Critiques pour l'événement Les bijoux de pacotille
1 avr. 2018
8/10
51
Les bijoux de pacotille, ce sont ceux qu'aimait porter Michèle Baumgartner, comédienne notamment
dans "la femme d'à côté" de François Truffaut où elle jouait la femme de Gérard Depardieu
Un soir en rentrant d'un diner chez des amis elle a un accident de voiture et se tue avec son mari.
Michèle Baumgartner était la mère de l'autrice et interprète de la pièce.
C'est le récit de cette disparition brutale et de son vécu par la petite fille qu'elle était que nous conte
Céline Milliat Baumgartner.
Souvenirs d'enfance, souvenirs brumeux, impalpables, invérifiables, inventés dit elle. Souvenirs du bruit que faisaient ces bijoux.
C'est aussi le récit d'une enfance protégée par sa famille, du temps qui passe anniversaire après anniversaire.
A l'adolescence, elle commence à se construire, et choisit de faire de la danse classique puis du théâtre alors que sa mère ne souhaitait pas pas qu'elle s'engage dans une profession artistique.
Mais Céline Milliat Baumgartner n'a plus à rendre de comptes, elle évoque avec une pointe de regret les contraintes qu'elle n'aura pas à subir les repas dominicaux, Noël en famille....
Elle ne vivra pas non plus ces moments ou prenant de l'âge les parents deviennent les enfants de leurs enfants...
Dans un dispositif scénique très simple, une utilisation de la vidéo minimaliste la mise en scène de Pauline Bureau met en valeur le texte et l'interprète magnifique de justesse et d'émotion.
S'il est question ici de perte, de reconstruction, il n'y a aucun pathos, on rit parfois, et le spectacle est finalement une magnifique ouverture sur la vie.
Un beau spectacle à ne pas manquer.
26 mars 2018
10/10
21
Comment ai-je pu rater Les bijoux de pacotille quand le spectacle s'est joué en janvier au théâtre de Paris Villette?

Je suis pourtant une inconditionnelle du travail de Pauline Bureau aussi bien dans ce qu'elle fait pour un public d'adultes (je garde de La meilleure part des hommes, et ensuite de Mon coeur un souvenir bouleversant) que d'enfants (je conserve de Dormir cent ans un pur éblouissement).

Toujours est-il que j'ai eu la chance de voir la pièce au théâtre du Rond-Point ce soir et que j'en suis sortie totalement saisie par l'intelligence du propos, la justesse de la mise en scène et de la direction d'acteur et l'interprétation de Céline Milliat Baumgartner.

Mes critiques sont reprises par le site Au balcon qui me demandent d'ajouter une note sur 10. Ce spectacle mérite 12 sur 10 parce que 10 ce n'est pas suffisant.

J'ai découvert la chose la plus étonnante, la plus surprenante, la plus merveilleuse, la plus miraculeuse, la plus triomphante, la plus étourdissante, la plus inouïe, la plus singulière, la plus extraordinaire, la plus incroyable, la plus imprévue, la plus grande, la plus petite, la plus rare, la plus commune, la plus éclatante, la plus secrète jusqu'aujourd'hui, la plus brillante, la plus digne d'envie : enfin une chose dont je n'ai pas trouvé d'autre exemple jusqu'à présent sur une scène de théâtre.
L'accident est raconté par la comédienne alors que la salle demeure plongée dans un noir absolu. Sa voix est neutre, comme celle que l'on prend pour relater un constat. Le 19 juin 1985, à 3h30 du matin, une voiture sort de la route à l’entrée du tunnel de Saint-Germain-en-Laye. L'homme et la femme ont été découvert nus, enlacés, tout à fait méconnaissables. Seuls une boucle d'oreille jaune et deux bracelets métalliques ont permis leur identification, qui sont restitués à la famille. Les voilà ces bijoux de pacotille qui jalonnent une sérieuse affaire de drame familial.


Chaque mot prend tout son sens puisque le terme de pacotille renvoie à l'époque de l'esclavage et du commerce triangulaire, désignant une marchandise, généralement de très faible valeur, que les colons échangeaient pour acquérir les esclaves noirs.

