Critiques pour l'événement La Ménagerie de Verre (Poche)
Dans cette Amérique en pleine crise comment s'en sortir ?
En fuyant comme le père, en se soumettant aux frustrations comme le fils, en vivant dans un monde parallèle comme la fille, en vivant dans les regrets et l'espoir pour ses enfants comme la mère.
Ils vivent ensemble mais rêvent tous de partir. Seul le père a eu le cran de le faire. Et l'égoïsme car il a mis la survie de ses enfants en péril. Leur mère tente de récupérer cette infortune, comme elle peut, avec ses maladresses, son amour débordant, ses rancoeurs et regrets.
Mise en scène toute en délicatesse et finesse, la déco avec notamment ce panneau ajouré qui crée une image sépia, le jeu des comédiens chacun dans son monde qui crée des étincelles lorsqu'ils se rencontrent.
Formidable prestation de C. Réali pour jouer cette mère au bord de la folie, envahissante, vampirisante, débordante tant elle aimerait pouvoir elle-même revivre ses années de jeunesse et ainsi avoir une seconde chance.
Ophélia Kolb joue parfaitement cette jeune fille limite autiste réfugiée dans sa collection de verre. Dommage cependant qu'elle joue en permanence ce décalage avec la tête et le regard vers le haut. Un peu répétitif et pénible.
Templon et Beaupérin apportent la vie et la normalité a ce tableau. Ce sont les hommes qui peuvent travailler, partir, en un mot : choisir, qui s'en sortent le mieux.
Il manque la torpeur, la chaleur, l'effet cocotte minute de l'ambiance de T.Williams. Il y a trop de froid entre les personnages qui glace un peu l'ambiance générale.
Quelques longueurs dans les monologues.
Un texte magnifique qui méritait d'être monté au théâtre.
En fuyant comme le père, en se soumettant aux frustrations comme le fils, en vivant dans un monde parallèle comme la fille, en vivant dans les regrets et l'espoir pour ses enfants comme la mère.
Ils vivent ensemble mais rêvent tous de partir. Seul le père a eu le cran de le faire. Et l'égoïsme car il a mis la survie de ses enfants en péril. Leur mère tente de récupérer cette infortune, comme elle peut, avec ses maladresses, son amour débordant, ses rancoeurs et regrets.
Mise en scène toute en délicatesse et finesse, la déco avec notamment ce panneau ajouré qui crée une image sépia, le jeu des comédiens chacun dans son monde qui crée des étincelles lorsqu'ils se rencontrent.
Formidable prestation de C. Réali pour jouer cette mère au bord de la folie, envahissante, vampirisante, débordante tant elle aimerait pouvoir elle-même revivre ses années de jeunesse et ainsi avoir une seconde chance.
Ophélia Kolb joue parfaitement cette jeune fille limite autiste réfugiée dans sa collection de verre. Dommage cependant qu'elle joue en permanence ce décalage avec la tête et le regard vers le haut. Un peu répétitif et pénible.
Templon et Beaupérin apportent la vie et la normalité a ce tableau. Ce sont les hommes qui peuvent travailler, partir, en un mot : choisir, qui s'en sortent le mieux.
Il manque la torpeur, la chaleur, l'effet cocotte minute de l'ambiance de T.Williams. Il y a trop de froid entre les personnages qui glace un peu l'ambiance générale.
Quelques longueurs dans les monologues.
Un texte magnifique qui méritait d'être monté au théâtre.
Au Poche-Montparnasse, la ménagerie de verre invite le spectateur à s’immerger dans le salon d’une famille américaine des années 30. Le père de famille, parti, a laissé à la charge de Tom sa mère Amanda et sa sœur Laura, légèrement handicapée et maladivement timide. Il travaille en usine pour les faire vivre et invite à dîner chez eux Jim son collège et ami qui le temps d’une soirée, déréglera ce petit monde.
La mise en scène très réaliste de Charlotte Rondelez établit dès le début un rapport privilégié entre le spectateur et Tom, narrateur de cette histoire. Dans ce rôle, Charles Templon est un Tom plein de contradictions qui navigue entre douceur et violence, tiraillé entre son devoir envers sa famille et l’envie de suivre le même chemin que son père. C’est avec joie que je retrouve sur scène cet acteur découvert plus jeune dans une série télé. Son jeu a mûri et pris de nouvelles nuances.
