Ses critiques
1005 critiques
8/10
Même si pour bien des Inuits et autres habitants des contrées polaires, la seule polémique vraiment valable est la Polémique Victor, la controverse dont va nous entretenir l'auteure et metteure en scène Violaine Arsac, cette controverse-là est passionnante.
Nous allons plonger dans le monde des EMI, les Expériences de Mort Imminente, à savoir l'ensemble de « visions » et de « sensations » consécutives à une mort clinique, avec forcément le « retour à la vie » associé pour pouvoir raconter tout ceci.
Les EMI, mythes, affabulations, tromperies ou réalité avérée par les médecins et les chercheurs ?
Tel est le dilemme qui va se poser à certains personnages de cette pièce qui va habilement et subtilement mêler le domaine scientifique et une belle histoire d'amour.
Il y avait là un beau challenge, Eros et Thanatos réunis, que Violaine Arsac a parfaitement relevé.
Dans un style alerte, très contemporain, ponctué de formules drôles qui font mouche, (les comptables et les amateurs de FTBC se régalent), elle parvient sans peine à nous captiver, d'autant que ce qu'elle nous raconte provient d'impressionnantes recherches en la matière.
Tout ce qu'on va nous affirmer sera véridique.
Noé est un interne, promis à un bel avenir de neuro-chirurgien, follement amoureux d'Alix, sa compagne.
De fil en aiguille (si je peux m'exprimer ainsi...), il va se trouver confronté à ces phénomènes, ce qui va faire vaciller ses certitudes, et finalement chambouler son existence.
Bien entendu, un beau ressort dramaturgique va se greffer sur tout ceci, et je défie quiconque de ne pas avoir le ventre et le cœur qui se serrent quand....
Mais bien entendu, ne comptez pas sur moi pour dévoiler le dernier acte de la pièce.
La mise en scène de l'auteur est elle aussi enlevée, précise, s'appuyant sur la judicieuse scénographie de Caroline Mexme, une scénographie onstituée de blocs de couleur bleue se transformant en permanence en différents meubles ou objets, manipulés par les comédiens eux-mêmes.
Ce qui compte ici, c'est la distance entre les personnages.
Ou comment traduire et matérialiser sur un plateau les éloignements et les rapprochements des personnages, qu'ils soient physiques, ou « métaphysiques ».
Tout ceci est millimétré, avec de vrais parti-pris.
Des scènes très chorégraphiées par Olivier Bénard, de vrais et bien jolis ballets, viennent approfondir davantage cet aspect du travail dramaturgique.
Quatre comédiens irréprochables vont interpréter neuf personnages, en sachant que Grégory Corre « n'est que » Noé, et Florence Coste « n'est que » Alix.
J'ai retrouvé avec un grand plaisir Mathilde Moulinat et Nicolas Taffin, dont j'avais beaucoup aimé l'une de leurs précédentes pièces, « Pigments ».
Nous ne sommes jamais perdus, grâce à des transitions très habiles, avec changements de costumes et de coiffures rapides, ainsi bien entendu que le talent des comédiens.
Je vous avoue que j'ai beaucoup aimé le Professeur Mercier, interprété par Nicolas Taffin, qui moi, m'a fait penser à un certain médecin très médiatique à la voix grave et aux cheveux et parfois la barbe poivre et sel. N'est-ce pas Marina ?
Durant ces quatre vingt cinq minutes, il est impossible de lâcher les comédiens.
Tout d'abord parce qu'ils déploient beaucoup de talent, et parce ce qu'ils nous disent nous interpelle profondément.
Il y a là un vrai sujet, rarement traité au théâtre. (Au cinéma, des films comme « L'expérience interdite », de Joël Schumacher ou encore « Au-delà » de Clint Eastwood ont abordé ce domaine.)
Je suis ressorti du Théâtre 13 en étant troublé et en me promettant d'approfondir tout ceci...
Je me garderai bien de passer sous silence de travail important du créateur-lumières Stéphane Baquet, qui va notamment permettre de créer des transparences dont je ne peux approndir la teneur, sous peine là-aussi de déflorer la fin de la pièce.
Et puis, le clin d'œil musical de Stéphane Corbin est une nouvelle fois très réussi.
Je vous conseille vraiment d'aller assister à une représentation de ce spectacle, d'une part pour passer un excellent moment, et puis également pour venir partager le sentiment troublant qui s'empare de tous les spectateurs.
Et s'il y avait vraiment quelque chose après l'encéphalogramme plat ?
Nous allons plonger dans le monde des EMI, les Expériences de Mort Imminente, à savoir l'ensemble de « visions » et de « sensations » consécutives à une mort clinique, avec forcément le « retour à la vie » associé pour pouvoir raconter tout ceci.
Les EMI, mythes, affabulations, tromperies ou réalité avérée par les médecins et les chercheurs ?
Tel est le dilemme qui va se poser à certains personnages de cette pièce qui va habilement et subtilement mêler le domaine scientifique et une belle histoire d'amour.
Il y avait là un beau challenge, Eros et Thanatos réunis, que Violaine Arsac a parfaitement relevé.
Dans un style alerte, très contemporain, ponctué de formules drôles qui font mouche, (les comptables et les amateurs de FTBC se régalent), elle parvient sans peine à nous captiver, d'autant que ce qu'elle nous raconte provient d'impressionnantes recherches en la matière.
Tout ce qu'on va nous affirmer sera véridique.
Noé est un interne, promis à un bel avenir de neuro-chirurgien, follement amoureux d'Alix, sa compagne.
