Critiques pour l'événement Les Passagers de l'aube
J'avais lu Les passagers de l'aube avant mon départ pour le Mexique et je peux le dire, j'étais dubitative sur la transposition sur une scène de théâtre. Quelle erreur je faisais !
La mise en scène de Violaine Arsac (qui est aussi l'auteure de la pièce) est d'une fluidité idéale. Les comédiens sont parfaits de justesse. La preuve : beaucoup de spectateurs ne se sont pas aperçus que deux d'entre eux jouaient plusieurs rôles.
Ils sont aussi techniciens, manipulant les éléments de décor (de Caroline Mexme) dans une chorégraphie impeccablement réglée, sous des lumières parfaitement dosées par Stéphane Baquet.
Plusieurs personnes dans mon entourage n'étaient pas tentées par le sujet -et c'est un euphémisme. Pourtant je vous assure qu'on ne ressort pas du théâtre avec le moral dans les chaussettes. Je dirais même que c'est le contraire. Allez-y sans crainte.
D'abord il est important de préciser que la fiction que nous propose Violaine Arsac est basée sur des faits scientifiques réels. Cet élément est annoncé au début du spectacle et influence notre regard, en conditionnant notre crédibilité, d'autant que les comédiens ne nous entrainent pas dans le pathos.
C'est l'histoire d’un jeune et brillant interne en dernière année de neurochirurgie et à l'avenir tout tracé, dont les certitudes vont voler en éclats. D’une intrigue scientifique qui va mettre en danger la femme qu'il aime, sa carrière et l'estime de son meilleur ami. D’une quête effrénée où vont se confronter médecine occidentale et sagesse ancienne, amour, raison et physique quantique.
Il est question d'EMI, terme qui désigne l'Expérience de Mort Imminente et qui secoue notre conception habituelle cartésienne du monde. On a envie ensuite de creuser davantage le sujet et de se questionner sur d'éventuels liens entre la science et la spiritualité.
La possibilité d'une continuité de la vie de la conscience, lorsque le corps ou le cerveau sont hors d'état de fonctionner, est une question vertigineuse à laquelle ce spectacle apporte une réponse à laquelle on a envie de croire.
La mise en scène de Violaine Arsac (qui est aussi l'auteure de la pièce) est d'une fluidité idéale. Les comédiens sont parfaits de justesse. La preuve : beaucoup de spectateurs ne se sont pas aperçus que deux d'entre eux jouaient plusieurs rôles.
Ils sont aussi techniciens, manipulant les éléments de décor (de Caroline Mexme) dans une chorégraphie impeccablement réglée, sous des lumières parfaitement dosées par Stéphane Baquet.
Plusieurs personnes dans mon entourage n'étaient pas tentées par le sujet -et c'est un euphémisme. Pourtant je vous assure qu'on ne ressort pas du théâtre avec le moral dans les chaussettes. Je dirais même que c'est le contraire. Allez-y sans crainte.
D'abord il est important de préciser que la fiction que nous propose Violaine Arsac est basée sur des faits scientifiques réels. Cet élément est annoncé au début du spectacle et influence notre regard, en conditionnant notre crédibilité, d'autant que les comédiens ne nous entrainent pas dans le pathos.
C'est l'histoire d’un jeune et brillant interne en dernière année de neurochirurgie et à l'avenir tout tracé, dont les certitudes vont voler en éclats. D’une intrigue scientifique qui va mettre en danger la femme qu'il aime, sa carrière et l'estime de son meilleur ami. D’une quête effrénée où vont se confronter médecine occidentale et sagesse ancienne, amour, raison et physique quantique.
Il est question d'EMI, terme qui désigne l'Expérience de Mort Imminente et qui secoue notre conception habituelle cartésienne du monde. On a envie ensuite de creuser davantage le sujet et de se questionner sur d'éventuels liens entre la science et la spiritualité.
La possibilité d'une continuité de la vie de la conscience, lorsque le corps ou le cerveau sont hors d'état de fonctionner, est une question vertigineuse à laquelle ce spectacle apporte une réponse à laquelle on a envie de croire.
