Ses critiques
94 critiques
8/10
A première vue je n’étais pas là cible de la pièce COIFFURE & CONFIDENCES signée Didier CARON (dont j’avais apprécié LES NOMBRILS dans la même salle). On pourrait penser que cette histoire transgénérationnelle de femmes qui se réunissent dans un salon de coiffure pour papoter était plutôt destinée à un public féminin. Aussi, une fois n’est pas coutume, c’est en tant qu’accompagnateur que je me suis rendu au Théâtre Michel.
Je ne le regrette pas. Car je dois avouer avoir été complètement séduit par cette pièce et adhéré totalement à ce groupe d’amies qui m’a fait rire… et pleurer. Si on passe par toute une gamme d’émotions c’est que la pièce est bien plus qu’une simple comédie, c’est en fait une dramédie ! Du rire et des larmes, comme dans la vie. Pari gagné monsieur CARON !
La pièce est l’adaptation de STEEL MAGNOLIAS de Robert HARLING et a été jouée notamment à New York et Londres. La version CARON voit ainsi la pièce passée de la Louisianne d’origine à Paimpol au début des années 80. Dans le salon de coiffure de Thérèse (Marie-Hélène LENTINI) se retrouvent la jeune Magalie sur le point de se marier (Léa FRANÇOIS), sa mère Jeanne (Anne RICHARD) anxieuse quant au diabète de sa fille, Claire (Isabelle FERRON) l’ex-première dame apprétée de la ville, Agnès (Sandrine LE BERRE) l’employée naïve du salon fraîchement arrivée à Paimpol et Odette (Brigitte FAURE) la voisine acariâtre qui vit avec son chien. La pièce s’articule en quatre temps autour de ces personnages qui se retrouveront pour s’épancher sur leur vie, partager les bons et les mauvais moments et se soutenir mutuellement. On découvre leurs joies et leurs blessures et le profond lien d’amitié qui les unit malgré leurs différences. Ce portrait de femmes est touchant et on se prend rapidement d’affection pour chacune d’entre elles grâce à une écriture précise et une interprétation crédible. Les moments de comédies (et il y en a beaucoup) alternent avec des moments plus intimes où l’émotion prend le pas sur la légèreté des échanges précédents. La mise en scène de Dominique GUILLO et le beau travail effectué par Olivier PROST sur le décor viennent apporter de la crédibilité à cette histoire. Alors même si l’on devine rapidement l’issue, douloureuse, de la pièce on passe un très bon moment en compagnie de ces six femmes solidaires. Après tout ne dit-on pas que l’important n’est pas la destination mais le chemin pour y parvenir…
Cette “ode à la fraternité féminine” est portée par un casting cinq étoiles (notons par ailleurs que c’est assez rare de trouver au théâtre des rôles féminins d’importance équivalente). Dans le rôle de Magalie Léa FRANÇOIS est fraîche, juste, et démontre que certaines séries méprisées peuvent être le berceau de comédiennes de talent. En patronne de salon délaissée par un mari casanier Marie-Hélène LENTINI m’a bluffé : drôle, émouvante et pleine de peps ! Anne RICHARD nous confirme en une scène forte en émotion et d’une grande crédibilité qu’elle a un talent incroyable. Le duo d’amies-ennemies Isabelle FERRON et Brigitte FAURE est délicieux et nous propose une joute oratoire jubilatoire, les deux comédiennes semblant prendre un plaisir évident à se taper dessus. Le spectateur aussi ! Quant à Sandrine LE BERRE le rôle de la naïve Agnès lui va comme un gant (il faut néanmoins un certain temps pour s’habituer à sa voix très aiguë, mais qui finalement colle parfaitement au personnage).
COIFFURE & CONFIDENCES se joue jusqu’au 8 mai au Théâtre Michel. Il vous reste donc un bon mois pour vous laisser tenter. Pour les cinéphiles sachez également que la pièce a été adaptée au cinéma par Herbert Ross en 1989 sous le titre Potins de Femmes avec Sally FIELD, Dolly PARTON, Shirley MacLAINE et Julia ROBERTS dans un de ses tous premiers rôles. Une autre façon de prolonger le plaisir.
Je ne le regrette pas. Car je dois avouer avoir été complètement séduit par cette pièce et adhéré totalement à ce groupe d’amies qui m’a fait rire… et pleurer. Si on passe par toute une gamme d’émotions c’est que la pièce est bien plus qu’une simple comédie, c’est en fait une dramédie ! Du rire et des larmes, comme dans la vie. Pari gagné monsieur CARON !