De fil en aiguille (si je peux m'exprimer ainsi...), il va se trouver confronté à ces phénomènes, ce qui va faire vaciller ses certitudes, et finalement chambouler son existence.
Bien entendu, un beau ressort dramaturgique va se greffer sur tout ceci, et je défie quiconque de ne pas avoir le ventre et le cœur qui se serrent quand....
Mais bien entendu, ne comptez pas sur moi pour dévoiler le dernier acte de la pièce.
La mise en scène de l'auteur est elle aussi enlevée, précise, s'appuyant sur la judicieuse scénographie de Caroline Mexme, une scénographie onstituée de blocs de couleur bleue se transformant en permanence en différents meubles ou objets, manipulés par les comédiens eux-mêmes.
Ce qui compte ici, c'est la distance entre les personnages.
Ou comment traduire et matérialiser sur un plateau les éloignements et les rapprochements des personnages, qu'ils soient physiques, ou « métaphysiques ».
Tout ceci est millimétré, avec de vrais parti-pris.
Des scènes très chorégraphiées par Olivier Bénard, de vrais et bien jolis ballets, viennent approfondir davantage cet aspect du travail dramaturgique.
Quatre comédiens irréprochables vont interpréter neuf personnages, en sachant que Grégory Corre « n'est que » Noé, et Florence Coste « n'est que » Alix.
J'ai retrouvé avec un grand plaisir Mathilde Moulinat et Nicolas Taffin, dont j'avais beaucoup aimé l'une de leurs précédentes pièces, « Pigments ».
Nous ne sommes jamais perdus, grâce à des transitions très habiles, avec changements de costumes et de coiffures rapides, ainsi bien entendu que le talent des comédiens.
Je vous avoue que j'ai beaucoup aimé le Professeur Mercier, interprété par Nicolas Taffin, qui moi, m'a fait penser à un certain médecin très médiatique à la voix grave et aux cheveux et parfois la barbe poivre et sel. N'est-ce pas Marina ?
Durant ces quatre vingt cinq minutes, il est impossible de lâcher les comédiens.
Tout d'abord parce qu'ils déploient beaucoup de talent, et parce ce qu'ils nous disent nous interpelle profondément.
Il y a là un vrai sujet, rarement traité au théâtre. (Au cinéma, des films comme « L'expérience interdite », de Joël Schumacher ou encore « Au-delà » de Clint Eastwood ont abordé ce domaine.)
Je suis ressorti du Théâtre 13 en étant troublé et en me promettant d'approfondir tout ceci...
Je me garderai bien de passer sous silence de travail important du créateur-lumières Stéphane Baquet, qui va notamment permettre de créer des transparences dont je ne peux approndir la teneur, sous peine là-aussi de déflorer la fin de la pièce.
Et puis, le clin d'œil musical de Stéphane Corbin est une nouvelle fois très réussi.
Je vous conseille vraiment d'aller assister à une représentation de ce spectacle, d'une part pour passer un excellent moment, et puis également pour venir partager le sentiment troublant qui s'empare de tous les spectateurs.
Et s'il y avait vraiment quelque chose après l'encéphalogramme plat ?
9/10
I comme Icare !
RB comme Rachline Borgeaud !
RRB, même, comme Romain Rachline Borgeaud, danseur et chorégraphe formé à l'école de danse Rosella Hightower de Cannes puis à la Alvin Ailey School de New-York, qui nous propose une remarquable première comédie musicale avec son groupe RB Dance company.
Cette compagnie, composée de tout jeunes artistes, participa en son temps à l'émission « La France a un incroyable talent », arrivant même en finale, pour vous situer le haut niveau de ces danseurs.
Stories est un spectacle qui mêle jazz urbain et claquettes.
Ici, pas de dialogues. Et ceci est un vrai challenge très réussi.
La trame narrative sera assurée par la chorégraphie ainsi que par les chansons et morceaux musicaux originaux.
Nous ne sommes jamais perdus, nous suivons parfaitement les aventures d'Icare, donc, un jeune acteur qui va subir l'emprise de plus en plus oppressante de son réalisateur. Il va se retrouver prisonnier du film qui le lie au cinéaste.
Bien des surprises vont nous être réservées.
Durant cette heure et quinze minutes, vont se succéder des tableaux très aboutis, qui tous, démontrent non seulement l'incroyable talent des danseurs, mais également et peut-être surtout leur incroyable travail !
Quelle énergie, quelle cohésion, quel ensemble se dégagent des chorégraphies du «patron ».
L'équilibre entre la danse à proprement parler et les claquettes est très judicieux.
Que ce soit en groupes ou en duos, les dix danseurs et danseuses « assurent grave » !
C'est un vrai plaisir de les voir évoluer, avec tant de facilité apparente, (et pourtant, que d'heures de difficile entraînement quotidien doit représenter tout ceci), mais aussi de rigueur et surtout de grâce.
Oui, une vraie grâce émerge de ce premier spectacle.
Une grâce naturelle. Rien ne semble forcé, ni surjoué.
Trois tableaux m'ont particulièrement enthousiasmé.
Tout d'abord, une scène dansée avec des valises comme accessoires.
Le casino est aussi très réussi : c'est peut-être la scène qui concentre le mieux toutes les compétences à la fois artistiques de l'équipe entière.
Et puis un duo mixte m'a également ravi : beaucoup d'émotion se dégage de cette très jolie scène. Le public ne s'y trompe pas : on aurait entendu alors une mouche voler dans la mythique salle du Casino de Paris.