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C’est une comédie dramatique sur l’amour, la vie, la mort, et peut être la vie après la mort, et pourquoi pas l’au-delà ? Violaine Arsac argumente avec poésie sur la polémique scientifique de l’expérience de mort imminente où s’entrechoquent la science et la spiritualité.
Une confrontation d’idées entre le rationnel et le paranormal qui ébranle nos certitudes C’est vivant parfois drôle, parfois grave, et toujours émouvant. L’excellente troupe de la compagnie des possibles nous fait vivre cette histoire à un rythme soutenu dans une mise en scène dynamique et d'époustouflantes chorégraphies.
Il ne faut absolument pas manquer d’aller voir cette pièce malgré un sujet difficile.
Une confrontation d’idées entre le rationnel et le paranormal qui ébranle nos certitudes C’est vivant parfois drôle, parfois grave, et toujours émouvant. L’excellente troupe de la compagnie des possibles nous fait vivre cette histoire à un rythme soutenu dans une mise en scène dynamique et d'époustouflantes chorégraphies.
Il ne faut absolument pas manquer d’aller voir cette pièce malgré un sujet difficile.
Même si pour bien des Inuits et autres habitants des contrées polaires, la seule polémique vraiment valable est la Polémique Victor, la controverse dont va nous entretenir l'auteure et metteure en scène Violaine Arsac, cette controverse-là est passionnante.
Nous allons plonger dans le monde des EMI, les Expériences de Mort Imminente, à savoir l'ensemble de « visions » et de « sensations » consécutives à une mort clinique, avec forcément le « retour à la vie » associé pour pouvoir raconter tout ceci.
Les EMI, mythes, affabulations, tromperies ou réalité avérée par les médecins et les chercheurs ?
Tel est le dilemme qui va se poser à certains personnages de cette pièce qui va habilement et subtilement mêler le domaine scientifique et une belle histoire d'amour.
Il y avait là un beau challenge, Eros et Thanatos réunis, que Violaine Arsac a parfaitement relevé.
Dans un style alerte, très contemporain, ponctué de formules drôles qui font mouche, (les comptables et les amateurs de FTBC se régalent), elle parvient sans peine à nous captiver, d'autant que ce qu'elle nous raconte provient d'impressionnantes recherches en la matière.
Tout ce qu'on va nous affirmer sera véridique.
Noé est un interne, promis à un bel avenir de neuro-chirurgien, follement amoureux d'Alix, sa compagne.
De fil en aiguille (si je peux m'exprimer ainsi...), il va se trouver confronté à ces phénomènes, ce qui va faire vaciller ses certitudes, et finalement chambouler son existence.
Bien entendu, un beau ressort dramaturgique va se greffer sur tout ceci, et je défie quiconque de ne pas avoir le ventre et le cœur qui se serrent quand....
Mais bien entendu, ne comptez pas sur moi pour dévoiler le dernier acte de la pièce.
La mise en scène de l'auteur est elle aussi enlevée, précise, s'appuyant sur la judicieuse scénographie de Caroline Mexme, une scénographie onstituée de blocs de couleur bleue se transformant en permanence en différents meubles ou objets, manipulés par les comédiens eux-mêmes.
Ce qui compte ici, c'est la distance entre les personnages.
Ou comment traduire et matérialiser sur un plateau les éloignements et les rapprochements des personnages, qu'ils soient physiques, ou « métaphysiques ».
Tout ceci est millimétré, avec de vrais parti-pris.
Des scènes très chorégraphiées par Olivier Bénard, de vrais et bien jolis ballets, viennent approfondir davantage cet aspect du travail dramaturgique.
Quatre comédiens irréprochables vont interpréter neuf personnages, en sachant que Grégory Corre « n'est que » Noé, et Florence Coste « n'est que » Alix.
J'ai retrouvé avec un grand plaisir Mathilde Moulinat et Nicolas Taffin, dont j'avais beaucoup aimé l'une de leurs précédentes pièces, « Pigments ».