La pièce est l’adaptation de STEEL MAGNOLIAS de Robert HARLING et a été jouée notamment à New York et Londres. La version CARON voit ainsi la pièce passée de la Louisianne d’origine à Paimpol au début des années 80. Dans le salon de coiffure de Thérèse (Marie-Hélène LENTINI) se retrouvent la jeune Magalie sur le point de se marier (Léa FRANÇOIS), sa mère Jeanne (Anne RICHARD) anxieuse quant au diabète de sa fille, Claire (Isabelle FERRON) l’ex-première dame apprétée de la ville, Agnès (Sandrine LE BERRE) l’employée naïve du salon fraîchement arrivée à Paimpol et Odette (Brigitte FAURE) la voisine acariâtre qui vit avec son chien. La pièce s’articule en quatre temps autour de ces personnages qui se retrouveront pour s’épancher sur leur vie, partager les bons et les mauvais moments et se soutenir mutuellement. On découvre leurs joies et leurs blessures et le profond lien d’amitié qui les unit malgré leurs différences. Ce portrait de femmes est touchant et on se prend rapidement d’affection pour chacune d’entre elles grâce à une écriture précise et une interprétation crédible. Les moments de comédies (et il y en a beaucoup) alternent avec des moments plus intimes où l’émotion prend le pas sur la légèreté des échanges précédents. La mise en scène de Dominique GUILLO et le beau travail effectué par Olivier PROST sur le décor viennent apporter de la crédibilité à cette histoire. Alors même si l’on devine rapidement l’issue, douloureuse, de la pièce on passe un très bon moment en compagnie de ces six femmes solidaires. Après tout ne dit-on pas que l’important n’est pas la destination mais le chemin pour y parvenir…
Cette “ode à la fraternité féminine” est portée par un casting cinq étoiles (notons par ailleurs que c’est assez rare de trouver au théâtre des rôles féminins d’importance équivalente). Dans le rôle de Magalie Léa FRANÇOIS est fraîche, juste, et démontre que certaines séries méprisées peuvent être le berceau de comédiennes de talent. En patronne de salon délaissée par un mari casanier Marie-Hélène LENTINI m’a bluffé : drôle, émouvante et pleine de peps ! Anne RICHARD nous confirme en une scène forte en émotion et d’une grande crédibilité qu’elle a un talent incroyable. Le duo d’amies-ennemies Isabelle FERRON et Brigitte FAURE est délicieux et nous propose une joute oratoire jubilatoire, les deux comédiennes semblant prendre un plaisir évident à se taper dessus. Le spectateur aussi ! Quant à Sandrine LE BERRE le rôle de la naïve Agnès lui va comme un gant (il faut néanmoins un certain temps pour s’habituer à sa voix très aiguë, mais qui finalement colle parfaitement au personnage).
COIFFURE & CONFIDENCES se joue jusqu’au 8 mai au Théâtre Michel. Il vous reste donc un bon mois pour vous laisser tenter. Pour les cinéphiles sachez également que la pièce a été adaptée au cinéma par Herbert Ross en 1989 sous le titre Potins de Femmes avec Sally FIELD, Dolly PARTON, Shirley MacLAINE et Julia ROBERTS dans un de ses tous premiers rôles. Une autre façon de prolonger le plaisir.
8,5/10
A l’été 2014 je découvrais Rodolphe SAND au Palais des Glaces dans l’excellent REVENIR UN JOUR de Franck LE HEN, aux côtés, notamment, de LE HEN et d’Edouard COLLIN. Le type m’a séduit dès sa première réplique (pourtant un simple ‘Bonjour’). Un vrai coup de coeur artistique !
Dans la foulée je suis allé l’applaudir dans son seul en scène TOUT EN FINESSE (actuellement à la Comédie des Boulevards) et j’ai découvert un homme drôle, plein d’autodérision et véritablement attachant. C’est donc avec enthousiasme que je me suis installé au troisième rang du Splendid, bien face à la scène, pour assister à DE VRAIS GAMINS, une comédie signée Pascal ROCHER (ex-Les Kicékafessa) pour laquelle SAND assure la double casquette de metteur en scène et de comédien. Verdict : j’y retourne dès que possible !