Quand la scène s'éclaire Céline Milliat Baumgartner, regarde intensément les spectateurs et prend un temps infini avant de s'adresser à nous, d'une voix un peu différente de celle qui nous reste en mémoire. Elle parle de sa mère, une comédienne formidable qui, elle, a fait une école de théâtre et qui n'aurait pas voulu que sa fille soit actrice. Une mère qui embrassait Depardieu dans un film de Truffaut (Elle était 1981 Arlette Coudray dans La femme d'à coté en 1981).

Si on n'a rien lu sur le spectacle pour venir sans aucun a priori voir la pièce on doute immensément du contexte. On est certain qu'il s'agit de théâtre, uniquement de théâtre, et que Céline est "juste" une comédienne à la ressemblance troublante avec la photo que l'on découvre de cette femme, Michèle Baumgartner. Ce qui est indubitable c'est qu'on est en face d'une interprète dont l'hypersensibilité n'a curieusement d'égal que la force. De là à imaginer qu'elle n'est pas un personnage mais la fille du couple accidenté il y a un pas que l'on n'ose pas faire.

Elle dépose sur le sol une simple boite en carton dont on se dit que ça pourrait être une boite à musique, tout en estimant que notre imagination, décidément, est en train de nous jouer un nouveau tour. Mais l'objet devient boite à musique sous nos yeux qui retrouvent leur regard d'enfant.

L'actrice est seule en scène et son art est de nous embarquer dans son monde, parmi les siens, dont elle évoque le souvenir avec une palette d'émotions très complète, jamais larmoyante, dominée par une infinie tendresse et ... beaucoup d'humour.

Elle entreprend dans ce texte (paru en 2015 et dont elle est l'auteure) un long travail de mémoire à travers les objets et photos qu’elle possède pour dresser le portrait de ses parents disparus. Un père souvent absent pour son travail et une mère actrice puis vient le récit d’une enfance presque normale d’une enfant sans parent. Elle a le sens du tragique, mais aussi de la comédie. Elle nous fait rire de bon coeur en nous racontant les avantages qu'il y a à être reconnue comme orpheline, autant dire la star de l'école. Elle est trop drôle lorsqu'elle partage les ruses des enfants gardés pour épuiser les baby-sitters, majoritairement des filles. Il n'y eut qu'un seul garçon, malchanceux car la nuit s'éternise jusqà ce coup de fil au petit matin pour apprendre la terrible nouvelle. Il fut le premier et le dernier ... et pour cause ... ses parents sont morts cette nuit-là.

Céline nous fait cadeau de ses souvenirs, dans l'ordre dans lesquels on peut les dire quand ils vous reviennent à cause d'un mot, ou d'une musique, une idée en enchainant une autre.

Céline raconte cet été là ... au bord de la mer, jouant du bout des pieds avec les vagues qui viennent lui lécher les orteils. Celui qui pense à une illusion ne croit pas aux souvenirs.

Plus tard elle fera des pointes sur un ciel de nuages. Le recours à la video est justifié et le rendu est magnifique, de l'ordre du magique.

Elle rend un hommage magnifique à sa maman qui est, dit-elle, son rêve familier ... Ma mère, c'est comme si je l'avais faite.

Le texte est très beau. Le matériau autobiographique est travaillé avec une force poétique qui lui donne une valeur universelle. Nous avons tous entendu cette litanie Mais comment tu feras quand on ne sera plus là ? Sauf que nos parents ne sont pas partis juste après.

Elle tord les expressions populaires, nous rendant complice de ses tentatives pour ne pas sombrer, en noyant le poisson sans faire déborder le vase. Elle n'hésite pas à employer le futur pour parler du passé. Elle souffle 15 bougies mais elle a toujours 8 ans, cet âge auquel la tragédie est devenue réalité. Elle retire ses bottines de cuir, deux chaussures qui par la force de la pensée magique vont traverser le fonds de scène.

Elle a désormais dépassé l'âge que sa mère avait au moment de l'accident, et nous transmet cette curieuse sensation que d'être plus vieux que ses parents. On sent la petite fille mûrir sans pour t-autant quitter la robe de coton qui demeure intemporelle. Elle sort de ses poches des lettres testamentaires et diverses pièces juridiques dont la lecture est bouleversante.

