Critiques pour l'événement Ithaque
25 mars 2018
0,5/10
189
Très sincèrement je dois reconnaitre qu'Ithaque fut (et restera probablement pour de nombreuses années) ma pire expérience théâtrale ...

Je ne sais même pas par où commencer cet avis au vu de cette pièce qui n'a absolument aucun sens, dans laquelle des acteurs déambulent, se dénudent, se trainent dans l'eau au plus grand désarroi du public...

Une pièce réservée à un public "très élitiste" !
20 mars 2018
1,5/10
51
La seule idée intéressante -mais pas exploitée, surtout en deux longues heures de temps-… aurait pu être une variation sur le thème de l'errance (celle d'Ulysse sur les mers, comme celle des malheureux migrants, chassés de leurs pays par l'inhumanité du monde... économique, financier, politique, religieux, tribal, etc.)
Au lieu de cela, dans ce spectacle, beaucoup de "diversions", petites et maladroites, qui annulent, voire ridiculisent complètement, la portée de ce que Jatahy prétendait, j’ose l'imaginer, nous dire, nous faire sentir, nous montrer ou nous démontrer.

Son spectacle en est réduit à aller à l’encontre totale de ce qu’elle comptait faire (cf note d'intention et interviews).
Elle nous exaspère, et nous "rase" surtout, sans nous convaincre, alors qu'elle voulait, semble-t-il, avec des moyens nouveaux et des procédés théâtraux sortant de l'ordinaire, nous sensibiliser à l’indifférence actuelle du monde, devant les guerres, les exils forcés, les tragédies vécues par certains de nos semblables, à nos portes, confrontés à des "monstres" cupides ou, pire encore, à la majorité -à ses yeux d'entre nous- enfermés dans nos égoïsmes... d'où de nombreuses interpellations du public... qui reste hébété, faute de voir ce qu'elle attend de lui...

Ce n'est ni bien pensé, ni bien mis en scène, ni bien construit, ni bien développé !
Certes il y a des moyens techniques abondants... comme d'ailleurs beaucoup d'eau !!!

D'abord, ce message… faut-il vraiment le délayer dans l’eau !
L'eau bue.... (2 concours débiles avec des spectateurs -cité par notre "confrère" Poey d'ailleurs -) ... ou l'eau traversée (la scène se remplit d’eau et les comédiens s’y vautrent avec complaisance ?, résignation ? ou délectation ?…),

Toujours la même musique de fond brésilienne (et la sempiternelle question de Jatahy "Caetono Veloso, vous connaissez?" ....mais oui on connait !) ou la musique de film de Duras (même si c'est vrai, l'entendre ça nous fait sortir quelques instants de l'ennui et la sidération dans laquelle nous sommes plongés devant tout ce vide).
Et les astuces sur la traduction (les actrices font semblant de ne pas savoir le français...: elles n'ont donc pas progressé depuis "what if....!), les "économes" cacahuètes et l'absence d'alcool pour inviter à la fête (encore!), l’interpellation du public à tout propos et tutti quanti...
Toutes ces "ficelles" déjà vues ou entendues n’ont fait qu'annuler l’intention primitive…
Dommage ! Mais est-ce de l'incompétence, de la paresse, de la provocation, une absence de renouvellement créatif ou une marque de fabrique?) !

En tout cas, une nouvelle démonstration du manque d’esprit critique de certains artistes face à leur travaux.
Ils devraient ne pas hésiter à couper, à remettre en cause, à élaguer, à refaire, à enrichir etc. au risque de faire mieux et de convaincre les spectateurs.

Les côtés intéressant, émouvant et "engagé" dans ce spectacle-ci peuvent tout au plus, et encore, se résumer à un très petit ¼ d’heure.

Les seuls moments forts pour moi, ont été les quelques brefs instants de lecture des témoignages de migrants… avec quelques descriptions déchirantes.
Ce qui prouverait bien que du texte et du contenu au théâtre…. ce n’est pas inutile !
16 mars 2018
2,5/10
77
Ma critique sera très particulière, aujourd'hui...
Je fus partie intégrante du spectacle ! Si si !