Nous ne sommes jamais perdus, grâce à des transitions très habiles, avec changements de costumes et de coiffures rapides, ainsi bien entendu que le talent des comédiens.
Je vous avoue que j'ai beaucoup aimé le Professeur Mercier, interprété par Nicolas Taffin, qui moi, m'a fait penser à un certain médecin très médiatique à la voix grave et aux cheveux et parfois la barbe poivre et sel. N'est-ce pas Marina ?
Durant ces quatre vingt cinq minutes, il est impossible de lâcher les comédiens.
Tout d'abord parce qu'ils déploient beaucoup de talent, et parce ce qu'ils nous disent nous interpelle profondément.
Il y a là un vrai sujet, rarement traité au théâtre. (Au cinéma, des films comme « L'expérience interdite », de Joël Schumacher ou encore « Au-delà » de Clint Eastwood ont abordé ce domaine.)
Je suis ressorti du Théâtre 13 en étant troublé et en me promettant d'approfondir tout ceci...
Je me garderai bien de passer sous silence de travail important du créateur-lumières Stéphane Baquet, qui va notamment permettre de créer des transparences dont je ne peux approndir la teneur, sous peine là-aussi de déflorer la fin de la pièce.
Et puis, le clin d'œil musical de Stéphane Corbin est une nouvelle fois très réussi.
Je vous conseille vraiment d'aller assister à une représentation de ce spectacle, d'une part pour passer un excellent moment, et puis également pour venir partager le sentiment troublant qui s'empare de tous les spectateurs.
Et s'il y avait vraiment quelque chose après l'encéphalogramme plat ?
Nous allons plonger dans le monde des EMI, les Expériences de Mort Imminente, à savoir l'ensemble de « visions » et de « sensations » consécutives à une mort clinique, avec forcément le « retour à la vie » associé pour pouvoir raconter tout ceci.
Les EMI, mythes, affabulations, tromperies ou réalité avérée par les médecins et les chercheurs ?
Tel est le dilemme qui va se poser à certains personnages de cette pièce qui va habilement et subtilement mêler le domaine scientifique et une belle histoire d'amour.
Il y avait là un beau challenge, Eros et Thanatos réunis, que Violaine Arsac a parfaitement relevé.
Dans un style alerte, très contemporain, ponctué de formules drôles qui font mouche, (les comptables et les amateurs de FTBC se régalent), elle parvient sans peine à nous captiver, d'autant que ce qu'elle nous raconte provient d'impressionnantes recherches en la matière.
Tout ce qu'on va nous affirmer sera véridique.
Noé est un interne, promis à un bel avenir de neuro-chirurgien, follement amoureux d'Alix, sa compagne.
De fil en aiguille (si je peux m'exprimer ainsi...), il va se trouver confronté à ces phénomènes, ce qui va faire vaciller ses certitudes, et finalement chambouler son existence.
Bien entendu, un beau ressort dramaturgique va se greffer sur tout ceci, et je défie quiconque de ne pas avoir le ventre et le cœur qui se serrent quand....
Mais bien entendu, ne comptez pas sur moi pour dévoiler le dernier acte de la pièce.
La mise en scène de l'auteur est elle aussi enlevée, précise, s'appuyant sur la judicieuse scénographie de Caroline Mexme, une scénographie onstituée de blocs de couleur bleue se transformant en permanence en différents meubles ou objets, manipulés par les comédiens eux-mêmes.
Ce qui compte ici, c'est la distance entre les personnages.
Ou comment traduire et matérialiser sur un plateau les éloignements et les rapprochements des personnages, qu'ils soient physiques, ou « métaphysiques ».
Tout ceci est millimétré, avec de vrais parti-pris.
Des scènes très chorégraphiées par Olivier Bénard, de vrais et bien jolis ballets, viennent approfondir davantage cet aspect du travail dramaturgique.
Quatre comédiens irréprochables vont interpréter neuf personnages, en sachant que Grégory Corre « n'est que » Noé, et Florence Coste « n'est que » Alix.
