Critiques pour l'événement Chaplin 1939
De l'importance de la moustache !
Le grand Charlie Chaplin décide de se "payer Hitler", et c'est à la naissance d'un de ses plus grands chefs d'oeuvre que nous assistons : "Le Dictateur".
Le texte formidable de Cliff Paillé est porté par un jeune comédien époustouflant : Romain Arnaud-Kneisky.
Dans un décor très chic en noir et blanc, le "Kid" alterne les moments fiévreux de création avec les confidences plus intimes. La mise en scène fluide fait la part belle au jeu corporel débridé du comédien.
Un bel hommage à un grand homme pour qui "L'obstination était le chemin de la réussite".
Le grand Charlie Chaplin décide de se "payer Hitler", et c'est à la naissance d'un de ses plus grands chefs d'oeuvre que nous assistons : "Le Dictateur".
Le texte formidable de Cliff Paillé est porté par un jeune comédien époustouflant : Romain Arnaud-Kneisky.
Dans un décor très chic en noir et blanc, le "Kid" alterne les moments fiévreux de création avec les confidences plus intimes. La mise en scène fluide fait la part belle au jeu corporel débridé du comédien.
Un bel hommage à un grand homme pour qui "L'obstination était le chemin de la réussite".
Quand Charlie rencontre Alfie
Alfie, le surnom d’un certain Adolf…
« Je vais me payer Hitler !», s’exclame celui, qui assis derrière sa petite table, tape à la machine une première esquisse du scénario de son prochain film.
Nous sommes en 1939.
Le célèbre comédien au chapeau melon, petite moustache et canne fine en bambou travaille à un projet qui lui tient à cœur : son prochain film, dont il n’a encore pas trouvé le titre.
Ce dont il est certain, c’est de sa volonté de ridiculiser le führer nazi.
Ce qui n’est pas du goût de Sydney Chaplin, (interprété par Alexandre Cattez) le frère du comique, qui va émettre de sérieuse réserves, et va admonester Charlie, lui reprochant son jusqu’au boutisme et son esprit provocateur.
C’est d’ailleurs lui qui permettra au film d’avoir enfin son titre. Ce sera bien évidemment « Le dictateur ».
Nous sont également rappelées les étranges et troublantes similitudes entre ces deux hommes. La moustache évidemment, mais également le même âge, à quatre jours près…
Voilà en substance le premier acte de cette pièce en noir et blanc.
En effet, Cliff Paillé, le metteur en scène béarnais a voulu que ses comédiens et son décor nous rappellent (et c’est très réussi) qu’en 1939, la couleur n’est toujours pas apparue sur les pellicules cinématographiques.
Ce parti-pris fonctionne très bien.
Un troisième personnage va entrer en jeu, au cours d’un deuxième acte.
Il s’agit de Paulette Goddard, Miss Chaplin depuis 1936…
(C’est Swan Starosta qui interprète très subtilement ce rôle.)
Il y a de l’eau dans le gaz…
Miss Goddard reproche à son Charlot d’époux de trop travailler, de ne plus s’intéresser à elle… (Je rappelle que les deux divorceront dans trois ans…)
Et puis, au cours de la troisième partie, la plus passionnante à mes yeux, Chaplin s’adresse à son personnage.
Ce sera pour lui faire ses adieux.
En effet, c’est dans Le dictateur que Charlot apparaît pour la toute dernière fois.
Romain Arnaud-Kneisky, qui interprète le rôle principal, est alors bouleversant.
Ici, ce n’est plus à Hitler que Chaplin va s’adresser.
Son personnage de Charlie parle à son personnage de Charlot.
Le comédien entreprend alors d’endosser physiquement le rôle : il dépose de la colle sur la lèvre supérieure, se noircit les paupières ainsi que les sourcils, et se coiffe du fameux chapeau melon et finit par s'affubler de la petite moustache.
La ressemblance est parfaite, voire troublante.
La dualité des sentiments vis à vis de ce rôle encombrant sera exprimée de belle manière par Romain Arnaud-Kneisky, qui nous fait ressentir cette ambiguïté-là.
Le comédien va nous parler de résilience, également.
En effet, un autre parallèle entre les deux génies, celui du rire et celui du mal existe.
Leur jeunesse a été faite de souffrance, et surtout, de rejet.
Là encore, le parallèle sera encore troublant.
C’est donc un bien beau et très intense spectacle qui vous attend au Lucernaire.
Alfie, le surnom d’un certain Adolf…
« Je vais me payer Hitler !», s’exclame celui, qui assis derrière sa petite table, tape à la machine une première esquisse du scénario de son prochain film.
Nous sommes en 1939.
Le célèbre comédien au chapeau melon, petite moustache et canne fine en bambou travaille à un projet qui lui tient à cœur : son prochain film, dont il n’a encore pas trouvé le titre.
Ce dont il est certain, c’est de sa volonté de ridiculiser le führer nazi.
