Ses critiques
94 critiques
7/10
Manoir de Birlstone, le 7 janvier 1891. Un crime sanglant, des indices étranges…
Mais qui a tué John Douglas et quel était son secret ? Le dangereux Moriarty a-t-il commandité le crime ? Telle est la nouvelle affaire très mystérieuse confiée au grand Sherlock Holmes et à son fidèle Watson au Vingtième Théâtre jusqu’au 3 juillet prochain. Avant de rentrer dans le vif du sujet un mot sur ce sympathique Vingtième Théâtre menacé de disparition. La salle se prête à une programmation éclectique et s’ouvre bien volontiers aux scolaires aussi sa (possible) fermeture programmée me désole-t-elle grandement. Je vous invite donc à signer la pétition pour les soutenir dès aujourd’hui. Mais revenons à la pièce, une petite production de qualité mise en scène par Nathalie VANNEAU à laquelle on prend plaisir à assister. Pour autant dommage qu’il ne s’agisse pas de l’histoire la plus palpitante de Arthur Conan DOYLE. Attention, vous allez pénétrer dans LA VALLÉE DE LA PEUR…
Je ne sais pour vous mais j’ai tendance à trouver les adaptations de Sherlock Holmes, au théâtre comme au cinéma, rarement réussies. Pour autant ce n’est pas le cas de cette adaptation-ci que j’ai trouvé fort sympathique : pour nous raconter ce chapitre de la vie du célèbre détective la production a eu à coeur de reconstituer une ambiance très british en proposant de beaux décors, d’élégants costumes et une scénographie adaptée.
L’enquête minutieuse qui nous est proposée est servie par des comédiens de qualité (on en reparle un peu plus loin) mais l’histoire, loin d’être dénuée d’intérêt, ne tient pas spécialement en haleine pour autant et ne décolle finalement jamais vraiment. Tout l’intérêt réside donc dans les indices distillés tout au long de la pièce qui fait que malgré tout on prend grand plaisir à essayer de démêler le vrai du faux, le coupable des suspects. A mon sens ni le casting ni la mise en scène (sobre pour permettre de se concentrer sur l’enquête) ne sont en faute c’est juste que ce n’est pas l’aventure la plus captivante de Sherlock Holmes et qu’elle pâtit notamment de l’absence de réelle tension dramatique.
Même la chute finale ne relève pas le niveau et déçoit inévitablement, une chute qui intervient d’ailleurs un peu comme un cheveu sur la soupe, et dont les justifications apportées m’ont paru alambiquées voire soporifiques. Pour l’anecdote je ne suis pas non plus très fan du titre, un brin cliché, qui a mon sens ne colle pas du tout à l’histoire.
Un mot sur l’interprétation notamment celle de Julien VIALON dans le rôle titre et que j’ai trouvé fine, élégante et investie. Ce comédien anglophile apporte juste ce qu’il faut au personnage pour lui donner vie de manière crédible et mesuré. Watson, son alter ego de toujours, interprété par Marc SAMUEL lui donne la réplique avec conviction et nous propose un personnage loin de la caricature habituelle (la pièce nous le présente davantage comme un complice indispensable de Holmes que comme faire valoir). Par contre je n’ai pas spécialement apprécié les parties de l’histoire contées par ses soins, debout face au public, qui, si elles remettent l’histoire en perspective en terme de contexte historique, n’apportent pour autant pas grand chose et génèrent à mon sens des lenteurs supplémentaires. J’ai aussi ressenti un petit coup cœur (artistique) pour Pierre-Louis JOZAN (Mac) dont l’interprétation et l’intensité m’ont séduit. Les autres comédiens (dont le metteur en scène qui met la main à la patte en interprétant la femme du défunt) font le job sans faire d’étincelles, à l’exception de Vincent DESPRAT (dans le rôle du meilleur ami de John Douglas) dont le jeu robotique et peu naturel m’a beaucoup gêné (évidemment je rappelle une nouvelle fois qu’il s’agit toujours d’un point de vue purement subjectif).
Cette nouvelle adaptation théâtrale du roman de Arthur Conan DOYLE n’a pas à rougir de ses prédécesseurs. Certes il ne s’agit pas comme je l’ai déjà précisé de l’aventure la plus captivante de Sherlock Holmes (encore une fois le dénouement est plutôt décevant) mais néanmoins elle est réalisée avec grand soin par une troupe motivée. Et si le rythme est lent (typique du style de l’auteur d’ailleurs) on ne s’ennuie pas pour autant une seule seconde. Attention, il ne vous reste quelques dates pour vous laisser tenter. Pour conclure cette critique un peu de trivia : saviez vous que la célèbre réplique « Élémentaire, mon cher Watson ! » ne figure en fait dans aucun épisode des aventures du célèbre détective. La réplique a en effet été popularisée par le premier film consacré à Sherlock Holmes (« Le Retour de Sherlock Holmes » en 1929) et par la série radio américaine qui a suivi quelques années plus tard. On en apprend tous les jours.
