène. Le plateau est dépouillé, dénudé, dénué de tout artifice, de tout décor, immaculé, vierge, nu, désert. Plein de vide et pourtant prêt à tout pour tant nous offrir.
Des fesses monstrueuses d’énormité de notre anti-héros à son amie l’otarie moustachue, de l’homme-tronc protecteur à la sale gamine au vélo rouge, du marbre glacial d’une tombe à la rame bondée d’un métro, d’une plongée en eaux profondes à une envolée pétaradante… Le décor et les personnages se construisent et grandissent dans notre cerveau avant de se déposer sous nos yeux. Et l’on réalise à quel point notre imaginaire est capable de prouesses encore insoupçonnées.
L’écriture de Pierre Notte, toujours tendre, drôle, sensible, intelligente et délicatement poétique donne sa voix à un formidable interprète. Comme ça, l’air de rien, sans crier gare, sans costume, dans une voix quasi monocorde, Brice Hillairet nous invite à percevoir l’énormité de son cul, mais aussi, et surtout, l’immensité de notre imagination.
Très vite, cependant, quelque chose l’arrache de cette normalité maladive. Il se trouve confronté sous nos yeux – ouverts ? fermés ? – à un problème aussi énorme que singulier. Un problème lié, non pas à de simples et banales histoires de fesses, mais à ces dernières, tout bêtement. À ses fesses, oui. Son postérieur, son cul, son derrière, son popotin, son arrière-train se met à doubler, tripler, décupler de volume sous nos mirettes ébahies qui jamais n’ont contenu telle circonférence – 5 à 6 mètres, incroyable, imbattable, inouï.
Alors forcément, lui que personne ne remarquait, tout le monde s’empresse de le moquer. Jusqu’à le rejeter bien loin, dans une fuite désespérée. Jusqu’à lui faire souhaiter la mort. Seule une otarie lui portera secours, le sauvera du suicide et lui montrera le chemin d’une résilience aussi douce qu’aérienne.
Fable philosophique, ode à la vie et à l’amour, manifeste pour la différence, plaidoyer contre l’indifférence, aventure poétique et ludique, invitation au voyage, balade dans notre imaginaire, fabrique d’un rêve éveillé : Ma folle otarie, c’est tout cela à la fois. L’une des prouesses de ce spectacle est de nous faire voir tant de choses qui n’existent pas sur scène. Le plateau est dépouillé, dénudé, dénué de tout artifice, de tout décor, immaculé, vierge, nu, désert. Plein de vide et pourtant prêt à tout pour tant nous offrir.
Des fesses monstrueuses d’énormité de notre anti-héros à son amie l’otarie moustachue, de l’homme-tronc protecteur à la sale gamine au vélo rouge, du marbre glacial d’une tombe à la rame bondée d’un métro, d’une plongée en eaux profondes à une envolée pétaradante… Le décor et les personnages se construisent et grandissent dans notre cerveau avant de se déposer sous nos yeux. Et l’on réalise à quel point notre imaginaire est capable de prouesses encore insoupçonnées.
L’écriture de Pierre Notte, toujours tendre, drôle, sensible, intelligente et délicatement poétique donne sa voix à un formidable interprète. Comme ça, l’air de rien, sans crier gare, sans costume, dans une voix quasi monocorde, Brice Hillairet nous invite à percevoir l’énormité de son cul, mais aussi, et surtout, l’immensité de notre imagination.
Voici ici un jeune homme transparent, qui n’a jamais dit ni oui ni non, qui n’a jamais haussé le ton, qui n’a jamais rien vécu de triste ni de joyeux, un jeune homme sans envergure, donc, simple, de ceux qu’on ne voit ni n’entend jamais. Il est employé comme agent de voyage et voit un beau jour ses fesses grossir. Doubler, puis tripler de volume, enfler, gonfler, sans s’arrêter. (« J’aimerais comprendre comment il est possible qu’ils se soient – mes slips – du jour au lendemain tous sans exception et d’un seul coup d’un seul mis à perdre une ou deux tailles – et à rétrécir au point que j’en ai pour certains et je vous le dis tout bas fait éclater l’élastique ? ») . Le jeune homme n’aura d’autre choix que de quitter son travail et sa ville pour trouver refuge auprès d’une otarie et d’un homme tronc rencontré dans un cabinet de monstruosités.
Burlesque, cocasse, pleine de poésie, la dernière fable de Pierre Notte, qui relève du conte initiatique, transporte les spectateurs au départ circonspects puis médusés et enfin séduits par la folle épopée de ce jeune homme ordinaire et touchant. Il faut dire que le tout est porté par le formidable Brice Hillairet qui incarne, devient, se métamorphose avec pour tout pouvoir la seule force de suggestion, en héros dépassé entraîné malgré lui dans une métamorphose physique et spirituelle. Seul en scène dans un espace minimal, Brice Hillairet réussit par ses intonations, ses regards, son corps, à nous faire partager sa détresse et sa résignation. Avec lui on vole, on décolle, on s’enflamme et on se prend à rêver d’un voyage initiatique tout aussi tendre et farfelu.
Un vrai plaisir dans cette chaleur estivale et une pépite découvrir sans attendre.
« Tu vas par là moi je reste ici – je n’ai plus rien ni maison ni boulot ni envie ni vie je ne vais pas m’encombrer d’une otarie ».
Burlesque, cocasse, pleine de poésie, la dernière fable de Pierre Notte, qui relève du conte initiatique, transporte les spectateurs au départ circonspects puis médusés et enfin séduits par la folle épopée de ce jeune homme ordinaire et touchant. Il faut dire que le tout est porté par le formidable Brice Hillairet qui incarne, devient, se métamorphose avec pour tout pouvoir la seule force de suggestion, en héros dépassé entraîné malgré lui dans une métamorphose physique et spirituelle. Seul en scène dans un espace minimal, Brice Hillairet réussit par ses intonations, ses regards, son corps, à nous faire partager sa détresse et sa résignation. Avec lui on vole, on décolle, on s’enflamme et on se prend à rêver d’un voyage initiatique tout aussi tendre et farfelu.
Un vrai plaisir dans cette chaleur estivale et une pépite découvrir sans attendre.
« Tu vas par là moi je reste ici – je n’ai plus rien ni maison ni boulot ni envie ni vie je ne vais pas m’encombrer d’une otarie ».
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