Ses critiques
1005 critiques
8/10
1 = 1 + 1 ?
Nous, c'est toi et toi ?
Allez savoir...
Le couple... Vaste sujet...
Bien des auteurs et autrices se sont emparé·e·s de ce sujet à priori dramaturgiquement inépuisable...
C'est ce foisonnement de traitements passés qui rend périlleux l'approche d'une nouvelle écriture consacrée à cette thématique à la fois si commune et si particulière dans son unicité.
Yamina Hadjaoui n'a pas craint de s'essayer à l'exercice et a réussi à nous proposer soixante-cinq minutes passionnantes.
Le couple qu'elle nous présente est à la fois unique et universel.
Sarah et Thomas sont ces deux quarantenaires apparemment resplendissants, surtout aux yeux des autres. Lui est patron d'une concession automobile, elle est juriste.
Nous allons assister à la face cachée de leur histoire, ce que leurs proches ne soupçonnent pas, ce qui constitue l'intimité commune (ou pas) de ces deux personnages.
Du début jusqu'à la fin de ce couple, (mais sera-ce vraiment la fin.....) rien ou presque ne nous sera tu.
La première qualité du traitement du sujet tient à la construction de la dramaturgie.
Yamina Hadjaoui dynamite purement et simplement le code temporel.
Nous allons assister à une succession de courtes saynètes, des moments clefs de la vie commune (ou pas) des deux protagonistes.
C'est à nous de faire le job. A nous de reconstruire le désordre de ce qui s'est passé, à nous de relier les différents événements, à nous de remettre un peu de cohérence dans tout ça.
Je me suis très vite pris à ce jeu de « spectateur actif » qui doit analyser rapidement la situation présentée et reconstituer le fil temporel de l'histoire.
La deuxième grande qualité de l'entreprise, c'est la façon qu'a Melle Hadjoui de nous raconter tout ceci.
Car oui, il ne faut pas de voilà la face : le sujet est « casse-gueule ».
Grâce à son écriture percutante, incisive, grâce aux moments de grande tension (voire de violence) qui succèdent à des moments très drôles, j'ai été complètement pris par cette fable sociétale.
Oui, nous rions souvent, grâce surtout aux dialogues qui font très souvent mouche.
Des répliques sont épatantes, certaines scènes constituant de remarquables moments de comédie, comme celle se déroulant dans la salle d'attente du cabinet du gynécologue.
On sent de la part de Yamina Hadjaoui une grande habitude et une certaine volupté à faire parler et surtout dialoguer des personnages.
Et puis, bien entendu, pour que tout ceci puisse fonctionner à la perfection, il fallait deux comédiens d'une irréprochable justesse.
Oriane Blin et Boris Khavadjian sont ces deux comédiens-là.
Les deux, mis en scène avec une grande pertinence par Swan Demarsan, sont totalement crédibles.
La palette de jeu des deux est suffisamment étendue pour que nous soyons totalement accrochés à ce qu'ils nous disent, ce qu'ils nous montrent.
Tour à tour drôles, tendres, violents, insouciants, graves, odieux, les émotions et les sentiments qu'ils nous communiquent sont vrais, sincères.
Je vous conseille de regarder celui des deux qui ne parle pas. Ceci vous révèlera un signe qui ne trompe pas : la façon qu'a celui ou celle qui reçoit le texte de l'autre nous prouve l'intensité du jeu.
Ce qui a importé au metteur en scène Swan Demarsan, ce sont ses acteurs.
Pas de grands décors, pas de luxueux accessoires. Les comédiens, on vous dit !
Trois chaises qui seront subtilement utilisées et déplacées, un ou deux imperméables, un sac un main, un coussin, et le tour est joué.
Et puis, ce qui me ravit, moi, c'est l'absence de noirs-plateaux, que j'aime de moins en moins...
Ici, les changements entre les saynètes sont à vue, et exécutés par les deux comédiens. C'est d'ailleurs ce qui contribue à nous demander ce qui va se passer dans la scène suivante.
Tout ceci est fort judicieux.
Une sorte de structure circulaire, élaborée par Chouchane Abello-Tcherpachian, surplombe le plateau de la Manufacture des Abbesses, et semble symboliser cette histoire, à la fois finie et infinie, à la fois interminable et cyclique.
On l'aura compris, voici donc un bien beau moment de théâtre.
Ces désordres sont ordonnés de très belle façon. Et réciproquement !
Nous, c'est toi et toi ?
Allez savoir...
Le couple... Vaste sujet...
Bien des auteurs et autrices se sont emparé·e·s de ce sujet à priori dramaturgiquement inépuisable...
C'est ce foisonnement de traitements passés qui rend périlleux l'approche d'une nouvelle écriture consacrée à cette thématique à la fois si commune et si particulière dans son unicité.
Yamina Hadjaoui n'a pas craint de s'essayer à l'exercice et a réussi à nous proposer soixante-cinq minutes passionnantes.