Lors d’une soirée costumée pour fêter le futur mariage de leur couple d’amis homo, Murielle, en couple avec Isabelle, va en profiter pour demander à son meilleur ami Phil (SAND) d’être le père de leur bébé. Évidemment tout ne se déroulera pas comme prévu… Partant de ce postulat Pascal ROCHER a écrit une comédie dans l’air du temps, d’une grande modernité, avec des personnages qui ne sont pas des caricatures (c’est assez rare pour le souligner). C’est drôle, rythmé et déjanté ! C’est bien simple en sortant je me suis dit que cette pièce avait le potentiel d’être le prochain LE PÈRE NOËL EST UNE ORDURE, c’est vous dire à quel point j’ai apprécié (la pièce se joue au Spendid, un signe ?). Les situations sont drôles sans être invraisemblables, les échanges entre les personnages jubilatoires mais jamais vulgaires et les répliques font mouche. Le tout sans temps mort ! D’autant que la mise en scène de SAND est péchue et rythmée, et démontre, s’il fallait encore le démontrer, que le bonhomme a décidément tous les talents.
Si l’humour est présent, l’émotion n’est pas en reste mais je n’en dévoilerai pas plus. La troupe aborde avec une bonne humeur communicative un sujet sérieux de société et démontre toutes les palettes de son talent. A commencer par Rodolphe SAND, qui crève les planches en bourdon ballot. L’homme a le sens du rythme et de la formule et nous propose un personnage attachant. Benjamin GAUTHIER (en remplacement de Pascal ROCHER ce soir-là), que j’avais déjà apprécié dans LE FILS DU COMIQUE de Pierre PALMADE, est juste, plein de second degré et élégant dans son costume à la Francis Lalanne. Laurent HUGNY (J’AIME BEAUCOUP CE QUE VOUS FAITES) excelle dans son rôle de beauf qui ne supporte plus sa femme. Côté féminin j’ai adoré le personnage et l’interprétation de Ludivine de CHASTENET (Murielle), juste, direct, sans fioriture, émouvante, formidable (je pourrais continuer longtemps). Mon coup de coeur de la pièce ! Les deux autres comédiennes, Karina MARINON en épouse désespérée et Constance CARRELET en nymphomane qui ne supporte pas le mot sperme (la “petite graine” c’est tellement plus poétique), s’en sortent avec les honneurs. Cette troupe sympathique dégage une belle énergie et prend un plaisir évident à jouer sur scène qu’elle transmet avec réussite aux spectateurs ravis.
Un petit mot sur la salle du Splendid. Je n’avais jamais vu de scène aussi haute par rapport au public donc un petit conseil, si vous avez des problèmes de cou évitez les 4-5 premiers rangs. Vous serez aussi probablement très bien installé au premier balcon pour apprécier dans les meilleures conditions DE VRAIS GAMINS ! une comédie hilarante avec des personnages qui ne se prennent pas au sérieux et qui sont profondément attachants. Une vraie bande de potes qu’on aimerait bien rejoindre !
Maintenant je n’ai qu’une idée en tête : y retourner en attendant une éventuelle suite ! C’est vous dire la qualité du produit.
Dans la foulée je suis allé l’applaudir dans son seul en scène TOUT EN FINESSE (actuellement à la Comédie des Boulevards) et j’ai découvert un homme drôle, plein d’autodérision et véritablement attachant. C’est donc avec enthousiasme que je me suis installé au troisième rang du Splendid, bien face à la scène, pour assister à DE VRAIS GAMINS, une comédie signée Pascal ROCHER (ex-Les Kicékafessa) pour laquelle SAND assure la double casquette de metteur en scène et de comédien. Verdict : j’y retourne dès que possible !
Lors d’une soirée costumée pour fêter le futur mariage de leur couple d’amis homo, Murielle, en couple avec Isabelle, va en profiter pour demander à son meilleur ami Phil (SAND) d’être le père de leur bébé. Évidemment tout ne se déroulera pas comme prévu… Partant de ce postulat Pascal ROCHER a écrit une comédie dans l’air du temps, d’une grande modernité, avec des personnages qui ne sont pas des caricatures (c’est assez rare pour le souligner). C’est drôle, rythmé et déjanté ! C’est bien simple en sortant je me suis dit que cette pièce avait le potentiel d’être le prochain LE PÈRE NOËL EST UNE ORDURE, c’est vous dire à quel point j’ai apprécié (la pièce se joue au Spendid, un signe ?). Les situations sont drôles sans être invraisemblables, les échanges entre les personnages jubilatoires mais jamais vulgaires et les répliques font mouche. Le tout sans temps mort ! D’autant que la mise en scène de SAND est péchue et rythmée, et démontre, s’il fallait encore le démontrer, que le bonhomme a décidément tous les talents.