Mais qui a tué John Douglas et quel était son secret ? Le dangereux Moriarty a-t-il commandité le crime ? Telle est la nouvelle affaire très mystérieuse confiée au grand Sherlock Holmes et à son fidèle Watson au Vingtième Théâtre jusqu’au 3 juillet prochain. Avant de rentrer dans le vif du sujet un mot sur ce sympathique Vingtième Théâtre menacé de disparition. La salle se prête à une programmation éclectique et s’ouvre bien volontiers aux scolaires aussi sa (possible) fermeture programmée me désole-t-elle grandement. Je vous invite donc à signer la pétition pour les soutenir dès aujourd’hui. Mais revenons à la pièce, une petite production de qualité mise en scène par Nathalie VANNEAU à laquelle on prend plaisir à assister. Pour autant dommage qu’il ne s’agisse pas de l’histoire la plus palpitante de Arthur Conan DOYLE. Attention, vous allez pénétrer dans LA VALLÉE DE LA PEUR…
Je ne sais pour vous mais j’ai tendance à trouver les adaptations de Sherlock Holmes, au théâtre comme au cinéma, rarement réussies. Pour autant ce n’est pas le cas de cette adaptation-ci que j’ai trouvé fort sympathique : pour nous raconter ce chapitre de la vie du célèbre détective la production a eu à coeur de reconstituer une ambiance très british en proposant de beaux décors, d’élégants costumes et une scénographie adaptée.
L’enquête minutieuse qui nous est proposée est servie par des comédiens de qualité (on en reparle un peu plus loin) mais l’histoire, loin d’être dénuée d’intérêt, ne tient pas spécialement en haleine pour autant et ne décolle finalement jamais vraiment. Tout l’intérêt réside donc dans les indices distillés tout au long de la pièce qui fait que malgré tout on prend grand plaisir à essayer de démêler le vrai du faux, le coupable des suspects. A mon sens ni le casting ni la mise en scène (sobre pour permettre de se concentrer sur l’enquête) ne sont en faute c’est juste que ce n’est pas l’aventure la plus captivante de Sherlock Holmes et qu’elle pâtit notamment de l’absence de réelle tension dramatique.
Même la chute finale ne relève pas le niveau et déçoit inévitablement, une chute qui intervient d’ailleurs un peu comme un cheveu sur la soupe, et dont les justifications apportées m’ont paru alambiquées voire soporifiques. Pour l’anecdote je ne suis pas non plus très fan du titre, un brin cliché, qui a mon sens ne colle pas du tout à l’histoire.
Un mot sur l’interprétation notamment celle de Julien VIALON dans le rôle titre et que j’ai trouvé fine, élégante et investie. Ce comédien anglophile apporte juste ce qu’il faut au personnage pour lui donner vie de manière crédible et mesuré. Watson, son alter ego de toujours, interprété par Marc SAMUEL lui donne la réplique avec conviction et nous propose un personnage loin de la caricature habituelle (la pièce nous le présente davantage comme un complice indispensable de Holmes que comme faire valoir). Par contre je n’ai pas spécialement apprécié les parties de l’histoire contées par ses soins, debout face au public, qui, si elles remettent l’histoire en perspective en terme de contexte historique, n’apportent pour autant pas grand chose et génèrent à mon sens des lenteurs supplémentaires. J’ai aussi ressenti un petit coup cœur (artistique) pour Pierre-Louis JOZAN (Mac) dont l’interprétation et l’intensité m’ont séduit. Les autres comédiens (dont le metteur en scène qui met la main à la patte en interprétant la femme du défunt) font le job sans faire d’étincelles, à l’exception de Vincent DESPRAT (dans le rôle du meilleur ami de John Douglas) dont le jeu robotique et peu naturel m’a beaucoup gêné (évidemment je rappelle une nouvelle fois qu’il s’agit toujours d’un point de vue purement subjectif).
Cette nouvelle adaptation théâtrale du roman de Arthur Conan DOYLE n’a pas à rougir de ses prédécesseurs. Certes il ne s’agit pas comme je l’ai déjà précisé de l’aventure la plus captivante de Sherlock Holmes (encore une fois le dénouement est plutôt décevant) mais néanmoins elle est réalisée avec grand soin par une troupe motivée. Et si le rythme est lent (typique du style de l’auteur d’ailleurs) on ne s’ennuie pas pour autant une seule seconde. Attention, il ne vous reste quelques dates pour vous laisser tenter. Pour conclure cette critique un peu de trivia : saviez vous que la célèbre réplique « Élémentaire, mon cher Watson ! » ne figure en fait dans aucun épisode des aventures du célèbre détective. La réplique a en effet été popularisée par le premier film consacré à Sherlock Holmes (« Le Retour de Sherlock Holmes » en 1929) et par la série radio américaine qui a suivi quelques années plus tard. On en apprend tous les jours.