Le couple qu'elle nous présente est à la fois unique et universel.
Sarah et Thomas sont ces deux quarantenaires apparemment resplendissants, surtout aux yeux des autres. Lui est patron d'une concession automobile, elle est juriste.
Nous allons assister à la face cachée de leur histoire, ce que leurs proches ne soupçonnent pas, ce qui constitue l'intimité commune (ou pas) de ces deux personnages.
Du début jusqu'à la fin de ce couple, (mais sera-ce vraiment la fin.....) rien ou presque ne nous sera tu.
La première qualité du traitement du sujet tient à la construction de la dramaturgie.
Yamina Hadjaoui dynamite purement et simplement le code temporel.
Nous allons assister à une succession de courtes saynètes, des moments clefs de la vie commune (ou pas) des deux protagonistes.
C'est à nous de faire le job. A nous de reconstruire le désordre de ce qui s'est passé, à nous de relier les différents événements, à nous de remettre un peu de cohérence dans tout ça.
Je me suis très vite pris à ce jeu de « spectateur actif » qui doit analyser rapidement la situation présentée et reconstituer le fil temporel de l'histoire.
La deuxième grande qualité de l'entreprise, c'est la façon qu'a Melle Hadjoui de nous raconter tout ceci.
Car oui, il ne faut pas de voilà la face : le sujet est « casse-gueule ».
Grâce à son écriture percutante, incisive, grâce aux moments de grande tension (voire de violence) qui succèdent à des moments très drôles, j'ai été complètement pris par cette fable sociétale.
Oui, nous rions souvent, grâce surtout aux dialogues qui font très souvent mouche.
Des répliques sont épatantes, certaines scènes constituant de remarquables moments de comédie, comme celle se déroulant dans la salle d'attente du cabinet du gynécologue.
On sent de la part de Yamina Hadjaoui une grande habitude et une certaine volupté à faire parler et surtout dialoguer des personnages.
Et puis, bien entendu, pour que tout ceci puisse fonctionner à la perfection, il fallait deux comédiens d'une irréprochable justesse.
Oriane Blin et Boris Khavadjian sont ces deux comédiens-là.
Les deux, mis en scène avec une grande pertinence par Swan Demarsan, sont totalement crédibles.
La palette de jeu des deux est suffisamment étendue pour que nous soyons totalement accrochés à ce qu'ils nous disent, ce qu'ils nous montrent.
Tour à tour drôles, tendres, violents, insouciants, graves, odieux, les émotions et les sentiments qu'ils nous communiquent sont vrais, sincères.
Je vous conseille de regarder celui des deux qui ne parle pas. Ceci vous révèlera un signe qui ne trompe pas : la façon qu'a celui ou celle qui reçoit le texte de l'autre nous prouve l'intensité du jeu.
Ce qui a importé au metteur en scène Swan Demarsan, ce sont ses acteurs.
Pas de grands décors, pas de luxueux accessoires. Les comédiens, on vous dit !
Trois chaises qui seront subtilement utilisées et déplacées, un ou deux imperméables, un sac un main, un coussin, et le tour est joué.
Et puis, ce qui me ravit, moi, c'est l'absence de noirs-plateaux, que j'aime de moins en moins...
Ici, les changements entre les saynètes sont à vue, et exécutés par les deux comédiens. C'est d'ailleurs ce qui contribue à nous demander ce qui va se passer dans la scène suivante.
Tout ceci est fort judicieux.
Une sorte de structure circulaire, élaborée par Chouchane Abello-Tcherpachian, surplombe le plateau de la Manufacture des Abbesses, et semble symboliser cette histoire, à la fois finie et infinie, à la fois interminable et cyclique.
On l'aura compris, voici donc un bien beau moment de théâtre.
Ces désordres sont ordonnés de très belle façon. Et réciproquement !
9/10
Rentrée du « Boxe office », ou comment le Noble Art va servir de planche de salut.
Dis-moi pourquoi et comment tu boxes, je te dirai qui tu es...
Avec cette pièce « Boxing Shadows », Isabelle Starkier continue pour notre plus grand plaisir de nous faire découvrir l'œuvre de l'auteur australien Timothy Daly. C'est en effet la quatrième fois qu'elle met en scène ce dramaturge.
Et comme elle a bien fait !
Boxing shadows, jeu de mot anglo-saxon : le shadow-boxing, c'est l'entraînement, la boxe « dans le vide »...
Alors, qui sont elles, ces deux ombres qui vont boxer ?
Ariane (est-ce seulement son vrai prénom ?) est une jeune migrante qui gagne sa vie en dérobant le porte-feuille des usagers du métropolitain. Une pickpocket, quoi, appelons un chat un chat...
Raymond, lui, est un employé modeste et modèle d'une bibliothèque municipale, et par ailleurs ancien champion junior poids mi-moyens de boxe anglaise.
Comme de bien entendu, la première vole le second, qui s'en rend compte.