Si l’humour est présent, l’émotion n’est pas en reste mais je n’en dévoilerai pas plus. La troupe aborde avec une bonne humeur communicative un sujet sérieux de société et démontre toutes les palettes de son talent. A commencer par Rodolphe SAND, qui crève les planches en bourdon ballot. L’homme a le sens du rythme et de la formule et nous propose un personnage attachant. Benjamin GAUTHIER (en remplacement de Pascal ROCHER ce soir-là), que j’avais déjà apprécié dans LE FILS DU COMIQUE de Pierre PALMADE, est juste, plein de second degré et élégant dans son costume à la Francis Lalanne. Laurent HUGNY (J’AIME BEAUCOUP CE QUE VOUS FAITES) excelle dans son rôle de beauf qui ne supporte plus sa femme. Côté féminin j’ai adoré le personnage et l’interprétation de Ludivine de CHASTENET (Murielle), juste, direct, sans fioriture, émouvante, formidable (je pourrais continuer longtemps). Mon coup de coeur de la pièce ! Les deux autres comédiennes, Karina MARINON en épouse désespérée et Constance CARRELET en nymphomane qui ne supporte pas le mot sperme (la “petite graine” c’est tellement plus poétique), s’en sortent avec les honneurs. Cette troupe sympathique dégage une belle énergie et prend un plaisir évident à jouer sur scène qu’elle transmet avec réussite aux spectateurs ravis.
Un petit mot sur la salle du Splendid. Je n’avais jamais vu de scène aussi haute par rapport au public donc un petit conseil, si vous avez des problèmes de cou évitez les 4-5 premiers rangs. Vous serez aussi probablement très bien installé au premier balcon pour apprécier dans les meilleures conditions DE VRAIS GAMINS ! une comédie hilarante avec des personnages qui ne se prennent pas au sérieux et qui sont profondément attachants. Une vraie bande de potes qu’on aimerait bien rejoindre !
Maintenant je n’ai qu’une idée en tête : y retourner en attendant une éventuelle suite ! C’est vous dire la qualité du produit.
7,5/10
En 2009 le duo prolifique Jean FRANCO et Guillaume MÉLANIE (auteurs et comédiens actuellement à l’affiche dans le très bon UN WEEK-END SUR DEUX… ET LA MOITIE DES VACANCES SCOLAIRES au Théâtre EDGAR), proposaient PANIQUE AU MINISTÈRE, une comédie sur fond de politique portée par Natacha AMAL et Edouard COLLIN, et pour la première fois sur les planches Amanda LEAR dans un rôle déjanté qui allait révéler son talent comique au théâtre. Si à l’époque son rôle était secondaire, dans LA CANDIDATE LEAR est la tête d’affiche et son personnage Cécile Bourquigny… Ministre de la Jeunesse et des Sports en fin de mandat. Une ministre qui décide de se présenter à l’élection présidentielle sur un coup de tête. Déjanté qu’on vous dit !
On prend les mêmes et on recommence : auteurs, personnages, metteur en scène, comédiens (à une exception près), c’est assez rare pour le souligner LA CANDIDATE est le digne successeur de PANIQUE AU MINISTÈRE et une fois n’est pas coutume une suite qui est une vraie suite. Avec LA CANDIDATE le duo FRANCO-MELANIE nous proposent une pièce entière taillée sur mesure pour la Reine LEAR (comme elle se surnomme elle-même sur Twitter). C’est un vrai festival ! Avec son personnage de ministre par accident, croqueuse d’hommes et adepte de soirées pétard-mojito, Amanda décroche toutes les bonnes répliques, des répliques qu’elle débite à la chaîne, sans temps mort, une succession ininterrompue de punchlines bien envoyées et calibrées au millimètre. Alors certes l’histoire ne sert finalement que de fil rouge et question crédibilité on repassera mais on ne s’ennuie pas une seule seconde ! Qu’on aime ou on aime pas LEAR, sur scène la femme est une diablesse comique avec un sens du rythme et du timing sans équivalent. La Reine mérite définitivement son titre.