6/10
Nathalie vient d’accoucher de son troisième enfant, un garçon. Pour son mari Pierre c’est le plus beau jour de sa vie (un fils, rendez-vous compte !). Il invite aussitôt son meilleur ami Michel à la maternité pour lui montrer la petite merveille. Mais sa visite ne va pas se passer comme prévue puisque Michel est accompagné de Sophie, sa nouvelle fiancée, et que certains secrets vont inévitablement remontés à la surface… Voilà pour le pitch du PLUS BEAU JOUR, une comédie du romancier David FOENKINOS dont c’est la deuxième incursion au théâtre après Célibataires en 2008 (une comédie avec Catherine JACOB que j’ai eu le plaisir de voir également). Verdict : une petite comédie sympathique sans grande originalité, servie par un quatuor tout autant sympathique, mais qui ne fera pas date.
La pièce s’ouvre sur un sobre décor de chambre de maternité, quelques minutes après l’accouchement de Nathalie. C’est dans cette unité de lieu unique que vont évoluer histoire et personnages, au gré d’une mise en scène plutôt fluide aidée par des enchaînements de scène bien fichus. Côté histoire justement on est loin de faire dans l’original, avec une intrigue sans grande surprise, à la fois un peu cliché et d’une vraisemblance toute relative. Et soyons franc on voit aussi les rebondissements venir à des kilomètres… Les dialogues et les répliques (plutôt plates dans l’ensemble) ne sont pas non plus à la fête et si l’ensemble se regarde agréablement (ne boudons pas notre plaisir) on ne peut pas dire que l’on assiste à la comédie de l’année. Restent quand même quelques répliques bien senties qui réussissent à faire mouche, principalement grâce au personnage de Sophie (de mémoire donc il peut y avoir quelques approximations) :
Sophie : J’ai grandi entre Paris et Rome…
Pierre : (Intéressé) Ah…
Sophie : Non, en fait j’ai grandi à Limoges mais comme j’aime pas dire Limoges je dis entre Paris et Rome.
D’un point de vue anecdotique j’avoue que je me suis aussi (un peu) reconnu dans le personnage de Michel et son questionnement sur l’attendrissement bien souvent exagéré envers les bébés et leur beauté toute subjective. D’ailleurs il faut souligner que le passage de la pièce où le couple d’amis découvre le bébé est allègrement calqué (hasard ou pas vous serez seuls juges) sur une scène similaire de la série Seinfield où le bébé était… “époustouflant”.
Dans l’ensemble dommage que les quelques bonnes répliques soient noyées dans une masse de répliques plus banales et moins travaillées qui font que la pièce n’est pas forcément à la hauteur des attentes des spectateurs. Heureusement que la prestation collégiale, sans fausse note, vient compenser la faiblesse du texte, celle de Davy SARDOU en tête. L’homme est impeccable de sobriété et de crédibilité et est visiblement tout aussi à l’aise dans la comédie pure que dans la comédie dramatique (Les Voeux du Coeur). Une tête d’affiche que j’apprécie de plus en plus ! Sa femme à la scène Constance DOLLE s’en sort plutôt bien dans le rôle de la femme qui s’affirme et l’alchimie entre les personnages est palpable. J’ai aussi particulièrement apprécié Marie-Julie BAUP, qui me semblait minauder un peu au début du spectacle dans son rôle d’ingénue et sa diction à la Foresti, mais qui m’a finalement conquis par son interprétation légère, pleine d’émotion à la fois et surtout son timing de comédie millimétré. Passé le côté un brin (beaucoup ?) caricatural le personnage est finalement vite attachant. Enfin, Arié ELMALEH fait le job comme il se doit et démontre une nouvelle fois qu’il n’a rien à envier à qui vous savez.
Si LE PLUS BEAU JOUR est une comédie sympathique, elle ne révolutionnera pas le genre. L’ensemble est de bonne facture et on ne s’ennuie pas une seconde. On pourra néanmoins lui reprocher une intrigue un peu tirée par les cheveux et un humour en dents de scie, heureusement largement compensé par l’interprétation d’un quatuor qui semble prendre du plaisir à jouer ensemble. On regrette juste que le matériel ne soit pas à la hauteur de leur talent respectif.
La pièce s’ouvre sur un sobre décor de chambre de maternité, quelques minutes après l’accouchement de Nathalie. C’est dans cette unité de lieu unique que vont évoluer histoire et personnages, au gré d’une mise en scène plutôt fluide aidée par des enchaînements de scène bien fichus. Côté histoire justement on est loin de faire dans l’original, avec une intrigue sans grande surprise, à la fois un peu cliché et d’une vraisemblance toute relative. Et soyons franc on voit aussi les rebondissements venir à des kilomètres… Les dialogues et les répliques (plutôt plates dans l’ensemble) ne sont pas non plus à la fête et si l’ensemble se regarde agréablement (ne boudons pas notre plaisir) on ne peut pas dire que l’on assiste à la comédie de l’année. Restent quand même quelques répliques bien senties qui réussissent à faire mouche, principalement grâce au personnage de Sophie (de mémoire donc il peut y avoir quelques approximations) :
Sophie : J’ai grandi entre Paris et Rome…
Pierre : (Intéressé) Ah…
Sophie : Non, en fait j’ai grandi à Limoges mais comme j’aime pas dire Limoges je dis entre Paris et Rome.
