Critiques pour l'événement La Petite Sirène
Que d'eau ! Que d'eau !
Quelle ado ! Quelle ado !
Même sous l'eau salée, les adolescentes-sirènes ont des idées bien arrêtées.
Celle-ci n'en aura qu'une en tête, d'idée : demain, elle aura quinze ans et pourra aller voir ce qui se passe du côté des humains.
Sa sœur et sa grand-mère qui la couvent et la surprotègent ne pourront rien y faire : direction la terre ferme.
Géraldine Martineau qui met en scène ce spectacle, s'est démarquée de la version disneysienne de ce conte pour se plonger (si j'ose écrire...) dans la source même, à savoir le texte de Hans-Christian Andersen.
Deux thématiques l'ont particulièrement intéressée. Elle les a fait émerger (si j'ose encore écrire...) de façon on ne peut plus claire.
Tout d'abord , il y aura l'idée d'une certaine forme de sacrifice. La petite sirène va devoir accepter de se défaire de ses attributs aquatiques, en l'occurrence la mythique nageoire caudale, pour plaire au Prince.
Que sommes-nous prêts à abandonner pour séduire l'Autre ?
Cette transformation sirène-femme est particulièrement réussie, grâce à une idée qui fonctionne à la perfection.
Et puis, bien entendu, il y aura le thème du prix à payer. Oui, il faut assumer ses choix, et surtout les conséquences de ces choix-là.
La désillusion de la désormais ni petite ni sirène sera grande, et il faudra assumer. Les larmes n'y changeront rien.
Nous sommes ici dans une œuvre initiatique, bien loin de la mièvrerie du dessin animé sus-nommé.
Ici, nous rirons, certes, mais nous serons parfois amenés à frissonner.
J'en veux pour preuve cette toute petite voix provenant du public, pendant un moment de silence intense : « Maman, j'ai peur !... »
Melle Martineau a conçu son spectacle en deux parties, correspondant à deux espaces dramaturgiques.
Tout d'abord, il y aura les profondeurs marines, symbolisées par des grosses ficelles argentées tombant des cintres. (Vous avez remarqué, je n'ai pas dit le mot...)
On se croirait dans Le grand Bleu, avec les rais mouvants de lumière, provenant de la lointaine surface de la mer. C'est très beau.
Et puis, il y aura la terrasse du palais royal, avec un banc, et deux arbustes en pots.
Sobriété, efficacité.
Les Comédiens-français se suffiront bien à eux-mêmes. Ils sont encore et toujours irréprochables.
J'ai retrouvé avec bonheur l'immense Danièle Lebrun qui campe notamment une grand-mère-sirène qui ne mâche pas ses mots. Son expression récurrente « Mon petit plancton ! » est épatante de drôlerie.
La petite sirène, c'est Adeline d'Hermy, qui comme à son habitude, ravit le public par son jeu tout en subtilité et délicatesse.
On croit tout à fait à son personnage de sirène de quinze ans.
Claire de la Rüe du Can joue sa sœur. Elle incarnera également la princesse voisine, qui ravira le cœur du Prince. Elle.
Les garçons ne sont pas en reste.
Le Prince, c'est Julien Frison, qui apparaîtra en fâcheuse posture, semblant flotter sans vie dans les flots. L'effet est très réussi. Le jeune pensionnaire est lui aussi parfait.
Quant à Jérôme Pouly, c'est avec sa faconde et sa truculence habituelles qu'il campe le roi-jardinier-garçon de plage aux cheveux hirsutes et en cuissardes kaki.
Il est très drôle !
Cette adaptation pour le plateau du Studio-Théâtre est donc une belle réussite, avec des parti-pris fort judicieux.
Petits et grands se régalent !
Quelle ado ! Quelle ado !
Même sous l'eau salée, les adolescentes-sirènes ont des idées bien arrêtées.
Celle-ci n'en aura qu'une en tête, d'idée : demain, elle aura quinze ans et pourra aller voir ce qui se passe du côté des humains.
Sa sœur et sa grand-mère qui la couvent et la surprotègent ne pourront rien y faire : direction la terre ferme.
Géraldine Martineau qui met en scène ce spectacle, s'est démarquée de la version disneysienne de ce conte pour se plonger (si j'ose écrire...) dans la source même, à savoir le texte de Hans-Christian Andersen.
Deux thématiques l'ont particulièrement intéressée. Elle les a fait émerger (si j'ose encore écrire...) de façon on ne peut plus claire.
Tout d'abord , il y aura l'idée d'une certaine forme de sacrifice. La petite sirène va devoir accepter de se défaire de ses attributs aquatiques, en l'occurrence la mythique nageoire caudale, pour plaire au Prince.
Que sommes-nous prêts à abandonner pour séduire l'Autre ?
Cette transformation sirène-femme est particulièrement réussie, grâce à une idée qui fonctionne à la perfection.
Et puis, bien entendu, il y aura le thème du prix à payer. Oui, il faut assumer ses choix, et surtout les conséquences de ces choix-là.
La désillusion de la désormais ni petite ni sirène sera grande, et il faudra assumer. Les larmes n'y changeront rien.
Nous sommes ici dans une œuvre initiatique, bien loin de la mièvrerie du dessin animé sus-nommé.
Ici, nous rirons, certes, mais nous serons parfois amenés à frissonner.
J'en veux pour preuve cette toute petite voix provenant du public, pendant un moment de silence intense : « Maman, j'ai peur !... »
Melle Martineau a conçu son spectacle en deux parties, correspondant à deux espaces dramaturgiques.
Tout d'abord, il y aura les profondeurs marines, symbolisées par des grosses ficelles argentées tombant des cintres. (Vous avez remarqué, je n'ai pas dit le mot...)