De plus, cette comédie musicale nous démontre un goût très sûr de la part de l'équipe technique.
La scénographie remarquable, elle aussi, de Federica Mugnai, est basée sur le mouvement permanent et fluide de blocs avec ou sans escaliers, permettant des changements très rapides de décors et des tableaux dansés sur un deuxième niveau, plus en hauteur.
Les danseurs assurent eux-même les déplacements de ces éléments.
Il faut noter que Houdia Ponty, que les fidèles lecteurs de ce site connaissent bien, est assistante à la mise en scène.
Mention spéciale également à la création lumière d'Alex Hardellet.
Ici, pas de couleurs primaires, flashy et criardes, comme trop souvent...
Au contraire, nous avons droit à de belles teintes ocres, pourpres, en contre ou en latéral, avec beaucoup d'événements subtils et variés.
La programmation de la console MA Lighting a dû prendre énormément de temps !
Les costumes de Janie Loriault et Margaux Ponsard sont eux aussi de très bon goût, avec beaucoup de noir et blanc, référence cinématographique oblige, avec également un camaïeu de gris, sur lequel tranche une déclinaison de jolies tenues prune-bordeaux ou jaune moutarde.
Là encore, un goût très sûr.
A la – presque – fin du spectacle, Romain Rachline Borgeaud est venu nous dire sur scène avec beaucoup d'émotion dans la voix et des mots très touchants sa joie d'avoir pu produire un tel spectacle.
Les spectateurs ont alors pu découvrir la très belle humanité de ce jeune chorégraphe, promis assurément à une très belle et grande carrière.
Ce spectacle sera redonné notamment les 12 et 13 mars prochains, toujours au Casino de Paris.
Si vous aimez les comédies musicales originales et très réussies, ne manquez surtout pas Stories !
Quant à moi, j'attends déjà avec impatience le deuxième spectacle de la RB Dance Company !
RB comme Rachline Borgeaud !
RRB, même, comme Romain Rachline Borgeaud, danseur et chorégraphe formé à l'école de danse Rosella Hightower de Cannes puis à la Alvin Ailey School de New-York, qui nous propose une remarquable première comédie musicale avec son groupe RB Dance company.
Cette compagnie, composée de tout jeunes artistes, participa en son temps à l'émission « La France a un incroyable talent », arrivant même en finale, pour vous situer le haut niveau de ces danseurs.
Stories est un spectacle qui mêle jazz urbain et claquettes.
Ici, pas de dialogues. Et ceci est un vrai challenge très réussi.
La trame narrative sera assurée par la chorégraphie ainsi que par les chansons et morceaux musicaux originaux.
Nous ne sommes jamais perdus, nous suivons parfaitement les aventures d'Icare, donc, un jeune acteur qui va subir l'emprise de plus en plus oppressante de son réalisateur. Il va se retrouver prisonnier du film qui le lie au cinéaste.
Bien des surprises vont nous être réservées.
Durant cette heure et quinze minutes, vont se succéder des tableaux très aboutis, qui tous, démontrent non seulement l'incroyable talent des danseurs, mais également et peut-être surtout leur incroyable travail !
Quelle énergie, quelle cohésion, quel ensemble se dégagent des chorégraphies du «patron ».
L'équilibre entre la danse à proprement parler et les claquettes est très judicieux.
Que ce soit en groupes ou en duos, les dix danseurs et danseuses « assurent grave » !
C'est un vrai plaisir de les voir évoluer, avec tant de facilité apparente, (et pourtant, que d'heures de difficile entraînement quotidien doit représenter tout ceci), mais aussi de rigueur et surtout de grâce.
Oui, une vraie grâce émerge de ce premier spectacle.
Une grâce naturelle. Rien ne semble forcé, ni surjoué.
Trois tableaux m'ont particulièrement enthousiasmé.
Tout d'abord, une scène dansée avec des valises comme accessoires.
Le casino est aussi très réussi : c'est peut-être la scène qui concentre le mieux toutes les compétences à la fois artistiques de l'équipe entière.
Et puis un duo mixte m'a également ravi : beaucoup d'émotion se dégage de cette très jolie scène. Le public ne s'y trompe pas : on aurait entendu alors une mouche voler dans la mythique salle du Casino de Paris.
De plus, cette comédie musicale nous démontre un goût très sûr de la part de l'équipe technique.
La scénographie remarquable, elle aussi, de Federica Mugnai, est basée sur le mouvement permanent et fluide de blocs avec ou sans escaliers, permettant des changements très rapides de décors et des tableaux dansés sur un deuxième niveau, plus en hauteur.
Les danseurs assurent eux-même les déplacements de ces éléments.
Il faut noter que Houdia Ponty, que les fidèles lecteurs de ce site connaissent bien, est assistante à la mise en scène.
Mention spéciale également à la création lumière d'Alex Hardellet.
Ici, pas de couleurs primaires, flashy et criardes, comme trop souvent...
Au contraire, nous avons droit à de belles teintes ocres, pourpres, en contre ou en latéral, avec beaucoup d'événements subtils et variés.
La programmation de la console MA Lighting a dû prendre énormément de temps !
Les costumes de Janie Loriault et Margaux Ponsard sont eux aussi de très bon goût, avec beaucoup de noir et blanc, référence cinématographique oblige, avec également un camaïeu de gris, sur lequel tranche une déclinaison de jolies tenues prune-bordeaux ou jaune moutarde.
Là encore, un goût très sûr.
A la – presque – fin du spectacle, Romain Rachline Borgeaud est venu nous dire sur scène avec beaucoup d'émotion dans la voix et des mots très touchants sa joie d'avoir pu produire un tel spectacle.