D’un point de vue anecdotique j’avoue que je me suis aussi (un peu) reconnu dans le personnage de Michel et son questionnement sur l’attendrissement bien souvent exagéré envers les bébés et leur beauté toute subjective. D’ailleurs il faut souligner que le passage de la pièce où le couple d’amis découvre le bébé est allègrement calqué (hasard ou pas vous serez seuls juges) sur une scène similaire de la série Seinfield où le bébé était… “époustouflant”.
Dans l’ensemble dommage que les quelques bonnes répliques soient noyées dans une masse de répliques plus banales et moins travaillées qui font que la pièce n’est pas forcément à la hauteur des attentes des spectateurs. Heureusement que la prestation collégiale, sans fausse note, vient compenser la faiblesse du texte, celle de Davy SARDOU en tête. L’homme est impeccable de sobriété et de crédibilité et est visiblement tout aussi à l’aise dans la comédie pure que dans la comédie dramatique (Les Voeux du Coeur). Une tête d’affiche que j’apprécie de plus en plus ! Sa femme à la scène Constance DOLLE s’en sort plutôt bien dans le rôle de la femme qui s’affirme et l’alchimie entre les personnages est palpable. J’ai aussi particulièrement apprécié Marie-Julie BAUP, qui me semblait minauder un peu au début du spectacle dans son rôle d’ingénue et sa diction à la Foresti, mais qui m’a finalement conquis par son interprétation légère, pleine d’émotion à la fois et surtout son timing de comédie millimétré. Passé le côté un brin (beaucoup ?) caricatural le personnage est finalement vite attachant. Enfin, Arié ELMALEH fait le job comme il se doit et démontre une nouvelle fois qu’il n’a rien à envier à qui vous savez.
Si LE PLUS BEAU JOUR est une comédie sympathique, elle ne révolutionnera pas le genre. L’ensemble est de bonne facture et on ne s’ennuie pas une seconde. On pourra néanmoins lui reprocher une intrigue un peu tirée par les cheveux et un humour en dents de scie, heureusement largement compensé par l’interprétation d’un quatuor qui semble prendre du plaisir à jouer ensemble. On regrette juste que le matériel ne soit pas à la hauteur de leur talent respectif.
6/10
Imaginez Paris envahi par des zombies… C’est dans ce contexte apocalyptique qu’un petit groupe de rescapés se retrouvent reclus dans le Théâtre Funambule Montmartre assiégé par un groupe de zombies affamés ! Vous imaginez bien qu’en tant que fan de la première heure de The Walking Dead (et accessoirement des films de Romero) je ne pouvais décemment pas passer à côté de 28 HEURES PLUS TARD. Et même si la pièce ne tient pas toutes ses promesses, la faute principalement à un budget limité, saluons l’originalité de la démarche et la volonté des auteurs de faire passer un bon moment aux spectateurs. Attention, cette critique contient quelques spoilers !
La pièce démarre par un (classique) bulletin radio annonçant une invasion zombie en plein Paris. Jess (l’héroine), John le geek de service et Jack le wannabe rambo (on pourra d’ailleurs s’interroger sur le choix inexplicable d’américaniser les prénoms pour une pièce se déroulant en France, donnant de facto un petit côté cliché et cheap à la pièce…) vont devoir apprendre à se connaître et s’organiser sur fond de désaccords pour pouvoir trouver une porte de sortie à ce théâtre qui sert donc de décor. L’idée est ingénieuse et permet une mise en scène à 360° (les comédiens investissent à la fois la scène et la salle à la recherche d’une porte de sortie).
De ce huis clos psychologique et oppressant j’ai apprécié l’ambiance de fin du monde soulignée par un jeu de lumières qui vacillent et les sons en provenance de l’extérieur : soupirs de zombies en permanence derrière la porte et bruits d’explosion. On s’y croirait presque ! Mais si l’ambiance est la, la tension ne l’est pas vraiment en l’absence du principal : nos amis les zombies. Sans rentrer dans les détails précisons qu’il y a un manque cruel de zombies, de sang et de tripes, ce qui, pour une pièce sur les zombies, déçoit inévitablement vous en conviendrez.
De fait le rythme de la pièce s’en trouve affecté puisque les moments d’action qui caractérisent habituellement le genre font défauts. Un manque de zombies qui dénote un manque de moyen évident, tout simplement. J’imagine qu’il ne doit pas être évident d’allier délires scénaristiques et contraintes budgétaires… Quelques mains sanguinolentes à l’encadrement de la porte auraient par contre été bienvenues : ça ne coûte pas cher et ça fait toujours son petit effet ! Heureusement que les auteurs nous réservent 2-3 petites surprises fort appréciables, mais pas suffisantes pour nous tenir en haleine. D’autant que les dialogues ne sont pas spécialement folichons (ni particulièrement drôles) et que l’interprétation est globalement en demi-teinte.