Ce qui n’est pas du goût de Sydney Chaplin, (interprété par Alexandre Cattez) le frère du comique, qui va émettre de sérieuse réserves, et va admonester Charlie, lui reprochant son jusqu’au boutisme et son esprit provocateur.
C’est d’ailleurs lui qui permettra au film d’avoir enfin son titre. Ce sera bien évidemment « Le dictateur ».
Nous sont également rappelées les étranges et troublantes similitudes entre ces deux hommes. La moustache évidemment, mais également le même âge, à quatre jours près…
Voilà en substance le premier acte de cette pièce en noir et blanc.
En effet, Cliff Paillé, le metteur en scène béarnais a voulu que ses comédiens et son décor nous rappellent (et c’est très réussi) qu’en 1939, la couleur n’est toujours pas apparue sur les pellicules cinématographiques.
Ce parti-pris fonctionne très bien.
Un troisième personnage va entrer en jeu, au cours d’un deuxième acte.
Il s’agit de Paulette Goddard, Miss Chaplin depuis 1936…
(C’est Swan Starosta qui interprète très subtilement ce rôle.)
Il y a de l’eau dans le gaz…
Miss Goddard reproche à son Charlot d’époux de trop travailler, de ne plus s’intéresser à elle… (Je rappelle que les deux divorceront dans trois ans…)
Et puis, au cours de la troisième partie, la plus passionnante à mes yeux, Chaplin s’adresse à son personnage.
Ce sera pour lui faire ses adieux.
En effet, c’est dans Le dictateur que Charlot apparaît pour la toute dernière fois.
Romain Arnaud-Kneisky, qui interprète le rôle principal, est alors bouleversant.
Ici, ce n’est plus à Hitler que Chaplin va s’adresser.
Son personnage de Charlie parle à son personnage de Charlot.
Le comédien entreprend alors d’endosser physiquement le rôle : il dépose de la colle sur la lèvre supérieure, se noircit les paupières ainsi que les sourcils, et se coiffe du fameux chapeau melon et finit par s'affubler de la petite moustache.
La ressemblance est parfaite, voire troublante.
La dualité des sentiments vis à vis de ce rôle encombrant sera exprimée de belle manière par Romain Arnaud-Kneisky, qui nous fait ressentir cette ambiguïté-là.
Le comédien va nous parler de résilience, également.
En effet, un autre parallèle entre les deux génies, celui du rire et celui du mal existe.
Leur jeunesse a été faite de souffrance, et surtout, de rejet.
Là encore, le parallèle sera encore troublant.
C’est donc un bien beau et très intense spectacle qui vous attend au Lucernaire.
Un très beau texte et une interprétation magistrale. La pièce dure 1h15mns et mérite assurément le détour.
Merci pour ce beau moment hier mercredi 8 septembre !
Merci pour ce beau moment hier mercredi 8 septembre !
Chaplin, 1939 de Cliff Paillé, mis en scène par Cliff Paillé.
Émouvant, Attrayant, Réjouissant.
Nous connaissons tous Charlot avec sa petite moustache, sa canne, son chapeau melon et sa démarche dégingandée mais connaissons-nous Chaplin ?
Cliff Paillé nous fait découvrir ce génie en 1939, Adolphe Hitler est au pouvoir depuis 7ans en Allemagne, Charlie décide de pas rester indifférent à cette montée du nazisme et de « se payer Hitler ».
C’est la création du Dictateur.
Romain Arnaud-Kneisky est époustouflant, de par sa gestuelle et son talent. Avec grand brio, il se glisse dans la peau de Charlie/Charlot
A travers ses relations avec son frère Sidney, sa femme Paulette Goddard, nous découvrons
*Charlie plein d’imaginations, d’humour, de convictions, d’engagements mais aussi volage, cabotin…
*Son enfance difficile et parfois douloureuse, ses doutes, ses espoirs mais surtout sa volonté de s’exprimer en toute liberté.
*La création du personnage Hynkel/ Hitler et de son ennemi le Barbier juif / Charlot.
*Sa décision et les contraintes d’bondonner le muet.
Ce texte est un magnifique hommage à Charlot qui derrière ses mimiques et ses gesticulations inventives, comiques et malicieuses nous a toujours fait parvenir des messages pleins d’humanité et de vérité.
Romain Arnaud-Kneisky, Swan Starosta, Alexandre Cattez nous enchantent et nous réjouissent par la justesse de leur jeu.
L’élégance de la scénographie en noir et blanc, les costumes, les accessoires ( une machine à écrire, un projecteur d’époque) ,les lumières nous transportent avec aisance dans le studio de Charlie/Charlot.
Beau moment de théâtre.
Émouvant, Attrayant, Réjouissant.
Nous connaissons tous Charlot avec sa petite moustache, sa canne, son chapeau melon et sa démarche dégingandée mais connaissons-nous Chaplin ?
Cliff Paillé nous fait découvrir ce génie en 1939, Adolphe Hitler est au pouvoir depuis 7ans en Allemagne, Charlie décide de pas rester indifférent à cette montée du nazisme et de « se payer Hitler ».