Les spectateurs ont alors pu découvrir la très belle humanité de ce jeune chorégraphe, promis assurément à une très belle et grande carrière.
Ce spectacle sera redonné notamment les 12 et 13 mars prochains, toujours au Casino de Paris.
Si vous aimez les comédies musicales originales et très réussies, ne manquez surtout pas Stories !
Quant à moi, j'attends déjà avec impatience le deuxième spectacle de la RB Dance Company !
9/10
Où sont les cerfs ?
Dans la pièce de Lluïsa Cunillé !
Vraiment ? En est-on vraiment certain, de la présence de ces représentants de l'espèce Cervus Elaphus ?
Allez savoir...
L'auteure catalane a écrit un véritable thriller contemporain, qui ne pouvait que séduire le metteur en scène Tommy Milliot, lui qui s'attache dans son travail à « parler du temps dans lequel on vit en relayant la parole d'un auteur », et à mettre en lumière « des écritures qui parlent d'aujourd'hui ».
Cette pièce de Lluïsa Cunillé est une pièce troublante.
Elle nous propose un théâtre de l'énigme. Un théâtre dans lequel nous allons devoir émettre des hypothèses, et nous faire nos propres avis.
Un hôtel isolé, en montagne, à plusieurs kilomètres du premier village isolé, qui va très bientôt fermer définitivement. La population a déserté les lieux, suite à l'implantation d'une usine et d'un asile.
Nous allons faire la connaissance de deux femmes.
La dernière cliente, et la propriétaire de l'hôtel. Très peu d'informations à leur sujet nous sont données. D'ailleurs, dans le texte, l'une est « D », l'autre est « H ».
Elles entament devant nous une discussion, d'apparence anodine.
Très vite, nous allons nous rendre compte du mystère, du trouble, de la gêne qui entoure ces dialogues au sein de ce huis clos.
Plusieurs éléments nous conduisent à un sentiment d'oppression : la lumière très faible du salon dans lequel elles se trouvent, des nappes synthétiques en fond sonore, tel un ostinato sourd et lancinant, le décor très minimaliste avec une fenêtre-tableau sur le mur du fond aux formes étranges et mouvantes.
On ressent très vite une forme d'angoisse, d'abord latente, puis de plus en plus évidente, d'autant que bien des questions sont laissées sans réponses.
Et puis, il y a la construction de la pièce.
Beaucoup de silences, plus ou moins lourds de sens, alternent avec les phrases prononcées, générant ainsi un rythme très particulier. Des variations très subtiles émaillent le texte, qui déstabilisent plus ou moins consciemment les spectateurs.
Construction très aboutie également, avec l'apparition du troisième personnage, « A ».
Un homme, qui prétend avoir écrasé un cerf et qui demande un fusil à l'hôtelière pour abréger les souffrances de l'animal.
Qui est-il cet homme ? Là encore, une progression dramaturgique va faire en sorte que nous puissions avoir quelques éléments de réponse.
Jusqu'au final, qui justifiera le titre de la pièce.
Trois comédiennes et comédien, irréprochables comme à l'accoutumée, incarnent ces personnages énigmatiques et ambivalents.
La direction d'acteurs de Tommy Milliot va leur permettre un travail très fin. Ici, il s'agit vraiment d'aller jusqu'à « l'os » du texte.
Clotilde de Bayser, la cliente et Sylvia Bergé, l'hôtelière parviennent totalement à incarner ces deux femmes.
Leur jeu est basé sur les non-dits, ou plus exactement les « peu-dits ». De dialogues volontairement assez anodins, elles parviennent à tirer une part de mystère, de trouble.
Les deux nous déstabilisent, pour notre plus grand plaisir. On ne sait trop sur quel pied danser, avec leurs deux interprétations. Nous devons émettre en permanence nos propres hypothèses.
Et puis Nâzim Boudjenah est cet homme qui surgit dans la nuit et qui va bouleverser les rapports déjà ambigus des deux femmes.
Le pensionnaire de la Maison est à son habitude très impressionnant.
Son rôle est assez court, et pourtant, il parvient à établir une progression très angoissante, savamment dosée.
Il rend parfaitement son personnage assez effrayant, avec un ton doucereux, sans jamais pousser le curseur, sans presque jamais élever la voix.
Une scène de massage m'a fait froid dans le dos. (Et non, je n'en dirai pas plus.)
C'est donc un très beau moment de théâtre qui est donné au studio-théâtre.
En sortant de la salle, et c'est un signe qui ne trompe pas, les spectateurs venus en couple ou en groupes se posent entre eux beaucoup de questions.
Il faut aller assister à cette heure et quart qui ne peut laisser personne indifférent.
Il faut noter que cette pièce figurait dans la première sélection du Bureau des Lecteurs de la saison passée, mais n'avait pourtant pas été retenue dans le choix final.
La réussite de cette mise en scène par Tommy Milliot du premier texte monté en France de Lluïsa Cunillé devrait donner envie à d'autres metteurs en scène de se plonger dans la cinquantaine de pièces qu'elle a écrites.
Dans la pièce de Lluïsa Cunillé !
Vraiment ? En est-on vraiment certain, de la présence de ces représentants de l'espèce Cervus Elaphus ?
Allez savoir...
L'auteure catalane a écrit un véritable thriller contemporain, qui ne pouvait que séduire le metteur en scène Tommy Milliot, lui qui s'attache dans son travail à « parler du temps dans lequel on vit en relayant la parole d'un auteur », et à mettre en lumière « des écritures qui parlent d'aujourd'hui ».