Elle nous dit sa manie de faire des listes. Pour ne rien oublier ?

Et puis elle chante, a capella, cette si belle chanson d'Arno (qui accompagne aussi le récit que fait Patrick Timsit dans Le livre de ma mère, mais son interprétation est tellement plus juste et plus puissante que la version originale ...)
Il y a toujours une lumière
L'amour je trouve ça toujours
Dans les yeux de ma mère

L'heure des saluts a sonné. La comédienne reçoit une ovation méritée qui, au six ou septième rappel parvient à lui faire verser une larme, cette larme qu'elle promettait quelques minutes plus tôt, sincère et non feinte, cela va de soi.

On aurait voulu que Pauline Bureau vienne saluer elle aussi car ce travail est le fruit d'une équipe.
11 mars 2018
9/10
30
De Pauline Bureau, je ne connaissais que Mon Coeur. La metteur en scène qui monte aujourd’hui ne semble pas vouloir s’arrêter de si tôt, puisqu’après ces Bijoux, elle créera un spectacle à l’Opéra Comique cet été… pour notre plus grand plaisir. Car après la découverte de son précédent spectacle aux Bouffes du Nord, elle était incontestablement devenue une artiste à suivre. Aujourd’hui, elle devient tout simplement nécessaire au paysage théâtral français.

Ouverture du spectacle. Une voix off annonce un accident de voiture. Deux corps sont retrouvés dans le véhicule, si carbonisés qu’ils ne sont pas immédiatement identifiables. Sur le corps de la femme, seuls quelques bijoux sont encore discernables. La personne qui entre à la suite de cette annonce est une enfant. Elle a 9 ans et va apprendre, va comprendre que ses parents ne seront plus là pour le reste de sa vie. Qu’est-ce que c’est, le reste de sa vie, lorsqu’on a 9 ans ? Petit à petit, la jeune fille évoluera, et son deuil avec elle.

Pendant la pièce, une question s’installe : pour porter avec autant de pudeur, d’intériorisation, de justesse et de qualité d’incarnation cette histoire, Céline Milliat Baumgartner doit en être l’auteur. Aussitôt sortie de la salle, aussitôt vérifiée : l’assertion était juste. Dans le jeu de la comédienne, tout respire le vécu, la nécessité de dire, de chercher une vérité peut-être, de comprendre l’inconcevable et de revivre les différentes étapes du deuil.

Aucun défaut. Un fil de vérité, très mince, et une douceur, une tendresse, une naïveté qui nous emportent avec elle. Jamais de pathos, jamais larmoyant, Cécile Milliat Baumgartner a su trouver le ton juste et surtout parvient à le conserver jusqu’à la fin. Touchante dans sa sincérité, bouleversante dans sa légèreté, captivante dans sa simplicité, elle fait de son histoire la notre en laissant une part de mystère et de rêverie s’installer sur le plateau de la salle Topor.

Pour ce faire, la scénographie de Pauline Bureau a quelque chose d’aérien. Très épurée, sa proposition reste abondante d’intelligence et de beauté. Ainsi l’utilisation du miroir penché vers le public, de la vidéo, des vêtements ou du seul accessoire présent sur scène – un carton rempli de souvenirs – est parfaite d’évocation et permet au spectateur de mêler son monde à celui du personnage. Car après tout, ce texte si personnel a aussi quelque chose d’universel : puiser dans les souvenirs la force de se tourner vers l’avenir a quelque chose de salutaire, et ce spectacle, à son image, a quelque chose de très apaisant et permet de se retrouver.
9 mars 2018
8/10
22
Les petites filles sont toujours attirées par les breloques, les bijoux qui s’entrechoquent. Voilà un souvenir qui rassure Céline, petite fille de 9 ans qui apprend un sombre matin de juin 1985, qu’elle ne reverra plus ses parents, que son petit frère et elle sont orphelins. Accident de la route, voiture en flammes, il ne restera de sa mère qu’une boucle d’oreille et deux bracelets…

Alors, la petite fille va se reconstruire, enfin, à peu près, il restera toujours des pans de vie dans sa mémoire, les vacances d’été en camping-car, les rencontres d’acteurs sur les plateaux de tournage, son père son héros, et sa mère si belle.