C’est la création du Dictateur.
Romain Arnaud-Kneisky est époustouflant, de par sa gestuelle et son talent. Avec grand brio, il se glisse dans la peau de Charlie/Charlot
A travers ses relations avec son frère Sidney, sa femme Paulette Goddard, nous découvrons
*Charlie plein d’imaginations, d’humour, de convictions, d’engagements mais aussi volage, cabotin…
*Son enfance difficile et parfois douloureuse, ses doutes, ses espoirs mais surtout sa volonté de s’exprimer en toute liberté.
*La création du personnage Hynkel/ Hitler et de son ennemi le Barbier juif / Charlot.
*Sa décision et les contraintes d’bondonner le muet.
Ce texte est un magnifique hommage à Charlot qui derrière ses mimiques et ses gesticulations inventives, comiques et malicieuses nous a toujours fait parvenir des messages pleins d’humanité et de vérité.
Romain Arnaud-Kneisky, Swan Starosta, Alexandre Cattez nous enchantent et nous réjouissent par la justesse de leur jeu.
L’élégance de la scénographie en noir et blanc, les costumes, les accessoires ( une machine à écrire, un projecteur d’époque) ,les lumières nous transportent avec aisance dans le studio de Charlie/Charlot.
Beau moment de théâtre.
C'est mon coup de coeur de cette rentrée théâtrale : une écriture vibrante de Cliff Paillé (auteur de Madame Van Gogh) dans une mise en scène de l'auteur, élégante et touchante.
La pièce dresse un portrait contrasté de Charlie Chaplin à un moment charnière de sa carrière de cinéaste : à ce moment même où il décide de se payer la tête de Hitler dans un nouveau film. C'est une véritable pièce de théâtre dont l'écriture est dramatique et non pas épique. Elle ne cherche pas à idéaliser le célèbre créateur de Charlot et parvient pourtant à en donner une image séduisante.
Le comédien Romain Arnaud Kneisky dans le rôle-titre est époustouflant : son jeu nous montre qu'il entre avec aisance dans la peau de son personnage en variant avec souplesse ses postures qui évoluent amplement au cours de l'action. C'est lui qui nous le fait aimer malgré une propension indéniable de Charlie à la manipulation.
A ne pas manquer !!
La pièce dresse un portrait contrasté de Charlie Chaplin à un moment charnière de sa carrière de cinéaste : à ce moment même où il décide de se payer la tête de Hitler dans un nouveau film. C'est une véritable pièce de théâtre dont l'écriture est dramatique et non pas épique. Elle ne cherche pas à idéaliser le célèbre créateur de Charlot et parvient pourtant à en donner une image séduisante.
Le comédien Romain Arnaud Kneisky dans le rôle-titre est époustouflant : son jeu nous montre qu'il entre avec aisance dans la peau de son personnage en variant avec souplesse ses postures qui évoluent amplement au cours de l'action. C'est lui qui nous le fait aimer malgré une propension indéniable de Charlie à la manipulation.
A ne pas manquer !!
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Chaplin a débuté au music-hall avec sa mère, a connu la misère, les privations, le départ de son père, une enfance pauvre. Paulette lui fait remarquer qu’il a le même parcours que le Chancelier !
Chaplin, homme engagé, dénonçait à travers ses films, l’émigration et la maltraitance, la dictature, la misère. Il a fini ses jours dans l'opulence, avec sa quatrième épouse Oona et leurs enfants. Il est mort le 25 décembre 1977, curieuse idée de la part de Charlot !
Romain AK a le physique et la dégaine de Charlot jeune, son monologue de fin est très émouvant. Swan Starosta campe la charmante Paulette Godard avec fraîcheur et Alexandre Cattez un Sidney drôle et protecteur envers son frère.
Du même auteur j’avais apprécié “Mme Van Gogh” et “Tant qu’il y aura des coquelicots”, un auteur prolifique et intéressant !
A voir au festival d’Avignon OFF et au Lucernaire à la rentrée.
Chaplin a débuté au music-hall avec sa mère, a connu la misère, les privations, le départ de son père, une enfance pauvre. Paulette lui fait remarquer qu’il a le même parcours que le Chancelier !
Chaplin, homme engagé, dénonçait à travers ses films, l’émigration et la maltraitance, la dictature, la misère. Il a fini ses jours dans l'opulence, avec sa quatrième épouse Oona et leurs enfants. Il est mort le 25 décembre 1977, curieuse idée de la part de Charlot !
Romain AK a le physique et la dégaine de Charlot jeune, son monologue de fin est très émouvant. Swan Starosta campe la charmante Paulette Godard avec fraîcheur et Alexandre Cattez un Sidney drôle et protecteur envers son frère.
Du même auteur j’avais apprécié “Mme Van Gogh” et “Tant qu’il y aura des coquelicots”, un auteur prolifique et intéressant !
A voir au festival d’Avignon OFF et au Lucernaire à la rentrée.
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