Cette pièce de Lluïsa Cunillé est une pièce troublante.
Elle nous propose un théâtre de l'énigme. Un théâtre dans lequel nous allons devoir émettre des hypothèses, et nous faire nos propres avis.
Un hôtel isolé, en montagne, à plusieurs kilomètres du premier village isolé, qui va très bientôt fermer définitivement. La population a déserté les lieux, suite à l'implantation d'une usine et d'un asile.
Nous allons faire la connaissance de deux femmes.
La dernière cliente, et la propriétaire de l'hôtel. Très peu d'informations à leur sujet nous sont données. D'ailleurs, dans le texte, l'une est « D », l'autre est « H ».
Elles entament devant nous une discussion, d'apparence anodine.
Très vite, nous allons nous rendre compte du mystère, du trouble, de la gêne qui entoure ces dialogues au sein de ce huis clos.
Plusieurs éléments nous conduisent à un sentiment d'oppression : la lumière très faible du salon dans lequel elles se trouvent, des nappes synthétiques en fond sonore, tel un ostinato sourd et lancinant, le décor très minimaliste avec une fenêtre-tableau sur le mur du fond aux formes étranges et mouvantes.
On ressent très vite une forme d'angoisse, d'abord latente, puis de plus en plus évidente, d'autant que bien des questions sont laissées sans réponses.
Et puis, il y a la construction de la pièce.
Beaucoup de silences, plus ou moins lourds de sens, alternent avec les phrases prononcées, générant ainsi un rythme très particulier. Des variations très subtiles émaillent le texte, qui déstabilisent plus ou moins consciemment les spectateurs.
Construction très aboutie également, avec l'apparition du troisième personnage, « A ».
Un homme, qui prétend avoir écrasé un cerf et qui demande un fusil à l'hôtelière pour abréger les souffrances de l'animal.
Qui est-il cet homme ? Là encore, une progression dramaturgique va faire en sorte que nous puissions avoir quelques éléments de réponse.
Jusqu'au final, qui justifiera le titre de la pièce.
Trois comédiennes et comédien, irréprochables comme à l'accoutumée, incarnent ces personnages énigmatiques et ambivalents.
La direction d'acteurs de Tommy Milliot va leur permettre un travail très fin. Ici, il s'agit vraiment d'aller jusqu'à « l'os » du texte.
Clotilde de Bayser, la cliente et Sylvia Bergé, l'hôtelière parviennent totalement à incarner ces deux femmes.
Leur jeu est basé sur les non-dits, ou plus exactement les « peu-dits ». De dialogues volontairement assez anodins, elles parviennent à tirer une part de mystère, de trouble.
Les deux nous déstabilisent, pour notre plus grand plaisir. On ne sait trop sur quel pied danser, avec leurs deux interprétations. Nous devons émettre en permanence nos propres hypothèses.
Et puis Nâzim Boudjenah est cet homme qui surgit dans la nuit et qui va bouleverser les rapports déjà ambigus des deux femmes.
Le pensionnaire de la Maison est à son habitude très impressionnant.
Son rôle est assez court, et pourtant, il parvient à établir une progression très angoissante, savamment dosée.
Il rend parfaitement son personnage assez effrayant, avec un ton doucereux, sans jamais pousser le curseur, sans presque jamais élever la voix.
Une scène de massage m'a fait froid dans le dos. (Et non, je n'en dirai pas plus.)
C'est donc un très beau moment de théâtre qui est donné au studio-théâtre.
En sortant de la salle, et c'est un signe qui ne trompe pas, les spectateurs venus en couple ou en groupes se posent entre eux beaucoup de questions.
Il faut aller assister à cette heure et quart qui ne peut laisser personne indifférent.
Il faut noter que cette pièce figurait dans la première sélection du Bureau des Lecteurs de la saison passée, mais n'avait pourtant pas été retenue dans le choix final.
La réussite de cette mise en scène par Tommy Milliot du premier texte monté en France de Lluïsa Cunillé devrait donner envie à d'autres metteurs en scène de se plonger dans la cinquantaine de pièces qu'elle a écrites.
9/10
Où sont les cerfs ?
Dans la pièce de Lluïsa Cunillé !
Vraiment ? En est-on vraiment certain, de la présence de ces représentants de l'espèce Cervus Elaphus ?
Allez savoir...
L'auteure catalane a écrit un véritable thriller contemporain, qui ne pouvait que séduire le metteur en scène Tommy Milliot, lui qui s'attache dans son travail à « parler du temps dans lequel on vit en relayant la parole d'un auteur », et à mettre en lumière « des écritures qui parlent d'aujourd'hui ».
Cette pièce de Lluïsa Cunillé est une pièce troublante.
Elle nous propose un théâtre de l'énigme. Un théâtre dans lequel nous allons devoir émettre des hypothèses, et nous faire nos propres avis.
Un hôtel isolé, en montagne, à plusieurs kilomètres du premier village isolé, qui va très bientôt fermer définitivement. La population a déserté les lieux, suite à l'implantation d'une usine et d'un asile.
Nous allons faire la connaissance de deux femmes.
La dernière cliente, et la propriétaire de l'hôtel. Très peu d'informations à leur sujet nous sont données. D'ailleurs, dans le texte, l'une est « D », l'autre est « H ».
Elles entament devant nous une discussion, d'apparence anodine.
Très vite, nous allons nous rendre compte du mystère, du trouble, de la gêne qui entoure ces dialogues au sein de ce huis clos.