Soulignons néanmoins la belle énergie des comédiens, notamment Claire Toucour (en provenance de sa Chouvénie natale) et surtout Damien Dufour, également co-auteurs de la pièce, qui semblent prendre un plaisir évident à naviguer en pleine apocalypse.
Si on passe tout de même un moment sympathique au Funambule Montmartre, pour apprécier la pièce à sa juste valeur il faut la considérer comme un huis clos pur et ne pas s’attendre à une invasion zombie : pour faire simple on est plus dans l’univers de Fear The Walking Dead que de The Walking Dead). Les amateurs apprécieront aussi les références aux jeux vidéos et films du genre ainsi qu’au fameux Guide de survie en territoire zombie ! Une vraie pièce de fans de la culture Z pour les fans de la culture Z en quelque sorte. Dommage que les auteurs n’aient pas été en mesure de proposer une vraie dose d’adrénaline de zombies sanguinolents, contraintes budgétaires obligent.
En tout cas saluons le Funambule Montmartre pour sa programmation audacieuse qui a le mérite de proposer du divertissement alternatif, comme ce fut le cas avec Aaaaahh !, permettant de faire venir les jeunes au théâtre, fût-ce-il zombiesque.
La pièce démarre par un (classique) bulletin radio annonçant une invasion zombie en plein Paris. Jess (l’héroine), John le geek de service et Jack le wannabe rambo (on pourra d’ailleurs s’interroger sur le choix inexplicable d’américaniser les prénoms pour une pièce se déroulant en France, donnant de facto un petit côté cliché et cheap à la pièce…) vont devoir apprendre à se connaître et s’organiser sur fond de désaccords pour pouvoir trouver une porte de sortie à ce théâtre qui sert donc de décor. L’idée est ingénieuse et permet une mise en scène à 360° (les comédiens investissent à la fois la scène et la salle à la recherche d’une porte de sortie).
De ce huis clos psychologique et oppressant j’ai apprécié l’ambiance de fin du monde soulignée par un jeu de lumières qui vacillent et les sons en provenance de l’extérieur : soupirs de zombies en permanence derrière la porte et bruits d’explosion. On s’y croirait presque ! Mais si l’ambiance est la, la tension ne l’est pas vraiment en l’absence du principal : nos amis les zombies. Sans rentrer dans les détails précisons qu’il y a un manque cruel de zombies, de sang et de tripes, ce qui, pour une pièce sur les zombies, déçoit inévitablement vous en conviendrez.
De fait le rythme de la pièce s’en trouve affecté puisque les moments d’action qui caractérisent habituellement le genre font défauts. Un manque de zombies qui dénote un manque de moyen évident, tout simplement. J’imagine qu’il ne doit pas être évident d’allier délires scénaristiques et contraintes budgétaires… Quelques mains sanguinolentes à l’encadrement de la porte auraient par contre été bienvenues : ça ne coûte pas cher et ça fait toujours son petit effet ! Heureusement que les auteurs nous réservent 2-3 petites surprises fort appréciables, mais pas suffisantes pour nous tenir en haleine. D’autant que les dialogues ne sont pas spécialement folichons (ni particulièrement drôles) et que l’interprétation est globalement en demi-teinte.
Soulignons néanmoins la belle énergie des comédiens, notamment Claire Toucour (en provenance de sa Chouvénie natale) et surtout Damien Dufour, également co-auteurs de la pièce, qui semblent prendre un plaisir évident à naviguer en pleine apocalypse.
Si on passe tout de même un moment sympathique au Funambule Montmartre, pour apprécier la pièce à sa juste valeur il faut la considérer comme un huis clos pur et ne pas s’attendre à une invasion zombie : pour faire simple on est plus dans l’univers de Fear The Walking Dead que de The Walking Dead). Les amateurs apprécieront aussi les références aux jeux vidéos et films du genre ainsi qu’au fameux Guide de survie en territoire zombie ! Une vraie pièce de fans de la culture Z pour les fans de la culture Z en quelque sorte. Dommage que les auteurs n’aient pas été en mesure de proposer une vraie dose d’adrénaline de zombies sanguinolents, contraintes budgétaires obligent.
En tout cas saluons le Funambule Montmartre pour sa programmation audacieuse qui a le mérite de proposer du divertissement alternatif, comme ce fut le cas avec Aaaaahh !, permettant de faire venir les jeunes au théâtre, fût-ce-il zombiesque.
4/10
Il m’arrive parfois d’être influencé par les critiques spectateurs dans mes choix de spectacles, surtout quand elles sont unanimement positives. Bien souvent je ressors de la salle intéressé, conquis, et au taquet pour prêcher à mon tour la bonne parole. Puis, plus rarement, je repars perplexe en m’interrogeant sur les raisons du pataquès exercé autour du spectacle et sur ce qu’ont pu voir les autres spectateurs que je n’ai pas vu moi, ou ressenti, du fond de mon siège.