Nous entrons dans la salle, agencée en bi-frontal.

Nous ne verrons pas les spectateurs en face de nous, nous sommes séparés d'eux par des rideaux de fil, et tout un fourbi technique.

Sur la scène, c'est la fête, les comédiens dansent, se déhanchent, chantonnent sur des vieux tubes plus ou moins disco, ils nous distribuent des chips, des cacahuètes, des verres d'eau, deux se battent...
Le spectacle a commencé... Enfin je crois...

Il sera beaucoup question de verres manquants, une comédienne s'asperge les pieds d'eau, d'autres s'en renversent sur eux, ils boivent...

Un acteur lance un défi. Qui boira plus de verres d'eau que lui ?
Personne dans le public ne bronche.

Je me dévoue, voulant « aider » la mécanique dramaturgique. Enfin, je crois...
Et je bois.

Et je gagne ! On m'aura rempli huit fois mon verre...
J'ai bu en effet huit verres de trente centilitres, soit 2,4 litres d'eau. Bon.
On verra par là que j'aurai beaucoup donné pour la cause théâtrale.

Puis, au bout de vingt minutes de...
Je ne saurais trop vous dire, je n'ai pas compris le propos, de quoi il s'agissait, pourquoi les comédiens allaient et venaient, parlaient de choses incompréhensibles, pourquoi l'une se dénudait et se versait de l'eau dessus...

De Homère, dont est tirée la pièce, j'ai retenu trois mots : guerre, porcs, eau.

Au bout de vingt minutes, donc, nous sommes appelés à changer de côté.
Deux fois deux cents personnes sont déplacées...

Moi, je prends mon verre, bien décidé à le garder en souvenir. (Indécrottable sentimental que je suis, je garde en effet nombre de petits souvenirs théâtraux...)

Las !
Mais que n'avais-je pas fait là !
Deux techniciens me mettent le grappin dessus, en m'interdisant de garder mon verre.
Je leur explique. Rien n'y fait.

Soudain, l'un d'entre eux me prend l'objet du délit des mains, fort impoliment, comme si j'étais un vulgaire voleur, comme si j'avais gravement spolié l'Odéon, théâtre de l'Europe.

Mon sang de Gascon ne fait qu'un tour ! Non, je ne provoque pas un duel à l'arme blanche, je vous rassure...

Je pars. Tout simplement.

D'autres spectateurs se joignent à moi, au passage...

Et le théâtre, là-dedans, me direz-vous ?
J'espère franchement que la seconde partie était intéressante, compréhensible, expliquant la première... Parce que...
A la Comédie française, j'avais adoré la version de La règle du jeu de la metteure en scène Christiane Jatahy.

Sinon, pour ceux que ça intéresserait, j'ai pu revenir chez moi d'une seule traite sans une seule halte aux toilettes publiques.
En revanche, une fois rentré...

Un théâtre qui va à vau-l'eau, ou un théâtre qui va de mal en pisse ?
Afficher les 3 commentaires
16 mars 2018
1,5/10
37
J'ai passé la première moitié du spectacle à m'accrocher pour comprendre l'histoire. Au moment où ma moitié du public (jusqu'alors divisé en deux représentations et séparé par un rideau) échange son estrade avec l'autre j'avais espoir de commencer à comprendre. J'ai souffert encore 40 longues minutes en me disant que c'était moyen et que je ne devais pas être assez malin pour voir ce que l'on cherchait à me montrer.

Puis les deux scènes et les publics sont réunis et commence alors une heure (60 minutes montre en main) de délire absolu où les six acteurs (plutôt très bons) pataugent dans l'eau, se battent, se noient, récitent des textes sans logique réelle. Honnêtement j'étais presque soulagé de voir que ce n'était pas moi qui avait un problème. Les rires nerveux dans la salle se multiplient, la pièce prend fin, ma souffrance aussi. Deux heures de débrief autour d'une bière ne sauront masquer le traumatisme que cette pièce aura été. Evitez vous cela, conseil d'ami.