Plusieurs éléments nous conduisent à un sentiment d'oppression : la lumière très faible du salon dans lequel elles se trouvent, des nappes synthétiques en fond sonore, tel un ostinato sourd et lancinant, une fenêtre-tableau sur le mur du fond aux formes étranges et mouvantes.
On ressent très vite une forme d'angoisse, d'abord latente, puis de plus en plus évidente, d'autant que bien des questions sont laissées sans réponses.
Et puis, il y a la construction de la pièce.
Beaucoup de silences, plus ou moins lourds de sens, alternent avec les phrases prononcées, générant ainsi un rythme très particulier. Des variations très subtiles émaillent le texte, qui déstabilisent plus ou moins consciemment les spectateurs.
Construction très aboutie également, avec l'apparition du troisième personnage, « A ».
Un homme, qui prétend avoir écrasé un cerf et qui demande un fusil à l'hôtelière pour abréger les souffrances de l'animal.
Qui est-il cet homme ? Là encore, une progression dramaturgique va faire en sorte que nous puissions avoir quelques éléments de réponse.
Jusqu'au final, qui justifiera le titre de la pièce.
Trois comédiennes et comédien, irréprochables comme à l'accoutumée, incarnent ces personnages énigmatiques et ambivalents.
La direction d'acteurs de Tommy Milliot va leur permettre un travail très fin. Ici, il s'agit vraiment d'aller jusqu'à « l'os » du texte.
Clotilde de Bayser, la cliente et Sylvia Bergé, l'hôtelière parviennent totalement à incarner ces deux femmes.
Leur jeu est basé sur les non-dits, ou plus exactement les « peu-dits ». De dialogues volontairement assez anodins, elles parviennent à tirer une part de mystère, de trouble.
Les deux nous déstabilisent, pour notre plus grand plaisir. On ne sait trop sur quel pied danser, avec leurs deux interprétations. Nous devons émettre en permanence nos propres hypothèses.
Et puis Nâzim Boudjenah est cet homme qui surgit dans la nuit et qui va bouleverser les rapports déjà ambigus des deux femmes.
Le pensionnaire de la Maison est à son habitude très impressionnant.
Son rôle est assez court, et pourtant, il parvient à établir une progression très angoissante, savamment dosée.
Il rend parfaitement son personnage assez effrayant, avec un ton doucereux, sans jamais pousser le curseur, sans presque jamais élever la voix.
Une scène de massage m'a fait froid dans le dos. (Et non, je n'en dirai pas plus.)
C'est donc un très beau moment de théâtre qui est donné au studio-théâtre.
En sortant de la salle, et c'est un signe qui ne trompe pas, les spectateurs venus en couple ou en groupes se posent entre eux beaucoup de questions.
Il faut aller assister à cette heure et quart qui ne peut laisser personne indifférent.
Il faut noter que cette pièce figurait dans la première sélection du Bureau des Lecteurs de la saison passée, mais n'avait pourtant pas été retenue dans le choix final.
La réussite de cette mise en scène par Tommy Milliot du premier texte monté en France de Lluïsa Cunillé devrait donner envie à d'autres metteurs en scène de se plonger dans la cinquantaine de pièces qu'elle a écrites.
Dans la pièce de Lluïsa Cunillé !
Vraiment ? En est-on vraiment certain, de la présence de ces représentants de l'espèce Cervus Elaphus ?
Allez savoir...
L'auteure catalane a écrit un véritable thriller contemporain, qui ne pouvait que séduire le metteur en scène Tommy Milliot, lui qui s'attache dans son travail à « parler du temps dans lequel on vit en relayant la parole d'un auteur », et à mettre en lumière « des écritures qui parlent d'aujourd'hui ».
Cette pièce de Lluïsa Cunillé est une pièce troublante.
Elle nous propose un théâtre de l'énigme. Un théâtre dans lequel nous allons devoir émettre des hypothèses, et nous faire nos propres avis.
Un hôtel isolé, en montagne, à plusieurs kilomètres du premier village isolé, qui va très bientôt fermer définitivement. La population a déserté les lieux, suite à l'implantation d'une usine et d'un asile.
Nous allons faire la connaissance de deux femmes.
La dernière cliente, et la propriétaire de l'hôtel. Très peu d'informations à leur sujet nous sont données. D'ailleurs, dans le texte, l'une est « D », l'autre est « H ».
Elles entament devant nous une discussion, d'apparence anodine.
Très vite, nous allons nous rendre compte du mystère, du trouble, de la gêne qui entoure ces dialogues au sein de ce huis clos.
Plusieurs éléments nous conduisent à un sentiment d'oppression : la lumière très faible du salon dans lequel elles se trouvent, des nappes synthétiques en fond sonore, tel un ostinato sourd et lancinant, une fenêtre-tableau sur le mur du fond aux formes étranges et mouvantes.
On ressent très vite une forme d'angoisse, d'abord latente, puis de plus en plus évidente, d'autant que bien des questions sont laissées sans réponses.
Et puis, il y a la construction de la pièce.
Beaucoup de silences, plus ou moins lourds de sens, alternent avec les phrases prononcées, générant ainsi un rythme très particulier. Des variations très subtiles émaillent le texte, qui déstabilisent plus ou moins consciemment les spectateurs.
Construction très aboutie également, avec l'apparition du troisième personnage, « A ».
Un homme, qui prétend avoir écrasé un cerf et qui demande un fusil à l'hôtelière pour abréger les souffrances de l'animal.