Malheureusement dans ce show 100% Amanda les autres personnages ramassent les miettes et leur partition est réduite à portion congrue. Le personnage interprété à l’origine par Natacha AMAL a été recasté au bénéfice de Marie PAROUTY. A la fin de la pièce on comprend pourquoi AMAL n’a pas souhaité rempilé : ici le personnage est ennuyeux, sans humour et sur la défensive en permanence. PAROUTY fait ce qu’elle peut mais à l’évidence tout le second degré du personnage d’origine a disparu au profit du rôle de faire-valoir. De même le personnage d’Edouard COLLIN n’a pas non plus ni la folie ni la grandeur qu’il avait sur le premier volet. De sympathique homme de ménage on le retrouve ici conseiller politique de la candidate, sérieux (ennuyeux ?), fourbe et limite antipathique. Dommage de ne pas avoir exploité davantage son potentiel comique. A noter que pour la première fois depuis des années COLLIN ne tombe pas la chemise sur scène ; si on a le plaisir des yeux en moins l’homme n’en reste pas moins élégant. Finalement seul Raymond ACQUAVIVA s’en sort bien avec un personnage complètement barré et extravagant, un bel alter-égo à la folie de la Reine LEAR. ACQUAVIVA signe également la mise en scène, qui n’est pas spécialement originale mais qui a le mérite d’être rythmée, ce qui n’est jamais évident quand on évolue dans une même unité de lieu (au passage ce décor unique est plutôt beau et agréable).
Sur le fond LA CANDIDATE est également une satire politique, avec ses imbroglios et ses magouilles politiciennes pour arriver à décrocher le job, peu importe les compétences (éternel thème d’actualité). Comme en politique tout n’est qu’esbroufe, image et communication. Rien de bien original mais évidemment ici il s’agit d’une grosse farce prétexte au festival LEAR. Dommage que les autres comédiens ne soient pas aussi bien lotis. L’ensemble n’en reste pas moins un vrai divertissement. Et finalement c’est tout ce qu’on lui demande. A voté : contrat rempli !
On prend les mêmes et on recommence : auteurs, personnages, metteur en scène, comédiens (à une exception près), c’est assez rare pour le souligner LA CANDIDATE est le digne successeur de PANIQUE AU MINISTÈRE et une fois n’est pas coutume une suite qui est une vraie suite. Avec LA CANDIDATE le duo FRANCO-MELANIE nous proposent une pièce entière taillée sur mesure pour la Reine LEAR (comme elle se surnomme elle-même sur Twitter). C’est un vrai festival ! Avec son personnage de ministre par accident, croqueuse d’hommes et adepte de soirées pétard-mojito, Amanda décroche toutes les bonnes répliques, des répliques qu’elle débite à la chaîne, sans temps mort, une succession ininterrompue de punchlines bien envoyées et calibrées au millimètre. Alors certes l’histoire ne sert finalement que de fil rouge et question crédibilité on repassera mais on ne s’ennuie pas une seule seconde ! Qu’on aime ou on aime pas LEAR, sur scène la femme est une diablesse comique avec un sens du rythme et du timing sans équivalent. La Reine mérite définitivement son titre.
Malheureusement dans ce show 100% Amanda les autres personnages ramassent les miettes et leur partition est réduite à portion congrue. Le personnage interprété à l’origine par Natacha AMAL a été recasté au bénéfice de Marie PAROUTY. A la fin de la pièce on comprend pourquoi AMAL n’a pas souhaité rempilé : ici le personnage est ennuyeux, sans humour et sur la défensive en permanence. PAROUTY fait ce qu’elle peut mais à l’évidence tout le second degré du personnage d’origine a disparu au profit du rôle de faire-valoir. De même le personnage d’Edouard COLLIN n’a pas non plus ni la folie ni la grandeur qu’il avait sur le premier volet. De sympathique homme de ménage on le retrouve ici conseiller politique de la candidate, sérieux (ennuyeux ?), fourbe et limite antipathique. Dommage de ne pas avoir exploité davantage son potentiel comique. A noter que pour la première fois depuis des années COLLIN ne tombe pas la chemise sur scène ; si on a le plaisir des yeux en moins l’homme n’en reste pas moins élégant. Finalement seul Raymond ACQUAVIVA s’en sort bien avec un personnage complètement barré et extravagant, un bel alter-égo à la folie de la Reine LEAR. ACQUAVIVA signe également la mise en scène, qui n’est pas spécialement originale mais qui a le mérite d’être rythmée, ce qui n’est jamais évident quand on évolue dans une même unité de lieu (au passage ce décor unique est plutôt beau et agréable).