Or, un point commun les unit : ils habitent le même immeuble.
C'est la relation qui va se nouer entre ces deux-là que nous raconte Timothy Daly.
Une relation difficile, entre une écorchée vive, rebelle, paumée, désabusée, et un homme d'âge mûr, solitaire, lui aussi en proie « à la peur de vivre ».
Il va prendre Ariane sous son aile, (ce ne sera pas facile), lui enseignant la boxe, tous les deux ayant besoin d'apprendre, de se rassurer. Tous les deux ayant besoin de trouver « leur vérité intérieure ».
La résilience fonctionnera-t-elle ?
La metteure en scène a su habilement et subtilement éviter tous les pièges d'un sujet « casse-gueule », qui pourrait verser dans une mièvrerie de mauvais aloi, sans une vision claire, limpide et une appropriation très judicieuse et très sincère de cette pièce contemporaine qui va nous décrire le monde tel qu'il ne va pas.
Une pièce qui nous parle d'amour, de transmission, de relation avec l'Autre, mais aussi de la mort.
Elle nous propose une comédie douce-amère très réussie, faite de saynètes rythmées comme de bien entendu par le gong, et par les images TV de ce monde fait d'attentats, de boat-peoples, de pandémie...
Isabelle Starkier a pu, pour gagner son propre match, compter sur deux interprètes épatants.
Le duo fonctionne à la perfection, qui va enchaîner avec subtilité les moments de gravité et les moments drôles. (Comédie douce-amère, vous disais-je...)
Clara Starkier est Ariane.
Le jeune femme est parfaite dans ce rôle difficile, sans jamais tomber dans aucun cliché. (Timothy Daly, sans verser dans un quelconque manichéisme en fait une vraie voleuse qui assume, avec un sale caractère, parfois raciste.)
Elle m'a vraiment convaincu en fille paumée qui se débat comme elle peut, qui lutte au quotidien pour survivre, qui ne s'en laisse pas compter et qui s'est confectionnée une sacrée carapace.
Elle n'hésitera pas à franchir le quatrième mur (en l'occurrence le quatrième bout de grosse ficelle qui délimite le ring, non je n'ai pas écrit le mot...) pour venir dans le public, masquée comme de bien entendu.
Raymond, c'est Roland Timsit.
Sa composition d'homme apparemment affable, posé, cultivé, qui cache ses propres blessures, sa composition est également très réussie.
Lui aussi est d'une totale justesse dans cette partition de « sauveur-sauvé », celui qui veut « guérir l'autre de l'indifférence ».
C'est bien souvent lui qui enclenche les scènes humoristiques.
Les rapports des deux comédiens sont souvent tendus, parfois drôles, parfois tendres, au fil de l'heure qui s'écoule. Les deux nous montrent bien cette relation difficile, tendue, mais sincère et vraie.
Notons que ce sont deux rôles très physiques, qui doivent faire perdre aux deux à chaque représentations un certain nombre de calories !
Un troisième personnage est sur la « scène-ring » : il s'agit de la chanteuse-lyrique Lila Maski, qui dans un premier temps est à elle toute seule une sorte de chœur triste, au lointain.
Elle interprète alors de superbes mélopées tristes, des plaintes à la fois lugubres et magnifiques.
Elle se transformera en... (allez voir le spectacle!), et jouera un rôle dramaturgique important.
Elle chantera pour terminer un extrait d'une remarquable cantate espagnole du XVIème siècle en mode mineur, se terminant sur une sublime note majeure.
Il faut souligner également que ce spectacle est d'une très grand beauté visuelle.
Les comédiens, bien entendu, mais également tout ce qui constitue les accessoires, le décor, les costumes.
Tout est décliné dans un très beau camaïeu de rouges (le sang, la lutte, la vie également...), et un noir profond (la douleur, la mort...)
Oui, c'est très beau, même sans éclairages, puisque le spectacle se joue en plein air, dans la cour de la Mairie du 1er arrondissement.
Je ne vous raconterai évidemment pas la fin de la pièce, mais une belle allégorie très réussie viendra clore cette heure qui passe trop vite.
Oui, il faut aller voir ce spectacle percutant, et très « au poing » !
Dis-moi pourquoi et comment tu boxes, je te dirai qui tu es...
Avec cette pièce « Boxing Shadows », Isabelle Starkier continue pour notre plus grand plaisir de nous faire découvrir l'œuvre de l'auteur australien Timothy Daly. C'est en effet la quatrième fois qu'elle met en scène ce dramaturge.
Et comme elle a bien fait !
Boxing shadows, jeu de mot anglo-saxon : le shadow-boxing, c'est l'entraînement, la boxe « dans le vide »...
Alors, qui sont elles, ces deux ombres qui vont boxer ?
Ariane (est-ce seulement son vrai prénom ?) est une jeune migrante qui gagne sa vie en dérobant le porte-feuille des usagers du métropolitain. Une pickpocket, quoi, appelons un chat un chat...