J'ai retrouvé avec un grand plaisir Mathilde Moulinat et Nicolas Taffin, dont j'avais beaucoup aimé l'une de leurs précédentes pièces, « Pigments ».
Nous ne sommes jamais perdus, grâce à des transitions très habiles, avec changements de costumes et de coiffures rapides, ainsi bien entendu que le talent des comédiens.
Je vous avoue que j'ai beaucoup aimé le Professeur Mercier, interprété par Nicolas Taffin, qui moi, m'a fait penser à un certain médecin très médiatique à la voix grave et aux cheveux et parfois la barbe poivre et sel. N'est-ce pas Marina ?
Durant ces quatre vingt cinq minutes, il est impossible de lâcher les comédiens.
Tout d'abord parce qu'ils déploient beaucoup de talent, et parce ce qu'ils nous disent nous interpelle profondément.
Il y a là un vrai sujet, rarement traité au théâtre. (Au cinéma, des films comme « L'expérience interdite », de Joël Schumacher ou encore « Au-delà » de Clint Eastwood ont abordé ce domaine.)
Je suis ressorti du Théâtre 13 en étant troublé et en me promettant d'approfondir tout ceci...
Je me garderai bien de passer sous silence de travail important du créateur-lumières Stéphane Baquet, qui va notamment permettre de créer des transparences dont je ne peux approndir la teneur, sous peine là-aussi de déflorer la fin de la pièce.
Et puis, le clin d'œil musical de Stéphane Corbin est une nouvelle fois très réussi.
Je vous conseille vraiment d'aller assister à une représentation de ce spectacle, d'une part pour passer un excellent moment, et puis également pour venir partager le sentiment troublant qui s'empare de tous les spectateurs.
Et s'il y avait vraiment quelque chose après l'encéphalogramme plat ?
« Les passagers de l’aube » au théâtre 13 - Jardin de et mis en scène par Violaine Arsac est une histoire bicéphale où l’amour fusionnel se conjugue avec l’amour scientifique.
Après avoir triomphé trois étés de suite au festival off d’Avignon, c’était ce soir la première parisienne pour cette histoire d’amour sur fond de données scientifiques et quelle première !
Une ovation a salué ce fantastique travail de précision digne d’une opération de neurochirurgie.
Comment conjuguer pour Noé, ce jeune et brillant interne en dernière année de neurochirurgie, son amour pour son métier et son amour pour Alix, une jeune photographe de mode à l’avenir prometteur ?
Ils ont tout pour être heureux, mais un fossé se creuse dans cette passion fulgurante où les baisers combattent leurs raisons mais ne suffisent pas à consolider le lien qui les unit.
D’un côté Noé, perturbé par les révélations du professeur Mercier, ne peut se résoudre à finir sa thèse dans les délais imposés par son maître, le professeur Schwartz, et de l’autre Alix ne peut se résoudre à vivre sans la présence plénière de son amoureux qui lui a promis de partir en voyage pour un tour du monde insolent.
L’Amour pour la science et l’Amour pour l’être aimé s’enroulent comme les cellules de la passion de la double hélice de l’ADN.
Ils se cherchent, se bousculent, se confrontent, s’éloignent pour vivre intensément leur raison d’exister.
« Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre » : sur les notes d’une petite boîte à musique où les picots du cylindre soulèvent l’exaltation, ces paroles sans cesse reviennent dans cette histoire comme un écho du temps qui passe.
« Que cette heure arrêtée au cadran de la montre » pour rappeler qu’il est primordial de se dire « Je t’aime » tant que l’on est vivant, que l’on maîtrise toutes ses facultés.
Noé est perturbé par la découverte scientifique des retombées de « l’expérience de la mort imminente - EMI » crédibilisées par le professeur Mercier, des témoignages de personnes qui révèlent leurs visions, leurs sensations après être revenues conscientes d’un coma avancé ou d’une mort clinique qui auraient dû les laisser partir vers l’au-delà...