C’est le cas de ANCIEN MALADE DES HÔPITAUX DE PARIS, interprétée par Olivier SALADIN au très agréable Théâtre de l’Atelier, encensée par la critique mais qui m’a laissé fort perplexe. Pire, je m’y suis copieusement ennuyé ! La faute au texte de Daniel PENNAC que j’ai trouvé daté, répétitif et globalement sans intérêt. Oui, je suis au regret d’avouer que je fais parti de la minorité silencieuse qui n’a pas apprécié cette consultation collective.
SALADIN interprète le Docteur GALVAN, médecin urgentiste dans un grand hôpital, qui se remémore sa nuit la plus incroyable vécue aux urgences. Une histoire rocambolesque, burlesque même, qui démarre en fanfare pendant le premier quart d’heure avant de s’enliser petit à petit dans un comique de situation répétitif qui n’a pas réussi pas à maintenir mon intérêt sur le long terme (de fait j’ai inévitablement sombré dans l’ennui). Sous couvert d’une tentative de résolution d’un cas complexe nécessitant l’expertise de médecins spécialisés PENNAC a écrit une pièce sur le milieu médical pas vraiment palpitante, et encore moins pertinente. A l’époque des séries médicales d’excellente qualité comme Dr House j’ai trouvé le propos de la pièce et l’histoire finalement assez datés, tout comme sa vision clichée (mais probablement véridique) des médecins qui est censée nous faire rire. Mais c’est un humour daté lui aussi que l’on nous propose, un humour qui ne m’a arraché que quelques rares sourires puisque basé sue la même situation qui se répète de scène en scène… jusqu’à épuisement. Je suis quand même bien obligé d’avouer que la salle semblait être en transe, ce qui prouve qu’en matière d’humour chacun voit midi à sa porte.
L’interprétation énergique d’Olivier SALADIN n’a pas permis non plus de maintenir mon attention. S’il faut louer la performance (le comédien a d’ailleurs été nommé aux Molières 2016) force est de constater que celle-ci tourne rapidement à la vocifération du texte, sans réelle nuance dans l’interprétation des personnages : tout est un peu joué sur le même registre et souvent avec une excitation excessive, voire un excès injustifié. Il est clair que le comédien se donne à fond et ne se ménage pas, je regrette simplement que sa ferveur et son enthousiasme ne compensent pas l’absence total d’intérêt du texte. Notons tout de même la très belle mise en scène, inventive et millimétrée, qui lui permet, notamment de bien occuper l’espace de cette grande scène de l’Atelier. Seule la chute, dont on ne se saurait pas douter (c’est assez rare pour le souligner) apporte un peu de couleur pastel à cette triste entreprise.
Peut-être n’étais-je pas dans les meilleures dispositions ce soir-là… Sans doute aussi qu’en matière d’humour j’attends d’être vraiment plus surpris. Enfin, peut-être aussi que les critiques, unanimes et dithyrambiques, m’avaient conditionné à aimer ce spectacle avant même d’aller le voir et que de fait la désillusion en fut d’autant plus grande. Toujours est-il que je suis ressorti avec la désagréable impression d’être passer à côté de quelque chose… Heureusement que la présence d’Olivier SALADIN et le twist final ont réussi à sauver la soirée. Une chose est sûre : je ne suis pas prêt de revenir en consultation.
C’est le cas de ANCIEN MALADE DES HÔPITAUX DE PARIS, interprétée par Olivier SALADIN au très agréable Théâtre de l’Atelier, encensée par la critique mais qui m’a laissé fort perplexe. Pire, je m’y suis copieusement ennuyé ! La faute au texte de Daniel PENNAC que j’ai trouvé daté, répétitif et globalement sans intérêt. Oui, je suis au regret d’avouer que je fais parti de la minorité silencieuse qui n’a pas apprécié cette consultation collective.
SALADIN interprète le Docteur GALVAN, médecin urgentiste dans un grand hôpital, qui se remémore sa nuit la plus incroyable vécue aux urgences. Une histoire rocambolesque, burlesque même, qui démarre en fanfare pendant le premier quart d’heure avant de s’enliser petit à petit dans un comique de situation répétitif qui n’a pas réussi pas à maintenir mon intérêt sur le long terme (de fait j’ai inévitablement sombré dans l’ennui). Sous couvert d’une tentative de résolution d’un cas complexe nécessitant l’expertise de médecins spécialisés PENNAC a écrit une pièce sur le milieu médical pas vraiment palpitante, et encore moins pertinente. A l’époque des séries médicales d’excellente qualité comme Dr House j’ai trouvé le propos de la pièce et l’histoire finalement assez datés, tout comme sa vision clichée (mais probablement véridique) des médecins qui est censée nous faire rire. Mais c’est un humour daté lui aussi que l’on nous propose, un humour qui ne m’a arraché que quelques rares sourires puisque basé sue la même situation qui se répète de scène en scène… jusqu’à épuisement. Je suis quand même bien obligé d’avouer que la salle semblait être en transe, ce qui prouve qu’en matière d’humour chacun voit midi à sa porte.