Raymond, lui, est un employé modeste et modèle d'une bibliothèque municipale, et par ailleurs ancien champion junior poids mi-moyens de boxe anglaise.
Comme de bien entendu, la première vole le second, qui s'en rend compte.
Or, un point commun les unit : ils habitent le même immeuble.
C'est la relation qui va se nouer entre ces deux-là que nous raconte Timothy Daly.
Une relation difficile, entre une écorchée vive, rebelle, paumée, désabusée, et un homme d'âge mûr, solitaire, lui aussi en proie « à la peur de vivre ».
Il va prendre Ariane sous son aile, (ce ne sera pas facile), lui enseignant la boxe, tous les deux ayant besoin d'apprendre, de se rassurer. Tous les deux ayant besoin de trouver « leur vérité intérieure ».
La résilience fonctionnera-t-elle ?
La metteure en scène a su habilement et subtilement éviter tous les pièges d'un sujet « casse-gueule », qui pourrait verser dans une mièvrerie de mauvais aloi, sans une vision claire, limpide et une appropriation très judicieuse et très sincère de cette pièce contemporaine qui va nous décrire le monde tel qu'il ne va pas.
Une pièce qui nous parle d'amour, de transmission, de relation avec l'Autre, mais aussi de la mort.
Elle nous propose une comédie douce-amère très réussie, faite de saynètes rythmées comme de bien entendu par le gong, et par les images TV de ce monde fait d'attentats, de boat-peoples, de pandémie...
Isabelle Starkier a pu, pour gagner son propre match, compter sur deux interprètes épatants.
Le duo fonctionne à la perfection, qui va enchaîner avec subtilité les moments de gravité et les moments drôles. (Comédie douce-amère, vous disais-je...)
Clara Starkier est Ariane.
Le jeune femme est parfaite dans ce rôle difficile, sans jamais tomber dans aucun cliché. (Timothy Daly, sans verser dans un quelconque manichéisme en fait une vraie voleuse qui assume, avec un sale caractère, parfois raciste.)
Elle m'a vraiment convaincu en fille paumée qui se débat comme elle peut, qui lutte au quotidien pour survivre, qui ne s'en laisse pas compter et qui s'est confectionnée une sacrée carapace.
Elle n'hésitera pas à franchir le quatrième mur (en l'occurrence le quatrième bout de grosse ficelle qui délimite le ring, non je n'ai pas écrit le mot...) pour venir dans le public, masquée comme de bien entendu.
Raymond, c'est Roland Timsit.
Sa composition d'homme apparemment affable, posé, cultivé, qui cache ses propres blessures, sa composition est également très réussie.
Lui aussi est d'une totale justesse dans cette partition de « sauveur-sauvé », celui qui veut « guérir l'autre de l'indifférence ».
C'est bien souvent lui qui enclenche les scènes humoristiques.
Les rapports des deux comédiens sont souvent tendus, parfois drôles, parfois tendres, au fil de l'heure qui s'écoule. Les deux nous montrent bien cette relation difficile, tendue, mais sincère et vraie.
Notons que ce sont deux rôles très physiques, qui doivent faire perdre aux deux à chaque représentations un certain nombre de calories !
Un troisième personnage est sur la « scène-ring » : il s'agit de la chanteuse-lyrique Lila Maski, qui dans un premier temps est à elle toute seule une sorte de chœur triste, au lointain.
Elle interprète alors de superbes mélopées tristes, des plaintes à la fois lugubres et magnifiques.
Elle se transformera en... (allez voir le spectacle!), et jouera un rôle dramaturgique important.
Elle chantera pour terminer un extrait d'une remarquable cantate espagnole du XVIème siècle en mode mineur, se terminant sur une sublime note majeure.
Il faut souligner également que ce spectacle est d'une très grand beauté visuelle.
Les comédiens, bien entendu, mais également tout ce qui constitue les accessoires, le décor, les costumes.
Tout est décliné dans un très beau camaïeu de rouges (le sang, la lutte, la vie également...), et un noir profond (la douleur, la mort...)
Oui, c'est très beau, même sans éclairages, puisque le spectacle se joue en plein air, dans la cour de la Mairie du 1er arrondissement.
Je ne vous raconterai évidemment pas la fin de la pièce, mais une belle allégorie très réussie viendra clore cette heure qui passe trop vite.
Oui, il faut aller voir ce spectacle percutant, et très « au poing » !
9/10
Vingt-quatre.
Ni plus ni moins.
En ce 20 février 1933, les vingt-quatre plus importants capitaines d'industrie allemands sont réunis par Hermann Göring.
Il y a là die Herren Krupp, von Opel et consorts, avec notamment les patrons d'Agfa, Telefunken, IG Farben, BASF, Allianz, Siemens...
L'ordre du jour est simple : soutenir financièrement le parti nazi pour les prochaines élections.