Sur le fond LA CANDIDATE est également une satire politique, avec ses imbroglios et ses magouilles politiciennes pour arriver à décrocher le job, peu importe les compétences (éternel thème d’actualité). Comme en politique tout n’est qu’esbroufe, image et communication. Rien de bien original mais évidemment ici il s’agit d’une grosse farce prétexte au festival LEAR. Dommage que les autres comédiens ne soient pas aussi bien lotis. L’ensemble n’en reste pas moins un vrai divertissement. Et finalement c’est tout ce qu’on lui demande. A voté : contrat rempli !
8/10
Dans G. PARFAIT & MODESTE, son one-man show qu’il joue actuellement au Théâtre des Blancs Manteaux, Géremy CREDEVILLE (attention avec un G hein, comme le point que Gérémy arrive systématiquement à trouver) nous propose un personnage décalé, impertinent et habité par la grâce que je vous invite à découvrir.
A première vue dans son joli costume noir, les muscles saillants, l’homme est élégant. Et beau. Déjà à sa naissance les sages-femmes étaient ébahies par tant de beauté et toute la maternité se pressait pour voir l’élu. C’est que dans le fin fond du Pas de Calais on avait rarement vu bébé aussi éblouissant. Trente ans plus tard aux Blancs Manteaux la gente féminine (et masculine même si Gérémy avoue ne pas manger de ce pain là) doit ainsi se retenir pendant toute la durée du spectacle pour ne pas monter sur scène et lui arracher sa chemise. Même la bouteille de cristalline est attirée vers ses lèvres pulpeuses c’est dire le magnétisme du mec ! Et si le regard du spectateur est inévitablement attiré vers sa braguette (d’après G. évidemment) c’est parce qu’il a été extrêmement gâté par la nature (une affirmation qui ne nous a pas été donné de vérifier). Peut-être aussi, et surtout, parce que l’homme est grand et la scène surélevée !
Mais il n’est pas que beau Gérémy il est aussi, et surtout, drôle. Quand il aborde sa jeunesse dans le Palais de Calais au milieu d’une famille digne d’être castée pour l’émission Tellement Vrai d’NRJ 12. Quand il raconte ses vacances en Grèce où il tombe par accident sur une séance collective d’examen de la prostate, ou au gré de ses aventures, odorantes, en Blablacar. Géremy est cash et ne passe pas pas quatre chemins. Il appelle un chat un chat (ou plutôt une chatte une chatte) et si ce n’est pas toujours bien fin, voire même souvent trash, bon dieu qu’est-ce que c’est bon ! Surtout quand il se moque un peu (beaucoup) de son ingénieur son-lumière, un passage exquis et jouissif, ou quand il présente, devant un public tout acquis à sa cause, sa définition désopilante du coup du pirate ! D’autant que le personnage est finalement très attachant et plein de second degré. Notamment sur sa condition d’humoriste face à un public de “cave” ou sur son personnage de bogosse/bombe sexuelle, créant échange et proximité avec le public. Un public qu’il m’amène parfois et à partir duquel il choisira celle qui aura la chance (que dis-je l’honneur) de finir la soirée avec lui (de préférence entre 35 et 40 ans, sans enfant, et moins de 70 kilos).
Pour ma première incursion aux Blancs Manteaux je suis tombé sur la perle. 1h de bonne humeur, de second degré et de rires. Géremy occupe bien la scène et ne se ménage pas… Il a déjà tout d’un grand. Il ne lui manque plus qu’un public plus fourni. Et de préférence pas un public de banquettes… L’homme a un certain standard ! En attendant de faire sa star à la sortie des grandes salles il vous attend, le sourire aux lèvres, à la fin du show pour vous faire la bise (une “prestation” réservée aux dames bien évidemment). Quand on vous dit qu’il est parfait. Alors à bientôt au Zénith.
A première vue dans son joli costume noir, les muscles saillants, l’homme est élégant. Et beau. Déjà à sa naissance les sages-femmes étaient ébahies par tant de beauté et toute la maternité se pressait pour voir l’élu. C’est que dans le fin fond du Pas de Calais on avait rarement vu bébé aussi éblouissant. Trente ans plus tard aux Blancs Manteaux la gente féminine (et masculine même si Gérémy avoue ne pas manger de ce pain là) doit ainsi se retenir pendant toute la durée du spectacle pour ne pas monter sur scène et lui arracher sa chemise. Même la bouteille de cristalline est attirée vers ses lèvres pulpeuses c’est dire le magnétisme du mec ! Et si le regard du spectateur est inévitablement attiré vers sa braguette (d’après G. évidemment) c’est parce qu’il a été extrêmement gâté par la nature (une affirmation qui ne nous a pas été donné de vérifier). Peut-être aussi, et surtout, parce que l’homme est grand et la scène surélevée !