L’interprétation énergique d’Olivier SALADIN n’a pas permis non plus de maintenir mon attention. S’il faut louer la performance (le comédien a d’ailleurs été nommé aux Molières 2016) force est de constater que celle-ci tourne rapidement à la vocifération du texte, sans réelle nuance dans l’interprétation des personnages : tout est un peu joué sur le même registre et souvent avec une excitation excessive, voire un excès injustifié. Il est clair que le comédien se donne à fond et ne se ménage pas, je regrette simplement que sa ferveur et son enthousiasme ne compensent pas l’absence total d’intérêt du texte. Notons tout de même la très belle mise en scène, inventive et millimétrée, qui lui permet, notamment de bien occuper l’espace de cette grande scène de l’Atelier. Seule la chute, dont on ne se saurait pas douter (c’est assez rare pour le souligner) apporte un peu de couleur pastel à cette triste entreprise.
Peut-être n’étais-je pas dans les meilleures dispositions ce soir-là… Sans doute aussi qu’en matière d’humour j’attends d’être vraiment plus surpris. Enfin, peut-être aussi que les critiques, unanimes et dithyrambiques, m’avaient conditionné à aimer ce spectacle avant même d’aller le voir et que de fait la désillusion en fut d’autant plus grande. Toujours est-il que je suis ressorti avec la désagréable impression d’être passer à côté de quelque chose… Heureusement que la présence d’Olivier SALADIN et le twist final ont réussi à sauver la soirée. Une chose est sûre : je ne suis pas prêt de revenir en consultation.
9/10
Me voilà donc de retour dans cette belle salle de la Comédie des Champs Élysées (dont ma précédente incursion avec La Rivière fut une énorme déception) pour une nouvelle adaptation du sulfureux PORTRAIT DE DORIAN GRAY d’Oscar WILDE, signée Thomas LE DOUAREC. On connaît tous “cette histoire extraordinaire d’un portrait qui vieillit à la place du modèle. Pire, ce sont les péchés de Dorian, son immoralité qui a sacrifié son âme à son image, qui enlaidissent progressivement le tableau. C’est son double, celui qu’il ne veut pas voir. Et, le jour où il en prend conscience, croyant détruire le portrait, il se détruit lui-même. Fin prémonitoire quant au propre destin de Wilde. (*)”… Évoquer l’adaptation en quelques mots n’est pas chose aisée aussi je me contenterais d’une courte succession d’adjectifs : subtile, pertinente, exquise, que dis-je, une petite merveille qui mérite amplement son statut de coup de coeur Face À La Scène !
Je ne vais pas faire ici une étude complète du roman mais simplement aborder le (très beau) travail d’adaptation de LE DOUAREC axé sur les trois personnages principaux masculins du roman : Dorian Gray (Arnaud DENIS), Basil Hallward (Fabrice SCOTT) son ami peintre à l’origine du fameux portrait, et surtout Lord Henry Wotton (LE DOUAREC) qui va inciter Gray à ne pas résister à la tentation (“Le seul moyen de se débarrasser d’une tentation est d’y céder.”). Les bons mots du roman, les répliques les plus piquantes et les plus controversées (« Le seul charme du mariage, c’est le mensonge. » sont conservées et débitées avec un cynisme froid par un Lord Henry flamboyant et manipulateur et provoquent le rire gêné (ou complice) des spectateurs. On ne peut que reconnaître la brillance du texte de WILDE et la profondeur de ses personnages, transposées ici avec une réussite et une pertinence indéniable. LE DOUAREC assure également la mise en scène de la pièce, sans temps mort, subtile et astucieuse. J’ai particulièrement apprécié le travail de mise en abîme (la scène où Gray assiste avec honte à la prestation ratée sur scène de sa fiancé) et la proposition de time jump (la scène où les comédiens se “vieillissent” pour symboliser le temps qui passe). A défaut de décors (de ce côté-là c’est plutôt pauvre), de beaux costumes et une jolie scénographie viennent mettre en valeur la mise en scène et les personnages.
Pour leur donner vie LE DOUAREC s’est entouré d’un casting revolving : en plus d’un Fabrice SCOTT aux multiples facettes qui interprète avec justesse un Basil empathique, deux comédiens se partagent en alternance le rôle de Dorian Gray et deux comédiennes celui de sa fiancée Sibyl (et accessoirement des deux autres rôles féminins de la pièce). Ce soir là ce sont respectivement Arnaud DENIS et Lucile MARQUIS qui étaient « d’astreinte ». Ce quatuor se complète parfaitement et offre aux spectateurs une prestation d’une rare élégance, notamment LE DOUAREC qui m’a bluffé par son naturel confondant, son jeu précis et sa diction de dandy à la Edouard BAER. J’ai totalement adhéré à sa proposition pour ce personnage qu’il arrive à rendre sympathique alors qu’il est finalement profondément odieux et machiavélique. Si Arnaud DENIS interprète parfaitement la descente aux enfers d’un Dorian Gray enclin à toutes les dépravations, Lucile MARQUIS m’a moins touché et n’a pas réussi, à mon sens, à apporter la profondeur nécessaire son personnage (mais on imagine aisément qu’interpréter successivement trois personnages ne doit pas être évident).