Elle raconte l’école, les cours de danse, les copines qui posent les mauvaises questions, les enfants sont cruels entre eux, et puis le regard des adultes, leur silence gêné.

Céline Milliat Baumgartner, n’est pas dans le pathos, il y a l’émotion, mais aussi le sourire et le rire qui fusent. Cette petite jeune femme raconte une histoire triste et vraie, la mise en scène permet de supporter l’impensable, la grâce de Céline sur ses pointes de danseuse fait le reste.
7 mars 2018
9/10
37
Une boucle d'oreille. Des bracelets.
Des bijoux de pacotille.
Noircis, brûlés, calcinés.

Voici tout ce qui reste d'un accident de la route. Et deux corps tout aussi calcinés. Un père et une mère.
Un couple laissant par la force des choses une fillette de huit ans et son petit frère dans les pattes d'un baby-sitter dont ce sera la première et dernière expérience en la matière.

Céline Milliat Baumgartner a été cette fillette là.
Bien des années après le drame, elle va raconter, après avoir posé longtemps après les mots, en 2013.

Elle va nous dire les faits. Elle va nous expliquer ce qui s'est passé et les suites de ce qui s'est passé.

Ce texte, c'est avant tout une réflexion profonde sur cette prodigieuse capacité qu'a notre cerveau à produire des souvenirs.
« Souvenirs attention danger ! », chantait Lama. Vraiment ?

La comédienne arrivera avec des souvenirs dans ses poches, et d'autres rangés dans une boîte, qu'elle apporte sur le plateau.
Pourquoi se souvient-on, comment se souvient-on, faut-il se souvenir ?
Ces souvenirs sont-ils une denrée périssable, ou bien sont-ils à jamais gravés dans notre matière grise ?
Les mots qui seront prononcés nous les communiqueront, ces souvenirs terribles, même si ce n'est pas forcément une image, notamment en ce qui concerne les bijoux, mais des sons.
Des parfums, des odeurs, des objets...

De bien beaux mots seront dits, parce que de bien beaux mots ont été écrits. C'est son très beau texte qu'a elle-même adapté celle qui est devant nous.

Ces mots sont bruts, tranchants, acérés, sans concession, souvent sans affect. Ici, pas de pathos, pas de misérabilisme.
La vérité, la vie, l'absence de vie et leurs conséquences sont dépeints.

Voilà, c'est ce qui s'est passé, c'est comme ça et avec ça qu'il a fallu se construire.

Nous connaîtrons les relations plutôt compliquées mère/fille, père/fille, nous saurons le déroulé et les suites du drame, nous verrons les réactions de proches, des copains d'école...

Céline Milliat Baumgartner interprète son texte avec parfois une sorte de distanciation qui rend le personnage très ambivalent.
Elle est cette jeune fille et elle la regarde, cette jeune fille. Comme si elle était à la fois sujet et objet. De grandes projections video renforcent cette impression de dédoublement.

Cette belle idée est renforcée par la présence d'un gigantesque miroir au dessus d'elle.
Pauline Bureau, la metteure en scène, s'est servi de ce dispositif pour créer cette sorte de double.

Nous voyons deux comédiennes, nous sommes en présence de deux personnages, l'une qui dit, et l'autre, que fait-elle ?

Ce miroir au verre piqué symbolise également ce lourd passé, écrasant et omniprésent. Avec lequel il faut vivre, parce qu'il est là et que personne ne pourra modifier.
Une belle trouvaille scénographique !

Pour autant, comédienne et metteure en scène ont su nous tirer des rires. Comme une catharsis, comme un exutoire.

La fin du spectacle est bouleversante.
L'interprétation d'une chanson d'Arno et une révélation.

Parce que la vie continue.
Immanquablement, inexorablement, coûte que coûte.
Parce qu'il faut bien fabriquer de nouveaux souvenirs.