Les compensations issues de ces marchandages et combinaisons d'intérêt suivront plus tard : les marchés générés par la guerre, la main d'œuvre à très bon marché des déportés et internés des futurs camps en enrichiront plus d'un : « les entreprises ne meurent pas comme les hommes »...
Tel est le point de départ du roman d'Eric Vuillard, prix Goncourt 2017.
Il nous montre ces réactions en chaîne qui vont aboutir à la catastrophe, à l'horreur.
Tout n'est pas arrivé par un simple claquement de doigts...
Dominique Frot connaît bien Vuillard : celle qui a travaillé notamment avec Peter Brook, Thomas Ostermeir, Luc Bondy ou encore Claude Régy, celle-ci fait entendre la pensée de l'auteur depuis son premier livre, voici près de quinze ans.
Cette pensée est faite pour être entendue, se prêtant admirablement à l'oralité.
La comédienne arrive à jardin. Chemisier blanc strict, pantalon noir.
Elle se plante devant nous. Immobile, les bras le long du corps.
Elle nous observe, nous le public.
Nous le peuple. Les humains. L'humanité.
Et puis sa voix grave et rocailleuse s'élève. Elle dit les mots de Vuillard, et leur musique implacable qui dissèque ces événements qui s'enchaînent.
Elle pleure.
Impossible de se détacher d'elle.
Elle nous assène froidement ce qui s'est passé, en reprenant les différents moments du roman.
Cette réunion d'industriels, donc.
Une autre entre Hitler et le chancelier autrichien Schuschnigg le 12 février 1938 à Berchtesgarden.
Le repas à Londres au cours duquel Ribbentropp abuse de la politesse de Chamberlain...
Et l'Anschluss... L'annexion de l'Autriche très consentante par l'Allemagne nazie.
« Un viol ? Non, une noce... »
Les mots s'élèvent, graves, impitoyables.
Les enchaînements tragiques sont mis en évidence, la comédienne nous fait comprendre les rouages de la machinerie infernale.
Les silences sont lourds de sens, à la fois parlants et pesants.
Parfois des notes de piano que l'on doit à Eli Frot s'élèvent, soulignant gravement les propos de la comédienne.
« L'inhumain, ça n'existe pas ! », nous dit-elle en descendant parmi nous.
Ce sont bien les humains qui produisent cette inhumanité...
Sur l'écran sont projetés les tableaux de Jean-Pierre Guillard, représentant ces humains, ces hommes et ces femmes autrichiens qui n'accepteront pas l'inacceptable, notamment en se suicidant.
Elle les évoque avec beaucoup de force, de sensibilité et d'émotion.
Ce spectacle, d'une intensité assez rare, est intransigeant.
Dominique Frot a su remarquablement oraliser l'écriture de Vuillard, en ne perdant jamais de vue, nous dit-elle très justement que « cette parole peut s'énoncer comme si elle était là, maintenant, en train de se penser, de se réaliser ».
Un sacré moment de théâtre !
Ni plus ni moins.
En ce 20 février 1933, les vingt-quatre plus importants capitaines d'industrie allemands sont réunis par Hermann Göring.
Il y a là die Herren Krupp, von Opel et consorts, avec notamment les patrons d'Agfa, Telefunken, IG Farben, BASF, Allianz, Siemens...
L'ordre du jour est simple : soutenir financièrement le parti nazi pour les prochaines élections.
Les compensations issues de ces marchandages et combinaisons d'intérêt suivront plus tard : les marchés générés par la guerre, la main d'œuvre à très bon marché des déportés et internés des futurs camps en enrichiront plus d'un : « les entreprises ne meurent pas comme les hommes »...
Tel est le point de départ du roman d'Eric Vuillard, prix Goncourt 2017.
Il nous montre ces réactions en chaîne qui vont aboutir à la catastrophe, à l'horreur.
Tout n'est pas arrivé par un simple claquement de doigts...
Dominique Frot connaît bien Vuillard : celle qui a travaillé notamment avec Peter Brook, Thomas Ostermeir, Luc Bondy ou encore Claude Régy, celle-ci fait entendre la pensée de l'auteur depuis son premier livre, voici près de quinze ans.
Cette pensée est faite pour être entendue, se prêtant admirablement à l'oralité.
La comédienne arrive à jardin. Chemisier blanc strict, pantalon noir.
Elle se plante devant nous. Immobile, les bras le long du corps.
Elle nous observe, nous le public.
Nous le peuple. Les humains. L'humanité.
Et puis sa voix grave et rocailleuse s'élève. Elle dit les mots de Vuillard, et leur musique implacable qui dissèque ces événements qui s'enchaînent.
Elle pleure.
Impossible de se détacher d'elle.
Elle nous assène froidement ce qui s'est passé, en reprenant les différents moments du roman.
Cette réunion d'industriels, donc.
Une autre entre Hitler et le chancelier autrichien Schuschnigg le 12 février 1938 à Berchtesgarden.
Le repas à Londres au cours duquel Ribbentropp abuse de la politesse de Chamberlain...