Quant au portrait lui-même, objet de tous les fantasmes du spectateur, il n’est jamais montré directement mais suggéré, posé sur scène dos aux spectateurs. Si ce choix peut être frustrant il a le mérite de laisser travailler l’imagination du spectateur. Avec le recul je ne vois pas comment il pourrait en être autrement… Vous l’aurez compris j’ai particulièrement apprécié le travail d’adaptation de Thomas LE DOUAREC, pertinent jusqu’à dans la dernière scène de la pièce, narrée à la virgule près par rapport au roman lui-même et qui conclut formidablement ce bijou théâtral et accessoirement cette critique. Un travail d’une précision chirurgicale qui fera qu’on pardonnera aisément LE DOUAREC d’en faire des caisses (monumentales) au moment des salutations. A sa décharge j’ai ressenti le plaisir évident du bonhomme à transmettre son enthousiasme aux spectateurs et sa fascination sans borne pour le roman.
(*) Extrait de l’analyse de Joseph Vebret pour Salon-Littéraire.com.
Je ne vais pas faire ici une étude complète du roman mais simplement aborder le (très beau) travail d’adaptation de LE DOUAREC axé sur les trois personnages principaux masculins du roman : Dorian Gray (Arnaud DENIS), Basil Hallward (Fabrice SCOTT) son ami peintre à l’origine du fameux portrait, et surtout Lord Henry Wotton (LE DOUAREC) qui va inciter Gray à ne pas résister à la tentation (“Le seul moyen de se débarrasser d’une tentation est d’y céder.”). Les bons mots du roman, les répliques les plus piquantes et les plus controversées (« Le seul charme du mariage, c’est le mensonge. » sont conservées et débitées avec un cynisme froid par un Lord Henry flamboyant et manipulateur et provoquent le rire gêné (ou complice) des spectateurs. On ne peut que reconnaître la brillance du texte de WILDE et la profondeur de ses personnages, transposées ici avec une réussite et une pertinence indéniable. LE DOUAREC assure également la mise en scène de la pièce, sans temps mort, subtile et astucieuse. J’ai particulièrement apprécié le travail de mise en abîme (la scène où Gray assiste avec honte à la prestation ratée sur scène de sa fiancé) et la proposition de time jump (la scène où les comédiens se “vieillissent” pour symboliser le temps qui passe). A défaut de décors (de ce côté-là c’est plutôt pauvre), de beaux costumes et une jolie scénographie viennent mettre en valeur la mise en scène et les personnages.
Pour leur donner vie LE DOUAREC s’est entouré d’un casting revolving : en plus d’un Fabrice SCOTT aux multiples facettes qui interprète avec justesse un Basil empathique, deux comédiens se partagent en alternance le rôle de Dorian Gray et deux comédiennes celui de sa fiancée Sibyl (et accessoirement des deux autres rôles féminins de la pièce). Ce soir là ce sont respectivement Arnaud DENIS et Lucile MARQUIS qui étaient « d’astreinte ». Ce quatuor se complète parfaitement et offre aux spectateurs une prestation d’une rare élégance, notamment LE DOUAREC qui m’a bluffé par son naturel confondant, son jeu précis et sa diction de dandy à la Edouard BAER. J’ai totalement adhéré à sa proposition pour ce personnage qu’il arrive à rendre sympathique alors qu’il est finalement profondément odieux et machiavélique. Si Arnaud DENIS interprète parfaitement la descente aux enfers d’un Dorian Gray enclin à toutes les dépravations, Lucile MARQUIS m’a moins touché et n’a pas réussi, à mon sens, à apporter la profondeur nécessaire son personnage (mais on imagine aisément qu’interpréter successivement trois personnages ne doit pas être évident).
Quant au portrait lui-même, objet de tous les fantasmes du spectateur, il n’est jamais montré directement mais suggéré, posé sur scène dos aux spectateurs. Si ce choix peut être frustrant il a le mérite de laisser travailler l’imagination du spectateur. Avec le recul je ne vois pas comment il pourrait en être autrement… Vous l’aurez compris j’ai particulièrement apprécié le travail d’adaptation de Thomas LE DOUAREC, pertinent jusqu’à dans la dernière scène de la pièce, narrée à la virgule près par rapport au roman lui-même et qui conclut formidablement ce bijou théâtral et accessoirement cette critique. Un travail d’une précision chirurgicale qui fera qu’on pardonnera aisément LE DOUAREC d’en faire des caisses (monumentales) au moment des salutations. A sa décharge j’ai ressenti le plaisir évident du bonhomme à transmettre son enthousiasme aux spectateurs et sa fascination sans borne pour le roman.
(*) Extrait de l’analyse de Joseph Vebret pour Salon-Littéraire.com.