Dans le rôle de la mère pleurant sur son glorieux passé, Cristiana Reali resplendit autant qu’elle étouffe sans le vouloir ses deux enfants par sa détresse. Dans le rôle de Laura, Ophélia Kolb sonne impeccablement juste. Par sa finesse de jeu, elle arrive à rendre la maladresse de son personnage tour à tour touchante et amusante. Ses intonations, ses rires, ses flottements donnent de l’épaisseur à son personnage au demeurant si fragile et malhabile. Enfin Félix Beaupérin dégage sur scène une belle énergie juvénile. C'est son entrain et sa fraîcheur qui viendront perturber cette famille en mal de vivre.
C'est la première fois que je vois cette pièce de Tennesse Williams. Bien que le texte finisse à mon sens en queue de poisson- j’aurais voulu suivre les personnages plus longtemps- l’univers recréé par les acteurs et les costumes offre un moment d’évasion et de divertissement au spectateur. Il se dégage de cette pièce un quelque chose de suranné fort agréable et doux !
La mise en scène très réaliste de Charlotte Rondelez établit dès le début un rapport privilégié entre le spectateur et Tom, narrateur de cette histoire. Dans ce rôle, Charles Templon est un Tom plein de contradictions qui navigue entre douceur et violence, tiraillé entre son devoir envers sa famille et l’envie de suivre le même chemin que son père. C’est avec joie que je retrouve sur scène cet acteur découvert plus jeune dans une série télé. Son jeu a mûri et pris de nouvelles nuances.
Dans le rôle de la mère pleurant sur son glorieux passé, Cristiana Reali resplendit autant qu’elle étouffe sans le vouloir ses deux enfants par sa détresse. Dans le rôle de Laura, Ophélia Kolb sonne impeccablement juste. Par sa finesse de jeu, elle arrive à rendre la maladresse de son personnage tour à tour touchante et amusante. Ses intonations, ses rires, ses flottements donnent de l’épaisseur à son personnage au demeurant si fragile et malhabile. Enfin Félix Beaupérin dégage sur scène une belle énergie juvénile. C'est son entrain et sa fraîcheur qui viendront perturber cette famille en mal de vivre.
C'est la première fois que je vois cette pièce de Tennesse Williams. Bien que le texte finisse à mon sens en queue de poisson- j’aurais voulu suivre les personnages plus longtemps- l’univers recréé par les acteurs et les costumes offre un moment d’évasion et de divertissement au spectateur. Il se dégage de cette pièce un quelque chose de suranné fort agréable et doux !
Alors ?
Dans la maison de la famille Wingfield, le frère, Tom, reçoit les spectateurs dans un salon chaleureux aux teintes orange rose violet. Tel un narrateur, il raconte avec distance l'histoire haute en couleur de son cercle familial.
Le père est absent, il semblerait qu’il soit le seul à avoir réussi à s’extraire de sa condition sociale. Le fils déteste son job et fuit le foyer malgré l'amour qu'il porte à sa sœur, Laura. Elle souffre peut-être d’une forme de timidité et se retranche dans sa ménagerie de verre. On se refuse à dire qu’elle est infirme. Sa mère vit avec ses souvenirs et ses espoirs perdus d'une vie meilleure. Elle n'a qu'une obsession : que Laura ne finisse pas vieille fille. Elle ressasse son passé de femme convoitée et brasse de l'air pour trouver un galant à sa fille. Un collègue de son frère se présente un soir pour dîner, les cheveux très gominés et le sourire bright. C'est le personnage le plus réaliste de la pièce, nous prévient Tom. Son arrivée signe surtout la montée en tension de la pièce : est-il possible que les jeunes tombent réciproquement amoureux ? L'arrivée du galant dédramatise la situation de Laura : "il n'y a pas de honte à être différent car les autres ne sont pas si merveilleux". Les dialogues sont savoureux où l'une craint marcher sur les pieds de l'autre en dansant la valse : "je ne suis pas en verre" lui répondra-t-il.