Il est bien seul dans cette recherche de la quête de l’intime, mais avec ces témoignages, ses certitudes scientifiques volent en éclat au risque de mettre en danger toutes les relations qui font de lui un homme, un amant, mais aussi sa carrière et son Amour pour Alix.
Pour creuser le pourquoi du comment de cette matière voyageant dans la physique quantique, il est prêt à mettre en danger son amitié avec Roman, son complice de toujours dans ces études qu’ils partagent.
Mais Roman est pragmatique, il ne veut pas s’embarrasser de ces histoires à dormir debout. Roman vit l’instant présent, batifole, goûte aux joies de la vie et n’hésite pas à mettre en danger son couple avec Jeanne, interne elle aussi.
Un quatuor que tout sépare, que tout rassemble jusqu’au moment où le tragique vient bouleverser cette petite musique… « Que serais-je sans toi qu’un cœur au bois dormant »…
Violaine Arsac a écrit une superbe histoire d’amour conjuguant avec finesse le rationnel et le spirituel. Elle nous fait rêver avec ces couples qui s’aiment et qui se déchirent, où les émotions très présentes chamboulent notre raison et nous donnent des frissons.
Sa mise en scène très rythmée, déconcertante au début, nous captive et ne nous lâche pas une seconde jusqu’au dénouement : un travail d’orfèvre passionnant.
Une mise en scène où le geste a une importance primordiale avec les chorégraphies d’Olivier Bénard sur les musiques de Stéphane Corbin (qui m’avait embarqué dans son « Berlin Kabarett ») et éclairée par les lumières de Stéphane Baquet. Ce rythme soutenu le doit aussi au décor modulable de Caroline Mexme et aux costumes de Clémentine Savarit.
Un quatuor d’exception pour servir ce texte où aucune fausse note ne vient perturber cette fiction basée sur des faits scientifiques réels.
Mathilde Moulinat est Jeanne, l’amie, la confidente, la professeure Schwartz, celle qui dans l’ombre apporte de la lumière à cette histoire.
Nicolas Taffin joue Roman son compagnon, cynique à souhait, mais aussi le déstabilisant professeur Mercier.
Notre couple au charme irrésistible complète ce quatuor avec la vitalité, la joie de vivre incarnées par la solaire Florence Coste dans le rôle d’Alix.
Un Juliette et Roméo des temps modernes où Noé joué par Grégory Corre nous agace, nous fait rêver, nous séduit, nous entraîne dans sa folie cartésienne de tout vouloir prouver scientifiquement en ne laissant pas de place à l’inexpliqué.
Un conte passionnant qui met en évidence les limites de la science et où le spirituel peut prendre le relais sur l’invisible et l’inexpliqué.
Souhaitons à la Compagnie Le Théâtre des Possibles qui produit ce spectacle de prolonger leur aventure parisienne le plus longtemps possible.
Après avoir triomphé trois étés de suite au festival off d’Avignon, c’était ce soir la première parisienne pour cette histoire d’amour sur fond de données scientifiques et quelle première !
Une ovation a salué ce fantastique travail de précision digne d’une opération de neurochirurgie.
Comment conjuguer pour Noé, ce jeune et brillant interne en dernière année de neurochirurgie, son amour pour son métier et son amour pour Alix, une jeune photographe de mode à l’avenir prometteur ?
Ils ont tout pour être heureux, mais un fossé se creuse dans cette passion fulgurante où les baisers combattent leurs raisons mais ne suffisent pas à consolider le lien qui les unit.
D’un côté Noé, perturbé par les révélations du professeur Mercier, ne peut se résoudre à finir sa thèse dans les délais imposés par son maître, le professeur Schwartz, et de l’autre Alix ne peut se résoudre à vivre sans la présence plénière de son amoureux qui lui a promis de partir en voyage pour un tour du monde insolent.
L’Amour pour la science et l’Amour pour l’être aimé s’enroulent comme les cellules de la passion de la double hélice de l’ADN.