Voici un spectacle à ne vraiment pas manquer !
26 janv. 2018
9/10
32
Il est très beau, ce texte de Céline Milliat Baumgartner. Beau et doux, beau et pudique, beau et sincère. Les mots ne sont jamais lourds de tristesse et de malheur, au contraire ils sont pudiques, sensibles et légers comme peut l’être l’enfance et l’on s’y abandonne sans résister grâce à l’interprétation toute en retenue et simplicité de la comédienne. Pour donner corps à son récit, elle a demandé à Pauline Bureau de la mettre en scène. Après Dormir 100 ans ou Mon cœur, la jeune metteure en scène ne fait que révéler, mettre en exergue, le texte de la jeune auteure avec des déplacements aussi calculés que gracieux, une scénographie très simple mais étudiée, accompagnée de subtiles et éphémères projections vidéo, quelques notes d’une contine qui s’égrènent, le reflet de la comédienne dans ce miroir aux bords fanés, et ces fugaces moments de magie (imaginés par Benoît Dattez) qui viennent saupoudrer le tout et réveiller chez le spectateur une infime part d’enfance et de candeur. Il ne fallait surtout aucun pathos, aucun effet aucune lourdeur pour accompagner Céline Milliat Baumgartner : Pauline Bureau y apporte seulement son regard plein de délicatesse, et y distille les silences comme les paroles, la douceur comme la gaité, la peine comme l’apaisement.

Les bijoux de pacotille est un subtil et délicat moment de grâce où se reflètent l’enfance d’avant et l’enfance d’après, l’enfance de l’innocence et celle du manque, l’enfance qui grandit et se construit de l’absence pour devenir adulte. Devenir femme.
19 janv. 2018
9/10
3
Ayant perdu ses parents subitement, de très jeune âge, Céline évoque ses souvenirs d’enfance d’avant, de pendant et d’après ce drame. Ce texte est magnifique, émouvant, juste sans tomber ni dans le pathos, ni dans les clichés.
Nous cheminons avec Céline dans sa quête, nous sommes dans l’intime, dans la communion des émotions.
C’est parfois difficile de se souvenir mais Céline est décidée à aller jusqu’au bout de ce cheminement qui lui permettra d’être plus sereine et de faire son deuil.
** J’inventerai les souvenirs que la terre aura gardé sans vouloir me les rendre.
Céline s’est construite avec cette douleur au fond d’elle mais il faut être forte vis-à-vis des autres, que dire lorsque les amis en crise d’adolescence critiquent les parents, sinon faire comme si tout était parfait même pour une orpheline, prendre les choses avec humour et distance.
**Noyer le poisson sans le faire déborder.
**Je marche au-dessus du sol et de toute douleur.
Céline Milliat est étonnante, elle nous empoigne, nous séduit et nous transporte dans son histoire.
Très belle écriture pleine de sensibilité.

La mise en scène de Pauline Bureau est d’un grand esthétisme. Un grand miroir incliné en fond de scène embrasse l’image de Céline. C’est magique, féerique.
La scène est épurée, juste un petit carton dans un coin contenant les souvenirs de Céline. Quelques jeux de lumière et de vidéo illustreront ses souvenirs avec délicatesse et brio.
C’est un grand moment d’émotion qui nous émeut et nous met en abime.
17 janv. 2018
8/10
7
Il y a une simplicité qui touche au coeur quand on écoute et regarde Céline Milliat-Baumgartner. Pas de pathos malgré le sujet (la perte de parents quand on est enfant, ce que ça fait quand on y repense quand on est grand).

La mise en scène de Pauline Bureau est soignée et sobre. Des petites trouvailles de projection vidéo, une pointe de magie... Et puis, cette idée du miroir, incliné sur la scène elle-même, qui permet de voir ce qu’il y a à l’intérieur de la boîte de souvenirs, la mer qui monte qui monte sur scène et surtout…

Je ne sais plus qui j’avais entendu dire qu’on ne se voyait jamais en entier. On ne voit jamais personne en entier. Si tu vois le dos, tu ne vois pas la face, il y a toujours un côté de toi, de moi, qu’on ne voit jamais. Or, quand on voit ton visage, ton dos joue aussi, il est en action. Et grâce à ce miroir, tout le corps est en jeu. Je ne sais pas si je suis clair, mais j’étais fasciné de voir Céline Milliat-Baumgartner jouer dans son entièreté.