Mais il n’est pas que beau Gérémy il est aussi, et surtout, drôle. Quand il aborde sa jeunesse dans le Palais de Calais au milieu d’une famille digne d’être castée pour l’émission Tellement Vrai d’NRJ 12. Quand il raconte ses vacances en Grèce où il tombe par accident sur une séance collective d’examen de la prostate, ou au gré de ses aventures, odorantes, en Blablacar. Géremy est cash et ne passe pas pas quatre chemins. Il appelle un chat un chat (ou plutôt une chatte une chatte) et si ce n’est pas toujours bien fin, voire même souvent trash, bon dieu qu’est-ce que c’est bon ! Surtout quand il se moque un peu (beaucoup) de son ingénieur son-lumière, un passage exquis et jouissif, ou quand il présente, devant un public tout acquis à sa cause, sa définition désopilante du coup du pirate ! D’autant que le personnage est finalement très attachant et plein de second degré. Notamment sur sa condition d’humoriste face à un public de “cave” ou sur son personnage de bogosse/bombe sexuelle, créant échange et proximité avec le public. Un public qu’il m’amène parfois et à partir duquel il choisira celle qui aura la chance (que dis-je l’honneur) de finir la soirée avec lui (de préférence entre 35 et 40 ans, sans enfant, et moins de 70 kilos).
Pour ma première incursion aux Blancs Manteaux je suis tombé sur la perle. 1h de bonne humeur, de second degré et de rires. Géremy occupe bien la scène et ne se ménage pas… Il a déjà tout d’un grand. Il ne lui manque plus qu’un public plus fourni. Et de préférence pas un public de banquettes… L’homme a un certain standard ! En attendant de faire sa star à la sortie des grandes salles il vous attend, le sourire aux lèvres, à la fin du show pour vous faire la bise (une “prestation” réservée aux dames bien évidemment). Quand on vous dit qu’il est parfait. Alors à bientôt au Zénith.
5/10
En 2016, il existe encore des comédies qui vous donnent l’impression de revenir au théâtre 20 ans en arrière. PORTRAIT CRACHÉ fait partie de cette catégorie : un enfant caché, un dîner imprévu, une fuite d’eau et un plombier plein de ressources. Et beaucoup de claquements de portes aussi. Un vaudeville à l’ancienne en quelque sorte, signé Thierry LASSALLE, scénariste pour la télévision (Alice Nevers,…), qui a écrit la pièce à l’origine pour… Jacqueline MAILLAN. Et si c’est souvent dans les vieux pots qu’on fait les meilleures soupes, cette soupe-ci n’en reste pas moins bien fade.
Il y a 25 ans Marie quitte Philippe, enceinte, et lui cache la naissance du bébé. Quand 25 ans plus tard elle se rend compte que son fils Arthur est tombé amoureux de la fille de Philippe, la situation devient inextricable, d’autant que tout ce petit monde est invité à dîner chez Marie. De ce postulat pas franchement original Le Palais de Glaces (au passage, une salle que j’apprécie particulièrement) nous propose une comédie qui ne joue pas dans la finesse, avec des personnages caricaturaux (le plombier, la blonde nunuche), des dialogues moyens (rendez-vous compte si Marie n’affiche pas au mur les photos de ses autres enfants c’est parce qu’ils sont trop moches) et des situations moins crédibles les unes que les autres, générées par les mensonges successifs de notre héroïne. Du quiproquos à la chaîne si vous voulez. Malheureusement dans PORTRAIT CRACHÉ tout se déroule sans grande surprise (mise en scène de Thomas LE DOUAREC incluse), et on voit arriver l’ultime rebondissement à des kilomètres. A l’ouest rien de nouveau donc.
A noter que pour une comédie les 20 premières minutes sont plombantes, sans aucun rire, même pas un sourire. Jusqu’à l’arrivée du plombier, interprété par Maxime qui en 2/3 répliques bien senties arrive à faire basculer la pièce, enfin, dans la catégorie comédie pure. Passé ce cap la pièce est rythmée et on n’a pas le temps de s’ennuyer. Mais dommage que tout soit surjoué, des personnages aux situations.