Et l'Anschluss... L'annexion de l'Autriche très consentante par l'Allemagne nazie.
« Un viol ? Non, une noce... »
Les mots s'élèvent, graves, impitoyables.
Les enchaînements tragiques sont mis en évidence, la comédienne nous fait comprendre les rouages de la machinerie infernale.
Les silences sont lourds de sens, à la fois parlants et pesants.
Parfois des notes de piano que l'on doit à Eli Frot s'élèvent, soulignant gravement les propos de la comédienne.
« L'inhumain, ça n'existe pas ! », nous dit-elle en descendant parmi nous.
Ce sont bien les humains qui produisent cette inhumanité...
Sur l'écran sont projetés les tableaux de Jean-Pierre Guillard, représentant ces humains, ces hommes et ces femmes autrichiens qui n'accepteront pas l'inacceptable, notamment en se suicidant.
Elle les évoque avec beaucoup de force, de sensibilité et d'émotion.
Ce spectacle, d'une intensité assez rare, est intransigeant.
Dominique Frot a su remarquablement oraliser l'écriture de Vuillard, en ne perdant jamais de vue, nous dit-elle très justement que « cette parole peut s'énoncer comme si elle était là, maintenant, en train de se penser, de se réaliser ».
Un sacré moment de théâtre !
9/10
« Non, Jeff, t'es pas tout seul,
Mais tu fais honte à voir... »
La honte... Il a honte, Jeff... En raison d'un bec-de-lièvre.
Jef... Jean-François... « Grosses lèvres » pour ses camarades de classe.
Une cicatrice...
C'est le chanteur Pierre Lozère, par l'intermédiaire de son dernier disque faits d'accords uniquement majeurs, et de son monde très fantasmé de l'enfance heureuse, qui accueille le public dans le gymnase Auguste-Renoir, deuxième scène de ce Paris OfFestival.
Ainsi qu'un chronomètre réglé à 60:00 sur le cyclo noir du lointain.
C'est le temps qu'il faudra à Vincent Menjou-Cortès pour nous raconter cette histoire tirée du roman éponyme de Bruce Lowery.
Il faudra bien ça. Toutes les secondes vont compter.
Le comédien apparaît, pantalon rouge, chemise à carreaux assortie, pour se planter devant un micro, sur une minuscule estrade.
Nous voici devant un jeune élève qui réciterait une poésie, bien appliqué, les deux mains posées sur les cuisses.
Nous voici devant un comédien qui jouerait dans un stand-up au second degré, la tête levée, faussement crânement.
Top chrono.
Vincent Menjou-Cortès nous attrape et ne va plus nous lâcher durant 58 minutes et 20 secondes.
Ce qu'il raconte m'a fasciné.
Nous allons découvrir l'histoire de ce très jeune garçon, avec ce détail physique, ce bec-de-lièvre, cette cicatrice « infamante ».
Non, M. Lozère, l'enfance n'est pas forcément heureuse.
Cette différence, ce léger handicap vont provoquer bien des moqueries, des railleries, des coups également, de la part des camarades de classe.
Perte de confiance, perte de l'estime de soi, manque de soutien et d'empathie, il souffre, Jeff.
Ce ne sont pas les adultes de son entourage qui vont atténuer ces souffrances-là.
Le regard porté sur les parents, ou encore sur Mme Martel, l'instit « à la voix rauque et aux cheveux rendus ternes par l'enseignement », ce regard est également implacable.
Pas question d'attendre du réconfort de ce côté.
Mais ici, pas de manichéisme.
Il n'y aura pas d'un côté les gentils, et de l'autre, les méchants.
L'enfance vue par Bruce Lowery n'est pas un monde merveilleux d'innocence immaculée.
Le pervers polymorphe de Tonton Sigmund, il connaît.
Jeff va commettre une faute.
Oh, pas une immense faute, certes, mais un tout petit larcin, qui va provoquer sa descente aux enfers.
Les conséquences de cette bêtise seront irrémédiables.
Derrière son micro, sans bouger ou très peu, sans une seule variation d'éclairage, le comédien enchaîne un texte remarquablement écrit et traduit, avec au passage un imparfait du subjonctif.
Ce texte au scalpel relève du procès-verbal : les faits, rien que les faits.
Impossible de s'en détacher.
La descente aux enfers est décrite minutieusement, sans concession, sans affect, presque.
Tout le public montre de l'empathie envers le héros.
Vincent Menjou-Cortès nous raconte tout ceci à la première personne du singulier, et de bien belle façon, apparemment un peu maladroite.
Mais cette fausse maladresse vient renforcer le côté douloureux de cette histoire.
Des imitations (celle de l'instit' est épatante et provoque des rires), des accents et des intonations différentes nous permettent de visualiser parfaitement les différents personnages.
Une question se pose assez vite.
Comment tout ceci va-t-il finir ?