Qui est-il cet homme ? Là encore, une progression dramaturgique va faire en sorte que nous puissions avoir quelques éléments de réponse.
Jusqu'au final, qui justifiera le titre de la pièce.
Trois comédiennes et comédien, irréprochables comme à l'accoutumée, incarnent ces personnages énigmatiques et ambivalents.
La direction d'acteurs de Tommy Milliot va leur permettre un travail très fin. Ici, il s'agit vraiment d'aller jusqu'à « l'os » du texte.
Clotilde de Bayser, la cliente et Sylvia Bergé, l'hôtelière parviennent totalement à incarner ces deux femmes.
Leur jeu est basé sur les non-dits, ou plus exactement les « peu-dits ». De dialogues volontairement assez anodins, elles parviennent à tirer une part de mystère, de trouble.
Les deux nous déstabilisent, pour notre plus grand plaisir. On ne sait trop sur quel pied danser, avec leurs deux interprétations. Nous devons émettre en permanence nos propres hypothèses.
Et puis Nâzim Boudjenah est cet homme qui surgit dans la nuit et qui va bouleverser les rapports déjà ambigus des deux femmes.
Le pensionnaire de la Maison est à son habitude très impressionnant.
Son rôle est assez court, et pourtant, il parvient à établir une progression très angoissante, savamment dosée.
Il rend parfaitement son personnage assez effrayant, avec un ton doucereux, sans jamais pousser le curseur, sans presque jamais élever la voix.
Une scène de massage m'a fait froid dans le dos. (Et non, je n'en dirai pas plus.)
C'est donc un très beau moment de théâtre qui est donné au studio-théâtre.
En sortant de la salle, et c'est un signe qui ne trompe pas, les spectateurs venus en couple ou en groupes se posent entre eux beaucoup de questions.
Il faut aller assister à cette heure et quart qui ne peut laisser personne indifférent.
Il faut noter que cette pièce figurait dans la première sélection du Bureau des Lecteurs de la saison passée, mais n'avait pourtant pas été retenue dans le choix final.
La réussite de cette mise en scène par Tommy Milliot du premier texte monté en France de Lluïsa Cunillé devrait donner envie à d'autres metteurs en scène de se plonger dans la cinquantaine de pièces qu'elle a écrites.
8/10
On est là, on est là, et comme Manu le veut, nous on est là !
Manu Katché. Le batteur des stars, la star des batteurs.
L'un des musiciens français ayant le plus tourné dans le monde entier, avec notamment Peter Gabriel, Sting, Joan Armartrading, Joni Mitchell, Tears for Fear, Robbie Robertson, Paul Young, Youssou N'Dour, Joe Satriani, Tracy Chapman, sans oublier les artistes français Jonasz, Sanson, Cabrel, Voulzy, Eiicher ou encore le pianiste de jazz Michel Petrucciani.
La grande salle de la Scène nationale de Sénart s'obscurcit.
Une nappe synthétique grave monte du système audio. L'écran vidéo en fond de scène se met à rougeoyer.
En contre-jour, Manu Katché, casquette sur la tête, rejoint de sa démarche caractéristique, un peu voûtée, sa batterie rouge Yamaha, avec les deux célèbres petites cymbales bell 6 et 8 pouces.
Ses trois compères s'installent. Jérôme Regard, à la basse électrique, Patrick Manouguian à la Télécaster Fender et Jim Henderson, derrière son Norlead Stage rouge et son Piano électrique Rhodes.
C'est ce dernier qui a co-réalisé avec le batteur son dernier album The Scope.
Dès le premier titre, le public retrouve le phénoménal jeu de Manu Katché, avec notamment cette incroyable main droite, distillant tel un métronome les quadruples-croches sur la charleston fermée.
Les nombreux batteurs présents dans les gradins apprécient en connaisseurs.
Une incroyable délicatesse dans les frappes associée à un jeu très enraciné, une véritable élégance gestuelle, un groove immédiatement identifiable, des breaks inspirés, des relances épatantes, tout est là !
Ce sont les titres de The Scope qui vont servir de playlist à ce concert.
Mister Katché nous prévient juste après les deux premiers titres, après nous avoir souhaité la bonne année : il a voulu tenter une nouvelle direction, trouver de nouvelles pistes artistiques et musicales.
Cette nouvelle voie, c'est une production très électro, avec des machines, des samples, des loops.
Pour se confronter à la nouvelle génération, nous précise-t-il. Pour essayer autre chose.
Autre chose que le jazz.
Je dois vous avouer que certains titres m'ont paru assez froids, ne reflétant pas leur production sur l'album. Durant quelques morceaux, parfois se ressemblant assez, il ne régnait d'ailleurs pas une folle ambiance dans la salle, malgré les rythmes et pulsations presque disco, ou en tout cas très dance.
Ma voisine a même fort justement trouvé que Daft Punk n'était pas très loin, par moments.
Les trois musiciens ont toute leur place dans le show, avec de nombreux soli, dont un assez étrange de Jérôme Regard à la basse, qui terminera accroupi à régler ses différentes pédales d'effet.
Des invités seront présents, mais en vidéo seulement.
Il y aura notamment un titre hip-hop avec Jazzy Bazz, un rappeur de 26 ans, qui vantera avec le titre « Paris me manque », le « Paris d'avant ».
Juste un petit conseil, M. Katché : méfiez-vous du « C'était mieux avant ! ».
Et puis vient le moment tant attendu : le solo du patron.
Les baguettes se déchaînent, l'une se casse et finit par virevolter dans les airs.
Manu Katché rappelle à tout le monde pourquoi tous les artistes nommés ci-dessus l'ont appelé.