On se croirait dans Le grand Bleu, avec les rais mouvants de lumière, provenant de la lointaine surface de la mer. C'est très beau.
Et puis, il y aura la terrasse du palais royal, avec un banc, et deux arbustes en pots.
Sobriété, efficacité.
Les Comédiens-français se suffiront bien à eux-mêmes. Ils sont encore et toujours irréprochables.
J'ai retrouvé avec bonheur l'immense Danièle Lebrun qui campe notamment une grand-mère-sirène qui ne mâche pas ses mots. Son expression récurrente « Mon petit plancton ! » est épatante de drôlerie.
La petite sirène, c'est Adeline d'Hermy, qui comme à son habitude, ravit le public par son jeu tout en subtilité et délicatesse.
On croit tout à fait à son personnage de sirène de quinze ans.
Claire de la Rüe du Can joue sa sœur. Elle incarnera également la princesse voisine, qui ravira le cœur du Prince. Elle.
Les garçons ne sont pas en reste.
Le Prince, c'est Julien Frison, qui apparaîtra en fâcheuse posture, semblant flotter sans vie dans les flots. L'effet est très réussi. Le jeune pensionnaire est lui aussi parfait.
Quant à Jérôme Pouly, c'est avec sa faconde et sa truculence habituelles qu'il campe le roi-jardinier-garçon de plage aux cheveux hirsutes et en cuissardes kaki.
Il est très drôle !
Cette adaptation pour le plateau du Studio-Théâtre est donc une belle réussite, avec des parti-pris fort judicieux.
Petits et grands se régalent !
Si je pouvais pleurer, mes larmes couleraient !
Géraldine Martineau, en réécrivant ce conte merveilleux de notre enfance, nous interpelle sur des thèmes forts et actuels.
Au delà de la beauté et de la tristesse de cet amour impossible, elle nous parle de la différence, de l'importance de nos choix, du dépassement de soi ....
Sur la scène du Studio théâtre, la réussite est totale !
Adeline d'Hermy est une sirène incarnée, à la fois enfantine et déterminée.
Les décors, la lumière, la scènographie, la musique créent une magie dont il est impossible de se détacher.
Un bijou!
Géraldine Martineau, en réécrivant ce conte merveilleux de notre enfance, nous interpelle sur des thèmes forts et actuels.
Au delà de la beauté et de la tristesse de cet amour impossible, elle nous parle de la différence, de l'importance de nos choix, du dépassement de soi ....
Sur la scène du Studio théâtre, la réussite est totale !
Adeline d'Hermy est une sirène incarnée, à la fois enfantine et déterminée.
Les décors, la lumière, la scènographie, la musique créent une magie dont il est impossible de se détacher.
Un bijou!
Alors ?
Un milieu féerique, tout en profondeur souligné par les cordages pailletés.
La petite sirène se balance, en suspension, elle est sous l'océan. Elle n'a jamais été aussi proche de ses 15 ans : traditionnellement, les filles de cet âge sont autorisées à aller contempler la terre, le monde des humains. Malgré la tempête, elle remonte à la surface. Elle sauvera un homme, le fameux prince, de la noyade. Elle a franchi un cap. Elle pactise avec le diable - donne sa voix et perd sa langue - pour pouvoir y retourner et séduire celui qui occupe toutes ses pensées.
Le spectacle est à destination des enfants. Un programme leur est spécialement donné, ce qui n'est pas pour déplaire aux adultes... Oeuvre connue du grand public sous forme du dessin animé de Walt Disney, la Comédie-Française interprète l'oeuvre de façon bien plus dramatique et poétique. Point de chansonnette poussée par le crabe Sébastien, mais des chants aériens divins (Judith Chemla). Point de petite sirène à la chevelure rouge sang mais une créature aux yeux on ne peut plus pétillants. Adeline d'Hermy, avec sa grâce et sa voix enfantine, est tout simplement parfaite pour ce rôle. Les enfants s'esclaffent plusieurs fois grâce à des techniques infaillibles.
Chacun sa voie, entre terre, mer et ciel
Un milieu féerique, tout en profondeur souligné par les cordages pailletés.
La petite sirène se balance, en suspension, elle est sous l'océan. Elle n'a jamais été aussi proche de ses 15 ans : traditionnellement, les filles de cet âge sont autorisées à aller contempler la terre, le monde des humains. Malgré la tempête, elle remonte à la surface. Elle sauvera un homme, le fameux prince, de la noyade. Elle a franchi un cap. Elle pactise avec le diable - donne sa voix et perd sa langue - pour pouvoir y retourner et séduire celui qui occupe toutes ses pensées.
Le spectacle est à destination des enfants. Un programme leur est spécialement donné, ce qui n'est pas pour déplaire aux adultes... Oeuvre connue du grand public sous forme du dessin animé de Walt Disney, la Comédie-Française interprète l'oeuvre de façon bien plus dramatique et poétique. Point de chansonnette poussée par le crabe Sébastien, mais des chants aériens divins (Judith Chemla). Point de petite sirène à la chevelure rouge sang mais une créature aux yeux on ne peut plus pétillants. Adeline d'Hermy, avec sa grâce et sa voix enfantine, est tout simplement parfaite pour ce rôle. Les enfants s'esclaffent plusieurs fois grâce à des techniques infaillibles.
Chacun sa voie, entre terre, mer et ciel
... Un spectacle du haute qualité, beau, adroit et captivant. Une interprétation éblouissante. Un rendez-vous incontournable que j’ai plaisir à recommander.
et déjà complet :)
Vendredi 16 novembre 2018
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