Tout ceci va se terminer par la sortie du plateau du comédien durant une minute et vingt secondes.
C'est long, une minute et vingt secondes, alors que le temps défile devant vous par l'intermédiaire du chrono.
Ce temps « vide » sera d'une force inouïe.
Plus que n'importe quel texte. Plus que n'importe quels mots.
Ce spectacle sans concession est de ceux qui racontent les blessures qui refont surface, les souvenirs douloureux qui doivent être exprimés.
Les confessions d'une enfance meurtrie.
C'est un très beau et très réussi moment de théâtre.
Mais tu fais honte à voir... »
La honte... Il a honte, Jeff... En raison d'un bec-de-lièvre.
Jef... Jean-François... « Grosses lèvres » pour ses camarades de classe.
Une cicatrice...
C'est le chanteur Pierre Lozère, par l'intermédiaire de son dernier disque faits d'accords uniquement majeurs, et de son monde très fantasmé de l'enfance heureuse, qui accueille le public dans le gymnase Auguste-Renoir, deuxième scène de ce Paris OfFestival.
Ainsi qu'un chronomètre réglé à 60:00 sur le cyclo noir du lointain.
C'est le temps qu'il faudra à Vincent Menjou-Cortès pour nous raconter cette histoire tirée du roman éponyme de Bruce Lowery.
Il faudra bien ça. Toutes les secondes vont compter.
Le comédien apparaît, pantalon rouge, chemise à carreaux assortie, pour se planter devant un micro, sur une minuscule estrade.
Nous voici devant un jeune élève qui réciterait une poésie, bien appliqué, les deux mains posées sur les cuisses.
Nous voici devant un comédien qui jouerait dans un stand-up au second degré, la tête levée, faussement crânement.
Top chrono.
Vincent Menjou-Cortès nous attrape et ne va plus nous lâcher durant 58 minutes et 20 secondes.
Ce qu'il raconte m'a fasciné.
Nous allons découvrir l'histoire de ce très jeune garçon, avec ce détail physique, ce bec-de-lièvre, cette cicatrice « infamante ».
Non, M. Lozère, l'enfance n'est pas forcément heureuse.
Cette différence, ce léger handicap vont provoquer bien des moqueries, des railleries, des coups également, de la part des camarades de classe.
Perte de confiance, perte de l'estime de soi, manque de soutien et d'empathie, il souffre, Jeff.
Ce ne sont pas les adultes de son entourage qui vont atténuer ces souffrances-là.
Le regard porté sur les parents, ou encore sur Mme Martel, l'instit « à la voix rauque et aux cheveux rendus ternes par l'enseignement », ce regard est également implacable.
Pas question d'attendre du réconfort de ce côté.
Mais ici, pas de manichéisme.
Il n'y aura pas d'un côté les gentils, et de l'autre, les méchants.
L'enfance vue par Bruce Lowery n'est pas un monde merveilleux d'innocence immaculée.
Le pervers polymorphe de Tonton Sigmund, il connaît.
Jeff va commettre une faute.
Oh, pas une immense faute, certes, mais un tout petit larcin, qui va provoquer sa descente aux enfers.
Les conséquences de cette bêtise seront irrémédiables.
Derrière son micro, sans bouger ou très peu, sans une seule variation d'éclairage, le comédien enchaîne un texte remarquablement écrit et traduit, avec au passage un imparfait du subjonctif.
Ce texte au scalpel relève du procès-verbal : les faits, rien que les faits.
Impossible de s'en détacher.
La descente aux enfers est décrite minutieusement, sans concession, sans affect, presque.
Tout le public montre de l'empathie envers le héros.
Vincent Menjou-Cortès nous raconte tout ceci à la première personne du singulier, et de bien belle façon, apparemment un peu maladroite.
Mais cette fausse maladresse vient renforcer le côté douloureux de cette histoire.
Des imitations (celle de l'instit' est épatante et provoque des rires), des accents et des intonations différentes nous permettent de visualiser parfaitement les différents personnages.
Une question se pose assez vite.
Comment tout ceci va-t-il finir ?
Tout ceci va se terminer par la sortie du plateau du comédien durant une minute et vingt secondes.
C'est long, une minute et vingt secondes, alors que le temps défile devant vous par l'intermédiaire du chrono.
Ce temps « vide » sera d'une force inouïe.
Plus que n'importe quel texte. Plus que n'importe quels mots.
Ce spectacle sans concession est de ceux qui racontent les blessures qui refont surface, les souvenirs douloureux qui doivent être exprimés.
Les confessions d'une enfance meurtrie.
C'est un très beau et très réussi moment de théâtre.
5/10
Saïgon...
I'm still only in Saïgon... Every time I think I'm gonna wake up back in the jungle.
Ho Chi Minh City... 33° Celsius au sol. La mousson.
Encore une grande leçon d'humidité.
Eloïse Mercier nous propose un long documentaire radiophonique sur scène.