Quelle puissance, quelle finesse, quelle technique, quelle sensibilité !
Ce solo restera longtemps dans les mémoires des spectateurs qui réservent une véritable ovation au batteur.
Il faut noter que Manu Katché et le claviériste Jim Henderson s'emparent parfois du micro pour chanter, comme dans le titre Glow.
Le concert s'achèvera par la participation demandée au public.
« Les femmes » chanteront une ligne mélodique, « les hommes » un petit gimmick rythmique.
Les rappels arrivent.
Avec un dernier titre qui moi m'a fait retrouver le Manu Katché que je préfère : le jazzman.
Le monstrueux groove jazz-funk reprend tout ses droits, comme celui du concert au festival Jazz à Vienne auquel j'ai assisté en 2014, avec Richard Bona à la basse et Eric Legnini au piano.
Je n'aurai garde d'oublier de mentionner le très joli son FOH dû à Thibaut Joly, avec notamment la différenciation permanente dans la perception du kick et des basses.
Merci beaucoup M. Katché pour cette soirée, mais n'oubliez quand même pas le jazz.
Manu Katché. Le batteur des stars, la star des batteurs.
L'un des musiciens français ayant le plus tourné dans le monde entier, avec notamment Peter Gabriel, Sting, Joan Armartrading, Joni Mitchell, Tears for Fear, Robbie Robertson, Paul Young, Youssou N'Dour, Joe Satriani, Tracy Chapman, sans oublier les artistes français Jonasz, Sanson, Cabrel, Voulzy, Eiicher ou encore le pianiste de jazz Michel Petrucciani.
La grande salle de la Scène nationale de Sénart s'obscurcit.
Une nappe synthétique grave monte du système audio. L'écran vidéo en fond de scène se met à rougeoyer.
En contre-jour, Manu Katché, casquette sur la tête, rejoint de sa démarche caractéristique, un peu voûtée, sa batterie rouge Yamaha, avec les deux célèbres petites cymbales bell 6 et 8 pouces.
Ses trois compères s'installent. Jérôme Regard, à la basse électrique, Patrick Manouguian à la Télécaster Fender et Jim Henderson, derrière son Norlead Stage rouge et son Piano électrique Rhodes.
C'est ce dernier qui a co-réalisé avec le batteur son dernier album The Scope.
Dès le premier titre, le public retrouve le phénoménal jeu de Manu Katché, avec notamment cette incroyable main droite, distillant tel un métronome les quadruples-croches sur la charleston fermée.
Les nombreux batteurs présents dans les gradins apprécient en connaisseurs.
Une incroyable délicatesse dans les frappes associée à un jeu très enraciné, une véritable élégance gestuelle, un groove immédiatement identifiable, des breaks inspirés, des relances épatantes, tout est là !
Ce sont les titres de The Scope qui vont servir de playlist à ce concert.
Mister Katché nous prévient juste après les deux premiers titres, après nous avoir souhaité la bonne année : il a voulu tenter une nouvelle direction, trouver de nouvelles pistes artistiques et musicales.
Cette nouvelle voie, c'est une production très électro, avec des machines, des samples, des loops.
Pour se confronter à la nouvelle génération, nous précise-t-il. Pour essayer autre chose.
Autre chose que le jazz.
Je dois vous avouer que certains titres m'ont paru assez froids, ne reflétant pas leur production sur l'album. Durant quelques morceaux, parfois se ressemblant assez, il ne régnait d'ailleurs pas une folle ambiance dans la salle, malgré les rythmes et pulsations presque disco, ou en tout cas très dance.
Ma voisine a même fort justement trouvé que Daft Punk n'était pas très loin, par moments.
Les trois musiciens ont toute leur place dans le show, avec de nombreux soli, dont un assez étrange de Jérôme Regard à la basse, qui terminera accroupi à régler ses différentes pédales d'effet.
Des invités seront présents, mais en vidéo seulement.
Il y aura notamment un titre hip-hop avec Jazzy Bazz, un rappeur de 26 ans, qui vantera avec le titre « Paris me manque », le « Paris d'avant ».
Juste un petit conseil, M. Katché : méfiez-vous du « C'était mieux avant ! ».
Et puis vient le moment tant attendu : le solo du patron.
Les baguettes se déchaînent, l'une se casse et finit par virevolter dans les airs.
Manu Katché rappelle à tout le monde pourquoi tous les artistes nommés ci-dessus l'ont appelé.
Quelle puissance, quelle finesse, quelle technique, quelle sensibilité !
Ce solo restera longtemps dans les mémoires des spectateurs qui réservent une véritable ovation au batteur.
Il faut noter que Manu Katché et le claviériste Jim Henderson s'emparent parfois du micro pour chanter, comme dans le titre Glow.
Le concert s'achèvera par la participation demandée au public.
« Les femmes » chanteront une ligne mélodique, « les hommes » un petit gimmick rythmique.
Les rappels arrivent.
Avec un dernier titre qui moi m'a fait retrouver le Manu Katché que je préfère : le jazzman.
Le monstrueux groove jazz-funk reprend tout ses droits, comme celui du concert au festival Jazz à Vienne auquel j'ai assisté en 2014, avec Richard Bona à la basse et Eric Legnini au piano.
Je n'aurai garde d'oublier de mentionner le très joli son FOH dû à Thibaut Joly, avec notamment la différenciation permanente dans la perception du kick et des basses.
Merci beaucoup M. Katché pour cette soirée, mais n'oubliez quand même pas le jazz.