Heureusement que les comédiens sont plutôt bons, à commencer par Véronique GENEST qui prend un réel plaisir à jouer son personnage et dégage une vraie énergie communicative pour ses partenaires (et accessoirement pour le public). D’autant qu’elle n’a pas forcément les répliques les plus pertinentes. Les autres comédiens ne sont pas en reste : Julien CAFARO qui interprète Philippe est fidèle à lui même, impeccable. Caroline DEVISME excelle dans son rôle de blonde écervelée (même si elle en fait quand même des caisses) et MAXIME s’en sort plutôt bien (et pour une fois il n’a pas le rôle du beauf de service). Seule fausse note l’interprétation mi-figue mi-raison de Gaspard LECLERC (Arthur). Par contre il faut savoir que ça crie beaucoup. Et souvent. Véronique GENEST, entre autres, hurle pendant toute la pièce. Les personnes équipées auront ainsi tout loisir de régler avec précision leur prothèse auditive !
Pour conclure, si PORTRAIT CRACHÉ n’est pas la comédie du siècle, ça n’en reste pas moins un pur divertissement. Un peu lourd et sans saveur certes, mais avec un arrière goût sucré quand même. Juste ce qu’il faut pour que ça ne tourne pas à la catastrophe. Pour l’apprécier à sa juste valeur il est tout de même préférable de ne pas avoir d’attente particulière. Ou d’adorer inconditionnellement Véronique GENEST. Si le scénario est téléphoné, n’en demeure pas moins qu’il y avait quand même matière à faire quelque chose de moins conventionnel et de plus péchu. A la sauce 2016 en quelque sorte.
Il y a 25 ans Marie quitte Philippe, enceinte, et lui cache la naissance du bébé. Quand 25 ans plus tard elle se rend compte que son fils Arthur est tombé amoureux de la fille de Philippe, la situation devient inextricable, d’autant que tout ce petit monde est invité à dîner chez Marie. De ce postulat pas franchement original Le Palais de Glaces (au passage, une salle que j’apprécie particulièrement) nous propose une comédie qui ne joue pas dans la finesse, avec des personnages caricaturaux (le plombier, la blonde nunuche), des dialogues moyens (rendez-vous compte si Marie n’affiche pas au mur les photos de ses autres enfants c’est parce qu’ils sont trop moches) et des situations moins crédibles les unes que les autres, générées par les mensonges successifs de notre héroïne. Du quiproquos à la chaîne si vous voulez. Malheureusement dans PORTRAIT CRACHÉ tout se déroule sans grande surprise (mise en scène de Thomas LE DOUAREC incluse), et on voit arriver l’ultime rebondissement à des kilomètres. A l’ouest rien de nouveau donc.
A noter que pour une comédie les 20 premières minutes sont plombantes, sans aucun rire, même pas un sourire. Jusqu’à l’arrivée du plombier, interprété par Maxime qui en 2/3 répliques bien senties arrive à faire basculer la pièce, enfin, dans la catégorie comédie pure. Passé ce cap la pièce est rythmée et on n’a pas le temps de s’ennuyer. Mais dommage que tout soit surjoué, des personnages aux situations.
Heureusement que les comédiens sont plutôt bons, à commencer par Véronique GENEST qui prend un réel plaisir à jouer son personnage et dégage une vraie énergie communicative pour ses partenaires (et accessoirement pour le public). D’autant qu’elle n’a pas forcément les répliques les plus pertinentes. Les autres comédiens ne sont pas en reste : Julien CAFARO qui interprète Philippe est fidèle à lui même, impeccable. Caroline DEVISME excelle dans son rôle de blonde écervelée (même si elle en fait quand même des caisses) et MAXIME s’en sort plutôt bien (et pour une fois il n’a pas le rôle du beauf de service). Seule fausse note l’interprétation mi-figue mi-raison de Gaspard LECLERC (Arthur). Par contre il faut savoir que ça crie beaucoup. Et souvent. Véronique GENEST, entre autres, hurle pendant toute la pièce. Les personnes équipées auront ainsi tout loisir de régler avec précision leur prothèse auditive !
Pour conclure, si PORTRAIT CRACHÉ n’est pas la comédie du siècle, ça n’en reste pas moins un pur divertissement. Un peu lourd et sans saveur certes, mais avec un arrière goût sucré quand même. Juste ce qu’il faut pour que ça ne tourne pas à la catastrophe. Pour l’apprécier à sa juste valeur il est tout de même préférable de ne pas avoir d’attente particulière. Ou d’adorer inconditionnellement Véronique GENEST. Si le scénario est téléphoné, n’en demeure pas moins qu’il y avait quand même matière à faire quelque chose de moins conventionnel et de plus péchu. A la sauce 2016 en quelque sorte.