Ils se cherchent, se bousculent, se confrontent, s’éloignent pour vivre intensément leur raison d’exister.
« Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre » : sur les notes d’une petite boîte à musique où les picots du cylindre soulèvent l’exaltation, ces paroles sans cesse reviennent dans cette histoire comme un écho du temps qui passe.
« Que cette heure arrêtée au cadran de la montre » pour rappeler qu’il est primordial de se dire « Je t’aime » tant que l’on est vivant, que l’on maîtrise toutes ses facultés.
Noé est perturbé par la découverte scientifique des retombées de « l’expérience de la mort imminente - EMI » crédibilisées par le professeur Mercier, des témoignages de personnes qui révèlent leurs visions, leurs sensations après être revenues conscientes d’un coma avancé ou d’une mort clinique qui auraient dû les laisser partir vers l’au-delà...
Il est bien seul dans cette recherche de la quête de l’intime, mais avec ces témoignages, ses certitudes scientifiques volent en éclat au risque de mettre en danger toutes les relations qui font de lui un homme, un amant, mais aussi sa carrière et son Amour pour Alix.
Pour creuser le pourquoi du comment de cette matière voyageant dans la physique quantique, il est prêt à mettre en danger son amitié avec Roman, son complice de toujours dans ces études qu’ils partagent.
Mais Roman est pragmatique, il ne veut pas s’embarrasser de ces histoires à dormir debout. Roman vit l’instant présent, batifole, goûte aux joies de la vie et n’hésite pas à mettre en danger son couple avec Jeanne, interne elle aussi.
Un quatuor que tout sépare, que tout rassemble jusqu’au moment où le tragique vient bouleverser cette petite musique… « Que serais-je sans toi qu’un cœur au bois dormant »…
Violaine Arsac a écrit une superbe histoire d’amour conjuguant avec finesse le rationnel et le spirituel. Elle nous fait rêver avec ces couples qui s’aiment et qui se déchirent, où les émotions très présentes chamboulent notre raison et nous donnent des frissons.
Sa mise en scène très rythmée, déconcertante au début, nous captive et ne nous lâche pas une seconde jusqu’au dénouement : un travail d’orfèvre passionnant.
Une mise en scène où le geste a une importance primordiale avec les chorégraphies d’Olivier Bénard sur les musiques de Stéphane Corbin (qui m’avait embarqué dans son « Berlin Kabarett ») et éclairée par les lumières de Stéphane Baquet. Ce rythme soutenu le doit aussi au décor modulable de Caroline Mexme et aux costumes de Clémentine Savarit.
Un quatuor d’exception pour servir ce texte où aucune fausse note ne vient perturber cette fiction basée sur des faits scientifiques réels.
Mathilde Moulinat est Jeanne, l’amie, la confidente, la professeure Schwartz, celle qui dans l’ombre apporte de la lumière à cette histoire.
Nicolas Taffin joue Roman son compagnon, cynique à souhait, mais aussi le déstabilisant professeur Mercier.
Notre couple au charme irrésistible complète ce quatuor avec la vitalité, la joie de vivre incarnées par la solaire Florence Coste dans le rôle d’Alix.
Un Juliette et Roméo des temps modernes où Noé joué par Grégory Corre nous agace, nous fait rêver, nous séduit, nous entraîne dans sa folie cartésienne de tout vouloir prouver scientifiquement en ne laissant pas de place à l’inexpliqué.
Un conte passionnant qui met en évidence les limites de la science et où le spirituel peut prendre le relais sur l’invisible et l’inexpliqué.
Souhaitons à la Compagnie Le Théâtre des Possibles qui produit ce spectacle de prolonger leur aventure parisienne le plus longtemps possible.
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Les avis de la rédaction
Tu n'as pas trouvé un petit air "Ghost" à cette histoire ?
Il y a bien sûr un côté « dame blanche » en raison du sujet mais pas trop appuyé. Le fait d’avoir lu la pièce avant a évité l’effet de surprise. J’ai trouvé la mise en scène très réussie.