C’est une pièce qui ne laisse pas indemne. Interprétée par la très belle Cristiana Reali, la mère m'a semblé mettre l'accent sur le caractère dramatique de la situation sans faire suffisamment ressortir le côté décalé du personnage. Le rôle relativement effacé de la fille, Laura, est joué avec pudeur par Ophelia Kolb. Les hommes, le frère (Charles Templon) et le prétendant (Félix Beaupérin), apportent un peu de fraîcheur par leur jeu dynamique.
La belle mise en scène tranche avec ce qu’offrent les comédiens sur scène : la disgrâce de chacun.
Dans la maison de la famille Wingfield, le frère, Tom, reçoit les spectateurs dans un salon chaleureux aux teintes orange rose violet. Tel un narrateur, il raconte avec distance l'histoire haute en couleur de son cercle familial.
Le père est absent, il semblerait qu’il soit le seul à avoir réussi à s’extraire de sa condition sociale. Le fils déteste son job et fuit le foyer malgré l'amour qu'il porte à sa sœur, Laura. Elle souffre peut-être d’une forme de timidité et se retranche dans sa ménagerie de verre. On se refuse à dire qu’elle est infirme. Sa mère vit avec ses souvenirs et ses espoirs perdus d'une vie meilleure. Elle n'a qu'une obsession : que Laura ne finisse pas vieille fille. Elle ressasse son passé de femme convoitée et brasse de l'air pour trouver un galant à sa fille. Un collègue de son frère se présente un soir pour dîner, les cheveux très gominés et le sourire bright. C'est le personnage le plus réaliste de la pièce, nous prévient Tom. Son arrivée signe surtout la montée en tension de la pièce : est-il possible que les jeunes tombent réciproquement amoureux ? L'arrivée du galant dédramatise la situation de Laura : "il n'y a pas de honte à être différent car les autres ne sont pas si merveilleux". Les dialogues sont savoureux où l'une craint marcher sur les pieds de l'autre en dansant la valse : "je ne suis pas en verre" lui répondra-t-il.
C’est une pièce qui ne laisse pas indemne. Interprétée par la très belle Cristiana Reali, la mère m'a semblé mettre l'accent sur le caractère dramatique de la situation sans faire suffisamment ressortir le côté décalé du personnage. Le rôle relativement effacé de la fille, Laura, est joué avec pudeur par Ophelia Kolb. Les hommes, le frère (Charles Templon) et le prétendant (Félix Beaupérin), apportent un peu de fraîcheur par leur jeu dynamique.
La belle mise en scène tranche avec ce qu’offrent les comédiens sur scène : la disgrâce de chacun.
Une soirée en demi teinte !
Malgré un texte magnifique et une mise en scène tout en finesse, la magie n'a pas complètement opéré !
Principalement - et je regrette de le dire - à cause du jeu de Cristiana Reali qui n'était pas en place ce soir là. Butant sur les mots, en faisant trop ou pas assez, la talentueuse comédienne n'était pas "dedans" comme on dit au théâtre.
Difficile de ce fait de rentrer dans la pièce ...
Malgré cela, il y a eu ensuite de très beaux moments, en particulier la scène sublime entre Laura - remarquable Ophélia Kolb - et Jim, point culminant de cette histoire déchirante !
Quand la pièce sera mieux rodée, il est certain que la fragilité du jeu de Cristiana Reali s'envolera, et à l'instar de la ménagerie de verre, il n'en restera que la finesse et la transparence.
Malgré un texte magnifique et une mise en scène tout en finesse, la magie n'a pas complètement opéré !
Principalement - et je regrette de le dire - à cause du jeu de Cristiana Reali qui n'était pas en place ce soir là. Butant sur les mots, en faisant trop ou pas assez, la talentueuse comédienne n'était pas "dedans" comme on dit au théâtre.
Difficile de ce fait de rentrer dans la pièce ...
Malgré cela, il y a eu ensuite de très beaux moments, en particulier la scène sublime entre Laura - remarquable Ophélia Kolb - et Jim, point culminant de cette histoire déchirante !
Quand la pièce sera mieux rodée, il est certain que la fragilité du jeu de Cristiana Reali s'envolera, et à l'instar de la ménagerie de verre, il n'en restera que la finesse et la transparence.
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