Des souvenirs d'un séjour dans la capitale du Viet-Nam, un job dans une entreprise locale.
Une goutte d'eau dans un nuage.
Le titre est emprunté à Robert Musil. « Comme un homme né pour le changement dans un monde créé pour changer », nous dit l'essayiste et dramaturge autrichien.
La comédienne nous raconte tout d'abord une ville qu'elle ne comprend pas.
Pas les codes. Culturels, linguistiques, sociaux, sociétaux, gastronomiques...
Figée devant son micro, elle va nous dire ce qu'elle ressent, en quelques chapitres.
Immobile ou presque, les bras collés au corps, d'une voix monocorde au débit lent, elle nous livre ses souvenirs, ses impressions, ses rencontres... Ca commence par le message habituel de l'hôtesse dans le Boeing 787-9 de la Vietnam Airlines.
Cette façon de s'exprimer n'est évidemment pas sans rappeler celle de Marguerite Duras, que nous entendrons d'ailleurs, dans une lecture d'un passage de L'amant.
Un peu comme dans les reportages sur France Culture, nous entendrons énormément d'illustrations sonores. De la pluie, des bruits de rue, des poèmes vietnamiens, des chansons, des compositions, le tout assemblé bout à bout et diffusé sous ou sans la voix de Melle Mercier.
Durant cette heure de « radio vivante », il lui faut néanmoins bouger un peu pour créer une sorte de dramaturgie.
La comédienne manipule des petites maquettes, un joli petit scooter rose sur un platine tourne-disques, allume et éteint des petits néons colorés, essore devant un micro directionnel un bikini extirpé d'un aquarium dans lequel nage un poisson rouge, (il sera nourri, le poisson), enlève ses chaussures, en remet d'autres.
Elle ira également danser en fond de scène, sur sur une reprise très saturée de « Run through the Jungle », du groupe Creedence Clearwater Revival.
Une petite télévision diffuse par moment quelques images vidéos...
Et puis des rencontres...
Une collègue vietnamienne, un expat chaud lapin.
Et oui, à Ho Chi Minh City comme ailleurs, il y a des bars à prostituées.
On sent bien que la comédienne a vécu une vraie expérience humaine. L'une de celles qui vous transforme.
Je suis ressorti de cette heure et quart en me demandant si j'avais vraiment envie d'aller faire un tour à Ho Chi Minh City...
I'm still only in Saïgon... Every time I think I'm gonna wake up back in the jungle.
Ho Chi Minh City... 33° Celsius au sol. La mousson.
Encore une grande leçon d'humidité.
Eloïse Mercier nous propose un long documentaire radiophonique sur scène.
Des souvenirs d'un séjour dans la capitale du Viet-Nam, un job dans une entreprise locale.
Une goutte d'eau dans un nuage.
Le titre est emprunté à Robert Musil. « Comme un homme né pour le changement dans un monde créé pour changer », nous dit l'essayiste et dramaturge autrichien.
La comédienne nous raconte tout d'abord une ville qu'elle ne comprend pas.
Pas les codes. Culturels, linguistiques, sociaux, sociétaux, gastronomiques...
Figée devant son micro, elle va nous dire ce qu'elle ressent, en quelques chapitres.
Immobile ou presque, les bras collés au corps, d'une voix monocorde au débit lent, elle nous livre ses souvenirs, ses impressions, ses rencontres... Ca commence par le message habituel de l'hôtesse dans le Boeing 787-9 de la Vietnam Airlines.
Cette façon de s'exprimer n'est évidemment pas sans rappeler celle de Marguerite Duras, que nous entendrons d'ailleurs, dans une lecture d'un passage de L'amant.
Un peu comme dans les reportages sur France Culture, nous entendrons énormément d'illustrations sonores. De la pluie, des bruits de rue, des poèmes vietnamiens, des chansons, des compositions, le tout assemblé bout à bout et diffusé sous ou sans la voix de Melle Mercier.
Durant cette heure de « radio vivante », il lui faut néanmoins bouger un peu pour créer une sorte de dramaturgie.
La comédienne manipule des petites maquettes, un joli petit scooter rose sur un platine tourne-disques, allume et éteint des petits néons colorés, essore devant un micro directionnel un bikini extirpé d'un aquarium dans lequel nage un poisson rouge, (il sera nourri, le poisson), enlève ses chaussures, en remet d'autres.
Elle ira également danser en fond de scène, sur sur une reprise très saturée de « Run through the Jungle », du groupe Creedence Clearwater Revival.
Une petite télévision diffuse par moment quelques images vidéos...
Et puis des rencontres...
Une collègue vietnamienne, un expat chaud lapin.
Et oui, à Ho Chi Minh City comme ailleurs, il y a des bars à prostituées.
On sent bien que la comédienne a vécu une vraie expérience humaine. L'une de celles qui vous transforme.
Je suis ressorti de cette heure et quart en me demandant si j'avais vraiment envie d'aller faire un tour à Ho Chi Minh City...